[EVENT REV x NEFFY] De l’autre côté du miroir : Timeline 1

Entendant les excuses du dresseur déguisé en diablotin, la jeune femme eut un rictus avant de se tourner de nouveau vers lui, écoutant attentivement ses théories. Échangeant un regard avec son ossatueur qui lui aussi arborait un air satisfait, elle ne rajouta rien dans un premier temps. Elle tiqua de nouveau en entendant le mot méchante, haussant un sourcil amusé alors que son pokémon se mettait à ricaner une fois encore. Son visage restait indéchiffrable, cet amusement était il dû à la manière dont elle forçait les deux hommes à se creuser les méninges ? Ou à autre chose ? S’approchaient ils dangereusement de la vérité ou l’avaient t’il déjà trouvée ?

La championne quant à elle semblait plus tendue que la corde d’un piano. Lorsqu’elle entendit la voix inconnue du coléoptère raisonner dans sa tête, elle sursauta et regarda au dessus de sa tête machinalement pour guetter la réaction du rhinolove. Ce dernier ne broncha pas, ne s’interessant pas à la conversation qui se déroulait dans la tête de la propriétaire des lieux ou feintant de ne pas s’y intéresser. Devant ce manque de réaction, la principale concernée se risqua à penser une réponse, sans même savoir si elle serait entendue ni même par qui.

*Ils ne sont pas mes secrets voilà pourquoi.*

La concentration de la brunette fut de nouveau dirigée vers la coccinelle alors que cette dernière reprenait à l’attention de tous. D’une manière quasi-imperceptible, son sourire avait réduit, durcissant son expression l’espace d’un instant pendant que le pokémon du scientifique faisait le point sur leur situation et les informations dont ils disposaient. Glissant sur le sol, le majaspic de l’enquêtrice vint se rapprocher de sa propriétaire, s’enroulant à ses pieds en attendant de voir la suite des évènements. Remarquant que les regards de toutes les personnes présentes étaient tournées sur la championne et son bureau, la jeune femme ferma ses paupières le temps d’une seconde tout en esquissant un hochement de tête d’une amplitude de quelques millimètres à peine. Restant aux pieds de sa propriétaire, le serpent s’installa dans une position de repos et attendit.

Face aux inquisitions du dresseur déguisé, la championne retrouva l’attitude qu’elle avait adopté depuis le début. Le jaugeant du regard, elle baissa les yeux sur sa tenue et un mélange de répulsion et de dédain dans le regard, elle se contenta de serrer les mâchoires et s’abstint de répondre. Un fugace coup d’oeil fut adressé à la brunette qui la fixait encore et le seul bruit qui traversa les mâchoires de la championne fut celui du grincement de ses dents. La suite du raisonnement de l’astronelle fit retrouver sa nonchalance à la jeune femme qui les accompagnait et fit froncer les lèvres et le nez de la maitresse des dragons. Echangeant un coup d’oeil entendu avec son mackogneur, la jeune femme sembla sur le point de prendre la parole lorsque le scientifique éructa, visiblement exaspéré des pour-parler qui s’éternisaient. Sous l’effet de la surprise, il fut immédiatement mis en joue par l’Ossatueur et alors que Garathon se redressait devant sa propriétaire d’un air intimidant, sortant sa langue à intervalles réguliers. Batty prit d’un sursaut secoua accidentellement les câbles qui lui sortaient de la tête, l’agitant d’un spasme qui le déséquilibra de son perchoir. Sonnant comme s’il venait à peine de s’en rendre compte il pensa à voix haute.

*Oh, la gravité fonctionne !*

A peine eut il finit sa phrase qu’il s’écrasa dans un bruit sourd. Levant les yeux au ciel, tant face à son pokémon qu’à l’explication de celui de l’ingénieur, la jeune femme retira discrètement la main qu’elle avait glissé dans sa pochette. Réalisant que la question lui était adressée, la brunette répondit, un semblant de provocation pouvant presque être deviné dans le sourire qu’elle arborait.

- J’en ai 5. Et effectivement, la place de maitre est terriblement séduisante. Mais où voulez vous que j’aille face à tant de mauvaise volonté.

La championne ne releva pas la critique, ce fut plutôt la remarque du dresseur qui mit le feu aux poudres. Tapant le bureau de ses deux mains avant de se relever dans un fracas de chaise qui tombe à la renverse, la maitresse des dragons haussa le ton à son tour.

- Mon passé ? Mon passé ?! Tant que ces foutu torchons ne porteront pas ma signature, je suis et reste championne de Mégapagopolis. Posez vous les bonnes questions plutôt que d’enchainer vos idioties idiotes ! Vous voulez une méchante, ouvrez les yeux, vous ne seriez pas capable de remarquer un statitik sur le dos de votre main. Elle rajouta d’une voix faible mais néanmoins dure et menaçante. Moi vivante vous n’irez pas plus loin Saint-Gil.

Moins menaçante cependant que le regard que lui adressa sa destinataire. Une réponse télépathique devait avoir accompagné l’échange et il n’y avait pas besoin de lire les esprits pour en connaitre la teneur. Levant les bras au ciel d’un air théâtral, la jeune femme répondit, l’air visiblement navrée et déçue.

- Et on y revient encore ! Vilaine Amy, elle est tellement méchante ! Rien de ce que je fais ou que j’ai fait ne fait de moi une ”méchante”, au delà de votre propre point de vue. Vous avez une vision bipolaire des choses qui est atrocement ennuyeuse et ça je vous l’ai déjà dit Nyssa. J’agis comme j’en ai envie et parce que j’en ai envie, c’est tout. Tournant les yeux vers la télévision, elle remarqua que la publicité avait été entamée et elle ricana avant de reprendre à l’attention des deux hommes. Vous voulez que je vous explique ça d’une manière que vous comprenez ?

Elle claqua des doigts et le moniteur télévisé afficha de nouveau la miniature de son pokémon virtuel qui se mit à clignoter. Une musique qui n’allait pas avec les images à l’écran se mit en route. Alors que la détective se lançait dans une sorte d’explication à double-sens musicale. La chaise de la championne était remise sur pieds par le mackgneur qui la força à s’assoir de nouveau à l’intérieur. Grimaçant alors qu’elle sentait que la jeune femme profitait ouvertement de la situation, elle ne put rien faire de plus que d’assister au spectacle.

How bad can she be ? :

Reprenant encore et encore la question réthorique qu’elle avait déjà posée, elle sembla utiliser de divers arguments pour y répondre sans vraiment le faire ou plus exactement, amener son auditoire à le comprendre tel qu’elle voyait les choses. Elle sembla s’adresser dans un premier temps au dresseur déguisé, lui expliquant son point de vue.

”The animal that eats gotta scratch and fight and claw and bite and punch.”

Elle lança la phrase en pointant d’un coup de tête chacun de ses Pokémon, en terminant par le mackogneur qui banda ses muscles pour le bien de la démonstration. Son Ossatueur quant à lui faisait rebondit la tête de son os dans la paume de la main qui ne le tenait pas. Elle continua en se rapprochant du garçon et une fois suffisamment près, elle lui pinca le nez emmenant son visage de droite et de gauche en terminant.

”Well the animal that doesn't winds up someone else's lu-lu-lu-lu-lunch”.

Son rinholove faisant écho en modulant sa voix, elle termina en s’écartant tout en haussant les épaules d’un air entendu avant de rajouter.

”I’m just sayin’ !”

Puis alors qu’elle reprenait le refrain, annonçant clairement ce qui ne saurait tarder, les publicités qui s’affichaient finissaient de démontrer l’évidence. Les entreprises Saint-Gil étaient bien les siennes. Cependant, elle continuait à chercher à démontrer qu’il n’y avait aucun mal en cela et continua sur sa lancée. Ne s’adressant plus seulement aux deux hommes mais aussi plus explicitement à la championne, elle laissa Batty traduire ce que Gustave intimait à la propriétaire des lieux de faire en lui écrasant presque la tête dans ses papiers, à savoir ”Sign that bottom line”. S’avançant toute souriante à quelques centimètres de son visage, elle lui annonça d’un air triomphant avant qu’elle n’ait le temps ou l’idée d’interrompre son petit numéro.

”Complain all you want, it's never ever, ever, ever gonna stop.”

Puis elle rajouta de nouveau à l’attention des deux hommes.

”Come on how bad can I possibly be?”

L’une des publicités la montrait explicitement associé à l’une des filiales de la marque, le montage enchainant des images de produits puis une visite dans un centre de protection pour pokémon. Alors que les images la montraient prenant un ponchiot du centre dans les bras, elle rajouta.

”Just look at me pettin' this puppy !”

Puis s’avançant vers le panneau de contrôle, activant le son le temps d’une phrase, les personnes présentes purent voir sa version à l’écran affirmer tout sourire et rayonnante.

”A portion of proceeds goes to charity.”

Puis elle coupa de nouveau le son, achevant sa démonstration dans une gradation de détails, le ton montant et une ombre passant sur son visage. A la fin, seuls les échos de son rire raisonnèrent dans les murs du bureau, un rire bien différent de celui qu’elle avait laisser entendre jusque’à présent.

Clignant des yeux en entendant les applaudissements, la jeune femme se retourna vers son auditoire, le regard perplexe qu’elle arbora l’espace d’un instant laissant s’interroger ur le fait qu’elle ne comprenne pas qu’on l’applaudisse ou qu’elle ait oublié qu’il y ait du public. L’un ou l’autre important peu, elle retrouva son air sûre d’elle l’instant suivant, haussant un sourcil dans un rictus suivant la remarque du dresseur. Son ton et sa remarque trahissaient un désintérêt flagrant qui ne pouvait se justifier que par un besoin différent à ses yeux plus importants. Elle se contenta de ricaner en reprenant simplement la fin de sa phrase d’un air entendu et prédateur.

- Oui, l’argent c’est cool en effet.

La championne qui avait été remise de force dans son fauteuil se contenta d’adresser une moue de mépris à la coccinelle suivant sa remarque. Elle n’avait rien à rajouter, surtout avec la montagne de muscles qui la menaçait et la chauve-souris qui reprenait ses esprits suivant sa chute. Voyant que les deux hommes ou plutôt le pokémon qui réfléchissait et le dresseur qui… était présent, parvenaient chacun à leurs conclusions, elle resta en retrait, attendant la suite. Tous ces efforts commençaient de toute manière à l’épuiser et des tremblements de fatigues continuaient à la secouer malgré la lutte qu’elle menait pour ne pas qu’ils soient remarqués.

La jeune femme qui ne s’intéressait maintenant moins à la télévision qu’aux objets éparpillés au sol haussa les épaules à la remarque pensive du dresseur déguisé. Leur départ ne la concernait pas outre mesure, surtout à présent que ses intentions avaient été détaillées avec brio et musicalité. Allant s’assoir sur le bureau, elle farfouilla dans les plis de sa jupe à frou-frous pour y localiser une poche et en sortir une pokéball avec laquelle elle se mit à jouer entre ses doigts. De toute évidence, il ne s’agissait pas de la sphère qui contenait la spectre, n’étant pas rangée au même endroit mais la vue de la petite boule suffit à rendre la championne livide. Elle jongla avec, la faisant tournoyer entre ses doigts, attendant visiblement que sa vision change le comportement de la propriétaire des lieux. Les yeux toujours fixés dessus, l’appel du dresseur ne fit pas varier son attention et elle se contenta de muser les lèvres closes, indiquant qu’elle l’écoutait d’une oreille distraite. Elle ne réagit qu’au moment où il lui avoua avoir besoin d’un objet lui appartenant. Relevant soudain le regard vers lui, elle rangea la ball, découvrant au passage plusieurs capsules de verre remplies d’un liquide verdâtre, et se remit à jouer avec son pendentif. Un long silence suivit la fin de son raisonnement, qui s’étala jusque’à ce que la jeune femme soit secouée d’un éclat de rire moqueur, d’abord léger puis de plus en plus fort. Prise d’un fou rire, elle poussa un soupir pour se calmer et essuya de l’ongle de son petit doigt une larme qui perlait à un de ses yeux. Retrouvant son calme elle répondit à la remarque moqueuse du coléoptère dans un premier temps.

- Il y en a pour tous les goûts c’est l’avantage. C'est l'avantage de ne pas être ennuyeusement binaire, vous devriez essayer.

Puis voyant que l’insecte en arrivait au même point elle se remit à rire, se contenant plus rapidement cette fois, elle rebondit du bureau pour se retrouver de nouveau debout, à coté de son ossatueur.

- Ca faisait longtemps que je n’avais pas autant ri, je dois vous remercier pour ça messieurs. Vous pensiez vraiment que ça aller marcher ? Que j’allais gentiment vous donner tous ça et corrompre un plan millimétré sur des mois de travail ? Elle balaya la possibilité d’un revers de main. Il en est hors de question et c'est loin d'être par manque de coopération de ma part vous le comprendrez bien. Je n’ai aucun intérêt à vous garder pour que vous trainiez dans mes pattes.  Elle pointa du doigt Neffy. Un comme ça j’en ai déjà un et un comme ça, elle pointa Rev à son tour, je n’en ai clairement ni l’usage ni l’utilité.

S’avançant en enjambant une masse de bouts de verre, elle s’avança vers l’une des étagères et pris un objet au hasard.

- Vous savez, je considère qu’il n’existe que deux types de personnes : ceux qui s’achètent et ceux que l’on met à genoux. Notre chère championne par exemple fait partie de la deuxième catégorie et dans la mesure où elle est sur le point de signer les bons de cessions, tout ce qui se trouve dans ce casino va très bientôt m’appartenir. Ce sera mes ”trésors de campagne”, ou appelez ça comme ça vous chante. Elle avait prononcé la phrase avec moquerie. Donc vous voulez quelque chose qui m’appartient, choisissez ce que vous voulez là dedans mais les badges, c’est non.

Elle reposa le bibelot qu’elle avait entre les mains et observa chaque pokémon présent tour à tour, fronçant le nez et étirant un rictus triomphant.

- Je ne sais toujours pas ce à quoi ressemble votre Amélia mais je dois dire que personnellement, je tiens à mes affaires. Beaucoup. Donc contentez vous de ce que je vous laisse avoir et ne tentez rien que vous puissiez regretter. Je doute que vous ayez les moyens de prendre quoi que ce soit de force, vu l’état dans lequel vous a mis Eris. Et puis 8 contre 4, avec les brouilleurs en plus… Mauvaise limonade non ? Alors réfléchissez bien, je suis sûre que finalement vous vous êtes trompés et c’est d’autre chose dont vous avez besoin.

Elle pivota alors pour faire face à la championne. Tendant un stylo à la propriétaire des lieux, elle tapota la poche où elle avait rangé la pokéball. Le mouvement provoqua un tintement de cristal, la ceinture et les bulles de verre apparaissant de nouveau dans un bruissement de tissus. La teinte n’était pas sans rappeler celle des vapeurs qu’ils avaient croisés aux étages précédents, à croire que la jeune femme n’était pas inconnu aux évanouissements qui avaient touchés toutes les étages supérieurs. Tournant les yeux vers l'arrière elle lança d'une voix nonchalante.

- Nous avons passé une bonne soirée jusque là, ne m'obligez pas à vous mettre à genoux.

La manière dont le jeune homme s’offusqua de la comparaison ne changea rien au point de vue de la jeune femme qui ne semblait pas vouloir changer d’avis. Le voyant se rapprocher d’elle l’air décidé, elle ne répondit pas en voyant la soit disant coupe se désintégrer sous le regard de tous les protagonistes présents. Le bruit métallique fit de nouveau sursauter la chauve-souris qui dansa dans les airs les yeux fermés alors que ses câbles entraient de nouveaux en contacts l’un avec l’autre dans un grésillement électrique. La championne observa son biblelo se faire détruire dans une expression mêlant outrage et stupéfaction alors que la détective se contenta simplement d’hausser un sourcil. Le mouvement accompagné d’un léger rictus pouvait signifier bien des choses. Peut être trouvait elle la situation amusante, son auteur tout au moins ou encore puisait elle dans ce qui lui restait de patience pour rester impassible. Ou bien alors une idée se mettait à germer dans son fertile esprit. En attendant, elle appuya de son index sur le socle que tenait toujours le garçon jusqu’à le faire tomber à son tour en résumant.

- Donc vous me proposez de m’échanger quelque chose qui m’appartient contre quelque chose qui devrait de toute façon m’appartenir. Mais quel sens des affaires. Je commence à comprendre pourquoi Amélia vous garde.

La réflexion fit de nouveau ricaner les Pokémons de la jeune femme. Elle semblait sur le point de reprendre la parole lorsqu’une nouvelle éructation de la part du scientifique raisonna dans toute la pièce, ramenant le centre d’attention vers lui une fois encore. Elle cligna des yeux en le voyant tenter de s’élancer puis se stopper dans ce qu’elle interpréta comme une grimace de douleur. Elle fit claquer sa langue et cligna des yeux, avant de reporter son regard vers quelque chose de plus interessant. Entendant de nouveau la voix du coléoptère dans son crâne, elle tourna les yeux vers lui haussant les épaules face à son analyse de sa façon de penser. Craignant une tentative de diversion, elle tâta de nouveau sa pochette et repris la parole une fois rassurée.

- Oui j’étais arrivée à la même conclusion. Avec beaucoup plus d’avance que vous tous réunis cependant. Je n’ai jamais dit que je n’avais pas saisi le fond du problème, je vous ai juste répondu que sa solution était loin de me convenir. Regardez ce que vous avez à votre disposition et ce que j’ai à la mienne. Elle afficha un rictus et un éclat de malice illumina son visage. Tant bien même je serais d’humeur à discuter, je ne vois pas ce que vous pourriez m’of…

Elle fut interrompue par l’ingénieur dont la position avait retrouvé un aspect plus fluide et naturel. Son pas véhément ne semblait pas au goût du majaspic et de l’ossatueur cependant qui ne le quittaient pas des yeux, l’os du second toujours aligné avec sa silhouette. Alors qu’il hurlait maintenant à moins d’un mètre de la brunette, cette dernière fit une grimace en se massant l’entrée du canal auriculaire avant de commenter à mi-voix.

- Inférieure en volume sonore et désagréments tout du moins…

Jetant un oeil dans la direction que le docteur semblait surveiller avec attention et impatience, la jeune femme aperçut la fontaine et plissa très discrètement les paupières. Le mouvement n’avait duré qu’une demi-seconde mais il avait bel et bien existé. Elle revint au présent alors que le scientifique assurait à son partenaire qu’il était hors de question de se battre. Face à la remarque, elle pouffa et agita la main en éventail comme pour chasser l’idée de son espace personnel, examinant la coccinelle comme pour la mettre au défi de partager ses pensées.

- Mis à part si vous voulez rentrer chez vous dans une valise format cabine, je doute effectivement que ce soit une bonne idée. Elle poussa un nouveau soupir avant d’expliquer au docteur. C’est charmant ce que vous me proposez Frankenstein, mais ça soulève deux problèmes. Déjà d’un point de vue sentimental, c’est toujours et encore la répétition du bateau de Thésée, quels seront les vraies badges ? Pourquoi dans ce cas là ne repartiriez vous pas vous même avec des copies ? Ce qui nous amène au deuxième problème qui me laisse penser que vous n’avez aucune idée de la manière dont les badges fonctionnent… Elle se retourna vers le bureau et ramassa le badge qu’avait sorti le dresseur déguisé un peu plus tôt sous l’oeil mauvais de la championne. Ces bébés sont produits en masse, oui. Mais ils ont tous un petit numéro de série et, quand ils sont remis, sont affiliés au numéro de la carte de dresseur de la personne qui les reçoit.

Elle fit tourner le badge dans ses doigts, le coinça entre son pouce et son index et le propulsa dans les airs où il tournoya quelques instants. Alors qu’il arrivait à l’apogée de son vol, il fut percuté par une pierre lancée comme une balle de fusil, et explosa dans une myriade d’éclats brillants. L’ossatueur qui avait tiré, quitta lentement sa position de tir, épousseta l’os qui lui avait permis de lancer le projectile et retrouva son appui contre le meuble de la championne. La jeune femme, après avoir zieuté la championne, repris la parole comme si de rien n’était.

- Donc pour vous la faire clairement, je pourrais prendre tous les badges du tiroir ils ne me serviraient à rien. Et c’est aussi pour cette raison qu’on ne peut pas gagner deux fois le même badge. Vous vous coucherez moins bêtes ce soir, vous verrez, ça vous fera du bien. Quant à vous, si vous voulez tout savoir,Elle fixa de nouveau son attention vers le dresseur-diablotin qui enchainait les questions,je veux ces badges pour les mêmes raisons que n'importe qui voudrait collecter des badges. J'aurais dans une main la ligue, dans l'autre les pouvoirs économiques de l'île, très, très simple, même pour vous. Elle fit une grimace en entendant la description du pokémon, une image erronée se construisant dans son esprit. Ça fait deux fois que vous en parlez déjà et le fait que je ne relève pas ne vous a pas mis sur la voix. Je n'ai pas de pokémon qui corresponde à cette appellation mais si la Amélia pour laquelle vous travaillez possède un couaffarel, avec un nom pareil qui plus est, il n'est pas compliqué de savoir qui est inférieure à l'autre. Masquant avec difficultés son dégout, elle releva la pokéball et finit ses explication. Il s'avère que notre chère championne est plus sentimentale que ce qu'elle veut bien laisser penser. Et il s'avère aussi que sa rigueur scientifique n'est pas assez développée pour chercher à savoir ce qui se produit quand on détruit une pokéball. Avec son occupant à l'intérieur. Je pense avoir répondu à toutes vos questions messieurs. Le débat est clos. Elle laissa un long silence s’installer avant de reprendre, ne prenant même pas la peine de masquer son avidité. Cependant…

Tournant comme une vaututrice autour des deux homme, le fait qu’elle ait une idée en tête ne faisait plus aucun doute, son regard allant d’un homme, à l’autre, puis à la porte.

- Vous ne pouvez rien m’offrir physiquement je pense que nous sommes unanimes sur ce point. Mais, mais, mais, mais… Elle maintint encore le suspens. Il ne fait aucun doute que vous pourriez m’offrir… une opportunité si je puis dire. Pour qu’une offre soit intéressante, la contre-partie doit être supérieure à ce qui est demandé. Et tout bien réfléchi, je pourrais peut-être me séparer de mes badges, à condition d’obtenir quelque chose de beaucoup. Beaucoup. Plus… Puissant.

Elle s’arrêta et observa la fontaine par dessus l’épaule de l’ingénieur. La championne qui semblait comprendre son manège pâlit et s’apprêta à rajouter quelque chose avant d’être de nouveau écrasée dans son fauteuil par le mackogneur. Glissant une main dans sa pochette elle sorti les pokéballs nécessaires à rappeler sa majaspic, son rhinolove et le porygonZ et  continua le plus calmement du monde.

- Vous avez les moyens de l’invoquer et j’ai les moyens de le faire apparaître. Amenez moi à Hoopa. Le reste me regarde.

HRP : :

Face aux insultes que vociférait le docteur, la jeune femme durcit son regard et son poing vint se crisper au niveau de sa pochette. Résistant avec les plus grandes difficultés du monde à l’envie de laisser exploser une rage bien plus dévastatrice que tous les coups de sangs de la championne réunis, elle eut un petit spasme de la tête qui fit craquer ses cervicales. Se rapprochant à pas décidé du coléoptère, elle lui arracha des mains son paquet de tabac, sortit une cigarette et l’alluma avec véhémence, se calmant presque aussitôt que la fumée toxique atteignait ses bronches. Visiblement de nouveau d’humeur à discuter, elle s’adressa de préférence à l’insecte.


- Envisagez de lui mettre une muselière à ce stade. Vous avez l’intellect et les pouvoirs nécessaires à le surpasser, je sais de quoi je parle, et vous aussi j’en suis certaine. Alors une bonne fois pour toute apprenez lui à se tenir au pied.

Laissant l’idée s’immiscer dans l’esprit de la coccinelle sans chercher à en faire plus, elle remporta toute son attention sur le second dresseur tandis ce qu’il reprenait la parole. Contenant avec difficultés son excitation, la jeune femme sentit son sourire se réduire et son air revenir à une expression plus terre à terre et blasée alors que le dresseur tentait maladroitement de lui expliquer quels étaient les pouvoirs de Hoopa. Haussant un sourcil, elle tourna son regard vers lui et se retint de lui faire une remarque quant à l’évidence de ce qu’il déblatérait. Au lieu de ça, elle porta de nouveau le bâtonnet de papier à ses lèvres et en tira une longue inspiration, soufflant des volutes bleutées par les narines.

- Et bien vous voyez quand vous voulez, vous disposez à vous tous d’un semblant de discernement. Une bonne nouvelle en somme. Elle s’adressa à ses pokémons. Charles, Gustave, attendez moi ici, cette chère Nyssa à des devoirs à terminer. Restez sur vos gardes ceci dit, on ne sait jamais.

Les deux pokémons hochèrent la tête d’un seul mouvement, ne cherchant pas à contredire les plans de leur propriétaire. Affichant un rictus fielleux, la brunette glissa une main dans les plis de sa jupe et d’un gracieux mouvement circulaire de l’autre poignet, elle invita les deux hommes à prendre les devants. Elle n’était pas dupe pour autant, la perspective de tourner le dos à deux individus auxquels elle ne faisait pas confiance pour deux pokédollards et qui de toute évidence, ne lui faisaient pas confiance non plus n’était pas l’idée du siècle. Aussi ferma t’elle la marche jusque’à la pièce suivante. Pour cette raison et aussi parce qu’ainsi, elle pouvait agir discrètement sans prendre le risque d’être épiée. Décrochant une bille de verre de sa ceinture dans une continuité souple de gestes aussi lents que discrets, elle cala l’objet entre l’index et le majeur de sa main gauche tandis que la droite relevait sur sa bouche et son nez ce qui semblait être un masque filtrant. Puis elle coinça un second objet entre son majeur et son annulaire cette fois, prête à agir dès que le fabuleux se montrerait. Bien qu’elle eut affirmé le contraire plus tôt, la perspective de doubler les capacités de l’ingénieur en le faisant travailler avec son alter-ego était tout à fait tentante. En ce qui concernait l’autre dresseur, elle le laisserait à Ephira ou aux docteurs, des candidats toujours prêts à user de cobayes et sujets tests.

Prise dans ses pensées, elle mit une fraction de seconde à se rendre compte du piège qui se refermait sur elle, malheureusement, ce devait être la fraction de seconde de trop. Elle avait évidemment anticipé un retournement fâcheux de situation, mais il fallait avouer qu’une pareille coordination ne l’avait pas effleurée. Sans comprendre la raison pour lesquelles le félin tenait à voler en plus une de ses billes soporifiques elle se félicita d’avoir immédiatement mis son masque, étant certaine de ne pas être affectée par le gaz. Seulement, deux problèmes vinrent saboter ses plans. Tout d’abord la lévilkinésie qui la prit par surprise et la déséquilibra, lui faisant lâcher les deux objets qu’elle avait en main : une seconde dose de gaz et un prototype de ball inventée par l’ingénieur fou de cette dimension et destiné à surpasser la masterball. Et ensuite, sa pseudo chute atténuée par l’attaque la mena trop près du pokémon qui tentait maladroitement de faire exploser sa bille, finissant par la détruire en faisant gicler le produit sur tout ce qui se trouvait à proximité, y compris la surface externe du masque de la demoiselle. Elle arracha le bout de tissus par réflexe et couvrit son nez d’un pan de sa jupe, flottant à quelques centimètres du sol au centre d’un épais nuage verdâtre. Sentant ses sens s’émousser, elle n’entendit que les échos lointains de la voix du scientifique sans comprendre ce qu’il racontait et elle cru apercevoir un cercle doré qui avalait son prototype. Elle sentit son esprit perdre encore de vivacité alors que l’attaque du coléoptère la faisait définitivement sombrer dans un sommeil cruellement ironique.

Attirés par le bruit, l’ossatueur se précipitait déjà dans la pièce et se mettait en joue pour tirer, en vain néanmoins puisque tout ce qu’il découvrit était une multitude d’anneaux aspirant les différents protagonistes et leurs pokémons et sa propriétaire étendue sur le sol maintenant que l’auteur de la lévikinésie avait disparu. Sentant que le gaz commençait déjà à lui piquer les yeux, il opta pour la solution la plus sage et retourna dans le bureau pour s’occuper de la championne. En bluffant correctement, il pourrait se permettre de retourner chercher sa patronne un peu plus tard, une fois le gaz un minimum dissipé. Une chose était certaine cependant, elle ne serait pas contente.

Pendant ce temps, les deux dresseurs qui avaient été propulsés dans des anneaux différents avec leurs pokémons. Celui de Rev et de ses coéquipiers s’était ouvert juste devant lui, lui permettant d’avancer à l’intérieur poussé par son élan. Celui de Neffy en revanche s’était une fois encore ouvert sous ses pieds alors qu’il avait mis en joue son adversaire. Bien que dangereuse, la jeune femme s’était tout de même retrouvée sans défenses et il fallait croire que ce genre de bassesses ne plaisait pas au spectre farceur qui de toute façon, avait obtenu ce qu’il voulait. Du coup, il risquerait d’arriver à son atelier avec un peu de retard par rapport à ses pokémons, une longue chute l’attendant une fois encore. Quoi qu’il en était, les deux hommes entendraient une petite voix moqueuse et familière raisonner dans leur tête pendant leur voyage retour.

”Ben voilà, c’était pas si compliqué finalement vous avez réussi. C’était amusant, on remet ça l’année prochaine !”

La nuit était bien entamée déjà mais pas encore finie et ce fut à l’entrée de la salle qui serait de bar au casino de mégapagopolis que furent déposé Rev et ses pokémons, dans un petit coin où ils n’attirèrent pas vraiment l’attention. Les gens portaient tous des déguisements de sortes plus diverses les unes que les autres et semblaient passer une agréable soirée, buvant et plaisantant les uns avec les autres, souvent accompagnés d’un ou de deux pokémons tout aussi détendus. A peine avaient les compères étaient ils apparus que la lumière ambiante baissa alors que la musique changeait. Une estrade avait été montée et une silhouette bien connue se trouvait en son milieu, un micro en main et le jupon victorien oscillant au rythme du morceau qu’elle commençait déjà à entonner. Les échos de sa voix prenait un ton mystérieux et inquiétant au fil de l’histoire qu’elle racontait, son pokémon virtuel ayant sans doute pris la main sur la console des lumières puisqu’un effet stroboscopique faisait apparaître et disparaître l’absol gracieuse qui se déplaçait en prédatrice entre les tables, déclenchant quelques sursauts aux personnes qu’elle frôlait. Alors que les yeux de la baronne croisèrent ceux de son apprenti-employé, elle lui fit signe de venir à elle sans couper son numéro. Apparemment elle attendait quelque chose de lui et il réalisa juste à temps quoi, attrapant le micro qu’elle lui lançait. Il réussit avec brio à répondre à sa patronne, en rythme et en vers pour le pont de son morceau avant de la laisser reprendre seule la fin de son numéro, atteignant des sommets en termes de puissance vocale.

Une fois le petit spectacle achevé, la jeune femme salua son audience, recevant avec une délectation visible les applaudissements des gens qui avaient assisté à la performance. Elle échangea quelques mots avec la propriétaire des lieux qui semblait partagée entre le fait que la baronne se soit invitée et ait improvisé son petit numéro sans son autorisation et le fait que le succès de la surprise ferait sans doute une excellente presse à l’évènements. Offrant un sourire exagéré à la championne, elle lui fit signe au revoir et se mit à pousser Rev vers la sortie, disant au revoir à la maitresse des dragons dans toutes les langues qui lui passaient par la tête, et il y en avait beaucoup à l’évidence. Une fois dans le hall d’entrée du casino, la détective mit ses mains sur ses hanches et fit une grimace de super-nany volontairement sur-jouée avant de demander au diablotin.

- Alors, c’est à cette heure-ci qu’on arrive ? C’est quoi l’excuse, vous vous êtes fait enlever par un fabuleux farceur qui vous a retenu en otage dans une dimension parallèle ? Ou t’as juste préféré venir à pieds ? Elle leva une main devant le visage du garçon pour ne pas lui laisser le temps de répondre. Tututututu, je ne suis pas sûre que je veuille connaitre la réponse tout compte fait.

Adressant un clin d’oeil malicieux au dresseur, elle chercha Charles des yeux, ce dernier avançant derrière elle les bras chargés de goodies, jetons et autres preuve d’une soirée fructueuse dans un établissement de jeux un soir de fête. Désignant les prix d’un signe de tête elle expliqua un petit sourire aux lèvres.  

- Tant pis pour toi, j’étais en veine ce soir. Elle marmonna. Suffisamment en veine pour gagner des trucs dont je n’ai aucune utilité… Elle releva subitement la tête vers le dresseur, l’oeil pétillant d’un éclat émeraude malicieux et doucereux. Je t’avais pas promis un moyen de transport à toi ?

Elle passa son bras autour des épaules du garçon et l’entraina à l’extérieur avant de farfouiller dans les affaires que tenait Charles, manquant de faire tomber tout son stock. Elle finit par trouver son bonheur, dégageant une pokéball dont elle dévoila l’occupant avant de la lancer en arrière d’un revers de main pour que Rev la rattrape. Les mains de nouveau sur les hanches, elle hocha de la tête d’une manière satisfaite devant le spectacle qu’offrait le galopa de Galar chromatique et pailleté qui se trouvait sur le trottoir. Son éclat n’avait d’égal que son air blasé.

- C’est parfait. Un bolide parfait pour tout mono-psy qui se respecte. Voici Charlie, à ne pas confondre avec Charles, très important. Il est beau, il brille, il est à toi. OH ! Et attend de voir le mieux ! Vas-y vas-y vas-y Charlie fait ton truc !

Levant les yeux au ciel, le cheval secoua sa crinière tapa du sabot au sol pour créer une distorsion et se mit à galoper au ralentit comme pris dans une bulle hors du temps. Passant derrière lui à vitesse normale, comme si de rien était, la baronne dont le visage était éclairé d’un intérêt et amusement authentique demanda.

- Est ce que c’est pas le Pokemon le plus formidable qu’on t’ai jamais offert ? Bien sûr que si, c’est moi qui te l’offre. Et je ne le retiendrai même pas sur ton salaire, quelle générosité alors. Regardant le tas de Charles avant de tâter ses poches elle demanda les sourcils froncés. J’avais gagné un autre lot je voulais l’envoyer directement au docteur Gang par la poste… Mais j’ai aucune idée de l’endroit où il est passé… Bah il réapparaîtra bien assez tôt, c’est pas bien grave. BON ! C’est pas tout ça mais il est temps de rentrer. Allons y.

Le cadeau avait il vraiment disparu ? La chute du scientifique touchait à sa fin de son coté mais le spectre avait allié l’injure à la blessure en s’assurant qu’il puisse aussi entendre le morceau de la baronne tout le long de son voyage. Une fois atterri, ou plutôt écrasé, dans le cocon réconfortant de son atelier, il put découvrir que ses Pokémon’s s’y trouvaient déjà et l’attendaient sans nul doute. A peine remis sur pied un nouvel anneau plus petit déposerait sur une table, dans l’axe exact du champ de vision de l’ingénieur, une série d’objets récupérés à l’autre bout de la ville de la part d’une expéditrice anonyme, ou presque, qui économiserait des recherches d’adresses et le prix d’un timbre. Un petit mot accompagnait une pokéball ornée d’un ruban.

”Cher Doofenshmirtz,
Je vous offre votre propre Perry le Psykokwak, fameux espion, pour qu’il puisse surveiller et faire échouer vos plans diaboliques de domination mondiale.
Ps. Comme c’est un agent secret il sait utiliser camouflage.
Pss. C’est peut être pas un vrai agent secret ceci étant, sinon il aurait un chapeau. Mais c’est toujours vrai pour le camouflage.

Bisous !
S-G”.

Le temps qu’il lise la carte, une petite main spectrale aura eut le temps de sortir d’un nouvel anneau l’espace d’une demi seconde pour ouvrir la pokéball avant de re-disparaitre. Sur la table se tenait à la place un psykokwak entièrement bleu-vert à l’air hébété et vide. Apparemment complètement ignorant de l’endroit où il se trouvait et pourquoi, il resta immobile tant qu’il était en vue. Ce ne fut qu’une fois que plus personne ne prêtait la moindre attention à lui qu’il sortit un chapeau de cuir de derrière son dos et que son expression s’affuta. On entendit presque des trompettes entonner un thème d’agent secret en arrière plan. Jusqu’à ce qu’il retire son couvre-chef juste à temps pour ne pas griller sa couverture.

Décidément, ça avait été une soirée riche en rebondissements.

HRP & CADEAUX :