Comprendre les Pokémons tels qu'ils sont [Hope Howards]

Au cœur de Mégapagopolis était réputé un endroit où tout le monde était accepté tel qu'il était, sans jugement. Cela valait surtout pour sa salle de spectacle où même les chanteurs, danseurs et comédiens les plus “excentriques” pouvaient se produire sur scène. Pour autant, cela n'empêchait pas les gens d'être surpris par celui qui ne venait qu'en tant que simple client : un Dracaufeu portant une sacoche de pokeballs, potions et autres équipements typiques d'un Dresseur. Malgré sa nature de Pokémon, il menait la vie d'un Humain, et s'il y avait bien un endroit où il pouvait espérer que l'on accepte cela comme tel sans jugement, c'est au Shelter.

Ce n'était que la deuxième fois que le Dracaufeu mettait les pieds au Shelter. Deux fois en un an environ, depuis la perte tragique de Raphaël. On pourrait penser que ce n'était pas suffisant pour qu'on le reconnaisse, mais les employés de l'établissement qui avaient été en service la première fois, se souvenaient assez facilement d'avoir eu un client Dracaufeu Dresseur.
Souvent les Dresseurs qui venaient se restaurer dans un bar ou dans un restaurant, sortaient tous leurs Pokémons pour partager un moment avec eux. Selon la taille de l'équipe, certains pouvaient se permettre de rester à la terrasse de l'établissement ; dans le cas de Salizyr, cela impliquait de sortir un Onix, donc il fallait de la place. Il comptait se mettre dans un coin tranquille de la vie pour sortir tout le monde.

Alors qu'il regardait la carte en terrasse, à côté de laquelle étaient exposées les affiches des prochaines représentations en salle de spectacle – dont celle d'une Lippoutou transformiste, comme quoi Salizyr n'était peut-être pas le cas le plus atypique ici – Flumoc sortit finalement lui-même de sa pokeball, appelé par son appétit.

SALIZYR – Heureusement que tout le monde ne fait pas comme toi, sinon ce serait le bazar !
FLUMOC – Je savais que t'allais me rouspéter..., répondit l'impudent Miamiasme en baissant comme un Caninos grondé par son maître. Mais j'ai faim !
SALIZYR – Et tu ne peux pas attendre comme tout le monde ?
FLUMOC – Non car je vais aller me servir dans leurs ordures !
SALIZYR – Tu sais, à force de te voir engloutir des ordures, les gens pourraient finir par oublier que les Miamiasmes peuvent aussi manger de la simple nourriture.
FLUMOC – Mais c'est de la nourriture !
SALIZYR – Tu m'as compris...
FLUMOC – Bon... euh... à tout de suite !

Si être un Dracaufeu Dresseur n'était pas déjà assez atypique en soi, le voir se chamailler avec un Miamiasme avait achevé d'attirer les regards à la ronde, surtout que d'autres personnes étaient également intéressées par la carte ou par les affiches des prochains spectacles.

SALIZYR – Non Flumoc attends !...

Trop tard. Le Miamiasme, pourtant pataud avec ses jambes courtes et ses bras collants, n'avait pas attendu que son dresseur lui interdise d'entrer dans le bar. Salizyr avait horreur que les gens fassent une remarque sur la puanteur du Miamiasme, et malgré son odorat développé, il avait lui-même fini par s'y acclimater ; mais pour autant il aurait aimé que Flumoc épargne cela aux clients du bar. Il soupira, incapable d'en vouloir au Miamiasme d'être fier et de ne laisser personne lui dire qu'il ne pouvait pas aller ici ou là à cause de son odeur naturelle. Flumoc n'était pas seulement fier, il était aussi une tête brûlée, et même si en général il obéissait à Salizyr, il avait toujours des petits moments de rebellion comme celui-ci, et en réalité Salizyr appréciait cela chez lui. Flumoc le devinait sûrement, ce qui l'encourageait à braver l'autorité du Dracaufeu.
Quand on parlait d'accepter les gens tels qu'ils étaient, Salizyr était un bon exemple dans la façon dont il ne cherchait finalement pas tant que ça à changer Flumoc.

Salizyr sortit finalement Yaeslig de sa pokeball, et lui demanda :

SALIZYR – Bon, pendant qu'il est parti embêter les cuisiniers pour leur demander l'accès au local poubelles, choisis quand même un truc qui lui fera plaisir, et aide-moi à choisir pour les autres.

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Comprendre les Pokémons tels qu'ils sont [Hope Howards] Salizy14

→ physique, personnalité et histoire

L'arrivée de Hope était plus difficile qu'elle ne l'aurait pensée. Elle était déjà sur le territoire de Maïlys depuis un peu plus de 12 heures, et elle n'osait toujours pas rallumer son téléphone, ou contacter qui que ce fut. Elle s'était débrouillée sans pour trouver un taxi (bien trop cher) à l'aéroport, puis un hôtel, où elle avait tenté de finir sa nuit, sans grand succès, les mains moites et fébriles.

Elle avait fini par accepter le fait qu'elle ne dormirait pas, et s'était levée pour errer dans la ville jusqu'à trouver un centre pokémon dont l'un des ordinateurs était accessible, et, n'ayant pas encore ses identifiants régionaux pour un quelconque transfert de pokémon, s'était lancée dans des recherches immobilières. Une location ferait l'affaire pour le moment. Il lui fallait juste un endroit par trop rongé de Mimitoss et pas trop coûteux où poser ses valises. Elle avait songé alors à la solution de replis de vivre à la manière des jeunes dresseurs sur le chemin de la Ligue, en dormant dans les centres Pokémons et autres hébergements, mais elle n'était pas certaine que cela serait une bonne solution sur le long terme. Peut-être que l'université locale lui allouerait un logement de fonction ? L'idée la faisait grimacer. L'idée d'être encore tributaire de l'académie ne lui plaisait pas vraiment, et viendrait probablement avec des responsabilités, telles que devoir enseigner, ou publier de nouveaux articles. Bref, au bout de plusieurs heures de recherches, elle n'était pas beaucoup plus avancée.

Il lui faudrait bien se présenter à la faculté, qui était la raison officielle de son voyage, tôt ou tard. Tout comme il lui faudrait rallumer son téléphone...

Cela avait été son second arrêt de la journée. Une boutique téléphonique, où elle avait récupéré le modèle de Motismart le plus abordable, ainsi qu'un nouvel abonnement... du moins le premier abonnement qu'elle avait trouvé ne lui demandant pas une adresse fixe sur la région. Voilà qui lui achetait un peu de répit. Et grâce à ce nouvel achat, elle avait pu immédiatement décider de son troisième arrêt de la journée : un café à la mode nommé le Shelter (haha, le bon jeu de mot vu sa situation) où elle était allée se poser, ses pokémons sur les talons. Après une rapide explication de la situation de Jujube (Bonjour, excusez moi. Mon Luxray n'est pas méchant, mais il a parfois un peu de mal avec la foule, y a-t-il un endroit où je puisse me poser pour l'aider à se désensibiliser sans causer de problème ?... au fond de la salle ? Merci beaucoup), elle était allée se poser au fond de la salle, où Jujube ne s'était pas fait prier pour se câler dans un recoin et se faire oublier, ne relevant la tête qu'au moment où un serveur vint leur déposer leur commande, composé de trois curry aux saucisses épicées.

Elle allait pour imiter le Luxray et se jeter sur son curry lorsqu'une odeur aussi nauséabonde lui atteint le nez. Une odeur de détritus macérés, typique des chambres d'étudiants dépressifs, des déchetteries et des Miamiasmes. Il était difficile de manger avec une telle odeur sans entraînement, et Hope ne s'était pas vraiment entraînée. Manger entourée de crottes de pokémons, oui. De plaies purulentes, parfois. De déchets macérés... non. Et même pour les autres, il fallait avouer que l'habitude se perdait très vite. Elle étira le cou pour voir quel dresseur avait sorti son Miamiasme en plein restaurant, lorsqu'elle sentit Jujube se glisser de sous la table rapidement avec un grondement.

Il s'était interposé entre le Miamiasme et la cuisine, le fixant avec sévérité.

Jujube - rrrrrayyy... (Tu n'iras pas plus loin, mon gars. Tu empêches tout le monde de manger, là.)

Hope se pencha immédiatement vers lui, suivie de Tiki qui regardait les deux pokémons avec intérêt.

Hope - Doucement, Jujube. Laisse le tranquille. gronda-t-elle en direction du Luxray, voulant éviter un combat autant que possible, avant de poursuivre d'un ton beaucoup plus amiable envers le Miamiasme : Où es ton dresseur, mon grand ? Tiki, tu veux bien aller voir si tu trouves son dresseur ?

Le Pijako releva la tête de son curry, du riz plein le bec.

Tiki - Nom-nom-nom-nom.
Hope - Oui, je vois bien que tu manges, mais faudrait que tu retrouves son dresseur là.
Tiki - URGH

Le Pijako prit son envol, et se mit à voleter d'une table à l'autre en imitant un cri de Miamiasme.

La première étape pour Flumoc consistait à accéder aux cuisines, et de là, il pourrait chercher la porte du local poubelles. La salle était assez vaste, les tables bien espacées, sans doute avait-on prévu de la place pour que les Dresseurs puissent manger à l'intérieur avec quelques Pokémons si ceux-ci n'étaient pas trop encombrants – il n'y avait quand même pas la place pour manger avec un Wailord ou un Rexillius. Ce n'était pas pour rien que même Salizyr hésitait généralement à entrer dans ce genre d'endroits : en tant que Dracaufeu, il pouvait prendre un peu de place avec ses ailes même repliées, et avec sa queue d'autant plus avec la crainte de cramer quelque chose sans le vouloir avec sa flamme.

Forcément, pour compliquer les choses, histoire que le Miamiasme eût bien le temps de répandre sa puanteur un peu partout auprès des clients et de leur couper l'appétit, la cuisine n'était pas accessible dès l'entrée. Il fallait d'abord longer une allée vers le fond de la salle si on ne voulait pas sauter sur le passe-plat. C'est alors qu'un Luxray surgit de sous une table et vint grogner devant Flumoc, lui interdisant d'aller plus loin au prétexte qu'il empêchait tout le monde de manger.
C'était malin, tiens... Juste quand Flumoc allait atteindre la porte des cuisines ! Au-delà de l'ironie d'empêcher le Miamiasme d'entrer dans les cuisines, le retenant de ce fait dans la salle principale en l'accusant d'empêcher les gens de manger au lieu de le laisser chercher le local poubelles, Flumoc fut surtout piqué par l'accusation en elle-même. Qu'est-ce qu'il entendait par là, le félin ? Comment ça, Flumoc empêchait les gens de manger ?
Alors, si l'intervention du Luxray semblait contre-productive en empêchant le Miamiasme de quitter la salle où il était le plus gênant, Flumoc ne réagit pas avec plus de finesse :

FLUMOC – Alors m'empêche pas de passer, crétin ! Et puis j'empêche personne de...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le Luxray se fit doucement gronder par sa Dresseuse, ce à quoi Flumoc ne put s'empêcher d'afficher un sourire narquois. La femme porta son attention sur ce dernier et lui demanda d'un ton gentil où se trouvait son Dresseur, à lui. Un Pijako picorait à la même table que la Dresseuse et se plaignit quand cette dernière le sollicita pour chercher le Dresseur. Le perroquet s'exécuta finalement et voleta en imitant un cri de Miamiasme.

FLUMOC – Mais je ne crie pas comme ça, il est déglingué ce perroquet...

Flumoc répondit quand même à la dame, non pas avec des mots qu'elle ne comprendrait pas, mais avec un simple geste : il pointa l'un de ses bras putrides et collants vers la porte d'entrée. Un instant après, la silhouette d'un Dracaufeu apparut pile devant l'encadrure, visible à travers les vitres transparentes. Salizyr avait entendu ce qui ressemblait fort à un cri de Miamiasme même s'il n'avait pas reconnu la voix de Flumoc, et l'idée même qu'un autre Miamiasme que Flumoc se trouvât à l'intérieur avait de quoi stupéfier.

SALIZYR – Ne me dites pas qu'il y a un autre Miamiasme là-dedans...

Yaeslig rampa aux pieds du Dracaufeu qui ouvrit la porte pour voir si Flumoc venait de rencontrer un congénère.

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→ physique, personnalité et histoire

A la provocation du Miamiasme, Jujube laissa entendre un grondement plus agressif, prêt à envoyer une décharge bien sentie au pokémon, mais fut arrêté par un rappel sec de sa dresseuse, qui reprit ensuite d’une voix ferme mais douce.

Hope – Jujube, soit tu coopères et tu restes calme, soit tu retournes dans ta pokéball pour te calmer. Dernier rappel.

Le pokémon fixa encore le Miamiasme d’un air mauvais, pesant clairement le pour et le contre, ainsi que combien de temps il aurait pour blesser l’autre pokémon, avant de simplement laisser échapper un feulement, et de retourner dans les jambes de sa dresseuse pour réclamer des caresses pour sa “bonne action”. Mais Hope était déjà concentrée sur autre chose, et fronçait les sourcils en se demandant si elle avait réellement compris.

Le Miamiasme semblait indiquer l’extérieur, non, l’entrée du café, or dans l’entrée du café, il y avait un dracaufeu assez imposant. Leur dresseur était-il dehors? Ce n’aurait pas été la première fois qu’elle entendait parler des pokémons de service aidant des dresseurs handicapés par exemple. Un dracaufeu pouvait être utilisé comme aide de locomotion et de protection. Cela pourrait expliquer aussi la sacoche accrochée à lui. Certainement pour porter des médicaments. Ou quelque chose de semblable.

Quelque chose lui disait cependant que ce n’était pas cela. Elle fit rentrer le Luxray dans sa pokéball distraitement en regardant par la baie vitrée si elle voyait … cela ne faisait pas très inclusif de dire cela, mais si elle voyait un humain qui aurait pu visiblement avoir besoin de l’aide d’un pokémon de service. Elle demanda alors au Miamiasme avant que celui-ci ne lui file entre les pattes ?

Hope – C’est … c’est lui ton dresseur ? Le Dracaufeu ? Il accompagne quelqu’un ?

Dans tous les cas, si le dracaufeu restait dehors, il était assez évident pour quelle raison. Le café pouvait peut-être accommoder Jujube malgré sa carrure massive, mais un dracaufeu aurait été une autre paire de manches. Elle se releva et rejoint la porte du café, tandis que Tiki s’était arrêtée à une table pour faire un grand numéro de charme à une femme plus âgée dans le but de lui soudoyer un peu de nourriture. Aux pieds du Dracaufeu se trouvait un Limagma en parfaite santé, et qui ne semblait pas du tout chercher l’approbation de qui d’autre que l’autre pokémon. Elle releva la tête vers le dragon, cherchant à confirmer sa théorie.

Hope – Um, excuse moi. Es-tu … es-tu le dresseur de ce Miamiasme ou accompagnes-tu ton propre dresseur ?

Elle tendit sa main.

Hope – Un top-la pour la première option, deux pour la deuxième.

Elle ne savait pas quelle réponse la ferait se sentir plus idiote, mais elle savait quelle réponse elle espérait obtenir.

Après avoir répondu à la Dresseuse, Flumoc échangea un regard de défi avec le Luxray. Tous deux semblaient se regarder en chien de faïence. Flumoc n'aurait pas hésité à se lancer dans les hostilités, ce qui aurait été à ses dépens contre un Pokémon beaucoup plus fort que lui, mais le Luxray se savait surveillé – et déjà grondé une fois – par sa Dresseuse, ce qui le plaçait en position désavantageuse. Et Flumoc le voyait très bien, il en jouait. C'est ainsi que l'impudent Miamiasme eut gain de cause alors que le Luxray se rangea entre les jambes de sa Dresseuse. Tout le monde fut gagnant au final, notamment les clients qui commençaient à regarder la scène avec hâte qu'elle se termine pour pouvoir continuer leur moment de détente sans l'odeur nauséabonde ; en effet Flumoc eut désormais accès à la porte des cuisines, et ne se fit pas prier, juste après avoir confirmé à la femme que son Dresseur était bien le Dracaufeu à l'entrée.
Ca allait être momentanément aux cuisiniers d'avoir un petit haut-le-cœur, juste le temps pour eux d'indiquer au Miamiasme le local poubelles où son odeur aurait parfaitement sa place et ne dérangerait plus personne.

En voyant une Dresseuse avec un Pijako, Salizyr comprit rapidement : non, il n'y avait pas d'autre Miamiasme dans le Shelter. Le Pijako fit faux bon à sa Dresseuse, préférant aller déranger une cliente pour lui réclamer de la nourriture en paradant avec ses belles plumes et sa belle voix, mais il n'y avait aucun doute pour Salizyr : c'est bien lui qui venait d'imiter un cri de Miamiasme, et la Dresseuse cherchait sans doute à comprendre ce qu'un tel Pokémon faisait tout seul dans le Shelter. Elle portait son attention sur Salizyr avec l'air un peu ahuri que Salizyr retrouvait chez pratiquement toutes les personnes qui percutaient avoir affaire à un Dracaufeu Dresseur.

SALIZYR – Qu'est-ce que Flumoc a encore fait comme bêtise...

À part entrer tout seul dans un bar et répandre son odeur d'ordures putrides au nez des clients ?... Salizyr se préparait déjà à être assené de reproches de la part de cette Dresseuse, de se faire dire que c'était son rôle de Dresseur que de tenir en place son Miamiasme et de l'empêcher d'empêcher les gens de manger tranquillement, blablabli et blablabla. Il soupira intérieurement, prêt à riposter d'une réponse bien sèche, mais pour l'instant, la grande femme blonde l'aborda avec politesse et une petite gaucherie naïve et mignonne, l'invitant à lui toper la main une fois s'il était le Dresseur du Miamiasme, ou deux fois s'il accompagnait son propre Dresseur.

Salizyr échangea un petit regard avec Yaeslig à ses pieds. Cette dernière échappa un petit gloussement en rien moqueur, seulement amusée et un peu attendrie par la façon dont cette grande femme blonde abordait Salizyr. Ca ne coûtait rien de rentrer dans son jeu après tout, aussi Salizyr daigna-t-il répondre avec un “top-la” sur la main tendue. Un seul, donc, confirmant qu'il était bien le Dresseur du Miamiasme.

SALIZYR – Il y a un problème ?

La Dresseuse pourrait sans doute deviner la question, d'autant que Salizyr scruta à nouveau à travers la vitre de la porte d'entrée, pour ne plus y voir Flumoc. Il se dit que ce dernier avait dû trouver la pièce qu'il cherchait, en tout cas il ne semblait importuner personne. Les clients mangeaient tranquillement, n'étant plus dérangés par l'odeur du Pokémon poubelle.

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→ physique, personnalité et histoire

Hope sentit son cœur s’emballer. Les cas de Pokémons dresseurs n’étaient pas inconnus à la science, mais étaient si rares. La plupart étaient attribués à des Pokémons d’une grande intelligence, et les seuls cas dont elle avait entendu parler étaient des Pokémons de type Psy. Pour tout dire, ils étaient si rares qu’elle n’y avait accordé qu’une note de bas de page lors de sa thèse, du au peu de données à leur sujet. Elle aurait été aussi heureuse de rencontrer Arceus en personne.

Le Dracaufeu émit un petit grognement interrogatif, simple à comprendre, qui sortit Hope de sa brève rêverie d’avancée inégalée dans les sciences de l’intelligence pokémon, de leur compréhension, d’un monde où le terme de dresseur serait révolu pour celui plus simple de chef de famille peut-être. Un retour au temps des légendes de Sinnoh.

Hope – Hm ? Oh, non. Non. Aucun problème, bien au contraire. Um. La question va sembler inconvenante, mais serait-il possible que je te pose quelques questions, ou que je prenne des notes à ton sujet ?

Ses yeux pétillaient d’intérêt, avec l’air d’une enfant ayant trouvé le plus beau cadeau de sa jeune vie. Ou d’un Luxray ayant trouvé sa proie, selon les interprétations. Elle réalisa soudain quelque chose et reprit un peu de dignité.

Hope – Oh. Hum. Je ne me suis même pas présentée, pardon.

Elle tendit une main amicale d’un geste vif, se retenant de peu de poursuivre son élan jusqu’à prendre la patte du Dracaufeu dans la sienne pour la serrer avec énergie.

Hope – Hope Howard, professeur pokémon Amaranth. Je suis ravie de te rencontrer, tu n’as pas idée. Ne t’inquiètes pas, je ne prévois pas de te mettre en tube ou de te traîner dans un laboratoire. Bien au contraire. C’est simplement…

Elle chercha le moyen de contrebalancer son enthousiasme qui aurait pu inquiéter le dragon, et de le convaincre qu’elle ne comptait pas mettre sa cervelle en conserve avant que celui-ci ne meurt de causes naturelles – ou ne présente une senescence menaçant l’étude de ses synapses.

Hope – As-tu déjà rencontré d’autres pokémons comme toi ? Des dresseurs, je veux dire ?

Elle ne put retenir l’idée – électrisante – que peut-être que oui. Peut-être que sur cette île si particulière les pokémons-dresseurs n’étaient pas des cas si isolés. Peut-être que la révolte des pokémons les avaient amenés à s’organiser entre eux. Arceus Dialga Palkia venir sur cette île était la meilleure idée qu’elle ait jamais eut.

Hope – Là d’où je viens, ils sont très rares, poursuivit-elle d’un air faussement calme. C’est pratiquement du jamais vu. De tête je crois me souvenir de seulement 8 cas au cours des cinquante dernières années, la plupart étant à Alola, et au stade de rumeurs tout au plus. Ton existence révolutionne beaucoup d’idées préconçues sur l’intelligence des Pokémons, et votre capacité à l’autodétermination.

Elle prit une inspiration, autant pour donner du poids à son propos que pour se calmer, bien qu’elle sentait ses joues la chauffer d’excitation.

Hope – Et j’aimerai raconter ton histoire à la communauté scientifique. Apporter l’attention de plus de personnes sur toi, et sur celui de beaucoup d’autres Pokémons. Si tu le veux bien.

La femme aux longs cheveux blond platine rassura Salizyr : Flumoc ne posait aucun problème, « bien au contraire ». Que voulait dire ce « bien au contraire » ? Etait-elle contente qu'un Miamiasme fût entré dans le Shelter en cherchant un local poubelle quitte à déranger les clients avec son odeur putride d'ordures ? Ou était-elle seulement contente que ledit Miamiasme l'ait amenée à faire la rencontre d'un Pokémon Dresseur ? Salizyr ne s'attarda finalement pas plus que ça sur cette fin de phrase qu'il mit plutôt sur le compte de l'émotion ressentie par son interlocutrice, visiblement émerveillée dès lors qu'il lui eut révélé être en effet un Pokémon Dresseur.

Cet émerveillement signifiait une chose : Salizyr venait de piquer son intérêt et elle allait sûrement vouloir lui poser plein de questions sur la vie d'un Pokémon Dresseur, comment il en était arrivé à devenir Dresseur, si ça lui arrivait de rentrer lui-même dans une pokeball par moments, s'il comptait affronter les Champions d'Arène de la Ligue... Ces questions, Salizyr les connaissait déjà, cette femme n'était pas la première à s'intéresser à son cas. Et quelque part, il reconnaissait lui-même que c'était bien normal. Et puis, finalement, ce n'était pas si souvent que quelqu'un l'aborde comme ça pour le mitrailler de questions. Les gens pouvaient avoir peur de déranger, ou peur de l'embarrasser en le traitant comme un phénomène de foire, peur aussi peut-être de se montrer “racistes” en laissant sous-entendre qu'un Pokémon n'avait pas à devenir Dresseur et que c'était réservé aux Humains, et corollairement, peur peut-être de réveiller une opposition entre Humains et Pokémons qui avait déjà traumatisé toute une population à cause de Deoxys.

Pour le peu de fois qu'on l'assomait de questions sur sa condition de Pokémon Dresseur, Salizyr pouvait bien consentir à accorder un peu de son temps à satisfaire une curiosité qu'il ne pouvait que comprendre de bonne foi.
Il acquiesca donc d'un hochement du museau.

La femme commença par se présenter sous le nom de Hope Howards, professeur pokémon. Dans l'excitation elle eut un débit de parole un peu exagéré, se défendant tout de suite de prévoir de mettre le Dracaufeu en tube pour l'étudier dans un laboratoire. Salizyr échangea un regard avec Yaeslig qui partit encore dans un de ses gloussements reconnaissables. La Limagma à ses pieds était en effet amusée par la situation. Celle-ci taquina même son Dresseur :

YAESLIG – C'est l'heure de ton interview, je crois ! Hihi !

Salizyr inspira un coup et eut droit à la toute première question : avait-il déjà rencontré d'autres Pokémons Dresseurs comme lui ?

Il s'apprêtait à répondre, mais eut à peine le temps d'amorcer un geste pour attraper son carnet, que Hope repartit dans des palabres. Elle essayait de parler calmement mais son excitation débordait entre chaque mot. Ce qu'il y avait à retenir, c'est que Hope avait déjà entendu parler de cas de Pokémons Dresseurs, ce n'était donc pas quelque chose d'absolument inédit pour elle, même si c'était manifestement la première fois qu'elle en rencontrait un en personne.

HOPE – Ton existence révolutionne beaucoup d'idées préconçues sur l'intelligence des Pokémons, et votre capacité à l'autodétermination.

Autre petit gloussement de la ravissante Limagma. Salizyr et Flumoc n'étaient tous deux pas insensibles au charme de ses gloussements, car ceux-ci ne dénotaient d'aucune méchanceté, juste d'une personnalité douce qui était facilement amusée ; et bien que cela pouvait être parfois vexant d'être le sujet d'un tel amusement, il n'y avait pourtant chez Yaeslig aucune moquerie méchante.

YAESLIG – Apparemment la tragédie Deoxys n'a pas suffi aux Humains pour établir notre capacité à l'autodétermination.
SALIZYR – Soyons honnêtes, beaucoup de Pokémons acceptent facilement leur condition une fois capturés. Ne fut-ce pas ton propre cas après tout quand tu étais aux mains d'Abyss ?
YAESLIG – Je n'ai pas le côté rebelle de Flumoc.
SALIZYR – Même Flumoc, il a beau être têtu, il a obéi aux ordres d'un Dresseur dont il ne connaissait rien. Et pourtant il a été maltraité. Boebjie a donné son lait à des voyous. On ne peut pas en vouloir aux Humains de s'imaginer que beaucoup de Pokémons n'ont pas leur capacité à l'autodétermination, comme elle dit.

N'ayant rien à rétorquer à cela, ou ne voulant simplement pas laisser Hope en plan impoliment en poursuivant un long dialogue en langue pokémon, Yaeslig se tut. Salizyr réaccorda son attention à Hope, qui finissait de dire qu'elle aimerait mettre la lumière sur lui, notamment auprès de la communauté scientifique.

Alors Salizyr reprit son geste d'attraper son carnet et le stylo accroché à celui-ci. Il arracha les premières pages pleines. Il n'en restait plus beaucoup de vierges, il allait devoir s'acheter un nouveau carnet. Il écrivit tout d'abord de façon brève une présentation qu'il présenta à son interlocutrice :

“Mon nom : SALIZYR
La Limagma : YAESLIG
Le Miamiasme : FLUMOC”

Il espérait d'ailleurs que Flumoc n'allait pas s'éterniser dans le local poubelles.

Quand Hope eut fini de lire leurs noms – inutile de lui donner tout de suite les noms des autres Pokémons de son équipe – il tourna la page pour écrire au verso :

“Je n'ai pas rencontré d'autres Pokémons Dresseurs. C'est très rare en effet.”

Sa calligraphie était assez mauvaise, il fallait être honnête, il n'avait pas du tout une belle écriture, pour autant il s'efforçait quand même de rester au moins lisible. Le trait était donc grossier, parfois précipité, comme si Salizyr voulait écrire plus vite qu'il n'en était capable, frustré de ne pas pouvoir s'exprimer oralement en langue humaine pour un dialogue plus fluide avec ses interlocuteurs Humains ; mais en même temps, ce même trait reflétait des années et des années passées à s'entraîner à l'écriture. Et au-delà du visuel, il était à noter qu'il avait une très bonne orthographe, signe d'une application studieuse dans son apprentissage de l'écriture et d'une pratique régulière.

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→ physique, personnalité et histoire

Hope cacha sa nervosité tandis que le Dresseur et son Limagma semblaient échanger quelques mots. Hope sentait que l’avenir de cette étude, au stade embryonaire pour le moment, dépendait de cette discussion. Le Limagma – ou plutôt la Limagma, à la très légère différence dont ses “moustaches” gouttaient – la Limagma donc l’accompagnant semblait en tout cas amusée par la conversation, et Hope ne pouvait qu’espérer que ce ne fut pas à ses dépens.

Le Dracaudresseur sortit alors un carnet de sa sacoche, et – au bonheur absolu de Hope – se mit à écrire. L’alphabétisme indiquait un long contact avec les humains – depuis son éclosion? Quel âge avait-il ? – et semblait réfuter, à première vue, l’idée que le comportement lui serait venu depuis son milieu naturel, comme les rumeurs disaient souvent. Simple imitation de l’humain ? Dans quel but ?

Elle sortit de ses questions lorsque le Dracaufeu lui tendit son carnet, où, d’une écriture tremblotante – boarf, elle avait vu pire de la part d’autres humains, surtout d’universitaires, d’ailleurs – il avait écrit les noms de son équipe et de lui même. Elle les prononça à voix haute jusqu’à être certaine de leur lecture exacte, et appela son Motismart pour prendre une première photo – qui serait assurément floue – des notes du Dracaufeu lorsque celui-ci repris son carnet pour poursuivre, d’une phrase toute simple qui fit pétiller les yeux de la professeure. Non pas pour son contenu, mais pour sa forme.

Syntaxe parfaite. Orthographe et ponctuation correctes. Utilisation de compléments simples.

Ce pokémon comprenait parfaitement ce qu’il écrivait, ainsi que l’emploi de la langue. Cela renvoyait à des hypothèses, des thèses même, sur le.s langage.s pokémon, les fonctions cérébrales liées à la syntaxe et au fonctionnement d’un haut langage. Certes, n’importe qui pouvait regarder un pokémon, et anthropomorphiser, affirmer que son petit chouchou comprend tout ce qu’on lui dit. Qu’il ne lui manque que la parole. Qu’il raconte des potins à ses copains. Mais cela était autrechose que de démontrer une forme de communication plus élevée. Que ce n’étaient peut-être pas, effectivement, que des grognements indistincts.

Le nez posé sur son poing, elle réfléchissait aux ramifications de cette découverte – la possibilité de traduire les propos des pokémons de façon claire, de leur accorder une place de citoyens du monde au sein de la société – et laissa échapper un petit « fascinant » traduisant le fond de sa pensée. Elle sortit son Motismart pour de vrai – avec une pensée soudaine pour le pokémon l’habitant et lui ayant donné son nom – ainsi qu’un carnet de notes.

Hope- Veux-tu que l’on aille s’asseoir ? Je te paie tes consommations le temps de notre discussion.

Elle rappela Tiki d’un sifflement, que le Pijako ignora joyeusement, la poussant à insister sur son rappel. Le Pokémon vola à tire d’elle jusqu’à son épaule, où elle se posa pour observer le Dracaufeu avec attention.

Tiki - Well well well.
Hope - Je te présente Tiki. Tiki est mon tout premier pokémon, mais elle a vécu avec des humains toute sa vie, si bien qu’elle parle mieux mon langage que le tien, malheureusement.
Tiki - Savages ! Savages !
Hope - Tiki ! s’étouffa la scientifique avec indignation, tandis que son oiseau poussait un petit rire, marquant bien ce qu’elle pensait des autres pokémons. Alors là, non, tu retournes dans ta Ball direct. Allez, zou.

L’oiseau se laissa faire, mais tira la langue au Dracaufeu avant de disparaître.

Hope - Je suis sincèrement désolée. Absolument mortifiée même. J’ai tendance à prendre avec moi des Pokémons avec des passés … complexes. Mais cela peut amener à certains troubles de comportements. Bref, où en étions-nous.

Elle fit signe au Dracaufeu de la suivre jusqu’à une table, et le laissa s’installer avant de se poser elle même, sortant un carnet de note dont elle ne se séparait jamais, ainsi que son nouveau Motismart.

Hope - Permets-tu que je prenne en photo ton écriture ? demanda-t-elle, se retenant de ne pas prendre en photo directement le carnet du pokémon sans sa permission. J’aurais aussi quelques questions supplémentaires à te poser, mais tu es libre de refuser d’y répondre, ou d’arrêter l’entretien à n’importe quel moment.

Quand les Humains découvraient que Salizyr savait écrire pour dialoguer avec eux, il était habituel pour Salizyr d'avoir droit à une réaction d'étonnement, brève, spontanée, parfois quelques questions autour de la manière dont il avait appris à écrire ou ce qui l'avait poussé à le faire, quoiqu'une partie de la raison devenait évidente quand on se rappelait qu'il était Dresseur, en dépit de sa nature de Pokémon, et qu'il marchait sur une voie d'Humains.

Hope, elle, eut une réaction bien moins brève, et plus que de l'étonnement, elle sembla se plonger dans une véritable réflexion intérieure. Le poing soutenant son menton, elle eut le regard dans le vague pendant un moment et laissa échapper un « Fascinant... » au milieu de ses pensées. Yaeslig gloussa et Salizyr sourit : malgré l'habitude des réactions suscitées par son statut de Dresseur et son aptitude à écrire, le Dracaufeu ressentait toujours une petite fierté, même s'il avait une raison plus profonde d'être devenu Dresseur qu'une simple question d'orgueil.

Hope proposa à Salizyr d'aller à une table et lui offrit de lui payer ses consommations. Salizyr accepta volontiers d'un hochement de tête. Hope lui présenta sa Pijako, Tiki, une forte tête mal élevée qui n'était pas sans rappeler un certain Pokémon de type Poison proche de Salizyr... Tiens tiens... Hope gronda Tiki pour une remarque qui apparemment devait être désobligeante mais que Salizyr n'eut même pas comprise, et la rappela dans sa pokeball. Au passage Tiki tira la langue à Salizyr qui commença à prendre un air plus sévère, n'étant pas de nature à se laisser moquer.

Hope se confondit en excuses et Salizyr fit un petit geste du museau et de la main pour exprimer que ce n'était pas bien grave. Même si Tiki semblait en effet mériter une petite correction, Hope venait de réagir comme il le fallait, et Salizyr était curieux de poursuivre la conversation avec la femme blonde s'étant présentée en tant que professeur.

Ils marchèrent ensemble jusqu'à une table. Yaeslig rampait derrière les pas du Dracaufeu. Pourquoi pas à côté de lui ? Certes elle était très lente à se déplacer, mais si on jetait un œil pour la voir étirer la tête et hérisser ses antennes de lave au contact de la flamme vive au bout de la queue du Dracaufeu avec un sourire béat, on devinait aussitôt que là n'était pas la question. Yaeslig se prenait un petit kiff, laissant son corps entier s'embraser joyeusement.

Arrivée à table, Hope demanda à Salizyr si elle pouvait prendre en photo son écriture. Salizyr, là encore, accepta sans aucun problème, plutôt fier même que son écriture suscitât l'envie d'en prendre une photo, alors même qu'il était pleinement conscient qu'elle n'était pas si jolie que ça, loin de là même. Il s'assit, courbant la queue sur le côté, et s'esclaffa en voyant Yaeslig continuer de kiffer le contact de sa flamme.

SALIZYR – Ca va, tu t'amuses ?
YAESLIG – Mmh, ça fait comme un massage. Ne fais pas attention à moi.
SALIZYR – Tant que tu évites de déclencher un incendie, fais-toi plaisir.

Salizyr arracha la page de son carnet sur laquelle il venait d'écrire sa dernière phrase et le nom de ses deux compagnons, et la fit glisser sur la table vers Hope, la lui offrant tout simplement.
Puis il écrivit sur une nouvelle page :

“Merci pour les consommations offertes. Mais j'ai six Pokémons, tu es sûre ?”

Bon, l'un était parti de sa propre initiative dans le local poubelles du Shelter pour se nourrir, il n'était peut-être pas à compter. Ses consommations étaient “gratuites”, c'était un peu l'avantage, même si les baies restaient une petite gourmandise appréciée.

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→ physique, personnalité et histoire

» Hope Howards, Professeur Amaranth, Adolescente en crise
» Un premier pas [ft. Hope]
» Mission 1 : Comprendre et analyse. [Solo - Célestio]
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» Promenons-nous à New Esperantown... pendant que les loups y sont [Walter]