Emerioh Turning on the light
Messages : 27 Date d'inscription : 01/04/2020
Qui suis-je? Faction: Groupe: Mon Equipe:
| Sujet: [S4] Emerioh, le beau gosse aux captures infinies Dim 12 Avr 2020 - 15:16 | | | Nom / Prénom: Émerioh Elgyr Surnom: E.E. Rang désiré: Turning on the light Age: 22 ans Sexe: Masculin Métier: Pokemon Ranger Origine: Bonport, Almia/Bordeciel, Maïlys Groupe: Neutre Histoire:- Fantyrm Pain:
La salle de briefing se vide au compte-gouttes. Du premier rang, mon dos tourné à l’estrade, j’observe les Rangers, les Trainers et les techos envahir les couloirs. Quelques-uns discutent en marchant, d’autres se posent près des portes, d’autres encore partent au pas de course rejoindre leur poste, talonnés par leur Partner. Dire qu’il y a à peine deux minutes, les bleus se serraient en silence au fond de la pièce pour écouter le boss, et les voilà maintenant en train de courir partout. C’est dingue comme tout le monde transpire le stress, ici. Dommage qu’ils ne puissent pas tous être aussi relax que moi ; ça leur ferait really du bien. Aujourd’hui, c’était le jour de la serious réunion, le bilan annuel onze mois après les événements du Cratère. Onze mois que la brume et ses ghosts avaient envahi l’île, et onze mois que Bordeciel n’avait subi aucune attaque terroriste et/ou catastrophe naturelle. Évidemment, ils ne sont pas habitués à ce que tout se passe bien aussi longtemps. La majorité des gens ici doivent être là depuis… trois, quatre ans – depuis le début du mess. Ils ont été envoyés en masse pour support la partie Ouest de l’île, juste après la destruction d’Esperantown. Ça doit leur faire bizarre d’entendre que la baisse anormale de la Avalugg population des glaciers de vallée reste le problème le plus urgent du mois. Mais c’est cool – cool qu’on ait rien de plus grave, hein, pas que les Séracrawl meurent, ça c’est chiant –, ça les galvanise un peu de voir leurs efforts récompensés.
La salle de briefing est complètement vide maintenant, except moi et les chefs de division. Du premier rang, en train de check ma timeline Fletchinder, je me demande ce que le mien me veut. Enfin, la mienne. Je la vois discuter dans un coin de la salle avec les autres des Divisions Dresseur et Technicien. Ils boivent ses paroles en acquiesçant d’un mouvement de tête à chaque fois qu’elle commence à s’animer. Pas étonnant, pour les mates de la division elle porte la casquette de commandante Ranger, mais aux yeux de tous les autres ça reste la Big Boss. Bah ouais les gars, l’ancienneté, ça ne sert pas juste à gravir les échelons, ça sert aussi à cumuler les postes. Et les responsabilités aussi, mais elle le gère bien, donc pas de quoi se plaindre. Bref. Ils ont l’air de parler de choses de commandants… Un nom à la mode ces derniers temps, "commandant", vous ne trouvez pas ?
Le temps commence à se faire long. J’ai déjà épuisé tous mes social networks, fait toutes mes invocations sur mes gachas et ils n’ont toujours pas fini. Du premier rang, dans un élan de motivation, je sors une bouteille d’eau – pas de soda, dans vingt trente y’en n’aura plus – de mon sac et j’en descends la moitié. Au moment de la fermer, je sens quelque chose faire pression sur mon pied droite.
"Ara ara…"
Shago me fixe avec un air de Ponchien battu, à une bulle d’eau de coller sa tête à ma jambe. En parlant de water bubble, la sienne me paraît plus petite que d’habitude ; elle laisse presque dépasser le sommet de son crâne… Ah, évidemment, c’est pour ça qu’elle whine. Son scaphandre a du mal à s’entretenir quand elle est déshydratée. Et bien le reste de la bouteille sera pour l’Araqua, pas le choix, on n’abandonne pas notre partner ici. Je m’accroupis à sa hauteur et lui verse l’eau sur la tête, ses trois pattes motrices ne lui permettant pas de bien grab les objets. Ah ah, sa petite bulle grandit à vue d’œil, et son visage rayonne de nouveau. La bouteille, elle, ne se remplit malheureusement pas toute seule. Autant la garder pour cet après-midi.
"Excuse moi du retard."
Enfin ! Je reviens à ma position debout et lève les yeux, ma main droite glissant mon portable dans la poche de mon short. Puis je les rebaisse vers cette vieille dame qui m’a fait poireauter dix minutes sans me dire pourquoi. Elle n’est pas si vieille ni si petite que ça to be honest, mais son ancienne blessure au dos l’oblige à se tenir voûtée. J’ai l’impression que tout le monde dans la Base pense qu’elle a soixante-dix ans. Bon, maybe not tout le monde, il y a moi et quelques autres membres des Rangers qui doivent savoir son vrai âge. Et les autres commandants aussi. D’ailleurs, je remarque qu’ils ont quitté la salle à leur tour ; il ne reste plus que nous deux.
"No problem mom, tu me voulais quoi ?"
Je sens la pointe de sa canne se poser sur mon torse as soon que je finis ma phrase. Son regard se plonge dans le mien, ce fameux mean look dont seuls les mères et les employés municipaux ont le secret, qui te fait clairement comprendre que tu dois la boucler et que toutes tes actions sont useless. D’habitude, peu de choses me font peur, mais that thing, it scares me.
"Ici, Emerioh, je suis ton chef. Tu dois te référer à moi par et seulement par ce titre, compris ? Et tiens toi droit. Tu vas finir avec une scoliose si tu continues à te tenir courbé. C’est ton père qui t’a encore refilé ses mauvaises habitudes, ça." Son bout de bois finit par revenir au sol quand je me redresse ; after all, elle a raison. Son regard quitte le mien et semble brusquement s’adoucir. "Oh, bonjour Shago."
L’Araqua lui répond d’un petit cri doublé d’un mouvement de patte. Non mais regardez moi cette faux-cul… Elle préfère s’attirer les faveurs des supérieurs que défendre son partenaire. En plus, elle fait exprès de se tenir droit devant les autres.
"Bref, trêves de leçons de vie, j’ai conscience que ça ne mène nulle part avec toi. Aujourd’hui, on doit parler de choses importantes."
Elle marque une pause et commence à décrire de lents va-et-viens. Ses yeux balaient le lino piétiné alors que sa canne brise le silence de la salle au rythme de ses pas. Ce n’est pas l’envie de combler ce blanc qui me manque – ça me met mal à l’aise, ce genre de situation – mais pas maintenant. Il faut toujours s’armer de patience quand tu dois deal avec sa façon de parler, alambiquée et chill. D’un autre côté, elle semble chercher ses mots. C’est assez rare venant d’elle, assez pour la laisser faire.
"Nous vivons actuellement une période faste à Bordeciel. La situation semble s’être calmée avec l’apparition d’Abyss à New Esperantown et celle du STERN à Port Sableye. Depuis les événements du Cratère, la majeure partie de notre travail a servi à la reconstruction de la ville et de ses alentours, ainsi qu’au rétablissement de son écosystème. Nous n’avons pas eu à traiter de catastrophes écologiques ou humaines comme celles de ces cinq dernières années. En somme, le statu quo entre les différentes forces de l’île et notre isolement nous est profitable, mais tu le sais déjà, tu étais là au briefing." "Cependant, il y a une chose que nous ne voulions pas aborder devant les autres, Yakov, Gabriel et moi. Nous avons toutes les raisons de penser que cette accalmie ne durera pas, et que Bordeciel risque de connaître la même ère de trouble que durant la Némésis. Avec Abyss et le STERN, ça ne sera pas juste une histoire d’organisation terroriste, Emerioh. Une guerre civile se prépare sur les côtes de Maïlys, elle va se propager à l’intérieur des terres et nous atteindre tôt ou tard."
Wow, le cw-word est lancé. Difficile de la contredire sur ce point là, il faudrait être complètement confined d’esprit pour ne pas se questionner sur l’avenir de l’île. Une solution facile pop dans ma tête durant sa tirade – sûrement une stupid one. Peu importe, je l’hasarde en espérant qu’elle puisse me répondre clairement.
"Et en les ralliant, on sera pas mieux protéger que dans notre coin?" Ma mère a l’air de réfléchir à ma proposition, continuant silently ses allers-retours, avant de se stopper devant moi.
"J’ai déjà réfléchi à louer nos forces au STERN, mais il faut se rendre à l’évidence : nous ne sommes pas des combattants, quand bien même nos rangs comprennent des dresseurs. Tu le sais, notre seul motivation est et doit être la cohabitation entre milieu urbain et naturel, pas de jouer au bon petit soldat. Et pour Abyss, ce n’est même pas la peine d’y penser, ils sont aussi corrompus que ne l’était la Némésis. De toute façon, nous ne sommes pas seuls."
"La Ligue ?"
"La Ligue, oui. Hiérarchiquement, nous sommes dépendants d’elle et il reste dans son intérêt de maintenir Bordeciel hors de l’emprise d’Abyss. Mais… je ne sais pas, je ne leur fais pas assez confiance. Le conseil des champions a le même problème que la Fédération d’Almia : ils réagissent plus qu’ils n’agissent. Ils ont laissés la ville avec une arène contrôlée par la Némésis, et ne se sont donnés la peine de se pencher sur son cas que quand le centre-ville a été rasé. Parfois, je me demande ce qu’ils font au siège d’Avalaville pour prendre autant de temps, si c’est bien le QG de la Ligue ou un centre de randonnée." "Dans tous les cas, la base Ranger de Bordeciel ainsi que toutes les bases maïlysiennes resteront neutres face aux conflits à venir. La Ligue le sait, et par extension le STERN aussi. Néanmoins, neutre ne veut pas dire passif. Nous n’allons pas rester les bras croisés en attendant que la fin du monde vienne encore toquer à notre porte. Pas cette fois."
A ces mots, ma mère se rapproche de moi en fourrant sa main libre dans l’une des poches de sa veste bleue. Je la vois saisir quelque chose, mais impossible de savoir quoi, elle garde son poing enfoncé.
"A l’instar d’Almia face à l’avènement des Sombres Héros, Maïlys a besoin d’éléments mobiles parmi les Rangers pour faire face aux menaces à venir. De personnes compétentes, indépendantes, et familières avec les périodes de crise. Comme toi, Emerioh. La majorité des Ranger Secteur de l’île s’est concertée autour de ce sujet il y a de cela trois mois. Le fait est que nous partageons tous la même idée : celle de fonder un nouveau statut qui permettrait à ces personnes d’opérer à travers l’île sans restriction de secteur, ni de commandement. Et comme je suis à l’origine de cette initiative, les autres ont jugé bon de me laisser choisir le premier à obtenir ce statut."
…Mon esprit n’était pas prêt. Enfin, les sujets qu’elle a abordé m’ont mis la puce à l’oreille et je m’attendais déjà à du serious business, mais là, je reste impressionné. Sous le choc, je me décroche enfin de l’estrade sur laquelle je m’adossais depuis le début du tête-à-tête. Bordel, j’ai une boule au ventre ; ça veut dire que je dois me reprendre.
"Ce que tu décris, ça… ça ressemble un peu aux Top Rangers de l’époque de Primo."
"C’était l’idée au départ, mais la mise en place de Top Ranger sur une île supervisée par des dresseurs prendrait trop de temps. Et pour être franche avec toi, nous n’avons ni le temps ni l’envie de nous battre à la fois avec Marthe et Germani. Tu devras donc faire sans Top Capstick ou équipe personnelle si tu acceptes, mais si je t’ai choisi, c’est parce que je sais que tu n’en auras pas besoin. Nous avons confiance en toi, Emerioh.
La commandante accompagne sa phrase en me dévoilant ce qu’elle gardait enfoui dans sa poche. Dans le creux de sa main, une sorte de trinket triangulaire brille d’un éclat vert métallique. Enfin, pas le beau vert d’un Jungko, plus celui d’un Archéomire, le genre de vert où on ne sait pas si c’est bien du vert ou du turquoise sali. Une orbe violette translucide siège au centre, dans la même idée que celle des Capture Discs. D’ici, je peux voir que le tout possède quelques jeux de reliefs décoratifs sur la partie métallique, assez sobres pour ne pas attirer l’attention. Et cet objet est censé représenter ma promotion. Non, je pars du mauvais pied en pensant that way. Prendre ça comme une promotion, c’est prendre ça comme un nest à responsabilités et à profit personnel. Aucun rapport avec ce pourquoi je suis rentré chez les Rangers. Gathering les prémices de ma réflexion, mon regard glisse du bibelot verdâtre aux yeux bleus de sa détentrice. Je n’y discerne aucune impatience, aucune pression, comme si le temps que je mettrai à répondre ne changeait rien, comme si mon choix finissait toujours par être le même. Cette détermination… Je comprends, maintenant. No need de cogiter plus longtemps, je pose ma main sur la sienne et lâche un léger soupir.
"T’as vraiment un don pour refiler ta détermination aux autres… Évidemment que j’accepte d’être ton crash test, boss."
Mes doigts se referme sur mon nouveau bien et le soulève. Enfin en main, il se révèle être beaucoup plus lourd et épais que je ne le pensais. On dirait une sorte de… badge, de badge d’inspecteur, mais qui tient dans la main, en vrai métal et plus massif. Actually rien à voir avec un badge d’inspecteur, peut-être un peu plus avec un badge d’arène. Hey, vous pensez qu’il y a des retards pour me croire si je le leur montre en disant qu’il vient d’une arène étrangère ? Bref, mon badge en poche, je vérifie d’un coup d’œil comment va Shago. Elle ne semble rien piffer et se contente juste de piquer du nez à côté de moi. Compréhensible, il n’y a pas grand-chose qui va changer pour elle, aux premiers abords. J’essaierai de tout lui expliquer une fois à la maison. Concerning ma mère, j’aperçois à peine le sourire satisfait sur son visage qu’elle se dirige vers la sortie. Elle me balance par dessus son épaule :
"Parfait. Tu pars demain cinq heures pour ta première mission en tant que premier Ranger Fantyrm de Maïlys. Je t’expliquerai tout une fois à la maison."
"De quoi ?"
Mon exclamation la fait s’arrêter et se retourner vers moi. Pendant un court instant de flottement, nos deux visages arborent la même expression de perplexité. Je… Je crois qu’on a sauté une information dans l’entretien.
"Je n’ai jamais dit que tu ne serais plus rattaché à la Base. Ton nouveau statut te donne juste une liberté de mouvement et de façon de faire, mais tu te présenteras toujours comme Ranger de Bordeciel. C’est cette histoire de Top Ranger qui t’est trop montée à la tête. Et Fantyrm est le nom officiel de ton grade à partir de maintenant, habitue-y toi. Il nous a fallu beaucoup de temps pour le trouver, j’en parlais encore à Yakov et Gabriel après la réunion… Oh ! Je dois me dépêcher d’ailleurs, ils doivent m’attendre à l’heure qu’il est. Tu peux prendre ta journée pour te préparer. On se revoit ce soir, mon Poussifeu."
Et me voilà seul dans la salle, abandonné, sans avoir eu la possibilité d’en placer une. Without thinking, je ressors le badge Fantyrm et l’inspecte sans grande conviction. J’essaye de remettre en ordre ce stream de nouvelles choses que je viens de manger, mais quelque chose subsiste en moi, au plus profond de mon cœur. J’ai comme une impression de m’être fait bamboozled.
- Son of Bordeciel:
Malgré tous mes efforts et la puissance de mes lentilles de contact, mes ouvertures oculaires n’arrivent pas à discerner un fragment de lumière à travers les fentes vitrées de mes murs. De plus, je peux lire "04:50" dans le coin inférieur droit de l’affichage LED de mon laptop, endroit où on retrouve habituellement l’heure actuelle de notre temporalité soumise à notre position dans les fuseaux horaires. Et Shago dort à moitié au pied de mon lit, signe inéluctable que son horloge interne d’Araqua contraint son corps à une stase de léthargie récupératrice dû à son style de vie diurne. No doubt, cela ne peut pas relever de la coïncidence, il ne peut y avoir qu’une seule conclusion valable dans le champ des possibles.
Il fait encore nuit.
L’épaule collée à l’un des murs de ma chambre, je regarde distraitement la rue au pied de ma fenêtre. L’éclairage automatique de la ville s’est déjà éteint depuis environ une bonne heure – depuis mon réveil, actually. Autant dire que je suis ma seule et unique source de lumière. Dans mon dos, à côté de la porte, je sens que mon kitbag m’attend, posé à même le sol comme un vieux baluchon ; et plus encore, je sens que la planche de surf à proximité m’attend. Ces deux là ne m’ont jamais trahis pendant les longs voyages, je n’ai aucune raison de ne pas les prendre pour celui à venir. Les veilles habitudes, quoi. To be honest, si je reste planté là, c’est parce que je dois attendre quelque chose avant de pouvoir mettre les voiles. Je viens d’envoyer Mark check si tout va bien dans mon matériel électronique, à savoir mon laptop, mon portable et mon CapStick – plus que ça et je partirai pour la vraie aventure. Mais actuellement, j’admire ma Bordeciel encore endormie.
Bordeciel, j’y vis depuis mes un ans. Je suis né à Bonport, la ville portuaire principale d’Almia ; un enfant de la mer qui a grandi à la montagne, un enfant de la glisse en somme. Là-bas, ma mère était une autochtone pur sang, Ranger de la terre des Rangers. C’était elle qui avait convaincu mon père de quitter les plages d’Alola pour emménager for good à Bonport. Quant à lui, il était sécurisé à vie avec son métier de serrurier-métallier. Atypique comme couple, right ? Ouais, pas tant que ça, mais c’est souvent le mess quand je dois expliquer mes origines aux autres. De ce qu’on m’a raconté, le départ de ma famille pour Maïlys s’est décidée un peu trop vite à l’époque. Ma mère a eu un accident grave peu après sa sortie de congé maternité. Elle était condamnée à quitter le terrain pour croupir dans l’administration avec une telle blessure, mais la Fédération lui a fait une offre she couldn’t refuse : aider à l’implantation des Rangers dans une région jeune et encore vierge de l’emprise de la Ligue. Maïlys, quoi. Elle a fini par accepter et est parti avec son mari, son fils aîné de six ans et son deuxième fils d’un an. Un troisième a suivi trois ans plus tard et a enfin bouclé la composition finale de ma famille. Une mère, un père, trois fils de respectivement vingt-huit ans, vingt-deux ans et dix-huit ans. Je suis celui de vingt-deux ans.
Je ressors machinalement mon badge Fantyrm d’une des poches de mon short et l’observe sous tous ses angles, encore plongé dans mes souvenirs. Les raisons pour lesquelles j’ai accepté de le prendre… Elles sont liées aux rares moments importants de ma vie. Gamin, j’avais déjà choisi my way après avoir été témoin de l’ascension de Darkraï à Almia ; de courtes vacances dans la famille maternelle qui se sont transformées en apocalypse quand tous les Pokemons de la région sont devenus fous. Après ça, le moi petit et traumatisé avait demandé à rejoindre l’École des Rangers. J’y suis finalement rentré à dix ans, pensant pouvoir enfin apprendre à prévenir ce genre de cataclysme. Mais il fallait plus que de la will pour ça, et le destin n’a pas cessé de me le rappeler. A mes quatorze ans, j’ai fait un stage à Alola pour conclure le premier cycle de mes nouvelles études – et aussi un peu pour faire du surf et rendre visite à la famille de mon père. Et même pas le temps de tâter de la vague que l’archipel se fait envahir par des créatures d’un autre monde. C’est à ce moment là que j’ai rencontré Shago, d’ailleurs. Malgré sa weakness, elle nous avait aidés à gérer les Pokemons en panique de la colline Clapotis, quitte à défier le Dominant. On a même dû s’occuper de lui à deux avant l’arrivée de la cavalerie qui était apparemment en pleine randonnée. Bref, elle a été for me la seule véritable bonne nouvelle de cette année. J’aurais bien voulu la mettre ex aequo avec ma première affectation à Bordeciel en tant que Ranger, mais mon retour à Maïlys a malheureusement été accompagné par la Lugia crisis et tout ce qui allait avec. J'ai alors compris que mon diplôme fraîchement reçu n’allait pas m’empêcher de revivre les mêmes situations qu’à Almia. J’ai travaillé d’arrache-pied depuis, suis devenu l’un des meilleurs de ma division et ai même gagné une année d’échange à Unys. Une fucking année à Papeloa, le paradis des surfeurs, une ville sans raz-de-marrée qui arrache la moitié de la région ou attentats divins sortis de nulle part. Heureusement, la Némésis avait pris soin d’agrémenter la fin de mon voyage d’une destruction de Bordeciel. Et c’était reparti pour un tour Depuis, je suis bloqué ici entre les reconstructions de la ville et l’entretien de la montagne. Ça a toujours été comme ça : les autres cassent tout et on s’arrange pour tout nettoyer tant bien que mal. Mais l’île ne devrait pas fonctionner comme ça. Le monde ne devrait pas fonctionner comme ça. Toute ma vie ici, je l’ai vécue dans l’optique de ne plus à avoir peur de tout perdre le lendemain, et que la coopération entre Pokemons et humains en était la key. Je le sais maintenant, ce nouveau grade et ces nouvelles permissions que je viens d’obtenir me permettront d’enfin concrétiser mon but. Ma mère l’a compris, c’est pourquoi elle m’a donnée comme mission de lui rapporter l’état de tous les secteurs de l’île, without limitation d’espace ou de temps. Je ne serai pas juste un Ranger vagabond, je serai LE Ranger vagabond, guide des solitaires face aux extrêmes destructeurs !
*Ting*
Le Porygon sort du port USB dans un flash de lumière et se fige devant moi. Ses yeux carrés me fixe froidement, alors que je me rends compte que je me tiens le poing levé depuis le début… Je me suis laissé emporter par l’émotion, I guess. Pas grave, ça arrive à tout le monde. Bon, il est temps de ranger l’ordinateur dans le gros sac d’un mètre.
"Pas de nouvelles bonne nouvelle, je suppose. Merci, Mark, tu peux rentrer maintenant."
Je ponctue ma phrase en enfilant le sac et ma planche – elle a un compartiment spécial pour que je la transporte – sur le dos et le CapStick sur mon bras. Le Pokemon Virtuel me répond d’un petit bruit aigu avant de se glisser à son tour dans mon portable. C’est ce qui est pratique avec lui : no need de Poke Ball, il suffit juste d’un circuit et d’un peu de batterie. Le temps de secouer Shago pour lui dire qu’on part et hop, 05:00, et nous sommes partis ! De ma chambre.
En passant dans le salon, la seule salle qui se dresse entre moi et la porte d’entrée, je remarque qu’une note écrite ainsi qu’une Poke Ball gisent sur la table. Vu la graphie, c’est sûrement ma mère.
"Emerioh, j’aurais voulu être présente pour ton départ, mais une réunion importante m’empêche de me lever trop tôt. Mes derniers conseils pour ta mission seront donc par écrit.
Premièrement, au nom de l’organisation Ranger de Maïlys, et aussi au nom de ton père et de tes frères, je te souhaite une dernière fois bonne chance pour ton nouveau voyage. Nous te savons capable de la tâche que nous t’avions confié, à savoir de fouiller partout à la recherche de la moindre parcelle d’ombre qui pourrait subsister hors de notre radar. Mais je n’ai pas pris la peine de t’écrire à minuit juste pour te répéter ce que nous nous sommes dits hier. Je t’ai laissé deux choses qui te seront utiles dans ta quête.
Dans le tiroir droit de la commode du salon, tu trouveras une vieille arme de secours qui ne m’a jamais servi. C’est un pistolet à fléchette hypodermique. Le pistolet date de quand nous sommes arrivés sur l’île, mais je viens de vérifier et il marche encore comme s’il était neuf. Les munitions sont dans une boîte à part et sont très difficile à se procurer, donc fais bien attention à quand tu les utilises. Elles ont un système de dosage faible, moyen, fort et très fort. Je t’ai laissé une petite fiche sur quel gabarit équivalait à quel dosage, mais à dose maximale tu peux endormir un Rhinoféros avec en moins de cinq minutes, pour peu que tu vises bien. Et surtout, je te connais, ne l’utilise pas sur des humains. Nous ne sommes pas des cowboys, et nous n’avons aucune légitimité à utiliser ce genre d’arme sur des civils. Tu trouveras aussi à côté de ce papier la Poke Ball de Draggy. Je te le laisse à disposition pour quitter les montagnes si tu en as la nécessité, et ne te soucie pas de son retour, il connaît le chemin vers la maison. N’hésite pas à le réveiller dès sa sortie de la Ball d’ailleurs, il risque d’être un peu endormi à cause de La suite de la phrase est noyée sous une épaisse couche de blanco.
A partir d’aujourd’hui cinq heures du matin, tu es officiellement un Ranger Fantyrm en mission, nouvelle unité fondée et approuvée par le consortium Ranger maïlysien. Nous espérons ne pas te revoir ni entendre parler de toi avant au moins deux mois. Cependant, les canaux de la base seront toujours ouverts à tes Vocogrammes en cas d’urgence.
Maintenant, pars et fais nous honneur. Ranger en Chef Anne Elgyr."
J’adore les petites précautions qu’elle glisse à chaque fois qu’elle m’écrit. Il ne me faut pas plus d’une dizaine de secondes pour mettre la main sur le pistolet à… Trop long comme nom, go l’appeler le pistolet dodo. Je n’ai jamais eu à utiliser ce genre de gadget, mais le fonctionnement à l’air plutôt simple : tu load la fléchette dans une chambre amovible et t’appuies sur la gâchette. Le pistolet en lui même est bleu couaneton, tout en rondeur et en plastique. Le fait qu’il soit à moteur lui donne encore plus l’air d’être une réplique qu’autre chose. Comme prévu, je trouve les munitions tranquillisantes dans une boite sobre de la même matière juste à côté. Hmm, je n’avais pas prévu de prendre plus de matériel, ça me force à rouvrir mon sac. Quant à l’arme en elle-même, il faudrait que je la porte directement sur moi, mais où ? Ça ferait bizarre si je la porte dans l’élastique de ma ceinture, et elle dépasse de toutes mes poches – le contrecoup de partir en chemise/short de bain. Bon, elle croupira avec mes autres affaires dans mon sac jusqu’à nouvelle ordre. En rangeant le tout, mon regard passe sur la Ball du Dragmara. J’apprécie l’attention, et j’adorerai partager le début de mon voyage avec Draggy. Mais malheureusement, Draggy restera à Bordeciel aujourd’hui. J’ai déjà prévu d’appeler un autre Pokemon pour me déplacer, et même s’il ne fait pas l’unanimité auprès des autres j’ai confiance en lui. Tout ça parce qu’il n’est pas comme les autres, je vous jure.
Plus rien à look for, à check in, à set up, à tell to you. Je passe le seuil de la porte, Shago sur mes talons, Mark lové dans mon téléphone, Haven sûrement encore en train de dormir quelque part dans les montagnes. Alors, c’est donc ça que ressentent les jeunes dresseurs quand ils partent à la quête des badges ? Ça pourrait presque me plaire, peut-être que j’y penserai le jour où j’aurais des Poke Ball à ma ceinture. Apparence physique :Vous ne pouvez pas vous fier à ma pp, comme tout le monde ? Ah, oui, elle est un peu pixelated. Well, puisque vous le voulez tant... La première chose que les gens remarquent chez moi, c'est ma stature. Un mètre quatre-vingt onze pour quatre-vint cinq kilos de muscles. Je suis une force de la nature en quelque sorte - normal pour un Ranger, vous me direz. Niveau couleur, ma peau se place sur le très bronzé voire un peu mat. Mon teint est un cadeau des îles sur ce coup là. En vrai, tout le monde s'en fout, les gens s'intéressent plus à mes yeux bleu azur. Hé, ne mentez pas, je sais très bien qu'on préfère regarder dans les yeux quelqu'un qui a l'iris bleu que d'une autre couleur, j'en fais l'expérience tous les jours. Mes cheveux eux sont bruns à la base, mais comme vous avez pu le voir sur la photo je me les suis décoloré. Beau gosse blond aux yeux bleus style. Rajoutez à ça une dégaine à la Alolienne à base de chemise ouverte et short de bain, et vous attirez le regard de toutes les filles sur la plage. Et de certains mecs aussi. On me reproche souvent de faire plus vieux que je ne le suis, dans le bon ou dans le mauvais sens du terme. J'ai conscience d'avoir des traits assez durs au niveau du visage et une voix grave qui n'arrange rien, puis je me tiens souvent voûté sans faire attention. Ça en intimide quelques uns à ce qu'il parait. Pourtant, ils ne devraient pas, je suis l'incarnation même du chill talk. Toujours un petit sourire aux lèvres, les yeux mi-clos, la voix posée, à caler des mots Unysiens que personne ne comprend. La plupart de mon expressivité passe par ma bouche et mes yeux, ils n'ont aucune raison de s'occuper du reste de mon corps. Mais bon, que voulez-vous, ils ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Caractère:En un mot : ultra chill. J'essaye d'être le dernier rempart à la peur, à la panique, à l'énervement. On pourrait se dire que ça vient de mon métier à la base - Ranger, c'est un peu comme un médiateur pour Pokemons -, mais the truth is que j'ai toujours cherché à être comme ça. Cette attitude m'a longtemps valu l'appellation de "J'menfoutiste", et c'est vrai, de l'extérieur je donne l'impression de n'avoir aucun sens du danger. Bullshit, je dois être la personne la plus sérieuse et attentionnée de l'île, je me suis juste habitué aux catastrophes à répétition. Enfin, peu importe si on me trouve carefree, c'est ma philosophie de vie de garder mon flegme en toute circonstance. Il en faut bien un qui s'en occupe. Ce sang-froid que je cultive depuis mon enfance m'a donné une certaine capacité à prendre les événements comme ils viennent avec un recul presque inné. Je suis très empiriste comme gars, trop même. A partir de ça, ma manière de réfléchir s'est développée et a donné quelque chose de très particulier : chaque brique de mes raisonnements se rattache à un feel du monde physique. A chaque entité son analyse, et quand il n'y en a plus autour de moi, bah rip, il me faut trois plombes pour que j'arrive à repenser correctement. Un peu con, right ? Mais c'est comme ça que je fonctionne. De toute façon, c'est quelque chose qu'on ne remarque pas quand on me parle. Ou plutôt quand je parle aux autres. Je n'ai pas peur du contact, je suis même un peu forceur sur les bords, mais on finit toujours tôt ou tard par me répondre. C'est cette maîtrise du forcing et du smart talk que j'utilise principalement pour arriver à mes fins, à savoir apprendre à connaître les gens. Et qui sait, peut-être que vous serez ma prochaine cible ? *wink*Autres - Fonctionnement d'un Ranger :Vous n'avez pas l'habitude de deal avec des gens de mon domaine ici, don't you ? C'est donc à moi de vous expliquer les ressorts de mon métier. Comme tout Ranger, je détiens un CapStick qui me sert de glossaire, de carte, de téléphone... Mais plus important, je détiens avec lui un Disque de Capture qui me permet de... capturer. La capture n'a pas le même sens chez moi que chez vous : pour vous, c'est lancer une Ball comme un teuteu et prier pour que le Pokemon daigne y rester. C'est plus complexe chez moi. Le but d'une capture au Disque est de transmettre nos sentiments de bienveillance envers le Pokemon pour qu'il se sente bien et finisse par écouter notre requête. On parle d'Amitié, dans ce cas-là. L'effet de la capture s'estompe dès que la cible ne se sent plus redevable, donc principalement après une ou deux actions. Son efficacité et sa facilité dépend de l'état d'esprit, de la personnalité de la cible et de comment elle vous voit (ami, ennemi). De plus, il faut que la cible ne soit pas fondamentalement contre notre demande, donc exit demander à des Keunotors de sauter d'une falaise ou capturer un Trioxhydre enragé level max ez pz. Une chose importante à rajouter : on n'utilise pas de Ball. Nos seuls compagnons Pokemons doivent être totalement consentants et se déplacer par eux mêmes. En plus du Disque, mon CapStick comprend une fonctionnalité de traduction du langage Pokemon. Rien de spectaculaire, il analyse les modulations des cris et le langage corporel en le comparant à une database intégrée pour les transcrire dans des termes simples humains, comme "faim", "froid", "dégage". Il me faut impérativement Mark pour l'utiliser, sans quoi le software plante. Pokémons Starters:Shagohod, dit Shago – Araqua niv. 18 Talent : Aqua-Bulle Ma plus vieille partenaire - d'expérience en tout cas, elle est la plus jeune du groupe. Je l'ai rencontrée à Alola lors de l'invasion des Ultra-Chimères. Elle a décidé de m'accompagner à Maïlys après m'avoir aidé à contenir la colère d'un Dominant. Elle semble partager la même envie de protéger les autres que moi, mais elle est encore trop tête en l'air. Elle dort beaucoup depuis son arrivée à Bordeciel, le mode de vie terrestre pompant son énergie, et le seul remède qu'on ait trouvé en commun serait l'évolution. En résumé, on peut dire qu'elle est... "dans sa bulle".
Outer Haven, dit Haven – Airmure niv. 34 Talent : Armurouillée Certains choisissent les fast af bois Etouraptor comme montures, d'autres encore des Pokémons plus Bastiodon-tier. De mon côté, j'ai choisi le tétanos volant. Haven est un Airmure au physique particulier, dans le sens où son corps est parsemé de rouille et de bosses. On ne sait pas comment ni pourquoi son blindage reste dans cet état ; la piste la plus plausible étant qu'il ait perdu la capacité de régénération inhérente à son espèce. Et on ne le saura probablement jamais, vu son caractère : il est antipathique et belliqueux au possible, impossible de l'approcher sauf en ma présence, et encore. Je suis le seul à avoir pu tisser un lien d'amitié durable au CapStick avec lui, même s'il continue d'être totalement indépendant. Je me demande ce qui le pousse à nous supporter.
Mk. I, dit Mark – Porygon niv. 4 Talent : Télécharge On me l'a offert pour mes vingt ans à mon retour d'Unys. Du groupe, c'est le seul que j'ai dû mal à réellement considérer comme un Pokemon. Il agit plus comme une assistante vocale upgraded que comme un être vivant - normal, venant du Pokemon Virtuel. Mais c'est grâce à lui que le TraduDex est opérationnel, donc je l'aime bien. Comme tous les Porygon, ses logiciels sont obsolètes comparés aux technologies actuelles. Il faudrait que je mette la main sur un Améliorator pour le faire évoluer, mais bordel que ça coûte la peau du ass. |
|