[TERMINÉ][EVENT] L'étincelle du chaos - Groupe 2 [Ralsen, Emerioh, Lili, Maze]

La situation était devenue chaotique dans toute la capitale. Les combats s'étaient répandus à travers toute la ville comme une trainée de poudre, emportant avec elle des nombreuses personnes. Membres d'Abyss, soldats du STERN ou simples civils, ils répondaient aux attaques, qu'elles les visent directement ou non. Certains n'étaient que des dommages collatéraux, d'autres participaient activement aux combats, d'un côté, de l'autre, ou du leur. Tout le monde semblait être victime de ce conflit soudain, et pourtant volontaire.

Les soldats du STERN étaient en sous-nombre, mais s'en sortaient grâce à l'expérience, et un semblant de discipline au milieu de cette anarchie. Les membres d'Abyss, eux, profitaient de la force du surnombre, et de l'aide des civils se pensant attaqués par la milice. Ils retournaient les foules à leur avantage, comme ils le faisaient toujours. Et si le but de certains de ces miliciens était de calmer les combats, de façon plus ou moins musclée, d'autres semblaient pourtant se complaire dans la guerre, comme s'ils n'avaient attendu que ça.

Chez Abyss de la même façon, bien que leurs associés soient invisibles dans cette foule, certains prenaient du plaisir à semer toujours plus de chaos, à jeter encore plus d'huile dans un incendie qui avait déjà bien pris, ne se souciant guère de leurs alliés ou des simples citoyens pris dans les flammes.

Vos chemins se croisent ici, en plein centre ville, proche de l'épicentre de cette catastrophe. Chacun de vous a son rôle à jouer. Serez-vous partisan du chaos, protecteur des innocents, ou prêcheur de la paix?

Rappel du déroulement:

HRP:

Réponse au mini-jeu:

Maze devait livrer des choux. Ses voisins, un petit couple de vieux fermier, l'avait chargé d'effectuer la livraison à Mégapagopolis. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient appellent à elle pour les aider, et puis ils lui donnaient souvent à manger. Pour l'occasion, ils lui avaient prêté leurs vieux tracteur, d'un rouge délavé par le temps et la rouille. Même si elle avait eu un peu d'appréhension au début, mais la bête était plus simple à conduire qu'il n'y paraissait. Et puis, du haut de ses quarante galopa et de sa vitesse de pointe à trente km/h, L'apprentie conductrice ne risquait pas de se faire mal.

Spoiler:

Elle était partie de Sanctuary vers deux heures, doucement mais sûrement avec sa marchandise chargée dans une remorque. Le début du trajet avait été amusant alors qu'elle conduisait pour la première fois, en profitant pour faire un selfie qu'elle envoya à Sasha. Mais au bout de 2h sur la route, elle commençait à s'ennuyer, et les vibrations de la machine commençaient à l'engourdir. Elle comprenait pourquoi le vieil homme préférait déléguer la tâche, son pauvre dos devait souffrir d'un voyage aussi long.

La pluie se mit de la partie, Maze sortit son imper jaune de son sac-hoopa et l'enfila alors que les gouttes devenaient de plus en plus nombreuses. heureusement la ville était en vue, sa mission était bientôt finie. Enfin, ça, c'était sans compter sur la foule qui encombrait les rues.

"Quesque..."

Elle savait que les gens de Mégalopolis n'étaient pas super nets, mais là ils avaient complètement perdu la tête. Avant qu'elle ne puissent vraiment y faire quelques choses, elle se retrouva au milieu de cette foule, coincée avec son tracteur et sa remorque. Des gens criaient des insultes à tout va, une dame à côté d'elle criait d'une voix rauque en lui cassant les oreilles;

Spoiler:

Puis, semblant à court d'idée lyrique, la manifestante attrapa un des choux et le balança tant bien que mal dans le tas de personnes qui se tenait un peu à l'écart de l'autre côté.

"HEEEY! MES CHOUX !"

Maze stoppa net son tracteur, les sourcils froncés, elle descendit prête à en découdre, attrapant la dame par le col elle la houspilla,


" TU VA ME LE CHERCHEZ SINON..."

Elle n'eue pas le temps de finir sa phrase, d'autre manifestant commençait à se servir dans ces projectiles  inattendu, envoyant une pluie de choux sur l'autre côté. Maze paniqué lâcha le col, ne sachant trop quoi faire.

" Non.. non.. mes choux ! "

Au même moment, un Laser gigantesque frappa un immeuble de l'autre côté de la rue, mais que diable se passait-il ? Maze était totalement subjuguée.

Le temps gagné grâce à ses Pokémons n’étaient pas en vain, l’impact du laser avait fait reculer bon nombre de personnes par pure réaction instinctive, et ceux qui étaient encore trop proches avaient eu le temps de s’éloigner. En tout cas, c’était le cas pour la foule dans le champ de vision de Ralsen. D’autres n’avaient peut-être pas eu cette chance, si certains s’étaient retrouvés paralysé par la peur… Elle n’était qu’une seule personne, et ses Pokémon étaient encore trop petits et trop faibles pour jouer les boucliers et s’occuper d’autant de choses en même temps. Elle venait d’arriver et elle se sentait déjà impuissante, et pour ne rien arranger ses collègues étaient dispersés, elle n’en apercevait même pas. Elle tenta tout de même une brève communication pour les prévenir qu’il fallait évacuer la rue d’urgence. Elle préférait ne pas imaginer ce qui arriverait si le bâtiment venait à s’effondrer.

La priorité, c’était de s’assurer que personne n’était blessé par la chute de débris. La rue était légèrement dégagée, l’attaque avait vraiment effrayé. On y voyait presque plus clair, temporairement au moins. Ralsen aida quelques personnes à se relever, en étant plus ou moins bien accueillie, demandait à son Doudouvet de partager un peu de coton pour des égratignures, ou pour rassurer des enfants. Alcina avait pour ordre de rester sur le qui-vive, en cas de Pokémon incontrôlable, que ce soit pour le contrer ou sauver quelqu’un d’une énième attaque perdue. Histoire de ne rien arranger durant la panique globale, comme si la pluie battante n’était pas assez dangereuse, des légumes - des choux ? - étaient parsemés par terre.

En faisant le tour aussi bien physiquement que du regard pour s’assurer de la santé de chacun, elle aperçut une jeune femme avec un enfant, ils avaient l’air secoué, il pleurait de tout son soûl. En s’approchant d’eux, elle remarqua le sang sur le visage de la fille, heureusement ça semblait bien superficiel, surement un coup dans le nez. La tête et le visage saignait abondamment pour trois fois rien, souvent plus inquiétant que réellement dangereux.

“Hey ! Vous allez bien ? Vous n’êtes pas blessés ?” lança-t-elle plus à l’adulte qu’à l’enfant, tout en essayant d’avoir un ton rassurant pour ce dernier “La voie est un peu dégagée profitez-en pour partir ! C’est trop dangereux ici”

Est-ce qu’elle devait les accompagner ? Est-ce qu’ils se connaissaient ? Si elle essayait d’évacuer les gens un à un elle ne s’en sortirait pas… Le Ponyta qui servait de monture au petit garçon était surement le pokémon de la jeune femme, était-ce une dresseuse ? Pouvait-elle se permettre de lui demander de l’aide ? Non, c’était la raison d’être du STERN, éviter de mettre en danger inutilement les simples dresseurs et topdresseurs… Mais avait-elle vraiment le choix ? Une chose en son temps.

“Adhartan, s’il te plait” demanda la secouriste à son Pokémon. Il savait quoi faire.

Le Doudouvet flotta devant la jeune femme et se secoua pour déposer des particules de coton sous son nez. La pluie imbibait déjà trop la matière cotonneuse de la fée-mouton, mais c’était mieux que rien. Ralsen préférait garder le vrai bon matériel de premier secours pour des blessures plus importantes, à soigner à l'abri de l’eau, Adhartan se chargeait des superficielles.

HRP Mini Jeu:

réponse au mini-jeu:

Maze, dépitée, avait abandonné l'idée de  sauver ses précieux choux. Ça la rendait d'autant plus triste pour ses pauvres voisins. Elle trouverait un moyen de les rembourser se dit-elle. Après toute sa famille était riche fallait pas abuser des fois. En tout cas elle pouvait toujours essayer de sortir le tracteur de ce bordel. Mais ça, c'était plus facile à dire qu'à faire. La foule compacte s'était un peu éparpillé pour esquiver les débris tombant, mais la route était encore loin d'être dégagé.

Elle monta sur le tracteur afin de prendre un peu de hauteur et évaluer la situation. Il semblait y avoir un peu moins de monde devant que derrière... un espace entre deux groupes ? d'ailleurs ques qu'ils faisaient la tous ces gens ? on aurait dit une séance de dédicaces de Twinkle Star. En tout cas elle avait trouvé sa sortie, si elle arrivait à s'y faufiler. Mais elle avait bien sa petite idée pour se sortir de là.

Elle démarra le tracteur et mit son plan à exécution. Sortant un masque à gaz de son sac Hoopa elle l'enfila sur sa tête, en se dépêchant de remettre sa capuche pour ne pas se faire mouiller. Elle sortit ensuite, *une*, non plutôt *deux*... Elle fit une pause, réévalua la distance qu'elle avait à parcourir pour sortir de la... Ce serait finalement *trois* fumigènes qu'elle utiliserait. Il fallait qu'elle pense à refaire son stock d'ailleurs. Maze dégoupilla les trois grenades et les envoya en ligne droite devant-elle et de plus en plus loin. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'une épaisse fumée rose commença à envahir la rue. Tout d'abord les gens n'y firent pas vraiment attention, mais les toussotements qui se faisaient entendre devenaient de plus en plus nombreux, et bientôt un chemin s'était dégagé devant-elle. Enfin, elle le supposait, ce n'est pas comme si elle y voyait quelque chose. Lentement, elle fit avancer son tracteur, le bruit de celui-ci suffirait à prévenir les plus téméraires qui étaient restés là, et au pire il prendrait la fuite en voyant Maze avec son ciré jaune et son masque à gaz qui devait être une vision des plus perturbantes dans ce nuage de fumée rose et de pluie.

Dans la foule, la panique et la colère ne faisaient que croitre. Alors que la plupart des gens s'écartaient pour espérer échapper aux fumigènes, d'autres Dresseurs plus aventureux ne l'entendirent pas de cette oreille. Ils étaient adversaires quelques secondes auparavent, mais deux personnes sortirent de leurs Pokéballs un Guériaigle et une Vaututrice. De concert, ils lancèrent tous les deux un Anti-Brume, qui dispersa bientôt la fumée rosâtre jusqu'aux trottoirs, avant de la laisser s'envoler dans le ciel de la ville, lui faisant prendre une teinte inquiétante.

Ils étaient plusieurs à avoir vu la provenance de ces projectiles, un tracteur pas très discret qui semblait vouloir tracer son chemin par la brèche créée. Certains émeutiers entreprirent de s'en approcher, chacun pensant que cette personne faisait parti du camp d'en face.

Mais parmi les citoyens qui s'étaient dispersés sur les côtés de la rue pour échapper à la fumée, se trouvait une jeune Dresseuse, et son Psykokwak. Le pauvre fermait les yeux de douleur depuis le début des évènements. Le bruit, la foule, les mouvements, l'inquiétude de sa maîtresse... la fumée avait été la goutte de trop.

Les grands yeux habituellement vides d'expression de la créature s'ouvrirent d'un seul coup, lumineux, imprégnés de l'énergie psychique que lui conférait sa terrible migraine. Il semblait avoir perdu le contrôle. Soudain, le tracteur, et quelques personnes parmi la foule, décollèrent du sol, soulevés par télékynésie par le canard. La jeune fille qui accompagnait le Pokémon semblait paniquée, et n'arrivait plus à se faire entendre.

Après quelques secondes, suffisamment pour que les gens autour puissent s'en éloigner, le tracteur se retrouva de nouveau par terre, couché, dans un fracas qui sembla calmer le reste de la foule l'espace d'une seconde. Les personnes qui flottaient dans les airs toutefois, à deux ou trois mètres au dessus du sol, n'étaient pas redescendues.

Il fallait trouver un moyen de calmer ce pauvre Psykokwak avant que ses victimes involontaires ne soient blessées.

HRP:

« Vocogramme ! Vocogramme ! Secteur à toutes les unités. On nous a rapporté une hausse anormale du nombre d’appels au SCAU dans les dix dernières minutes. Les services d’urgence sont presque saturées. Nous prévoyons une lourde atteinte à la sécurité civile dans plusieurs quartiers de la ville. Une opération d’intervention globale est nécessaire. Que les leaders d’équipe se rendent sur-le-champ sur leurs canaux respectifs. Ceci n’est pas un exercice. Je répète : Une opération d’intervention globale sur la ville est- »

« Vocogramme ! Vocogramme ! Urgent, ici PC1 à Team Écho ; demande d’assistance à SP en zone trois, incendie d’intensité modéré. Risque probable d’aggravation due à des capacités Pokemon. »

« Vocogramme ! Vocogramme ! Urgent, ici PC3 à Team Gyroballe ; une ambulance est bloquée sur la route à proximité du square Sérénité, en direction de la zone quatre. Qu'on me dise d’où vient ce bordel sans délai ! »

« Team Grêle à PC2. Rapport 17-18, on a pu survoler les affrontements de la zone une. Plusieurs parties y participent, y compris le STERN et l'Abyss. De nombreux civils sont impliqués. Grande majorité de Pokemon terrestres sur place, tous appartiennent à des dresseurs. Terminé. »

« Vocogramme ! Ici PC2 à Team Grêle ; rapport reçu haut et clair. Continuez à surveiller les environs en attendant l’arrivée des autorités topdressorales. Interdiction d’engager le combat d’ici là. Je mets le canal en standby. »

« Vocogramme ! Senue à PC1, on est en zone trois mais impossible de rejoindre le point de rendez-vous par les airs avec ce temps de merde ! Les combats ont déjà commencé à faire des dégâts aux échoppes à côté. Je suis sûr qu’il y a encore des gens à l’intérieur. Ça va juste finir en hécatombe si personne neutralise ces terroristes ! ‘Faut que vous nous donnez la permission d’agir, ou on fonce droit dans Bordeciel ! Vous m’entendez ? Vous m-ARGH ! »

Et la radio du Capstick continue de déverser sa friture, comme une fontaine d’insécurités qui vous dégoulinent dessus sans même vous demander si vous voulez boire quelque chose avant. Des gerbes de bêlements ininterrompus qui go straight in’n outta my head pour se noyer dans l’amen break que s’entêtent à entonner les gouttes. Tss, quitte à choisir mon métal, j’aurais préféré que l’apocalypse se repointe sous un soleil de plomb qu’au milieu de ces nuages d’acier.

Ça devait juste être une simple visite de courtoisie, aujourd’hui. Lever à 7 A.M. ou plus tard si affinité, dans un campement improvisé au creux de nos belles plaines. On s’envolait pour la capitale après une vraie session de yes lifery au contact direct de la nature. J’affichai mon joli minois au centre Ranger du coin, serrai quelques mains en vendant mon importance et mon implication dans la sûreté de l’île, vérifiai vite fait que les grandes pontes crachent bien comme nous sur le STERN (nous means ma mère). L’attente risque cependant d’être longue avant qu’on ne soit rendu sur la question, à part peut-être pour le STERN. Techniquement, je pourrais rallumer la réception des vocogrammes pour vérifier le dernier point – mais spoiler : pas envie.

De là-haut déjà, je peux sentir les aromates d'anxiété émaner des artères de la métropole, louvoyant à travers le rideau de pluie jusqu'à nous. C’était obvious que le long fleuve tranquille n’allait pas suivre docilement son cours, to be honest. Depuis le début de la matinée déjà, le ciel menaçait d’assombrir le coin. Avec ça, Bordeciel (Bordeciel means ma mère) qui me harcèle pour que j’aille rencontrer le réseau de la capitale, les micro-agressions de Haven pour qu’on se grouille de partir.

La banlieue devrait commencer à se dérouler sous nous, à l'heure qu'il est. Des nuées de Cornèbres et de Poichigeons s'élèvent here and there en canon, comme si un Pokemon fou s'était lancé dans un Damoclès à travers les parcs du quartier. Ou n'importe quelle autre source de danger. Anyhow, même si mes sens strictement humains ne perçoivent pas grand chose d'autre que la cadence pluviale pour l'instant, je peux trust l'instinct des habitants du coin.

« Hold tight. Accroche toi bien. »

Lovée sur ma tête, Shago garde un silence de mort, comme celui qui nous accompagne depuis quelques minutes. L'impact de son poids sur ma nuque m'indique qu'elle ne s'est pas encore endormie. Ce serait plutôt rassurant en temps normal, si l'ambiance globale n'était pas aussi weird. Par réflexe, je lève le bras pour pat une de ses pattes histoire de la rassurer, qui frémit mollement pour seule réponse avant de reprendre sa stase. OK, c'est bon, got it, il faut vraiment qu'il y ait un sacré bordel en bas pour que tout le monde soit aussi tendu, même à cette hauteur. Pistododo loaded et dans la poche.

Il faut dire, ça reste assez décevant pour une first impression de la capitale ; mon vieil esprit de citadin de seconde zone en attendait pas mal de sa première fois en métropole. Non, sérieux, comment ils nous le vendaient en cours d’éco, déjà ? "Un écosystème unique en son genre, où les populations harmonisent leurs cosmopolitismes au fil des phloèmes de cuivre, sculptant leurs propres règles à la lignine de verre.". Pourtant, même avec cent mètres d’altitude et mes jumelles Coiffeton Magazine flambant neuves, je n’arrive pas à discerner autre chose qu’un camaïeu déprimant de gris soulagé par d’autres gris, le genre de paysage qui donnerait son sens profond à "nature morte". Matez moi ça ! Juste un énorme monolithe que l’averse a délavé de toute sa vie. No vibe, only drips.

« Go se rapprocher vers ici, on dirait qu’il y a du people. »

Du fingertip, je pointe à ma Poke-Monture une zone de la ville un peu excentrée, un secteur qui servirait de quartier d’affaires en temps normal. Mes yeux experts, soutenus par le grossissement colossal x3 de mes binoculars, l’ont remarquée quelques secondes plus tôt, avant que je ne m’occupe de désactiver la réception Vocogramme du Capstick. Dur de manquer une ligne rose pétante sur une fresque de déprime anthracite. Plus préoccupant, j’ai aperçu qu’un des immeubles adjacents s’est fait cisailler un bout de charpente, wide open. Comme une impression que certains se pensent à une reconstitution GN de l’Arthéna – ou qu’un cowboy du STERN a essayé d’arracher une banderole antifa à coup d’Hydrocanon. Whatever. Un bâtiment a été partiellement pulvérisé, il y a sûrement des civils à proximité, here we are.

Ma grasp se raffermit instinctivement alors qu’Haven modifie son cap. Shago se décide enfin à descendre sous l'impulsion, se collant sur mes côtes. Petit à petit, je peux sentir le burinage incessant de l’averse se décaler le long de ma nuque, histoire de me glacer un peu plus. Sous moi, l’Airmure semble tank le coup malgré sa condition corporelle. La majorité de sa cuirasse est couverte par mon vieux ciré noir, prêté dans le feu de l’action pour lui éviter une nouvelle poussée de rouille. Évidemment, j’aurais préféré qu’il ne vole pas sous ce temps for love or money, mais dès qu’il a une idée en tête…

Arrivé à quelques dizaines de mètres, je commence à saisir plus fermement la nature de la scène. L’entièreté des environs s’est transformée en une arène clandestine géante, une zone de non-droit où bourgeonne ça et là des combats à l’équilibre fumeux, où on écrase la moindre bribe de common sense en même temps que nos semelles enterrent les Pokemon d’en face. Et les vapeurs colorées, des fumigènes ? Quelqu’un a voulu rajouter une petite touche joyeuse à ses grenades de désencerclement ? Anyway, on dirait que ça commence déjà à se disperser aux quatre coins de la rue, nous laissant un semblant de liberté d'opération au sol.

J’intime à Haven de garder la même allure. L’espace aérien n’est pas épargné par les joutes, sans compter les capacités perdues qui ne manqueront pas de trouer l’écran de fumée dans notre angle mort. On ne tiendra pas longtemps si on prend le luxe de stationner pour analyser la situation. Look fast, think fast. Jumelles collées à mes orbites oculaires, mon regard saute d’un point d’intérêt à un autre sur ce qui m’est permis de voir.

• L’immeuble tailladé ne peut pas plus s’effondrer, la chute de gravas a fait fuir la grande majorité des civils, risque de personnes bloquées dessous, impossible de s’en occuper tant que l’animosité ambiante ne chute pas.
  
  
• Les combats continuent avec la même intensité, des escarmouches isolées au raid sur un Lokhlass aux écailles rousses dans l’avenue adjacente, possibilité que ce ne soit même pas les mêmes dresseurs qui donnent les ordres depuis le début.
  
  
• Plusieurs groupes se forment, certains au bellicisme plus voyant que d’autres, les masques à gaz commencent à sortir chez un en particulier, lien avec les batailles incessantes à éclaircir.
  
  
• Un outstanding fracas émane de la rue que je survole, apparemment un tracteur qui se serait crashé au milieu de choux en apesanteur, quelques humains et Pokemon les accompagnent dans leur séance de lévitation, mise en danger immédiate des personnes immobilisées dans les airs, phénomène douteux à investiguer et à surveiller.
  

Et on vient de dépasser la rue de l'immeuble smashed. A la suiv-

Wait.

« Hé, tu peux faire demi-tour vers la fumée ? »

La proximité avec le chaos commence à avoir un impact sur mon niveau sonore. Et sur ma perception aussi, on dirait. Je range mes jumelles histoire de voir ça de mes propres mirettes, au cas où les vapeurs m’auraient fait confondre des gouttes sur l’objectif avec des- Ouais, non, j’ai bien vu. De là-haut, je distingue parfaitement les corps gesticulants à quelques mètres du sol, en complète et legit panique pour la plupart. Aucune idée du temps restant avant qu’ils ne retrouvent le plancher des Ecremeuh et encore moins avec quelle intensité leur rencontre va se faire. Cinq secondes avant qu’on dépasse la rue ; on a trouvé notre première mission.

« Haven, éjecte moi. Rapproche des gens qui lévitent et indique les à Shago. » Léger sursaut de l’Araqua à sa mention. « Shago, prépare toi à secréter un max de toile. Dès qu’Haven te le dis, tu tapisses le sol sous la personne la plus proche. N’hésitez pas à prendre de la distance si on commence à vous viser. Et restez souple. It’s gonna be alright.»
« Airrrrrr ! »

Sentiments partagés – il râle parce que j’ai osé lui donner des ordres, but I know he’s supporting me au fond de lui.

A l’apside de la parabole, je bondis de ma monture pour atterrir à même la route détrempée, éclaboussant sûrement tout le monde dans un rayon d’un mètre. Enfin into the fire. The water. Je me comprends. Pour le reste, c’est surtout un bain de son dans lequel je viens de plonger oreilles les premières.
Le ciel fait crépiter le bitume avec frénésie, les lamentations des sirènes au loin et les semelles en déroute ne demandent que refuge, une ombre toujours grandissante nous talonne sans relâche. Bordeciel , Esperantown , Ho’ohale , Bonport. Je sens les cris des passants entrer en résonance avec ses noms. Je les sens traverser mon être, faire vibrer un lac figé de pleurs passés, en extirper une mélodie qui calme mes nerfs.

Je suis préparé, cette fois. Le diplôme poussiéreux encadré sur le mur de ma chambre parle pour moi.

Mes jambes inscrivent machinalement quelques pas alors que je balaie les environs du regard, toujours focus sur la cause de l'apesanteur. Evidemment, les choses ne sont pas aussi claires qu'en haut. Une poignée de combattants s'efforcent de saturer la portion de route à peu près libre en ordonnant des centaines de capacités à la minute. Imaginez l'état des Pokemon derrière... Ce serait pas étonnant que l'un d'eux se soit emmêlé dans sa Télékinésie, mais lequel ?

« Méli ! » Hein ? « Essaie de le calmer ! » C'est juste à côté de moi, pourtant... « Fais bien attention à toi ! »

Une voix féminine s'époumone au-dessus du chaos ambiant, mais je n'aperçois personne à moins d'un mètre dans ce maelstrom. A bien y écouter, j'ai l'impression qu'elle provient d'un autre plan que nous, plus aérien...

« Ah ! Is ok ? »

Une des civiles prises dans l'attaque télékinétique, flottant quasiment juste au-dessus de moi. De cet angle, je pourrais presque croire faire face au sumonning d'une expérience paranormale qui aurait mal tournée - you know, avec les cheveux longs détrempés par la tempête et tout le délire de défier la physique. Derrière ça, je peux discerner un visage que j'aurais considéré volontiers harmonieux dans des circonstances moins end of the world, mais surtout un visage parasité par un voile de doute. Pas loin d'elle, sont pris dans la même position un marmot et son destrier unicorne, épuisant toutes ses forces en sanglot. Ne t'inquiètes kiddo, tu vas vite pouvoir retoucher la terre ferme.

En suivant le regard du spectre en devenir, la source de ses doutes devient assez claire alors que je discerne un Scrutella s'avancer seul vers la fumée. Non, vers quelque chose de spécifique dans la fumée. Second thoughts, un Psykokwak est clairement en pleine rupture de nerfs not so far. Le cas 0 des Poke-accidents - pas trop compliqué, normalement. Appréhender son déferlement psychique par un Pokemon du type lié va pas mal nous aider, quoi quels ont été ses ordres. Je me retourne vers Mme. la Volante en arborant mon petit smile de tous les jours.

« Continuez comme ça, on assure ses arrières. »

Ouais, je ne parierai pas sur l'intégrité finale du petit bout de chou de quarante centimètres en pleine zone de guérilla. Je peux bluffer autant que je veux sur l'offre de soutien, mes deux partners sont déjà occupés avec les autres voltigeurs, et la précision d'une capture avec des attaques qui menacent de casser ma ligne à chaque seconde... Plus qu'une solution. Focus, commitment, tranquillizer dart, l'arme à moteur est de sortie. Je cours un trop grand risque de toucher quelqu'un d'autre si je vise directement le Pokemon Canard, mais je peux au moins rester alerte sur les mouvements louches autour du Scrutella.

Warceus que si un Rhinocorne décide de lui foncer dessus out of the blue, c'est dans les choux qu'il finira.

HRP:

“Tout va bien, plus de peur que de mal !”

Ouf ! C’était déjà ça. Pas d’autres blessures donc, tant mieux. Si il y avait des blessés, il fallait les évacuer, et dans l’état actuel des choses… c’était quasiment du domaine de l’impossible. Oh si seulement Spine avait déjà évoluée…

“Ce petit a perdu ses parents, sauriez-vous où est-ce qu’on pourrait le conduire pour… oh merci”

Oh non, elle ne connaissait pas le petit garçon ? Trouver ses proches dans une panique pareille allait être encore plus compliqué que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Ralsen réfléchissait à toute vitesse, mais la seule solution viable qu’elle envisageait, c’était de compter sur un collègue que les parents auraient pu interpeller pour les aider. Encore fallait-il que quelqu’un l’entende ou daigne lui répondre. Elle s’empressa de le signaler dans son oreillette, tandis que la brune essuyait le sang à l’aide du coton d’Adhartan.

“J’ai un petit garçon séparé de ses parents !” commença-t-elle à lancer en activant son oreillette, essayant de se faire entendre au mieux, avant de décrire l’enfant et sa tenue "Prévenez moi s'ils se manifestent, on se donnera un point de rendez-vous, terminé”

Elle avait peu d’espoir, en attendant, il faudrait amener le petit en lieu sûr - un peu plus sûr, au minimum.

“Oh mais c’est qui vous êtes intervenu.e pour réfréner la chute des pierres tout à l’heure ! Je vous dois une fière chandelle : sans vous, le petit serait sûrement m… HMPHF !”

Tout s’était enchaîné si vite. Ralsen sentit quelque chose derrière elle, et aperçur quelque chose passer au dessus de sa tête pour atterrir bien plus loin, et au même moment, la brune lâcha un cri de surprise. Alcina avait dévié l’objet, pur réflexe pour protéger sa dresseuse, mais n’avait pas eu le temps de faire de même pour l’autre jeune fille. La secouriste n’eut pas le temps de rappeler sa Mangriff à l’ordre - toujours protéger les autres en priorité, elle en dernier - que de la fumée s’éleva du sol. Des fumigènes ? Il ne manquait plus que ça, la foule s’était vaguement calmée dû au choc général du laser, et quelqu’un avait la mauvaise idée de réveiller la colère ambiante.

Par réflexe, elle avait aidé le petit garçon à se protéger de la fumée. Au moins un avantage avec la pluie battante, ils étaient tous trempé jusqu’au os, elle aida le pauvre gamin à mettre son T-shirt sur son nez. La fumée eut à peine le temps de s’installer que des dresseurs dégagèrent la brume rougeâtre à coup d’Anti-Brume à l’aide de leur Pokémon. Elle aurait pu soupirer de soulagement que certaines personnes dans la masse conservaient un semblant de logique si la fumée rose-rouge, n’avait pas donné un aspect inquiétant au ciel, tout droit sorti d’un cauchemar apocalyptique. À la place, la secouriste avait quinze ans à nouveau. Figée, le teint soudainement blafard, et le regard empli de terreur. Le ciel de sang. L’éruption. La mort.

C’est lorsque ses pieds quittèrent le sol que son esprit revint dans le présent. Si l'enchaînement d'événement en quelques secondes à peine ne semblait déjà pas assez fou, un Psykokwak n’avait plus supporté le chaos. L’enfant, le Ponyta, la brune, Alcina, Adhartan ils avaient tous été pris dans l’attaque du pauvre Pokémon migraineux. D’autres flottaient, comme eux, Ralsen aurait même juré voir des gouttes d’eau de pluie suspendue dans les airs. Si la situation n’était pas inquiétante, et le contexte horrifiant, cette vision aurait pu être féérique.

Comme si la situation n’escaladait toujours pas assez, un bruit fracassant résonna dans toute la rue malgré les cris de peur et le crachin toujours aussi brutal. Qu’est-ce que c’était ? Un genre de tracteur ? La secouriste ne voyait pas bien, quelqu’un avait chuté avec ? Il fallait s’assurer que personne n’avait été blessé par la chute de l’engin, mais pour ça, il fallait se libérer de l’emprise du Pokémon. L’attaquer était hors de question, Ralsen avait déjà eu affaire à des Pokémons furieux, à moins d’avoir la garantie de pouvoir le faire tomber KO en quelques secondes, l’offensive était à éviter absolument. Plan B. La secouriste attrapa une des Ball à sa ceinture, alors que sa voisine de lévitation envoyait son propre Pokémon.

“Méli ! Dirige toi vers le pokémon là-bas et essaie de le calmer en utilisant Chatouille puis Camaraderie. Fais bien attention à toi surtout”

Parfait ! Elle était bien tombée avec elle ! Si d’autres dresseurs ne faisaient pas l’erreur d’attaquer le pauvre Psykokwak, c’était dans la poche !

“Bumbleby, couvre la Scrutella, et Doux Parfum sur le Psykokwak ! Adhartan, Vol-Vie sur Bumbleby, accroche toi !”

Le Bombydou s’exécuta à peine sortit de sa Pokéball, et le Doudouvet s’accrocha à son camarade via les lianes sangsues de la Vol-Vie qui ne lui ferait trois fois rien pour pouvoir se déplacer malgré la prise télékinétique sur lui. La boule de coton lâcha son partenaire de combat une fois assez proche, toujours pris dans la télékinésie malgré le fait d’avoir été baladé de quelques mètres et se tint prêt pour un prochain ordre. La petite fée, elle, déversa un nuage d’une odeur apaisante autour de sa cible. Un Doux Parfum, Une Chatouille, Une Camaraderie, est-ce que ça suffirait vraiment ? Ralsen avait bien une autre idée, c’était bien pour ça qu’elle avait envoyé son deuxième Pokémon avec l’insecte, mais cela risquait de faire léviter toutes les victimes de l’attaque psychique bien plus en hauteur.

Tellement focalisé sur le migraineux, et encore un peu secouée par sa brève crise de panique, la secouriste n’avait pas vu le nouvel arrivant, en contrebas de son groupe flottant. Il avait agit vite, un Araqua installait déjà des Toiles un peu partout pour réceptionner les gens. Double parfait ! La suite du plan.

“Adharthan Coud d’Main sur le Psykokwak !”

Le Doudouvet s’agita en une danse amicale pour encourager le migraineux, de tout l'enthousiasme dont il pouvait faire preuve. Une de plus. Maintenant, si seulement la dresseuse du Pokémon pouvait le rappeler ! Est-ce qu’elle était trop paniquée elle aussi ? Malgré la hauteur, Ralsen ne voyait pas grand chose, trop de restes de fumée, trop de pluie.

HRP:

Le plan de Maze se déroulait plutôt bien pour le moment, elle avançait tranquillement avec son tracteur, traversant la fumée et écrabouillant quelques choux sur son passage dans un bruit de craquement sourd. Cependant, les manifestants ne l'avaient décidé ainsi, sortant de nulle part telle une intervention divine, deux pokémon envoyèrent une bourrasque qui fit s'évaporer l'écran de fumée de maze.

*Meh*

Ce n'était pas bien grave se dit-elle, la voie était encore dégagée et maintenant que le tracteur était lancé, les gens ne se mettraient plus sur son chemin. Probablement. Elle accéléra un peu la cadence avant que sa porte de sortie ne se referme. Mais voilà, au bout de quelques mètres le tracteur n'avançait plus.  Maze, pied au plancher, essayait de comprendre ce qui se passait, et ce n'est que quand son postérieur rebondi quitta le siège de l'engin qu'elle comprit que quelque chose ne tournait pas rond. Elle s'envolait. Littéralement. bientôt, elle se retrouva flottante dans les airs au-dessus du tracteur, alors que celui-ci plus lourd retomba vers le sol.

Elle le regarda impuissante, s'écraser contre la chaussée et vautré sur le côté, la roue arrière continuant à tourner dans le vide. L'ascension de Maze elle s'arrêta enfin, mais elle ne s'écrasa pas au sol, ce qui était une bonne nouvelle, mais elle resta coincée à plusieurs mètres de haut, ce qui était une moins bonne nouvelle. Elle gesticula dans tous les sens pour essayer de se mouvoir, mais n'ayant aucun appui cela ne servit à rien.

Quelques malheureux avaient eux aussi étaient soulevés de terre. Maze n'avait aucune idée de ce qui avait provoqué cela, mais elle ne comptait pas attendre en l'air sans rien faire. Elle n'avait pas de grappin dans son sac, ce qui aurait été bien utile dans cette situation, mais elle pourrait sûrement en bricoler un. Sortant une corde et une clé à molette, elle attacha solidement les deux, satisfaite de la combinaison, elle chercha du regard un point d'ancrage.

Là! un lampadaire ! si elle pouvait enrouler son grappin improvisé autour du mobilier urbain elle pourrait se tracter. Sans plus attendre, elle fit tournoyer la corde et la balança en direction du poteau. Malheureusement elle manqua sa cible et la clé à molette chuta dans un mouvement de balancier, elle espérait que personne ne se l'était prise en pleine poire. Ramenant le tout, elle corrigea son tir et réussit à enrouler suffisamment le grappin autour du lampadaire.

Maze commença à se tracter et réussi à rejoindre le lampadaire sans encombre. Et maintenant ? elle observa autour d'elle, les autres personnes flottaient toujours dans la stupéfaction. Pour les plus éloignés elle ne pouvait rien faire, mais deux d'entre-elles se trouvaient à portée. Attachant la corde autour de sa taille, elle se propulsa vers les deux personnes qu'elle attrapa dans un câlin sportif.

"Me voilà ! Je vais nous ramener, accrochez-vous à moi !"

C'est ce qu'elle aurait voulu dire, mais avec le masque à gaz tout ce qu'on entendit fut;

Le tracteur quant à lui n'avait pas dit son dernier mot. La roue tournait toujours dans le vide, et elle prenait de plus en plus de vitesse. Le moteur de la bête commençait à rugir de plus en plus fort et une épaisse fumée noire s'échappait de l'échappement

Spoiler:

Le moteur s'emballait, la roue arrière tournait de plus en plus vite, et la fumée s'épaississait. Là ou le fumigène était stable et contrôlé, maintenant c'était un véritable chaos. Et comme si la fumée ne suffisait pas, le bruit était assourdissant, impossible d'entendre quoi que ce soit dans le périmètre du tracteur. Il y avait peu de solutions pour endiguer le problème, et couper le contact n'y ferait rien.

Maze regarda horrifiée les évènements, elle allait se prendre un sacré savon. Elle n'avait aucune idée de comment arrêter le tracteur, ses connaissances en mécanique s'arrêtant à son vélo.