[Terminé][S4] Sale Gosse [ft Anaïs]

Les zoizo piaillent dans le Haut. J'ai beaucoup marché depuis le Nid que les Deux Pattes appellent Port Lieucca. Je frissonne en pensant à ce nom. Les Deux Pattes ont vraiment des noms étranges pour désigner les choses qui nous entourent ! Je suis maintenant arrivé dans une forêt. Ça sent... Bon. Partout. Ça sent pas comment les Deux Pattes et leurs Nids. Là-bas, y a pas de couleurs, et tout sent drôle, et ça me fait du feu dans les poumons. C'est du poison !  Comment certains Congénères font-ils pour s'habituer à une telle atmosphère ? Je ne le saurai jamais ! Mais c'est une vraie question.

Voilà que je me retrouve à m'assoir dans l'herbe, à poser ma patte touffue sur mon visage pour réfléchir. Je ne m'étais jamais demandé ce que pouvaient ressentir les Domptés. Ça fait quoi, d'être Dompté... ?

...

Un Papilusion passe. Rah, ça m'énerve. Je n'en sais absolument rien, en fait ! Et s'il y a une chose qui me fait me cogner la tête de l'intérieur, c'est de ne pas savoir ! Mais comment savoir ? Seul un Dompté pouvait savoir ce que ressent un Dompté. Et hors de question que Paku aille chez un Dompteur ! Non, non, non ! Hors de question ! Une seule solution, interroger des Congénères qui sont aussi des Domptés, pour savoir ce que eux ressentent. Oui, c'est la meilleure solution. Ça tombe bien que je sois dans une zone sauvage, il devrait y avoir quelques Dompteurs, mais beaucoup moins qu'en ville. Il serait alors plus facile de m'approcher d'eux pour leur demander ce qu'ils pensent. Et si leur Dompteur tente de m'attraper, alors il va falloir que je fuis, ou que je tape ! Mais je ne veux pas taper... Alors, on va prendre un Dompteur pas très puissant.

Décidé, j'escalade très vite un arbre. Là, je peux sentir d'où vient le vent, dans toutes les directions. Il me faut une odeur de Deux Pattes. Là-bas, je sens quelque chose, vers l'orée des bois. Mais je sens aussi que le Dompteur est fort, trop fort pour que je puisse m'enfuir sans taper. Un autre, vite. Je tiens alors une odeur plus gentille, plus petite. C'est une Dompteuse, et elle a l'air assez gentille. Ce sera donc elle.

Je quitte mon arbre pour sauter sur l'arbre suivant, et ainsi de suite, progressant de branches en branches. J'arrive bien assez tôt au-dessus d'une petite Dompteuse. Je sens qu'elle a des Congénères. Où sont-ils ? Je dois attendre et regarder.

Anaïs marchait calmement, dans un but bien précis. En vérité, elle était à la recherche d’un Pokémon. Assez rare, de ce que les gens en disaient. Elle ne le cherchait pas parce qu’il était puissant, mais simplement parce qu’elle le trouvait trop mignon. Elle voulait en faire son meilleur ami, et parcourir la région sur son dos, en sautillant.

Mais… qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête ? Avait-elle finalement perdu tous ses neurones ? Est-ce que sa colère dirigée contre Abyss l’avait rendue complètement folle ?
Dans tous les cas, elle était là, et il était trop tard pour faire demi-tour. Restait à résoudre le problème principal ; trouver le Pokémon qu’elle cherchait. Et, pour cela, elle fit sortir son Medhyèna de sa Pokéball, le lançant sur les traces d’une odeur particulière.
Contrairement à ce qu’elle pensait, il ne fit pas un seul pas qu’il se retourna complètement, et leva la tête, en se mettant à aboyer. Il y avait quelque chose, dans les arbres. Quelque chose de très puissant, et de potentiellement dangereux.

Anaïs suivit alors le regard de son compagnon, jusque dans les arbres, et elle le vit. Il semblait complètement différent de tout ce qu’elle avait pu voir auparavant. Déçue de ne être face à celui qu’elle souhaitait, elle afficha tout de même une petite mine réjouie. Des comme lui, il n’y en avait pas deux, et elle le sentait. Néanmoins, elle ne prit même pas la peine de sortir une Pokéball. Elle pouvait facilement comprendre qu’il était indomptable, et qu’il ne lui servirait à rien d’essayer. En revanche, elle pouvait tout de même essayer de s’en faire un ami.

"Salut toi ! Je t’intrigue ? ou.. tu as peut-être faim ? Je crois qu’il doit me rester un poffin… c’est moi qui l’ai fait, tu en veux ?"

Keuwa ?

Elle a repéré Paku ? Impossible, Paku était trop bien caché. Il a sauté de branche en branche, en les faisant trembler à chaque fois à cause de son poids, faisant tomber des feuilles. Et en plus, le soleil projette l'ombre des branche sur le sol. Vous voyez ? Meilleure cachette, I-M-P-O-S-S-I-B-L-E de détecter Paku ! Cette Deux Pattes, elle doit avoir un sens de l'observation très grand. Paku doit se méfier d'elle, Paku doit garder les yeux plissés lorsqu'il regarde vers elle. Qui sait quels autres sortilèges elle cache, dans son panier ?


"Salut toi ! Je t’intrigue ? ou.. tu as peut-être faim ? Je crois qu’il doit me rester un poffin… c’est moi qui l’ai fait, tu en veux ?"

Vite, Paku doit lui faire comprendre qu'il est plus dangereux qu'elle ne l'est, malgré ses grands pouvoirs. Il faut que je pousse un rugissement digne d'un mâle dominante. Sur sa branche, Paku il se redresse sur ses deux pattes arrières. Il gonfle son ventre, faisant rentrer l'air et alors... Il relâche tout !

ZeerrrooooooooooAJIAJZIEJZA2IRERJAEIFJREGIR

Boule de poils à recracher, qui tombe par terre.

Mwahahaha, cette pauvre petite Deux Patte doit à présent avoir compris à quel point Paku est très dangereux ! Attends, elle a du miam-miam ?

Donne ton manger à Paku, vite !

Hmm. Ce Pokémon était dégueu. Après avoir vu sa boule de poils, l’intérêt d’Anaïs chuta d’un coup. Elle jeta alors un poffin à terre ; le dernier en sa possession, et se retourna. Si elle était là, c’était pour une raison bien particulière, et elle ne devait pas se laisser distraire par…. Un singe jaune ? Dans tous les cas, ça ne ferait que la ralentir.

"Alors… où te caches-tu ?… Medhyena.. tu veux bien le chercher sans te déconcentrer ? J’aimerais bien pouvoir repartir avant la nuit."

Obéissant à l’ordre de sa dresseuse, il colla son museau contre le sol, et se mit à renifler, marchant très lentement.
Très rapidement, il redressa la tête, et se mit à courir. Il avait trouvé. Lorsqu’il s’arrêta, Anaïs pu apercevoir un magnifique poney, semblant timide, qui se tenait face à elle, la fixant.

"Oh ! C’était donc bien vrai, cette histoire ! C’est toi que je cherchais !"

Elle saisit alors une Pokéball, et l’envoya. Un Prinplouf en sortit, prêt à en découdre.

"Bon, il faut l’affaiblir doucement ! Utilises écume !"

Une drôle d'expression s'affiche sur la tête de la Deux Pattes. Comme si toute joie s'était évaporée de son être. Oui, elle a compris qu'il fallait faire ce que Paku voulait, et vite. Oui, c'est bien. Tel un vif Rongourmand, Paku de la branche pour aller sur le sol. Paku lève sa truffe en l'air pour flairer les odeurs alentours, surtout celles qui sont sur le miam lancé par la Deux Pattes. On ne sait jamais, elle a peut être mis du poison ! Elle n'aura pas Paku comme ça. Mais tout va bien, il n'y a aucune mauvaise odeur autour de la nourriture, tout va bien. Et puis, ce n'est pas une petite Deux Pattes qui allait apprendre à l'estomac de Paku à faire la grimace !

Sans retenue, Paku il BONDIT jusqu'à la nourriture ! Il s'en empare entre ses pattes, attention aux griffes avant d'engloutir sa proie. Hm, c'était délicieux, Paku s'en lèche les babines. Mais c'était trop court ! Est-ce que par hasard cette jeune Deux Pattes en aurait plus ? Paku doit savoir. Ah, et il doit interroger ses Domptés aussi. Paku se jette sur ses quatre pattes, et Paku s'élance à la poursuite de la Deux Pattes. Il doit savoir.

Dans une petite clairière, là est la Dompteuse. Elle est face à un congénère. Ah, elle va en faire un Dompté ? Je me suis toujours demandé comment ça se passe, d'être Congénère, et d'un coup, face au Dompteur, de devenir Dompté. En silence, Paku s'approche en restant contre le tronc des arbres. Comment va-t-elle s'y prendre ? Paku sait déjà qu'elle va utiliser une B-b-b-b-bballlll, comme disent les Deux Pattes. Ça veut dire quoi ça, Ball ? Rien, rien, rien ! Ils sont fous ces Deux Pattes.

Les petites bulles envoyées par le Prinplouf furent aisément esquivées par le poney, qui riposta immédiatement par une attaque choc mental.

Le rayon se dirigea droit sur Areiti, qui ne prit même pas la peine de l’esquiver, malgré les ordres de sa dresseuse. Il comptait gagner ce combat en encaissant chaque attaque, comme pour montrer sa supériorité.
Laissant échapper un soupir, Anaïs se frotta le menton.

"Tu recommences à agir comme ça ?.."

Il serait problématique que le Pokémon ait retrouvé son comportement d’antan. Le point positif, c’était qu’il ne fuyait pas sa dresseuse. Pour le moment.

"Areiti ! Il est temps de m’écouter ! Je ne suis plus Maya ! Si tu veux vivre ta vie de ton côté, je t’en empêches pas, mais fais-le moi comprendre et pars ! Je n’ai pas le temps de m’occuper d’un Pokémon hautain qui refuse d’avancer de la manière dont je le fais !"

Effectivement, elle n’était plus Maya. Elle aurait sans doute contenu sa colère, et se serait empêchée de lancer des paroles qu’elle regretterait.
Une autre différence entre les deux était qu’elle ne regrettait pas ses paroles.
Le pingouin envoya un regard de dédain à sa dresseuse, avant de se remettre à l’ignorer, se concentrant à nouveau sur le combat.

Il se précipita vers son adversaire, et lui asséna un puissant Griffe Acier. L’impact repoussa le poney, qui laissa échapper un cri de douleur, mais Areiti ne s’arrêta pas là, et lança une attaque Picpic, occasionnant encore plus de dégâts.
Le Pokémon semblait vouloir continuer, et il l’aurait fait, si Gruikui ne s’était pas mise entre lui et sa cible, affichant un air menaçant.
Elle avait beau être un Pokémon obscur, et aimer les combats, elle s’était attachée à sa dresseuse, et comprenait parfaitement que les actions d’Areiti ne lui plaisaient pas.

Profitant d’un léger répit, Anaïs saisit une Pokéball et la lança. L’objet vint heurter le poney, qui disparut à l’intérieur. La balle sembla remuer quelques fois, signe que le Pokémon se débattait, mais il n’en ressortit pas.
Soupirant de soulagement, la dresseuse fit rentrer le Prinplouf dans la sienne, avant de ramasser celle au sol. D’une simple pression sur le bouton central, elle fit sortir son nouveau compagnon, ou plutôt sa nouvelle compagnonne le saluant d’une caresse et soignant ses blessures à l’aide d’une potion.

Anaïs se retourna enfin, pour voir que le Pokémon qui la suivait était toujours là.

"Tiens ?… Tu es encore là ? Je peux faire quelque chose, peut-être ?"

A peine la Deux Pattes a-t-elle posé ses yeux de Deux Pattes sur Paku que Paku a déjà pris son élan ! Paku a utilisé sa grande vitesse pour frôler la Dompteuse, prenant au passage ses drôles de balls qu'elle avait dans ses mains. Alors que Paku se repose sur le sol, Paku les regarde. C'est trop bizarre, Paku peut voir les Domptés à travers même, mais en tout petit. Comment ça marche ? Comment les Domptés rentrent et sortent, comme ils veulent ? Et pourquoi ils sont si petits ? Paku ferme un oeil, et ouvre le deuxième en très grand ! Comme ça Paku verra sûrement mieux !

Mais non, tout ce que Paku voit, ce sont toujours ces Domptés, tout petits, trop petits. Peut être que s'il secoue la Ball, comme ça ? Oui, en envoyant bien la patte de haut en bas, Paku la secoue bien fort ! Ah, mais elle glisse et elle s'échappe ! Elle vole dans les airs ! Mais que se passe-t-il ? Une grande lumière, et le Dompté qui en sort. Il s'agit du Dompté du clan de l'Eau avec qui la Dompteuse se disputait.

Tu es qui, toi ? Moi je suis Paku, Paku le fils de P'pa et M'ma. Mais toi, tu es juste un Dompté, avec elle !

Paku pointe une griffe vers la jeune Deux Pattes. D'ailleurs en parlant d'elle, Paku lui renvoie la deuxième Ball, il n'en a rien à faire. Elle ne marche pas, elle est cassée. Il n'y a que cette Ball là qui a laissé un Congénère sortir. Paku regarde à nouveau le Dompté du Clan de l'Eau.

Paku veut savoir... Pourquoi tu es un Dompté ?

Évidemment, Anaïs s’attendait à ce que le Pokémon ne lui réponde pas. Néanmoins, elle fut prise de court lorsqu’il s’élança et la frôla.
Elle mit quelques secondes à réagir, et se tourna, pour assister à un spectacle assez étonnant. Déjà, il avait attrapé deux de ses Pokéball, et les fixe. L’une d’entre elle est celle de son nouveau camarade. Quant à l’autre…

Se rendant compte de ce que le sauvage s’apprêtait à faire, la dresseuse, tenta de se déplacer pour récupérer la Ball, bien trop tard. Il parvint à comprendre comment le système fonctionne, et libères Areiti, qui ne daigne pas lancer un regard vers Anaïs. Ils semblent discuter.

"Paku ?… Humpf. Rien que ne puisses m’égaler."

Le pingouin ne releva pas la remarque concernant sa dresseuse. S’il en avait eu le choix, il ne serait pas resté avec elle. Enfin… non ! Il était puissant, et n’avait pas besoin d’aide. Il était objectivement le plus puissant de tous. S’il perdait, c’était bien sa faute à elle.


Lorsqu’une griffe fut pointée vers sa dresseuse, Gruikui s’avança légèrement, pour se retrouver entre elle et la discussion, soufflant à nouveau de la fumée. Néanmoins, contrairement à ce qu’on aurait pu en déduire, il lui envoya juste la ball, qui vint se poser dans ses mains. Mais que pouvaient-ils bien faire ?

"Dompté ?.. j’ai été agressé lâchement et jeté. Pour se faire soigner, il faut rentrer dans la boule. Je m’en fichais mais j’ai pas eu le temps de comprendre. Et toi, qu’est-ce que tu veux ? Oh… ne dis rien ! J’accepte que tu deviennes mon servant, Paku."

Paku bat l'air rapidement avec ces oreilles. Un servant ? Mais qu'est-ce à dire que ceci ? Il est tout drôle, ce Eau, on dirait qu'il sonne comme un vieux grincheux ! Il rappelle à Paku Papi Ruso, le très vieux du Clan qui passait ses journées à ordonnait aux petits de faire tout ce qu'il voulait ! Peut être qu'il est juste très vieux, comme Papi Ruso.

Paku a du mal à trouver du sens dans ce que tu dis. Hey, dis à Paku, c'est quoi un servant ?

Paku penche la tête sur le côté en posant la question. Vraiment, Paku aura toujours du mal avec les mots inventés des Deux Pattes. Pourquoi ne peuvent-ils pas transmettre leurs images directement, comme Paku ? Ce serait pourtant tellement plus simple...

Ah, le Dompté à donc été malmené. Paku frappe du poing sur le sol, un sentiment d'injustice dans le ventre. Les Domptés et leurs méthodes abjectes !

N'en dis pas plus à Paku, brave Congénère ! Paku a tout compris. Tu vivais heureux parmi les tiens, et cette Deux Pattes a surgi dans ta vie, et t'as fait Dompté ! Mais ne t'inquiète pas, Paku va te libérer de la malveillance des Deux Pattes !

Et voilà Paku qui bondit pour se retourner droit vers la Deux Pattes, en position de combat. Paku remarque alors pour la première fois une autre Congénère, du Clan des flammes cette fois. Elle semble aussi en position de combat. Ah, voici une Congénère fidèle à sa Deux Pattes. Paku va pouvoir lui poser plein de questions.

Hé, toi, là, qui fume par ton nez. Je suis Paku, et toi t'es qui ? Et pourquoi protèges-tu cette Deux Pattes ? Elle a fait du mal à notre Congénère du Clan de l'eau, c'est pas bien.

Paku secoue tristement sa tête. Comment pouvait-on faire passer une Deux Pattes avant les besoins d'un Congénère ? Il n'en avait aucune idée ! Mais peut être que ces deux là vont pouvoir lui révéler leurs secrets.

"Un servant, cher ignorant, est un Pokémon sous les ordres d’un autre. En l’occurrence, le majestueux Prinplouf que je suis devient à compter de maintenant ton roi. Ainsi, tu obtiens la permission de m’apporter de la nourriture, et d’obéir à mes ordres."

Lorsque Paku entendit le passé d’Areiti, il sembla s’énerver, et se mit en tête que tout était la faute d’Anaïs. Sans réfléchir, le pingouin se dit qu’il avait quelque chose à y gagner. Ainsi, il n’interviendrait pas. Ça lui permettrait de voir si sa dresseuse était à la hauteur.

Alors que le Pokémon eut sauté, et qu’il se soit mit en position de combat, l’humaine eut un léger mouvement de recul. Néanmoins, il semblait avoir une toute nouvelle idée derrière la tête, se mettant à interroger Gruikui.

"Écoutes mon pote. Lui, c’est un abruti. Il accepte pas que la maîtresse est aussi la sienne, c’est son problème d’abruti, c’est une autre histoire. Toi, tête de nœud, tu vas te calmer. La maîtresse c’est quelqu’un de bien. Elle a peur de blesser un adversaire, et tu vas croire qu’elle est capable de faire du mal à son plus cher ami ? Mais t’es complètement barré. Regardes-la bien ! Sa p’tite bouille de bébé trop choupi. Elle veut juste rendre le monde meilleur, et j’vais pas te laisser l’insulter plus."

On ne dirait pas sous ses airs, mais Gruikui est une vraie petite racaille.

Décidément, ils forment un duo très bizarre, tous les deux. L'un semble vouloir que Paku attaque la Deux Pattes, l'autre veut la protéger à tout prix. L'un dit qu'il a été attaqué et enfermé, et l'autre dit que jamais la Dompteuse ne leur ferait du mal. Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Pourquoi ce qu'ils disent est aussi différent ? Ne sont-ils pas sous les ordres de la même Dompteuse ? Pourquoi raconter des histoires, alors ? Vraiment, ces Domptés sont très compliqués. Trop compliqués pour Paku. Alors, Paku bondit à nouveau pour atterrir bien en face du Congénère de l'Eau.

Toi.

Les poings de Paku trainent sur le sol, prêts à être utilisés. L'aura électrique de Paku est maintenant visible, comme des petites étincelles dans son pelage.

D'abord, jamais Paku ne sera ton Dompté. T'es un nouveau né, qu'il te faut quelqu'un pour t'apporter à manger ? Le mange, tu peux le chercher tout seul. Tu as de grandes griffes, bec assez grand. Paku sait que ton peuple est capable d'aller sous l'eau pour chasser des poissons. Fais le toi-même.

Il ne fallait pas pousser Paku dans les orties. Paku n'avait jamais vu une telle espèce de Congénère sur ses îles, mais Paku était sûr d'être dans le vrai en voyant les attributs naturels du pingouin.

Maintenant, tu vas dire le fond de la vérité à Paku, vite. Est-ce que cette Deux Pattes t'a fait du mal ? Fais très attention, en fonction de si tu mens, il pourra y avoir de la casse.

Puis, se tournant à nouveau vers la Gruikui.

Et toi ! Toi aussi, tu donnes ton nom à Paku. N'essaie pas de battre Paku en force, Paku a bien plus d'expérience que toi en combat. Paku ne veut blesser personne, Paku ne veut qu'une chose, comprendre.

A nouveau à l'intention du Congénère de l'Eau.

Et sans qu'on prenne Paku pour un imbécile.

Le sauvage garda son attitude agressive, mais au lieu d’attaquer Anaïs, il fit demi-tour, revenant sur Areiti, entamant à nouveau la conversation, alors qu’il semblait de plus en plus irrité.

"En tant que souverain, j’ai d’autres priorités que la chasse. Mais un tel arriéré ne peut sans doute pas le comprendre."

Le pingouin soupire, avant de répondre à la question posée.

"Fait du mal ? Pas physiquement, non. Mais te rends-tu compte ? Un Pokémon de ma stature, enfermé dans une boule, et forcé à suivre une idiote avec un but inateignable ? Non, ce n’est pas une vie."

Paku se tourna ensuite vers Gruikui, qui restait en position de défense.

"Paku par-ci, Paku par-là… t’es pas normal toi. Je fais pas des Gruikui pas contente, Gruikui vouloir bagarre, alors le fais pas. Pis je suis sûre que je ferais qu’une bouchée de toi, vaut mieux pas que tu tentes. Vas-y, tu veux comprendre quoi ?"

La Gruikui, se sentant en confiance, relâcha sa position, se couchant au sol. Assez en confiance pour une petite pique.

"Mais laisse la maîtresse tranquille. Gruikui aime pas qu’on l’attaque."

Anaïs, qui regardait en silence, se posa également. Si son Pokémon se sentait assez en sécurité pour s’allonger, elle pouvait bien s’asseoir. Et de toute façon, elle ne pouvait pas combattre un Pokémon à mains nues.

Paku se gratte la tête, en écoutant ce que le Congénère de l'Eau avait à dire. Et ce qu'il avait à dire, c'était...

N'importe quoi. Même Ankar, notre alpha, il chassait pour lui-même, et il dirigeait très bien. C'est toi qui est "arriéré", à rester derrière et laisser les autres tout fait, devant.

Quant au reste de ce que le pingouin déclarait.

Quel but inatteignable ? Et puis surtout, si tu n'as pas envie de le faire, pourquoi tu ne t'en vas pas, tout simplement ? Il te suffit d'éviter les rayons de sa "Ball", et tu serais alors très loin. Alors pourquoi rester ?

Aaaaaah ! Plus Paku en apprend, plus c'est dur à comprendre. Ils forment tous un même grand Clan, mais ils ne sont pas d'accord ? Le pingouin se sent mal ici, mais il ne part pas ? Mais c'est quoi, tout ça ? C'est quoi tous ces Deux Pattes et tous ces Congénères, qui s'aiment pas et qui restent ensemble ? Tous leurs liens semblent si... faux. C'est triste.

Il reste encore la petite cochonne qui s'excite toute seule, dans son coin. Elle parle comme Paku... Pour se moquer ? Alors, Paku relève très doucement la tête, et la penche sur le côté en la regardant droit dans les yeux.

Gruikui, c'est le nom de ton espèce, pas le tien. Ça sert à rien de parler comme ça. T'es bête, en fait ?

Sûrement que ça allait l'agacer, mais Paku n'en avait rien à faire. Paku pense même qu'il préférerait justement qu'ils se frappent, tous, à cause de la colère. Au moins, là les sentiments seraient justes, plutôt que leurs histoires à eux trois. Ces Domptés n'apprenaient rien à Paku sur les relations avec les Dompteurs, à part que c'est un chaos total.