Lilith Punkette de poche
Messages : 289 Date d'inscription : 25/06/2018 Age : 31
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| Sujet: Ombres et Cauchemars [RP solo] Mer 27 Sep 2023 - 18:41 | | | Ombres et Cauchemars RP solo Elle venait de faire son premier pas dans cette ville, le premier depuis trop longtemps. La ville emplie de verdure, la belle New Lakit, telle un phénix revenu des temps anciens en faisant triompher la vie. Pourtant, elle avait les mains qui tremblaient, elle était anormalement pâle. Le chercheur qui l'avait déposée ici, pour la remercier de son aide dans la Grotte Paradoxe, lui avait même demandé si elle n'avait pas besoin d'aide, qu'il la conduise vers un médecin.
Non. Un médecin ne pouvait rien contre cela.
La simple évocation du nom de cette ville faisait frémir la jeune femme. Car elle était là, le jour où la Porte de Rodin fut ouverte. Elle était là, lorsque les ombres envahirent le monde.
Elle refusa poliment l'aide de celui qui l'avait accompagnée, avant de prendre une grande inspiration. Elle n'avait jamais remarqué à quel point elle avait peur d'y revenir. A quel point cet endroit la mettait dans un profond malaise. Tout y semblait si paradisiaque, mais depuis cette nuit là, tout lui semblait trop irréel, trop faux. Était-ce une simple impression, ou ressentait-elle à présent la véritable aura de cet endroit, voyait-elle son véritable visage? Elle n'aurait su le dire. Ville de nature, ville de vie, mais aussi de mort, de trépas. Lakit montrait à présent les deux faces de cette même pièce, mais la musicienne ne savait se détacher de l'une d'elle.
Tel l'un de ces êtres revenus d'entre les morts, la musicienne marchait dans les rues, regardant autour d'elle d'un air las, peut-être à la recherche d'un quelconque signe que les choses avaient changées. C'était pourtant la même ville qu'elle avait apprécié autrefois, dont elle avait su savourer l'air rafraîchissant. Il n'y avait que cette brume noire, ces cris de terreur, ces monstres dont elle ne savait se débarrasser. Elle semblait les voir à chaque coin de rue, apparaissant et disparaissant à ses yeux sans troubler les autres passants. La mort à chaque pas, invisible aux yeux de tous.
Le soleil se couchait, et rien n'y changeait. La ville semblait même d'autant plus macabre sans la lumière du jour nourissant ses feuillages et sa verdure. Là où Lilith avait cherché un espoir, un signe qu'elle avait su retrouver son courage, elle n'y avait trouvé que des spectacles horrifiants, dissimulés au fin fond de sa mémoire, scellés derrière ce grand sourire qu'elle s'efforçait toujours de porter.
Elle n'aurait pas la force de passer une nuit dehors, pas le sourire de la passer chez un autre, alors ses pas la guidèrent jusqu'au Centre Pokémon. Elle put s'y poser avec ses compagnons, et profiter d'un bon repas. L'infirmière avait insisté pour l'osculter en voyant son état. Pourquoi elle aussi lui semblait si menaçante, si effrayante? Elle n'avait rien trouvé n'anormal, juste une grande fatigue.
Il va falloir vous reposer. Profitez bien de cette nuit, nous avons des chambres de libre. Faîtes attention à vous, prenez tout le temps qu'il faut avant de repartir.
Des mots qui lui avaient paru éthérés, sortis d'un autre monde. Un conseil ou un piègé? Non... un conseil, c'était certain. Cette femme n'était pas une mauvaise personne. Elle voulait l'aider. Mais l'aider à quoi? Comment est-ce qu'on pouvait trouver le courage?. Elle n'était pourtant pas si lâche, non, mais cet endroit la terrifiait. Elle regardait ses mains, qui tremblaient encore. Avaient-elle fait ça toute la journée? Ses jambes lui faisaient mal, elles aussi avaient commencé à fléchir, avant qu'elle ne puisse enfin s'asseoir. Le monde entier lui semblait tourner sans elle, et le regard inquiet de Star ne lui avait jamais paru si grave. Ni le sien, ni celui des autres. Tous se faisaient du soucis.
Du repos, elle avait raison. Elle avait déjà trop forcé pour une seule fois.
Tôt, bien plus tôt que d'habitude, la vagabonde s'était réfugiée sous les draps pour s'endormir. Le sommeil la gagna bien vite, son corps bien trop à bout pour tenir plus longtemps, mais il fut agité. Elle avait des sueurs froides, et ne tenait pas en place. Ce qui se déroulait dans le monde onirique à cet instant n'avait rien d'agréable, c'était certain.
Elle avait ouvert les yeux au milieu de la ville. Elle venait de terminer son dernier morceau de la soirée. Comment était-elle arrivée là? Star et Utau étaient avec elle, et elle ne sentait aucune autre Pokéball à sa ceinture. Ils étaient ses seuls compagnons.
Comment était-elle arrivée là?
Puis, soudain, des cris de terreur. Un immense nuage noir était en train de déferler depuis le sommet du Cratère, visible depuis ici. Un brouillard menaçant qui fondait sur eux, et qui, en quelques secondes, avait envahi l'intégralité de l'île. Ceux qui avaient tenté de fuir n'avaient pas pu partir bien loin, et les autres restèrent tétanisés. Cette chose n'avait rien de naturel, elle ne venait pas du volcan, mais... d'autre chose.
Lilith se leva, et rappela immédiattement Utau pour la mettre à l'abri. Elle sortit de son sac sa couverture, et en arracha un bout avec l'aide de Star pour le lui confier, comme un masque qu'elle attacha autour de son museau. Elle ne savait pas ce qu'était cette brume, mais elle ne voulait pas laisser ses compagnons la respirer. Qui sait quels poisons elle pouvait contenir? Elle-même se protégea le visage de son mieux avec sa main gantée, avant de chercher une échappatoire du regard. Rien. Rien du tout. Tout le monde courrait dnas tous les sens, le chaos s'était emparé de la ville en une seconde. Dans cette foule, il n'y avait pas que des gens, il y avait des monstres. Des créatures d'ombre et de cendres, des êtres surnaturels qui sortaient de terre et terrifiaient les vivants, prenant la forme d'humains ou de Pokémon déformés par la douleur de cette forme éthérée, et pourtant bien réelle.
Les monstres semaient le chaos, causaient un carnage, et quelques Dresseurs essayaient de s'en défendre, mais avec difficulté, affaiblis par cette brume noire et épaisse qui remplissait leurs poumons.
Impuissante devant un tel spectacle, la musicienne fit alors ce qu'elle savait faire de mieux en ce temps là, et s'enfuit à toutes jambes. Aucun sourire ne la sauverait de ces monstres. Aucun sourire ne sauverait personne.
Sur sa route, une lumière finit par apparaître. Forte, perçant cette obscurité plus encore que le soleil. Était-ce la fin ou son salut? Elle devait s'en assurer. La gamine terrifiée se précipita vers cette lueur aveuglante, vers cet éclat sur le sol. C'était la clé, la clé de sa survie, mais aussi de celle des autres. A peine était-elle entrée dans ce dôme de lumière qu'elle avait senti un poids se défaire de sa poitrine, de toute sa cage thoracique. Elle repirait à nouveau.
— Par ici! avait-elle hurlé à qui saurait l'entendre. Venez vous abriter!
Elle avait ramassé l'étrange objet, le morceau d'objet, et toutes les ombres la regardaient à présent. Elles en avaient après la lumière. Elles voulaient l'étouffer, que le monde entier finisse dans l'obscurité. La fille des rues serra fort dans un poing l'objet, prête à le protéger au péril de sa vie. Malgré qu'elle tremblait comme une feuille, malgré qu'elle était plus pâle qu'un esprit. Elle ne le lâcherait pas.
D'autres la rejoignirent, d'autres n'eurent pas cette chance. Lilith ne bougeait pas, incapable de faire le moindre mouvement pour les aider. Elle était une balise de lumière dans l'obscurité, mais bien incapable de faire quoi que ce soit de plus. Était-elle vraiment la meilleure personne pour s'être donné ce rôle? Serait-elle capable de protéger ces gens qui s'étaient mise derrière elle, la laissant entre eux et les ombres?
Une voix la sortit de son tourment. Une voix familière... mais pas tant. Déformée, surnaturelle, sortie d'outre-tombe. Une voix qui n'avait prononcé qu'un simple mot: son nom.
Lilith.
Son nom avait toujours été cher pour elle. Son nom était tout ce qui l'attachait à son passé, ses origines. Un nom fort, un nom empreint de liberté, de ne jamais restée attachée à des chaînes, de ne jamais obéir à personne. Celui de la femme qui avait refusé d'obéir aux dieux. Sur cette île, personne ne connaissait son nom. Personne qu'elle s'était promis de revoir, en tout cas. Pourtant, elle venait de l'entendre, et d'une voix qu'elle n'aurait jamais du entendre à nouveau.
Une ombre déformée, horrible, au visage semblant figé dans une douleur infâme, s'était approchée du dôme de lumière. Une simple robe de chambre, de longs cheveux bruns, une corde autour du cou, et une peau de cendre parsemée de craquelures laissant voir le feu infernal qui brûlait à l'intérieur.
Comment pouvait-elle être ici? Ça ne pouvait pas être elle. Si loin de son lieux de repos. S'était-elle seulement jamais reposée? Si loin de chez elle, si loin de chez eux. C'était une farce, une vaste blague, une illusion causée par tout ce chaos. Elle ne voyait que la mort autour d'elle, et la mort, elle l'avait connue très tôt, trop tôt.
Toute expression semblait s'être échappé de son regard habituellement si pétillant de vie. Toute volonté semblait avoir quitté son corps pourtant si vaillant. Le monde venait de découvrir comment lui faire lâcher prise, comment finalement, après tout ça, la faire abandonner.
Tu t'es enfuie, comme ce jour là. Tu n'as même pas essayé de m'aider! Tu as toujours été un poids. C'était la seule façon de me libérer, je n'avais plus le choix! Tu n'as pas changée, toujours aussi lâche.
C'était faux. Faux. Complètement faux. Elle avait tout fait pour l'aider, mais ses faibles bras de fillette n'avaient rien pu faire. Elle n'avait pas fuit... Elle n'avait pas fuit... pas vrai? Elle avait fuit? Était-ce vraiment de sa faute? Pourtant, elle avait toujours reçu tellement d'amour. Et elle faisait de son mieux pour l'aider. Elle avait fait de son mieux... n'est-ce pas? Cela n'avait pas été assez.
De son mieux, quelle bonne blague. Oui, elle venait de s'enfuir. Encore. Elle n'était plus une fillette, où était son excuse? Elle était aussi terrifiée que ce jour là, paralysée par ce mélange d'émotions qui s'entechoquaient, se détruisaient les unes les autres pour ne laisser que cette enveloppe vide qui avait voyagé à travers le monde.
Une enveloppe vide, elle n'était plus rien d'autre. N'avait jamais été rien d'autre. Avait-elle eu seulement la moindre émotion ce jour là? Avait-elle déjà ressenti autre chose que de la peur? Avait-elle déjà été autre chose qu'une lâche?
Star grognait, il ne comprenait pas. Il ne la connaissait pas. Elle voyait dans son regard ce qu'il pensait. Qui était cette abomination pour parler ainsi à son amie? Mais il ne savait pas. Il ne pouvait pas savoir. L'emprise de sa main commençait à lâcher. Elle ne disait plus un mot, ne faisait plus aucun geste.
Fais la seule bonne chose que tu auras jamais faite. Il est encore temps. Lâche prise.
Les personnes derrière elle étaient trop effrayées pour intervenir, pour l'aider à se ressaisir. Sans doute étaient-ils eux aussi victimes de leurs propres souvenirs. Elle était seule, face à ses démons. Face à son échec. Une seule bonne chose à faire? Laisser tomber la lumière.
Hors de question!
C'est un aboiement de Star qui la ramena à la réalité, la fit resserrer le poing. Abandonner la lumière? Et puis quoi encore. Le Zigzaton se mit entre l'ombre et son amie. Cette chose, peu importait ce qu'elle était et d'où elle venait, n'avait aucun droit de lui parler ainsi. Si il y avait besoin de ça pour la ramener sur terre, alors il n'hésiterait pas. Ils s'étaient promis d'être les lumières de ce monde, les rayons de soleil qui illumineraient les vies de chacun. Ils vont mettre une bonne râclée à ce monde, ensemble, et le rendre meilleur. C'était ça, leur promesse. Ils avaient besoin de cette lumière, il était hors de question de laisser cette île sombrer.
Cette île horrible, ses catastrophes, ses criminels, ses monstres... ils allaient la façonner ensemble, et ce n'était pas une saleté de mauvais souvenir qui allait les arrêter. Il savait très bien qui était cette femme de cendre. Il savait très bien pourquoi son amie réagissait ainsi. Et c'était justement pour ça qu'elle avait besoin d'un coup de main. C'était pour ça qu'il l'avait accompagnée tout ce temps: ils veillaient l'un sur l'autre, s'empêchaient de prendre de mauvaises décisions. Elle avait besoin de son aide, plus que jamais.
Star, malgré sa petite taille, poussa un cri terrifiant, menaçant. Personne ne s'en prenait à son amie sans en subir les conséquences. Et les conséquences se traduisaient en général par un bon gros coup de boule. Une puissante énergie entoura le Zigzaton, alors qu'il prenait un appui solide sur ses pattes arrière. Il lui suffirait d'un bond. Un bond pour ramener son amie dans le monde réel. Du moins, il l'espérait.
— Star arrête! le supplia sa sœur de cœur, qui avait accompagné tous ses voyages.
Pas question qu'il ne fasse rien. Pas question qu'il la laisse se raccrocher aux démons de son passé, surtout lorsqu'ils prenaient de telles formes. Elle était plus forte que ça, et il le savait.
Un bon lui avait suffit.
Il avait quitté le dome de lumière, mais avait traversé la créature avec fracas, la laissant tomber en poussière dans un cri d'effroi inattendu, même pour lui. Sa tête lui tournait un peu, mais il la secoua pour reprendre bien vite ses esprits, et regagner la lumière. Lilith ne bougeait plus. Comme ce jour là, elle était tétanisée. Mais, cette fois, il n'y avait même rien qu'elle ne puisse tenter. Alors, elle s'effondra, simplement, gardant la main fermée sur sa lumière.
Puis, l'obscurité.
Seule, loin de tout, c'est une chaleur inattendue qui la tira de cette torpeur, douce et apaisante. Elle ouvrit les yeux de nouveau, dans la chambre du Centre Pokémon. Ses compagnons l'avaient tous rejoints. Star confortablement installé sur son ventre bercé par sa respiration, Utau au creux de son cou blottie contre elle à la fois pour la réconforter et se rassurer elle-même, Banshee posée contre le lit avec une main aimante de sa dresseuse sur la tête perdue dans sa fourrure, Dolly sous son bras comme une poupée réconfortante, et Graffiti posé contre sa jambe ne voulant pas laisser sa nouvelle amie en proie à un vilain cauchemar.
Elle n'était plus seule. Son courage, il était là. Elle n'était plus lâche. Ses compagnons la soutenaient, et ensemble, ils faisaient face. Ils étaient une famille, sa famille, et aucun d'eux n'abandonnerait les autres, pour rien au monde. C'étaient comme ces histoires pour enfants, où l'amour chassait les monstres. Des histoires qu'elle lui racontait, il y a bien longtemps.
Si cette nuit ne fut pas des moins agitées, si ses démons n'étaient pas encore prêts à la laisser dormir paisiblement, elle fut au moins empreinte de cette chaleur, et fut bien plus douce ce qu'elle aurait du être. A présent, elle avait une famille, elle avait des amis, elle n'était plus seule contre le monde.
Son courage, elle l'avait trouvé. Il résidait simplement dans les autres, bien à l'abri au fond de son cœur. |
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