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 {S3} You only live twice (Solo)

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Amélia de Saint-Gil
La Baronne
Amélia de Saint-Gil


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MessageSujet: {S3} You only live twice (Solo)    {S3} You only live twice (Solo)  EmptySam 28 Mar 2020 - 11:49

Après le désastre qui s’était abattu sur l’île, Amélia de Saint Gil accompagnée de sa petite troupe avaient décidés de s’offrir quelques jours de repos bien mérités dans la maison de campagne de la baronne à New Lakit. Cette fois, l’habitation n’avait pas subit de dommages collatéraux des suites de la catastrophe essuyée par l’île, si bien que la jeune femme n’avait eut qu’à retirer les draps qui protégeaient les meubles pour être confortablement installée dans son deuxième chez soi. Assise sur un canapé de cuir bleu, elle faisait face à sa télévision allumée sans vraiment la regarder, au contraire de son Ossatueur qui lui semblait tout bonnement passionné par le programme. De l’autre coté de la banquette, Lady Marlene son absol s’était roulée silencieusement en boule et dormais dans la sérénité la plus complète. Au pied du canapé, César mâchait goulument un os en émettant des bruits de succion et de mastication quasi insupportables, auxquels personne ne semblait pourtant prêter attention.
—Dont tout le monde se foutait amplement j’ai envie de dire—

Gustave était quant à lui dans le jardin, en train d’astiquer l’impeccable carrosserie de la Spyker tout en profitant du grand air. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas profité d’un moment de paix et de calme et c’était d’ailleurs ce à quoi la jeune femme était sans doute en train de penser.
—Non, j’étais en train de me demander si un avocat qui mange du guacamole c’est du cannibalisme mais faisons comme si—

Ahem. Je disais donc, que postérieurement à ces questions triviales, la jeune femme s’était égarée dans son propre flot de pensées, se laissant emporter comme elle ne se l’était plus permise depuis longtemps. En effet c’était là un des aléas d’une mémoire trop grande et trop précise, un souvenir en entrainant un autre, il était aisé de se noyer parmi les images qui revenaient à l’esprit comme une vague sur une plage. Elle repensait aux événements tragiques qui avait secoué l’île. A la manière dont elle avait servi de taxi éphémère à la championne Nyssa. Cette chère Nyssa, sur laquelle elle avait enquêté pendant des semaines pour un mystérieux client qui ne lui avait plus jamais donné de nouvelles. Peut être était il mort ? Simplement en veilleuse ? Peu importe, la seule chose qui ressortait c’est qu’elle n’avait pas été payée. Mais bon, elle connaissait maintenant bien plus de choses sur la championne que qui que ce soit d’autres et ça, ça représentait une récompense en soi qui la ravissait presque tout autant que la folle somme d’argent qui lui avait été promise.
—Presque—  

Elle repensa aussi à toutes les personnes qu’elle avait rencontré ou entre-aperçu depuis son arrivée. La manière dont elle s’était attachée à cette île plus qu’elle n’aurait pu le penser ou le vouloir. Ou encore, elle sourit à la pensée que sa fâcheuse manie de se mêler de ce qui ne la regarde pas lui avait permis d’obtenir des informations précieuses ainsi qu’une faveur exceptionnelle de la part de Célébi, rien de moins. Oui elle méritait ces vacances, définitivement. Le regard vide, planté juste au dessus de la télévision, elle ne voyait ni n’entendait rien, totalement perdue dans les méandres de son esprit si vaste. Pourtant un bourdonnement sourd raisonnait à présent, très légèrement au dessus du volume de la télévision, une nuisance sonore qui ne manqua pas de déranger Charles se mit à rechercher la télécommande à tâtons pour augmenter le son de la machine. César fut le seul à comprendre quelle était la source du bruit et se mit instinctivement à grogner. Ce bourdonnement, c’était Marlene qui s’était réveillée et grognait, comme pour annoncer un feulement qui ne tarderait pas à venir. Mais la baronne était partie trop loin, comme hypnotisée par le fil de ses propres souvenirs et elle ne sortit de sa transe que lorsque la porte d’entrée vola littéralement en éclat et partit se fracasser sur le mur auquel elle faisait face.

- Qu’est ce que ?!

La détective avait du revenir sur terre en une fraction de seconde, sans savoir ce qui se passait, où elle était ni rien d’autre. Vous parlez de détente… La silhouette de ce qui venait de dégonder la porte s’avança dans l’entrée. Il s’agissait d’un laporeille qui, une fois dans l’habitation, balaya son oreille comme une diva l’aurait fait d’une mèche de cheveux. A sa suite, une gardevoir, une momartik s’avancèrent en cherchant la propriétaire des lieux des yeux. Les Pokémon de la détective, tout aussi sous le choc qu’elle, s’étaient mis sur la défensive et observaient les envahissantes femelles d’un air mauvais. La voix de la télépathe raisonna dans l’esprit de la jeune femme. Sans pour autant être forte, elle n’en était pas moins douloureusement raisonnante si bien qu’une grimace suivit la remarque de la fée.

*On ne vous dérange pas j’espère ?*

La baronne était sur le point de répondre une quelconque provocation comme elle en avait l’art, quelque chose du style ”pas le moins du monde, installez vous le temps que j’aille chercher du thé et des biscuits”, mais le son resta bloqué dans sa gorge. A l’instar de son air d’ailleurs qui, à sa grande terreur et stupéfaction, ne circulait plus depuis son nez à ses poumons. C’était comme si une étoffe légère venait lui broyer le sternum, comme si elle se faisait étouffer par un foulard aussi léger que l’air. L’expression de la gardevoir se fit plus cruelle alors que ses compagnes se moquaient sans aucune gène de la détresse de leur victime.


*Votre éloquence me laisse pantoise. Mais ne vous inquiétez pas, nous n’en aurons pas pour longtemps. Vous non plus j’ai l’impression.*

De nouveaux ricanements secouèrent les Pokémons qui accompagnaient la psychiste. Le temps commençait à ralentir aux yeux de la baronne qui, à force de tenter vainement de saisir le drapé qui l’étranglait, griffait la peau de son propre cou avec la force du désespoir. Charles avait tiré un projectile vers les créatures de l’entrée mais l’anti-air fut stoppé en plein vol par un habile coup de pied de la lapine qui le renvoya à son tireur avec le double, voir le triple de sa force. Le coup fit basculer l’ossatueur qui tituba avant de poser un genou à terre. Le démolosse sauta, gueule béante sur la fée, de la bave brulante brillant sur ses canines, mais il fut à son tour balayé et projeté contre son camarade dont le chapeau melon virevolta sous l’impact. Le chien ne battit pas en retraite pour autant et vira au dernier moment, changeant de cible à l’unisson avec l’absol sous le regard perplexe du reptilien. Derrière la baronne ne se trouvait que du vide, de l’air invisible… Pourquoi l’attaquer ? La réponse vint d’elle même, lorsque la magirêve au regard fou apparu et lâcha sa prise pour contrer les deux attaques qui lui étaient destinée.

La détective tomba au sol comme une poupée de chiffon malmenée et tenta de faire le point sur ce qui se déroulait sous ses yeux. Toussant et crachant pour faire revenir l’air dans son organisme, elle vit le bas de la robe de la gardevoir se rapprocher d’elle et la momartik disparaitre dans un mur menant au bureau, laissant à son passage une trace givrée sur la peinture.


- Non… Coassa t’elle avant de se déclencher une nouvelle quinte de toux.

*Oh… Vous ne pensiez tout de même pas que nous étions venues seulement pour le plaisir de votre compagnie ? Vous vous doutiez que ça aller arriver un jour ou l’autre n’est ce pas ?*

Soulevant la jeune femme dans les airs sans le moindre effort, elle la propulsa avec force vers la table dressée pour le soir même, envoyant valser la vaisselle et la décoration dans un terrible vacarme. Encaissant le choc comme elle le pouvait, la jeune femme sentit un filet tiède couler depuis son nez. Son dos la faisait souffrir le martyr et elle sentait déjà poindre de multiples ecchymoses sur les différents membres qui avaient amortis sa réception. Du coin de l’oeil, elle aperçu Gustave entrer par la porte de derrière en boitillant, poussé par un milobellus à l’air froid. Voyant sa patronne au sol, il pris la peine de dire, sachant tout de même que cela ne servirait à rien.


- (Désolé patronne… J’ai rien pu faire).

Puis arriva le moment où la jeune femme sentit son estomac se nouer et tomber plus bas que terre, s’enfonçant dans ses talons. La momartik venait de ressortir du mur avec à ses cotés la feuforêve de la détective. Cette dernière semblait jubiler et cette simple vision suffit à la jeune femme pour lui donner suffisamment d’énergie pour se lever. Elle constata avec soulagement que ses jambes étaient toujours en état de marche, et l’adrénaline aidant, ses douleurs commençaient à s’estomper. La voix de la gardevoir raisonna de nouveau dans sa tête mais elle se doutait que cette dernière reparlait plus en son nom, se contentant simplement de répéter ce qui lui était dit par la feuforêve.

*Bonsoir Amélia. Depuis combien de temps ne s’est-on pas vues ? Une semaine ? Deux*

Prenant un sourire provocateur, la jeune femme répondit le plus calmement du monde.

- Quand on aime, on ne compte pas.

Ce fut au tour de Charles et Gustave de rire, bien que visiblement mal en points. Cette insolence fit son effet sur la spectre dont le regard étincela de rage, ses compagnes échangeant des regards inquiets. Retrouvant un semblant de sérénité, la spectre aux cheveux écarlate s’exprima de nouveau via la voix de la gardevoir.

*Tu vas commencer par rappeler tes petits camarades et ensuite, tu ouvriras gentiment le coffre du bureau. Et fais vite, il y a des dirigeants que dont j’ai hâte de faire la connaissance.*

Bien que mal à l’aise, la jeune femme tiqua à la demande inattendue. Une organisation ? Sans doute les derniers dégénérés en date. Le coffre ? Evidemment. Elle voulait assurer ses arrières et récupérer sa pokéball. Glissant la main dans sa pochette, elle rappela César et Marlene alors que Charles et Gustave flanquèrent chacun l’un de ses cotés. Bien que mal en points, il leur était hors de question d’abandonner leur patronne. Cette dernière jeta un coup d’oeil à la porte, la main toujours dans sa pochette. Elle avait une idée et ce serait quitte ou double. Inspirant profondément, comme pour soupirer à l’idée de se rendre, elle se préparait au contraire à passer à l’action.

- C’est ça la différence entre toi et moi. Moi j’ai une mimigale au plafond, et toi t’as pas la lumière à tous les étages.

A ces mots, tous les appareils électriques grésillèrent et le compteur explosa en même temps que l’ordinateur posé non loin de là. L’appareil semblait avoir surchauffé et avait fait sauter les plombs de la maison, la prise électrique à laquelle il était relié prenant feu dans une odeur pestilentielle. Le porygon2 à l’origine de la diversion sorti du moniteur et se précipita vers l’extérieur disparaissant dans un flash lumineux. La diversion faisant son effet, doublée avec l’outrage supplémentaire que la détective venait de faire subir à la spectre, elle laissa le temps à la détective de se précipiter dans la pièce adjacente avec ses deux comparses. Le mackogneur bloqua la porte en balançant la commode et se concentra pour se préparer à pouvoir toucher des Pokémon’s spectres. l’ossatueur lui avait de nouveau braqué son tibia comme une arme vers la porte.

Dans un flash, la gardevoir apparut dans la pièce accompagnée de la lockpin, positionnée dans une posture de combat. Préparée à cette éventualité, la baronne sortit la main de sa besace et tira  cinq fois vers le duo abasourdi par cette réaction. Elle sentit qu’au moment où elle pressait la gâchette, c’était un peu de son âme qui se retrouvait lancé à pleine vitesse avec les projectiles. Mais elle savait aussi qu’elle n’avait plus le choix. Deux balles vinrent toucher le lapin dans la poitrine, une toucha la hanche de la gardevoir qui se téléporta en sureté immédiatement après. Les deux autres balles transpercèrent la porte en bois, la baronne ne s’arrêtant que trop tard, continuant à presser la gâchette par réflexe sans vraiment se rendre compte dans les temps que sa cible avait disparu. La jeune femme garda son arme mais se tourna vers le mur écartant un tableau pour révéler le coffre fort qui était caché là. Personne n’adressa de regard au lockpin au sol. La baronne tapa le code et ouvrit la porte, ses mains ne tremblant pas. Elle referma la pokéball qui avait été ouverte, et pris étonnement le bilboquet qui était rangé là sans la moindre hésitation.


Pendant ce temps, Gustave faisait le guet devant la barricade de fortune, prêt à voir surgir à n’importe quel moment l’un des fantômes. Charles quant à lui fit coulisser un miroir psyché, révélant un long tunnel éclairé par une ampoule nue. La détective ne pris pas la peine de fermer le coffre et s’engouffra sans un mot dans le passage, le refermant une fois à l’intérieur avec ses deux acolytes. Marchant à une allure soutenue ils s’enfuirent par l’un des nombreux passages creusés sur ordre de la propriétaire de la maison lors de sa rénovation il y a quatre ans de cela.

❦ ❦ ❦ ❦

Lorsqu’Eris vit revenir sa compagne, la hanche en sang et sans Vanity, son regard se fit particulièrement mauvais mais pas à l’intention de la fée évidemment. Elle n’avait pas envisagé cette éventualité, cette dresseuse stupide ne s’étant jamais montré menaçante par le passé. Grimaçant de douleur, la gardevoir fit état de la situation, provoquant des sanglots de la part de la momartik qui ne supporta pas l’idée que l’une de ses compagnes soit ainsi tombée. La magirêve s’avança vers la porte, prête à entrer et à en finir une bonne fois pour toute mais fut interrompue par la gardevoir qui précisa.

- Attend… Elle ouvre le coffre…
- Et je veux m’occuper d’elle moi-même… Grinça la feuforêve.

Fermant les yeux et joignant les mains, la gardevoir formula un voeux et attendit que ses effets guérisseurs n’arrivent. Trop concentrée par son attaque, elle ne sentit pas la signature psychique de leur cible qui s’évadait sans plus de cérémonies. Le destin faisant un pied de nez supplémentaire à l’ancienne leader, de trop précieuses secondes s’écoulèrent avant que la gardevoir ne sorte de sa transe et ne pâlisse d’horreur.

- Ils ne sont plus là…
- Comment ?!

Les trois spectres passèrent la porte à l’unisson et elles découvrirent avec horreur la pièce vide. La Milobellus et la Gardevoir dégagèrent le passage quelque secondes plus tard, s’attardant sur la lockpin étendue sur le sol, apaisée comme si elle dormait. Voyant la pokéball toujours visible dans le coffre ouvert, la psychiste ravala ses larmes et pris l’outil de capture avant de demander à la feuforêve, cette dernière le regard captivé par son reflet.

- Doit on partir à sa poursuite ?

Aucune réponse ne lui parvint, la spectre s’observant sous toutes les coutures, comme si elle se découvrait pour la première fois. La magirêve se remit à ricaner, laissant un rire fou raisonner dans la pièce.

- J’ai hâte de terminer ce que j’ai commencer. Plus je serrais son frêle petit cou de poussifeu, plus je me sentais bien. Elle transpirait d’angoisse et plus elle angoissais plus je serrais fort.
- Nous la retrouverons bien assez tôt. Mes chères amies, vous avez suffisamment souffert pour aujourd’hui et je m’en veux de vous avoir fait subir tant de douleurs pour si peu de réconfort.

La momartik, toujours agitée de sanglots mêlant larmes de tristesse et de joie, porta sans vraiment l’oser ses bandeaux vers sa compagne de toujours, son modèle, sa divinité. Souriant à sa Pokémon, elle s’avança vers la sortie en vérifiant que la gardevoir avait toujours la pokeball.

- Et puis, il y a une petite fleur que je meure d’envie de retrouver. Allons y.


❦ ❦ ❦ ❦


Dans le tunnel, la baronne et ses acolyte maintenaient leurs efforts pour avancer à une allure soutenue. Maintenant l’action passée, l’adrénaline se raréfiait dans les vaisseaux de la jeune femme et ses douleurs recommençaient à la faire souffrir. Son nez saignait abondamment, son dos n’était qu’une plainte continue et ses jambes se faisaient difficilement lourdes. Mais elle ne pouvait pas se permettre de ralentir maintenant que la lumière du jour devenait visible à l’autre bout du tunnel. Voyant qu’elle serrait toujours son bilboquet entre ses mains, Charles toqua dessus avec son tibia portatif, sans s’arrêter de courir, ses jambes courtes l’obligeant à doubler d’effort aux cotés de ses camarades. A cette inquisition, la baronne lui offrit son plus beau sourire satisfait et étira la boule du manche. La boule n’était bizarrement pas percée et le manche avait en réalité été monté à l’envers, une boulette de pâte adhésive maintenant le curieux système en place. Grattant la surface qui semblait faite de bois de son ongle, la détective révéla un support métallisé de couleur rouge.


- Cette chère Eris risque d’être déçue quand elle va se rendre compte que la pokéball qu’elle détient est neuve. J’allais tout de même pas me priver d’un moyen de pression aussi fabuleux. Ne jamais nous sous-estimer. Ni moi, ni les bilboquets.

Les deux comparses ricanaient encore lorsqu’ils sortirent du passage. La Spyker les attendait, moteur tournant et ronronnante.

- Bénis soient les inventeurs des voitures à ordinateur de bord. Bien joué Paolo.

Le Porygon2 s’extirpa de la prise USB du GPS, bipant et cliquetant avant d’être rappelé dans sa propre ball. La baronne était sur le point de laisser le volant au mackogneur quand ce dernier porta ses mains à son crâne, l’air fortement embarrassé.

- (J’ai oublié ma casquette là bas !)
- (On va p’têt pas faire demi-tour pour aller la chercher Gus’)

Le colosse s’installa dépité au volant, cap vers mégapagopolis. Installée à l’arrière, la jeune femme ne s’autorisa pas encore de moment de répit et sortit son téléphone portable. Certes elle aurait pu la mettre en veilleuse ou mieux, monnayer cette information mais la perspective d’user de la ligne directe de la championne surpassait ces deux autres possibilités, aussi alléchantes soient elles. D’autant plus que cette situation relevait un tantinet de la sécurité nationale.

—J’en connais une qui va pas être contente—  

- Allô ? Nyssa ? Je ne vous dérange pas j’espère ?

Vu la réaction courroucée de la championne, et le temps qu’elle avait mit à répondre, il était évident que déjà elle était occupée et ensuite elle n’était pas contente de l’avoir au téléphone. Quelle susceptibilité. Mais elles n’avaient pas le temps pour des frivolités de ce genre et elle ne pouvait pas non plus lui laisser le temps de lui raccrocher au nez. Aussi, sans attendre que la spécialiste des dragons eut terminé son réquisitoire, la détective repris la parole.

- Nyssa, écoutez moi, vous aurez tout le temps de craquer une durite plus tard. Ephira Kelly est dans la nature et a apparement décidé de faire des siennes.

Cela coupa court à toute remontrance de la part de la championne qui évidemment, mis en doute la parole de la jeune femme. Evidemment dans la mesure où Ephira était morte il y a 4 ans, c’était compréhensible. Ne lui laissant une nouvelle fois pas le temps de finir sa phrase, elle la termina à sa place.

- Décédée il y a quatre ans, oui je sais, mais en fait non. Enfin si. Mais voilà, elle a trouvé par je ne sais quelle méthode le moyen de se réincarner sous la forme d’un feuforêve et elle compte bien en profiter apparement. Elle est capable de posséder des gens et c’est une vrai malade mentale, je ne sais pas comment elle était avant, mais je peux vous assurer que maintenant c’est pire.

Le ton de la championne était devenu plus posé, plus froid et plus professionnel mais la jeune femme au bout du fil se doutait pertinemment qu’elle prenait sur elle pour digérer ces informations. Lorsqu’elle demanda une énième confirmation, elle compris qu’elle ne mettait pas en doute sa parole, mais espérait plutôt un miraculeux poisson d’avril.

- Oh que oui, certaine certaine. Je viens de me faire attaquer à New Lakit par ce que je suppose être son ancienne équipe ou des complices, et c’était pas beau à voir. Apparemment elle compte rejoindre Abyss à ce que j'ai compris, ou au moins collaborer avec eux. D’ailleurs, la ligue à toujours ses équipes de nettoyages ? Parce que j’ai un lockpin mort qui est en train de décolorer mon tapis Kanthonais et rien que cette idée me navre au plus haut point.

Une nouvelle phase de digestion s’entama pour la championne dont la curiosité semblait néanmoins piquée. Evidemment, la baronne avait anticipé ce genre d’interrogations un peu plus personnelles et commença à s’expliquer lorsqu’un bip frénétique lui indiqua que le réseau se dégradait. Gustave allait prendre l’autoroute et devait pour ça s’engager dans la série de tunnels qui perçaient le décor irrégulier aux alentours de Lakit.

- Ecoutez Nyssa, je ne sais pas si vous m’entendez encore mais je passe sous un tunnel. Je vous rappelle quand la connexion est meilleure. Bisous !

Vu les cris qui suivent sa remarque, la détective ricana à l’idée que seule sa dernière phrase avait été effectivement entendue. Bah, le tempérament de la championne étant ce qu’il était, elle se serait énervée de toute façon tôt ou tard alors, il était inutile de prendre des gants. S’enfonçant sur la banquette de son bolide de course, la brunette regarda le paysage défiler en se plongeant de nouveau dans les méandres de son esprit.
—On va avoir du boulot—
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