Event : Chasse aux pierres volcaniques

Le calme craignait au sein de la plaine désertique. Les cendres pleuvaient telle un neige anachronique, voilant les silhouettes fugaces des pokémons sauvages qui par contrainte ou plaisir occupaient ces lieux. On aurait pu croire que rien n’aurait su troubler la paix morbide de ce théâtre volcanique. Jusqu’à ce qu’un vrombissement ne se fasse entendre. Au loin on devinait un nuage de poussière mouvant qui semblait accompagner un boulet de canon indigo. Vous avez deviné de quoi il s’agit n’est ce pas ?

La Skyper, avec à l’intérieur sa propriétaire occupée d’une part à regarder la route bien entendue et d’autre part à pianoter de sa main droite sur son volant jouant en rythme avec la musique ambiante sur un clavier imaginaire. Puis, lorsque le paysage lui sembla à son aise elle arrêta sa machine dans un dérapage sableux digne des plus grands films d’action. En même temps c’est facile de jouer à ça quand il n’y a absolument rien autour mais bon… S’extirpant de la cabine de conduite, elle s’étira quelque peu en prenant garde à ne pas tâcher sa tenue de la poussière agglomérée contre le chrome de la carrosserie de son véhicule avant de laisser sortir Charles de sa pokéball. Elle avait vu trop d’accident dans sa vie et psychosait un peu à l’idée de prendre ses pokémons en passagers lorsqu’elle était au volant.

La jeune femme semblait être vêtue d’une simple chemise blanche dont le plastron de dentelle dépassait de sa veste couleur sable au col et manches noires. Des gants venaient protéger ses mains des impuretés qui l’entouraient et une jupe assez longue cachait ses jambes et les bottes montantes qui les ornaient. Enfin du moins on aurait dit une jupe, parce qu’un observateur attentif aurait su déceler le mince cordon relié au coude de la baronne qui servait en réalité à dévoiler un pantalon fin de la même teinte brune que le reste de la tenue. Enfin un chapeau noir et marron venait orner le crâne de la demoiselle, fermement maintenu par une bonne vingtaine d’épingles invisibles. Accompagnée de son ossatueur qui arborait fièrement son chapeau melon ainsi qu’un monocle aussi chic qu’exceptionnel, ils semblaient tous deux droits sortis d’une autre époque. Oh et j’ai faillit oublier de préciser que des lunettes d’aviateurs en cuir largement passées de mode pendaient mollement au cou d’Amélie, au cas où elle ressentirait le besoin de se protéger les yeux.

Petite images pour la route:

 Posant ses deux poings fermés sur ses hanches elle observa la désolation qui l’entourait avant de faire signe à son pokémon de la suivre, non sans avoir sécurisé la Spyker. La moindre personne qui s’en approcherait la ferait geindre comme un goret qu’on égorge et pourrait potentiellement déclencher ses quelques gadgets de sécurités. Mais là n’est pas la question. S’enfonçant dans la terre désolée elle inspira trois fois de manière saccadée avant de déclarer à son accompagnateur.

- Ca pue le souffre par ici… On a pas intérêt à baisser notre garde parce que j’ai aucune envie de me retrouver brûlée par une fumerole.  La chaleur ne te fait rien je suppose ?

En guise de réponse, le reptilien releva son melon de son pouce et haussa les épaule. Au moins, lui ne serait pas trop gêné par les écarts de températures. Au détour de ce qui avait dû un jour être un bosquet et qui maintenant ressemblait plus à un attroupement d’arbustes calcinés l’exploratrice et son associés se retrouvèrent éboulis par ce qui semblait être une silhouette éblouie par un éclat rosé et artificiel. La baronne alors poussée par son habituelle curiosité se laissa guider jusqu’à l’homme qui se tenait là au milieu de toutes ces gemmes gravitantes. Elle avait eu beau se préparer à divers scénario, elle n’avait pas prévu de se trouver face à un tel énergumène qui plus est dans ce lieu. Continuant à l’étudier, elle fut presque surprise à l’entende de sa question soudaine et se contenta d’affirmer une réponse concise. Le temps qu’il ne se retourne, elle avait placé sa main en paravant sur le coté de sa bouche pur souffler à son pokémon, fixe et surprit.

- Tu savais que Thor était gay toi ?

Peu sensible à l’humour de sa patronne, il se contenta de lever les yeux vers elle d’un air tout de même circonspect et n’eu pas le temps de manifester d’autre réaction avant que l’homme ne commence ses présentations. Le regard glissant sur la musculature olympienne du prospecteur, la baronne esquissa un bref rictus en attendant qu’il n’ai finit de parler.
—J’ai bien fait de venir en tout cas—

L’enthousiasme du dit Taric était clairement palpable mais pas assez pour être contagieux cependant aussi ce fut non pas avec méfiance mais avec peu de persuasion que la jeune femme se saisit du marteau qu’il lui tendait. C’était un cadeau sympathique mais pourquoi tant de familiarité ? Restant campée sur ses principes elle posa verticalement l’outil à ses pieds avant de déclarer poliment.

- Mr. Taric ? Vous êtes bien aimable mais je préfère travailler en solo et ce en suivant mes propres méthodes. Aussi vous pouvez reprendre… L’homme  annonça qu’il était prêt à lui céder une de ses précieuses pierres et immédiatement le sourire de la baronne s’élargit et son expression changea. Vous savez parler aux femmes vous… Je me présente, Amélia baronne de Saint-Gil.

Récompense ? Prix ? Cailloux ? Un discours bien mélodieux qui avait fait succomber le coeur de la jeune femme. Après tout c’était pour ça qu’elle était venue à la base alors pourquoi se priver de moyens qu’on lui offrait généreusement sur un plateau ? Cherchant du regard les pierres énoncées par l’apollon elle commença à silencieusement hésiter alors qu’une de ses mains cherchait distraitement son pendentif. Instinctivement elle aurait eu tendance à s’aiguiller vers l’opale pierre qu’elle chérissait tant et portait à la main droite, néanmoins elle était intimement persuadée de l’influence des gemmes sur les personnes ainsi qu’entre elle. Bien que n’étant pas superstitieuse pour deux sous, elle aurait aimé s’abstenir de garder en contact avec sa personnes deux pierres aussi capricieuse que pouvaient l’être des opales. Elle se ravisa même quelque peu l’espace d’un instant, se disant que si on disait aux petites filles de ne pas accepter des bonbons des vieux monsieur dans les bois, il ne fallait pas accepter des caillasses de la part d’athlètes dans des terres volcaniques. Mais est-ce que ça comptait quand on avait déjà reçu un marteau de la part de l’athlète ?… Trop de questions, trop de temps qui s’écoulait sans rien faire et elle avait horreur de ça. Avançant une main tendue en travers d’une des orbites invisibles, elle referma son gant sur une émeraude sans défaut et l’observa en la calant entre son pouce et son index.

- Va pour la clairvoyance. En plus j’ai un certain feeling avec les émeraudes. Confia t’elle à Charles  en papillonnant des yeux, certaine qu’il comprendrait l’allusion. Se tournant de nouveau vers Taric elle lui demanda. Quand vous dites “prêter”, ça veut dire que je suis obligée de vous la rendre ?

Mais sans prendre le temps de répondre il semblait déjà partit. Tant pis, si quelqu’un comme ça était entré en possession d’un tel trésor elle pourrait sans doute en trouver un par elle même. Voir même trouver mieux. Elle se sentait aussi excitée qu’une statitik mais eu à peine le temps d’encliqueter sa gemme dans son marteau que Charle se mit soudain sur ses gardes. Des voix semblaient être portées par le vent et nul doute que ce n’était pas ici la faute d’un quelconque bruissement de la végétation. Baissant d’un ton, la baronne repéra une petite zone plus rocheuse que les autres et dont les inégalités de terrain lui permettraient sans doute de voir sans être vue. Qui plus est, elle voulait profiter de son nouveau jouet. Les teintes de sa tenue jouaient en sa faveur qui plus est et sans plus attendre elle se faufila entre les larges rochers et expliqua tout en ajustant ses protections oculaires.

- Surveille les environs, si quoi que ce soit approche tu tire. Sauf si c’est Toric. Toric ou Taric déjà ? Bref pendant ce temps moi je vais voir ce que peuvent bien cacher ces cailloux. Oh et si tu tires, pense à me prévenir quand même ça peut être pas mal.
- Ossa’

S’encrant au sol de la meilleure manière qui soit, elle saisit son marteau à deux mains et se félicita d’avoir prit des gants. Bonjour les ampoules sinon. Dans quelques secondes s'abattrait le coup de masse inaugural de cette prospection et elle avait l'honneur de pouvoir le donner. Ne restait plus qu'à espérer qu'il lui porte chance.

HRP:

Putain qu'il faisait chaud sa race.

Lyndia s'était perdue. Encore. Les parcours de course d'orientation et de jeu de piste auxquels elle était habituée à la montagne n'avaient rien à voir avec les plaines mornes et toutes similaires du sud de l'île. Bordel elle voulait juste retourner à Mégapagopolis depuis Port Lieucca, et la voila à fouler le sol désertique des Terres Désolées. Comment elle s'y était prise? Aucune putain d'idée. Qui était le gus qui lui avait filé un masque à gas? Aucune putain d'idée. Pourquoi il faisait aussi chaud? Aucune putain d'idée. Pourquoi, hormis Skull Kid son Ténéfix, ses deux autres Pokémon refusaient catégoriquement de sortir de leurs pokéballs? AUCUNE. PUTAIN. D'IDEE.

Mais tout fut oublié et le grand jeu sadique des Dieux leur fut pardonné quand elle croisa le chemin de Tarlic.

Lyndia était dans la fleur de l'âge où l'on commence à s'interroger à ce genre de choses. Et le torse lisse et parfaitement dessiné surplombant un corps orné de couleurs vives, de joyaux merveilleux et surplombé d'un visage de Dieu grec suffirent à la faire rougir jusqu'à la racine des cheveux. L'individu prononça quelques mots que Lyndia interpréta comme "bleu bla bli bla" en se contentant d'acquiescer bêtement. Puis il lui mit un marteau dans les mains. Puis il lui demanda de choisir une gemme.

Ahaha, oh wow. Elle était en train de mouiller sévère, certes, mais elle n'allait pas accepter une demande en mariage aussi facile! Si il s'imaginait que c'était ses beaux pectoraux ou son sourire Colgate qui allazeurhuhfisuhuh tarliiiiiiiiic <3 <3 <3 <3...

Lyndia prit le rubis et alla creuser la roche. Elle en avait plus rien à foutre de rien. Elle ramènerait des gemmes à Tarlic et il tomberait amoureux d'elle et de ses compétences incroyables en matière de mineure (?). Elle s'éloigna, marteau au poing, pour aller prospecter le sol, des petits cœurs plein les yeux et un sourire béat sur son visage aussi écarlate que celui d'un passerouge. Au loin , deux autres guignols semblaient creuser également. Hors de question de s'en approcher vu leurs accoutrements douteux. Et puis elle voulait prouver à Tarlic-sama qu'elle était meilleure seule. Elle allait creuser creuser creuser tout ce que le sol avait à lui offrir et en récupérer jusqu'à la substantifique moelle.

Sauf les zones de lave. Faut pas déconner. Indépendamment du danger desdites zones dont elle n'avait aucune conscience, elle était dehors, un après-midi, en minijupe et débarder léger, et elle mourrait de chaud. Donc s'approcher d'une zone de lave dans ces circonstances, même pas en rêve.

Skull Kid pointa du doigt une zone du sol qui lui semblait louche. Lyndia ne chercha pas à deux fois et frappa le sol comme une forcenée pour en extraire les trésors.

En espérant que ce soit des trésors.

Spoiler:

Louis courrait. Après une altercation plutôt violente avec la police à l'Imaginarium, il avait été découvert et forcé de prendre la fuite. Évidemment, il n'était absolument pas équipé pour une telle poursuite. Il avait laissé chez lui deux de ses Pokémons - Dacke et Spic - ne gardant qu'Épinie la Minidraco avec lui.

Lorsqu'il fut certain d'avoir semé ses poursuivants, Louis s'arrêta et regarda autour de lui avant de grimacer. Il était perdu en plein milieu de la Terre Désolée durant une tempête de cendres avec un seul Pokémon en poche. C'était clairement loin d'être la situation idéale. Cherchant de l'oeil un refuge ou un outil pouvant lui servir d'arme son regard fut attiré par un éclat rose.

Après avoir remis son masque et ses lunettes protectrices, il s'approcha avec circonspection de l'anomalie. Celle-ci se révéla être un homme plutôt court vêtu (et de rose). Choqué par l'apparition, Louis laissa tomber la discrétion, attirant l'attention de l'homme vers lui. Celui-ci sembla ... agréablement surpris ? de découvrir la présence de l'adolescent. Il l'interrogea sur les raisons de sa présence en ses lieux et proposa une réponse avant que Louis n'ait le temps de se creuser la cervelle. Saisissant la perche que lui tendait l'homme, il hocha la tête avec vigueur.

Avant qu'il ait le temps de faire quoi que ce soit, Louis se retrouva avec un marteau en main et plusieurs pierres devant lui, avec un choix à faire. Il les examina toutes puis jeta un regard vers la Pokéball contenant Épinie.

"Je vais prendre l'opale, pour l'Harmonie."
Dans ces circonstances, il préférait chercher l'harmonie - quelle qu'elle soit - plutôt qu'autre chose. Après tout, c'était l'harmonie entre ses Pokémons et lui qui avait permis sa survie durant si longtemps.

Équipé par Taric, Louis s'éloigna, bien décidé à transformer cette journée foireuse en un véritable gain d'argent. Il libéra sa Minidraco qui semblait particulièrement en forme. Louis leva un sourcil en la regardant ; était-ce un effet de la météo, ou bien le Pokémon était-il particulièrement en forme ? Il n'en savait rien et s'en moquait pour le moment.

Il erra un moment, son marteau avec l'opale à la main, cherchant des roches volcaniques. Il se décida d'aller chercher le gros lot, au détriment des risques (il fallait bien que l'harmonie lui serve à quelque chose), en allant prospecter la lave. Avant de commencer, il donna une instruction rapide à la dragonne.

"Si quelqu'un approche, paralyse-le avec une Cage-Éclair !"
Puis il commença à travailler la roche...

Spoiler:

Après avoir miné avec hardeur (mais harmonie !), Louis trouva une petite bille brillante. Il la saisit doucement et l'examina attentivement. Concentré sur son butin, il ne vit pas la roche qui se dirigeait vers lui. Heureusement pour son crâne, la Minidraco s'en rendit compte, et, bien que surprise, elle eut le temps de réagir instinctivement, tirant une Draco-Rage sur le projectile. Celui-ci explosa en petits morceaux inoffensifs. L'un deux tomba sur la tête de l'adolescent, le tirant de sa rêverie et le poussant à se retourner, juste à temps pour voir son assaillant lui foncer dessus.

Un homme, étrangement vêtu - tel un monarque maléfique - avec un "bras" mécanique, terminé par trois griffes semblait en colère et prêt à lui faire payer un méfait qu'il n'avait pas - encore ? - commis. Stupéfait par cette vision sortie tout droit d'un cauchemar, il resta immobile, son regard était inévitablement attiré par les griffes métalliques. Il trouva la force de déglutir avant de lever le bras portant son marteau, par réflexe.

Épinie, qui venait juste de se remettre de son attaque, exécuta l'ordre donné par son dresseur mais manqua légèrement sa cible dans la précipitation. Coup de chance, ou destin, la Cage-éclair frappa le marteau de l'ado, déversant son courant électrique à l'intérieur. Heureusement, les mains de Louis étaient suffisamment protégées - la puissance n'était pas très grande, après tout. En revanche, cela risquait de faire... un choc au fou furieux avec le bras mécanique, s'il se retrouvait en contact avec l'arme électrifiée.

Aucun des deux n'avait pris conscience de la présence de l'Iguolta cammouflé dans le décor qui était encore libre d'agir. Finalement, Louis trouva la force d'articuler une petite phrase timide :

"Mais... j'ai encore rien fait...?"
Il avait beau faire partie de la Team Némésis et être considéré comme un terroriste, il restait surpris lorsqu'il était accusé, et surtout lorsque c'était à tord. N'étant pas conscient de l'action de son Pokémon, Louis se demandait comment il allait se sortir de cette situation quelque peu... délicate.

Spoiler:

La jeune femme devait avouer que la masse que Taric lui avait confiée se trouvait particulièrement efficace dans son domaine. En un coup bien porté, le petit rocher devant lequel elle s’était positionnée s’était tout d’abord fissuré dans la hauteur puis un second et il s’était ouvert dans un grand fracas et gerbes de gravillons. Retirant ses lunettes pour mieux fouiller dans les débris, elle eut à peine le temps de s’accroupir que des bruits de chocs lui parvinrent de part et d’autre de la plaine, à peu de chose près il s’agissait du même bruit que lorsqu’elle avait frappé la roche de son marteau. Repérant un objet brillant permis les morceaux de granit détruits, elle le ramassa et tout en l’observant confia à Charles, perché sur un rocher aussi grand qu’elle.

- Soit on est face à un phénomène d’écho particulièrement rare, soit on est pas les seuls à être venu profiter des bienfaits de l’éruption. Je peux voir ton monocle une seconde ?

Toujours attentif aux alentours, le pokémon lui tendit son objet avec précaution. Le tenant devant son oeil droit, elle ferma le second et plaça la loupe entre son oeil et la bille brillante afin d’en étudier les propriétés. L’objet avait l’air parfaitement sphérique et si le lieu s’était trouvé propice à cela on aurait pu penser qu’il s’agissait d’une perle. Manque de bol, les perles ne poussent pas dans les cailloux et encore moins au coeur des volcans. Même si elle savait que les pierres naturellement rondes ne courraient pas les rues, la baronne ne se trouvait pas être une experte en géologie ou gemmologie et fut contrainte de cesser ses interrogations sur une impasse. Rendant son monocle à l’ossatueur, ce dernier se mit à taper distraitement de son os contre la partie rocheuse sur laquelle il se tenait en suivant des yeux quelque chose ou quelqu’un qui se trouvait derrière Amélia. Et ce quelqu’un avait un nom qui commençait par -T. La baronne se retourna pour faire de nouveau face à l’athlète et ne se permit pas de se rincer l’oeil plus que la bienséance ne le lui permettait pendant que ce dernier ne tarissait pas d’éloges à son sujet. Du moins elle n’avait pas bien saisit s’il s’agissait de flatterie de compliment mais l’effet fut le même et plaçant le bout de ses doigts libres juste au dessus de sa poitrine dans un accès de fausse modestie elle déclara.

- Vil flatteur, vous allez finir par me faire rougir. Je me dois de vous remercier votre marteau fait des merveilles.

Une fois encore le dialogue s’avéra être de courte durée puisque l’Adonis s’en retourna vers d’autres occupations non sans avoir soufflé un fugace baiser à la baronne. D’humeur joueuse elle fit mine de s’en saisir de deux doigts avant de le poser délicatement sur sa joue avant de lancer un clin d’oeil à son expéditeur.  Elle aimait particulièrement s’amuser de la sorte et il fallait avouer que peu de monde aurait eu le réflexe de rester insensible face à une personnalité comme celle de Taric. Pas forcément de base le genre d’Amélia, elle en convenait, mais il n’en restait pas moins charmant. Baissant les yeux vers Charles qui avait entreprit de descendre de son perchoir entre temps, elle lui souffla pour plaisanter en arborant un petit sourire suffisant.

- Moi, il m’adore.

Secouant ses épaules le petit être se mit à ricaner vaguement à l’entente avant que quelques éclats de voix ne viennent troubler de nouveau la tranquillité de ces lieux. Fronçant le nez en devinant que si quelqu’un hurlait comme ça, ce n’était pas pour une invitation à une partie de cartes, elle fit signe à son compagnon qu’il était temps pour eux de s’éclipser. Taric était gentil mais il n’était pas très dur de deviner où elle se trouvait maintenant et si un malade mental se baladait dans la zone, elle n’avait aucune envie de tenter un face à face avec  lui. Glissant la bille qu’elle avait obtenu dans la sacoche qui lui pendait à la hanche, elle pointa une direction à l’ossatueur et partit d’un pas vif et silencieux vers cet endroit. Un nouvel amas d’arbres noirs et fumants derrière lequel se trouvait une sorte de mare. Ou un étang. Dans tous les cas c’était une étendue d’eau assez grande pour que des pokémons aient pu élire domicile à l’intérieur et ça aurait sans doute été le cas si le liquide qui se trouvait là n’était pas fumant et d’un jaune sale et soufré. Qu’est ce qui pouvait la laisser penser que l’étendue n’était pas ou peu viable ? Le magicarpe qui flottait sur le dos à la surface peut être ? Une trainée de vielle lave durcie semblait s’être écoulée là au moment de l’éruption alors que les armes morts se trouvaient encerclés d’éclats de basalte. Pointant le tube noirâtre qui plongeait dans l’eau d’un signe de menton, la jeune femme demanda à son associé.

- On le tente ?

Peu persuadé, il agita sa main ouverte devant lui à la manière de dire simplement “Bof”. Se rapprochant d’un souche sur laquelle il ne tarda pas de grimper, il pointa de son os une petite fissure dans le sol rocheux avant de rajouter.

- ‘Sa.
- Par “sa”, tu veux dire “ça” comme “cette fissure bizarre dans le sol” ou “sa” comme “c’est une des syllabes de ton nom et je n’ai donc aucune idée de ce que tu viens de dire” ?

Tapant une fois sur la souche en guise de réponse, et ignorant la remarque ironique de sa patronne, il attendait apparemment qu’elle ne fouille à cet endroit. Ils étaient là pour une raison précise après tout et n’allaient pas non plus passer leur temps à s’éparpiller pour un oui ou pour un non. Remettant ses lunettes la baronne se remit de nouveau en place et se demanda en même temps si Charles n’essayait pas de communiquer en morse des fois à tapoter tout et n’importe quoi avec son tibia portatif. Dommage elle ne comprenais pas le morse et n’était certainement pas prête à s’embêter à l’apprendre.
— Je suis sûre qu’il parle en morse. Je dirais même plus en Kai/ Jeu de mot sans intérêt censurée par la voix off—

De rien.

HRP: