Idyia L'Œil d'Abyss
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| Sujet: Juste un signe [RP solo] Dim 22 Jan 2023 - 23:53 | | | Juste un signe RP solo Ce jour là, elle s'était levée tôt, alors qu'elle profitait de la fin de son week-end à Mégapagopolis. Contrairement à ses grasses matinées habituelles, où elle se blotissait toujours plus dans sa couette pour rester au chaud et se rendormir jusqu'à une heure tardive, quelque chose lui avait donné du courage, ce matin là.
Elle s'était levée dès son réveil, avait doucement réveillé Glitch qui dormait tranquillement à ses pieds, puis Arsène dans son propre petit lit avant de la remettre dans sa Pokéball où elle pourrait de toute façon finir sa nuit. Elle s'était préparé un bon petit déjeuner pour se donner des forces, dont elle avait choisi de bien profiter, tout comme de la vue qu'offrait le lever de soleil sur la ville, depuis la fenêtre de leur grand appartement.
Du courage, et de la force, elle en aurait besoin. Mais un si joli paysage ne pouvait que lui donner du baume au cœur pour la suite de sa journée. Elle partit prendre une bonne douche, longue et bien chaude, pour se perdre dans ses pensées. Elle s'accordait une dernière chance de faire machine arrière, mais c'était trop tard, elle s'était déjà décidée et toutes ses réflexions convergeaient dans le même sens. La conversation qu'elle avait eue lors de son dernier séjour ici avait été un déclic, qui l'avait poussée à se décider. Les évènements qui avaient eu lieu avant son retour, en avaient été un autre.
Elle enfila ses vêtements avant de quitter la salle de bain. Un jean épais, un t-shirt noir, une de ses vestes en cuir. Elle n'avait pas de raison de s'habiller d'une façon particulière, elle n'allait pas à un enterrement... pas vraiment. Elle mis en place son appareil auditif, posa ses lunettes teintées sur son front... non, plutôt sur son nez, pour se donner un air plus décidé, et mit ses baskets en toile pour prendre l'ascenseur. Pendant la descente, elle envoya un message à sa mère pour la prévenir, qu'elle ne s'inquiète pas de son absence si elle se réveillait avant son retour.
Je pars faire un tour en ville, je reviens avant midi. Bisous.
La matinée tout comme la fin de la semaine ne freinait pas la grande capitale de Maïlys, qui tournait sans cesse à plein régime. Des travailleurs, des promeneurs, des touristes, et elle. Tous marchaient au même rythme dans les rues encerclées de gratte-ciels de ce centre-ville que beaucoup trouveraient étouffant. Non, elle, finalement, se mit à ralentir. Elle avait bel et bien un objectif, mais n'avait pas hâte d'y être. Elle doutait. Ses pas se firent plus lents, et elle se surprit à flâner, à laisser traîner son regard mi-aveugle sur les différents bâtiments, sur les gens qui l'entouraient. Puis, après quelques mètres, quelques longs mètres, elle ralentit d'avantage.
Elle s'arrête.
Le temps aussi s'arrête. Ou alors, n'était-ce qu'elle? Elle regardait autour d'elle. Chaque personne, chaque visage. Aucun d'eux ne prêtait attention à sa présence, trop occupés par leurs propres vies. Elle réalisa. C'étaient ces gens là, qui étaient blessés par ses actes. Ces gens là, qui passaient près d'elle sans la voir, qui paieraient peut-être un jour les conséquences de ses caprices. Qui les avaient peut-être déjà payées. Des personnes, des êtres humains, avec leurs joies et leurs peines eux aussi, avec leurs histoires, leurs torts peut-être. En avaient-ils autant qu'elle? N'était-elle pas celle qui donnait toutes ces informations à leur potentiel bourreau, qui ne se souciait guère de ce qui semblait n'être qu'une fourmillière?
Puis son regard se posa sur un immeuble, qui présentait encore les traces de son passage. Une grande cicatrice, encore fraiche, provoqué par le chaos qui avait secoué cette ville durant son absence, une attaque puissante lancée sans réflexion qui aurait pu causer des ravages bien plus grave. Elle en avait été la source. Elle avait provoqué ça. Tout ça. Elle avait été la fuite, la graine, l'étincelle du chaos.
Elle fut prise d'un vertige.
Elle se sentit tituber, faire deux pas en arrière, jusqu'à ce qu'un flash lumineux ne la rattrape, posant une main dans son dos.
Arsène.
La Lézargus avait quitté sa petite sphère de métal, comme elle le faisait toujours, et adressait un sourire chaleureux à son amie, sa sœur. Elle savait ce qu'elle avait en tête, elle savait ce qu'elle voulait faire, vers où elle se dirigeait. Et elle voulait la soutenir.
Lucie se sentit rassurée, malgré toutes ces idées noires, et lui adressa un sourire en retour. Elle ne pouvait pas faire marche arrière maintenant. Elle avait un jugement à subir.
Sa marche reprit alors, d'un air plus décidé. De nouveau, elle marchait au rythme du monde, suivie par son amie de toujours, la seule qu'il lui restait. Après de longues minutes, ou une heure, peut-être, elle arriva sur une place. Ouverte, très commerciale, parsemée de divers restaurants et quelques boutiques qui s'y frayaient une place. En son centre, une fontaine. Et, devant elle, une sorte de monolithe. Il n'était pas très haut, plutôt large, d'une seule pierre grise, et était entouré de fleurs et autres offrandes.
Lucie s'en approcha, chacun de ses pas jusqu'à lui se faisant plus lourd que le précédent. Son cœur se serrait, petit à petit. Non, il battait plus vite, plus fort, trop fort. Ses yeux lui piquaient, même celui pourtant déjà mort. Elle sentait comme quelque chose lui compresser le crâne, comme si l'air lui-même était devenu trop lourd pour elle.
Enfin, elle se posta devant le mémorial. Droite comme un piqué, mais tremblant comme une feuille. Tous ces noms, gravés dans la roche pour l'éternité... y avait-il vraiment un moyen de les ramener? Et ceux qui, par sa faute, avaient péri lors de ces émeutes, et lors de ce cambriolage... qui les ramèneraient, eux. Les traumatismes, les blessures infligées, personne ne pourrait les guérir. Machinalement, elle vint poser une main tremblante sur sa pomette, touchant du bout des doigts la cicatrice qui dépassait de ses lunettes.
Personne ne les guérirait.
Sentant la détresse de son amie, Arsène posa une main rassurante sur son épaule. Elle était prête, elle pouvait le sentir. Elle n'avait qu'à chercher les noms. Elle prit une grande inspiration, et souffla doucement. Elle aurait du venir ici plus tôt, elle le savait, elle s'en voulait.
Les noms étaient là. Tous les quatre, elle venait de les trouver en balayant le monument du regard. L'un en dessous de l'autre, toujours ensemble. Cela ne faisait aucun sens, n'est-ce pas? Leurs noms ne devraient pas être si rapprochés, ils ne se suivaient pas. C'était comme si son esprit lui jouait des tours, pour la torturer davantage, rien qu'un peu plus.
Sa voix se serrait, ses mots restaient coincés au fond de sa gorge. Elle avait tant de choses à leur dire, mais pour l'instant, rien ne voulait sortir. Était-elle vraiment prête. Elle resta ainsi de longues minutes, sans bouger, sans même verser une seule larme, à fixer un par un ces noms qui lui étaient si familiers.
— Je...
Un début. Un mot. Pas le bon. Il fallait le reste. Il lui fallait plus de courage. Elle leva les lunettes sur son front, pour leur montrer son visage. Ce visage qu'ils avaient connu souriant, plein de confiance et d'assurance. Le visage de celle qui les avait toujours guidés, toujours unis. Pour l'une, le visage de celle qu'elle avait aimée.
Le courage, elle l'avait enfin. Celui de leur montrer ses larmes, qui coulèrent à flot, toute sa tristesse et ses regrets. Celui de leur montrer à quel point ils lui manquaient, tous. Celui de leur avouer qu'elle n'avait pas eu la force de continuer sans eux. Qu'elle n'était pas certaine de l'avoir un jour.
— Je suis désolée les gars... parvint-elle enfin à dire, après près d'une heure dans le froid mordant de l'hiver, d'une voix faible, tremblotante, et pleine de sanglots.
Désolée pour quoi? Dis-leur. Allez. Ils doivent savoir. Tout savoir.
— J'ai merdé, avoua-t-elle alors. J'suis complètement paumée sans vous. Je sais plus quoi faire.Je suis désolée.
Désolée pour quoi?! Allez! Dis-leur!
— Je vous ai abandonnés! se mit-elle à crier comme pour faire taire la voix de ses propres pensées. Je vous ai abandonnés... vous, et tout ce pourquoi on se battait.
Ses forces la quittèrent, et ses jambes ne la portaient plus. Elle se laissa tomber à genoux, continuant de pleurer à chaudes larmes. Elle ne saurait rien dire de plus. Pas maintenant. Pas dans cet état. Tout le poids de la culpabilité l'accablait, et l'empêchait de se relever.
Personne ne faisait attention à elle. Une personne endeuillée, qui fondait en larmes devant ce monument. Elle n'était pas la première. Elle ne sera pas la dernière.
— Je vous en prie... murmurait-elle entre deux sanglots. Pardonnez-moi... Aidez-moi... J'ai besoin de vous.
"J'ai besoin de vous". Elle répéta cette phrase, encore et encore, de plus en plus faiblement, jusqu'à ce que sa voix l'abandonne à son tour. De l'aide... Quelle aide pourrait-elle avoir? Ils avaient disparu. A jamais. Elle ne les reverrait plus. Les chimères qu'on lui promettaient n'y changeraient rien. Jamais.
Quelqu'un avait fait attention à elle. Une femme, âgée, qui avait entendu les sanglots, et s'était approchée. Cette chevelure rousse, cette Lézargus blessée, ce drôle de Porygon... elle connaissait cette jeune fille.
— Lucie? s'essaya la femme en s'approchant doucement.
Arsène elle aussi, l'avait reconnue, et l'avait laissée s'approcher. Mais Lucie n'entendait plus, elle ne voyait plus. Elle était seule, dans sa bulle de remords. Seule avec ses regrets. Elle sentit une main sur son épaule, une main chaleureuse, qui la fit enfin relever la tête. Ses propres mains étaient engourdies, elle commençait à ne plus sentir ses jambes. Elle tourna son regard encore empli de tristesse vers cette femme, qui semblait morte d'inquiétude.
— C'est bien toi... je pensais ne plus jamais te revoir.
L'adolescente avait encore le regard embrumé par ses propres larmes, et ne reconnu pas son visage... mais elle reconnut sa voix. C'était la mère de son amie. Ou plutôt, la mère de celle qui, le temps de quelques mois, avait partagé sa vie. Elle n'avait jamais su en parler à ses parents. Ni à personne d'ailleurs. Seule cette femme, cette mère, était au courant de leur secret bien gardé.
Devant le visage emplie de détresse de sa belle-fille, elle s'agenouilla à son tour, et la prit dans ses bras sans un mot. Elle la serra contre elle, dans une étreinte réconfortante, emplie d'amour. L'adolescente s'était laissée faire, sans faire le moindre geste, comme un mannequin inanimé. Elle se sentait encore vide et perdue. Elle avait besoin de temps.
— Je suis désolée pour ce que tu as vécu... finit par dire la mère d'une voix elle aussi pleine d'amertume. J'aurais aimé être là pour te tendre la main et t'aider...
Cette femme... comment pouvait-elle être si courageuse? Elle avait perdu sa fille, son enfant, durant ce drame... et malgré cela, son grand regret était de ne pas avoir put aider celle qui avait survécu? Lucie n'y comprenait rien. Non... il n'y avait rien à comprendre, aucun sens à trouver. Elle était simplement d'une grande âme, et plein d'empathie pour cette enfant qui, comme elle, avait tout perdu ce jour là.
— Je... j'aurais dû... la protéger. Les protéger. J'aurais dû être là...
— Non... pour rien au monde je n'aurais voulu que tu sois là-bas. Aucun d'entre vous n'aurait dû y être. Aucun...
Cessant son étreinte, pour poser les deux mains sur ses épaules, et regarder cette jeune fille dans les yeux, elle poursuivit:
— Ce n'est pas de ta faute... rien de tout ça n'est de ta faute. Tu n'as pas à vivre avec ce poids sur les épaules.
Elle avait si vite compris... si vite compris que Lucie portait sur elle tout le poids de la culpabilité de ce qu'il s'était passé ce jour là. De la mort de ses amis. Ainsi, c'était la raison pour laquelle elle ne l'avait plus revue depuis? C'était la raison pour laquelle elle n'était jamais venue voir ce mémorial avant aujourd'hui? Leur rencontre avait été une chance incroyable. Ou...
Un signe.
Était-ce vraiment cela? Un coup du sort, envoyé de l'au-delà pour qu'elle puisse relever la tête? S'étaient-ils inquiétés à la voir tremblant dans le froid matinal jusqu'à ne plus sentir ses mains? Ou peut-être...
— Tu vas mourrir de froid ici... Je vais t'emmener au chaud, viens.
... qu'ils voulaient lui montrer qu'ils ne lui en voulaient pas.
Lucie hocha faiblement la tête, et la femme l'aida, avec Arsène, à se relever. Elle tenait son bras pour l'aider à marcher, ses jambes tremblant encore sous son propre poids. Ils n'iraient pas bien loin ainsi, alors elles allèrent vers l'un des cafés de la place, prenant une table à l'intérieur pour se réchauffer. L'adolescente s'assit sur une chaise, et regardait le vide, alors qu'Arsène rentra d'elle-même dans sa Pokéball pour laisser les deux humaines parler.
Et elles parlèrent... ou plutôt, la mère parla, de temps en temps, essayant de laisser la jeune fille récupérer à son rythme. Elle était encore complètement absente, comme si elle avait dissocié, son esprit encore perdu dans toutes ses pensées, mais surtout toutes ses questions.
Puis, elle répondit une première fois, en hochant simplement la tête quand elle lui avait demandé si c'était bien la première fois qu'elle venait voir le mémorial. Ses mains tremblaient encore malgré la chaleur de l'établissement. Elle remarqua enfin le chocolat chaud posé devant elle. Depuis combien de temps était-il là? Machinalement, elle le saisit pour en prendre une gorgée. Il était presque froid.
— Oh, il ne doit plus être très chaud... tu en veux un autre?
Non. Elle fit le mouvement de la tête, puis leva les yeux. Cette femme était sincèrement inquiète pour elle. La voir dans cet état avait du lui faire un choc... on pouvait le lire dans son regard. Glitch, lui aussi, s'inquiétait, et était venu se poser sur les genoux de son amie, qui l'avait à peine remarqué.
Elle lui caressa doucement la tête. Désolée, pour lui aussi, de ne pas l'avoir vu avant. Puis, elle entendit de nouveau les bruits autour d'elle, les discussions aux autres tables, le serveur qui passait de l'une à l'autre. Elle sentit son Motismart vibrer, dans la poche de sa veste. Le monde avait recommencé à tourner. Le temps avait repris son cours.
— Je... je suis désolée.
Encore. Mais, enfin, elle avait prononcé un mot depuis qu'elle s'était relevée.
— Tu n'as pas à t'excuser, lui assura la mère. Je comprends.
— J'aurais du répondre à vos messages ces derniers mois...
— Tu es allée à ton rythme, et je ne t'en veux pas.
Un message... quelle heure était-il? L'adolescente sortit son Motismart, pour y voir un message de sa mère. Il était midi passé, elle commençait à s'inquiéter.
J'ai pas vu l'heure, je rentre plus tard. Désolée.
Rentrer? Non, pas de suite. Elle avait tant de choses à dire, et enfin quelqu'un qui la comprendrait. Elle avait hurlé sa peine devant cette grande pierre... maintenant elle devait avouer ses regrets devant cette femme.
Elles commencèrent à parler, et la voix de Lucie se délia, petit à petit. Elles parlèrent de souvenirs, joyeux et plus tristes, mais des souvenirs qu'elles chérissaient. Puis, finalement, elle évoqua ses regrets. Tous, chacun d'eux, à voix basse.
Cette femme, qui avait alors gardé son amour pour sa fille secret, serait la garante de ce nouvel acte inavoué. Elle serait la seule personne à connaître le secret d'Idyia.
Elle semblait sous le choc, mais conservait son sourire chaleureux. Tout ce qu'elle avait fait, c'était pour ramener celle qu'elle aimait, et ses compagnons, à la vie. Elle voulait lui rendre sa fille. Ses intentions étaient louables, même si elle s'était égarée en chemin. Comment en vouloir à une si jeune fille, perdue avec ses propres idées noires?
— C'est à toi, maintenant, de faire les bons choix. avait-elle simplement dit, avant d'ajouter: J'ai quelque chose à te confier.
Fouillant son sac, elle sortit une Pokéball, qu'elle posa sur la table.
— Tu le connais bien.
— Az... murmura-t-elle sans lâcher des yeux la sphère colorée.
Azazel. Son Démolosse. Il était à sa chère et tendre ce qu'Arsène était pour elle. Un compagnon, un ami depuis toujours, et un frère qui s'était toujours battu à ses côtés. Alors, il avait survécu?
— Il a été retrouvé à ses côtés, ce jour là, expliqua-t-elle. Il était gravement blessé, mais il a survécu. Mais... comme toi, il vit ce deuil à son rythme. Je n'arrive pas à le faire sortir pour se promener, il mange et boit à peine, il m'inquiète beaucoup. Je pense... je pense qu'à tes côtés, il s'épanouirait plus. Tu connaissais Roxie comme personne.
— Mais... je... je ne peux pas accepter. C'est votre souvenir d'elle, c'est son Pokémon.
— Je veux qu'il soit heureux. Et que toi aussi, tu sois heureuse. Peut-être que... peut-être qu'à vous deux, vous pourrez vous aider où j'ai échoué?
Lucie tendit la main vers l'objet. Elle tremblait toujours. Elle saisit son poignet de son autre main pour se calmer, avant de la poser sur la sphère, et de la ramener vers elle. Elle la fixa, longuement, et sentit son cœur s'emplir d'une douceur chaleur qui l'avait quittée il y avait trop longtemps.
Pour la première fois, elle sentit le profond vide dans son cœur se combler... au moins un peu. Un léger sourire se dessina sur son visage, alors qu'une dernière larme, une larme de joie, coulait sur sa joue.
— Je vous promets de prendre soin de lui, annonça-t-elle.
Elles parlèrent encore quelques temps, avant de finalement quitter le café. Lucie fit sortir Azazel de sa Pokéball. Le Démolosse avait une mine dévastée par le chagrin, une tristesse qui ne semblait pas vouloir le laisser respirer. Une de ses cornes était brisée et fissurée, et il était marqué d'une profonde cicatrice sur le flanc. Il avait risqué sa vie pour protéger son amie, et était accablé par le regret de ne pas y être parvenu.
Lucie finit par dire au revoir à cette femme, qui lui avait tendu la main, lui promettant de cette fois ne plus la laisser sans nouvelles, puis elle marcha, de nouveau, vers chez elle cette fois. Azazel marcha à ses côtés, sans hésiter. Derrière eux, une mère se mit à pleurer chaudement à son tour, devant cette vision. Elle les avait retenus, tout ce temps, pour se montrer courageuse devant la jeune fille, mais elle n'y arrivait plus.
De nouvelles larmes coulèrent, mais des larmes de joie. Lucie était en vie, et Azazel marchait à ses côtés. C'était le premier pas qu'elle l'avait vu faire, depuis la mort de sa fille. |
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