[TERMINÉ] C'est beau la technologie [Idyia]

— Il te dit merci. Et moi aussi je te dis merci pour lui.

Il ne semblait pas avoir l'habitude que des gens soient amical avec son Pokémon, et il était vrai que les Tadmorv n'avaient pas beaucoup d'atouts pour jouer en leur faveur pour ce qui était d'attirer l'affection, mais le pauvre n'y pouvait pas grand chose après tout.

Lucie parla de ses Pokémons, dont Arsène, bien à l'abri dans sa Pokéball. La conversation semblait moins tendue, mais l'adolescente gardait son objectif en tête. Même si parler un peu, le temps d'une conversation innocente et sans problème, lui faisait du bien, elle avait quand même hâte d'être bien au chaud chez elle.

— Pas de soucis, je comprends, avait-il répondu lorsqu'elle avait présenté son amie. C'est quoi comme Pokémon?

— Une Lézargus. Mes... mes parents me l'ont offerte aussi, ajouta-t-elle après une étrange hésitation, quand j'étais encore toute petite. On se connaît depuis presque toujours.

Alors qu'ils continuaient à progresser sur la route, suivant le Motismart flottant, Lucie sentit quelques gouttes commencer à lui tomber sur le crâne.

— C'est quoi cette luck... marmonnait-elle entre ses dents alors qu'elle posait son sac par terre.

Heureusement, les Maïlysséens étaient habitués au climat capricieux de leur maison insulaire. Fouillant ses affaires, elle finit par sortir un petit parapluie qu'elle déplia, puis déploya pour s'abriter, juste avant que les quelques gouttes ne deviennent une averse.

Remettant ses affaires en bandouilière, elle se redressa et recommença à marcher, son Motismart flottant un peu plus près d'elle, tout comme son Porygon, pour être eux aussi à l'abri de la pluie. Si l'odeur de la terre était plutôt agréable, celle du Tadmorv, elle, commençait à devenir envahissante.

— Ça sent trop bon!

L'étudiante grommela, alors qu'elle portait sa manche devant son nez sans rien ajouter de plus. Son compagnon de voyage avait commencé à fureter partout, regardant à droite à gauche pour regarder les Pokémons qui réagissaient au changement de météo.

— Oh regarde! s'était-il exclamé en pointant du doigt un Sancoki. Il est trop mignon!

C'était à prévoir. Un Dresseur novice qui sortait à peine de l'école pour démarrer son voyage... bien sûr qu'il allait s'extasier sur la moindre bestiole. Elle aurait elle-même sans doute pris plus le temps d'admirer le paysage si elle n'avait pas envie de rentrer avant la tombée de la nuit... mais elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, il avait de suite prévenu qu'il espérait rencontrer des Pokémons sauvages. Il était servi.

— Il te correspond bien.

La tournure était un peu directe, mais ce n'était pas une moquerie. Elle avait simplement remarqué à quel point il semblait apprécier son Tadmorv, et se disait qu'il était logique qu'un autre Pokémon à l'air gélatineux soit aussi à son goût. En plus, elle trouvait les Sancoki et leur caractère très amical plutôt mignons, elle aussi.

Connaissant d'ailleurs le tempérament de ce Pokémon, plutôt commun dans les endroits humides de l'île, surtout sous cette forme, elle décida de s'approcher de quelques pas, et de s'accroupir en lui tendant doucement la main qui couvrait son nez jusque là. Elle avait gardé ses distances, pour ne pas l'effrayer, et attendit simplement qu'il rampe vers elle à son rythme.

— Si t'es pas trop brusque ils ont pas trop peur des humains, expliqua-t-elle au Dresseur.

Elle ne connaissait pas par cœur tous les Pokémons de l'île, surtout vu leur nombre, mais durant ses nombreuses vadrouilles avec ses vieux amis, elle avait eu l'occasion de se balader en pleine nature. Ils se choisissaient des coins tranquilles, à l'écart, et se faisaient des petits repas, ou se posaient simplement, au milieu des Pokémons. Certains étaient très amicaux, d'autres plus craintifs, d'autres très agressifs. Mais à cette époque, à la façon dont Lucie avait Arsène, tous avaient également leur petit ange gardien, et ils ne craignaient pas le danger.

— Oh, trop bien! s'était-il exclamé en venant lui même s'accroupir aussi calmement qu'il le pouvait au vu de son enthousiasme. Salut mon amour! Comme tu as l'air adorable, toi... Et ouiiii c'est à toi que je parle, ouiii mon chéri, oh que t'es beauuuuu.

Laissant son compagnon de route à son air gaga, Lucie se redressa doucement pour ne pas effrayer le petit Pokémon, afin de regarder autour d'elle. Pas un autre Sancoki à l'horizon. Ce petit bout de chou était-il seul?

— On voit de plus en plus de Sancoki roses, remarqua-t-elle, repensant à cette autre forme qu'elle se souvenait avoir vu dans son enfance. Mais il a l'air d'être venu jusqu'ici tout seul.

En tout cas, il semblait déjà avoir adopté Timélias. Il semblait facilement attirer la confiance et la sympathie de ces petites bêtes. Une bonne chose pour lui, c'était une sacrée qualité à avoir pour un Dresseur.

L'adolescente, elle, semblait plus mélancolique. Elle avait le regard perdu sur ce petit Sancoki -qui semblait adorer ses caresses- et l'esprit perdu dans ses pensées. Elle s'apercevait, devant ce spectacle, qu'elle n'était pas ressortie ainsi en pleine nature depuis... trop longtemps. Ces bons souvenirs l'avaient assaillie, en même temps que la profonde tristesse de savoir qu'elle ne les vivra plus.

Même si Abyss accomplissait ses objectifs. Même s'ils tenaient leur promesse. Elle le savait: ce ne serait plus jamais comme avant.

Glitch s'était rapproché de son amie, sentant son mal-être, et était venu blottir sa tête contre elle. Cherchant le réconfort comme une enfant l'aurait fait, elle l'enlaça de son bras libre, le gardant contre elle. Elle profita que Timélias semblait encore distrait par l'adorable Pokémon pour prendre une longue inspiration, effacer de son mieux la mélancolie sur son visage, et reprendre la parole:

— On devrait pas trop traîner, dit-elle d'un ton moins pressé que précédemment. Surtout toi, tu vas tomber malade avec cette averse.

Ce n'était pas le premier Dresseur un peu casse-cou qu'elle voyait, mais elle était toujours surprise de constater à quel point beaucoup d'entre eux se comportaient comme des enfants, dès l'instant qu'ils se trouvaient sur les routes.

— Ou alors, t'as envie d'essayer de l'attraper?

C'était une possibilité. Après tout il avait bien dit qu'il voulait commencer par se trouver de nouveaux compagnons, et l'arrivée de ce Sancoki semblait être un véritable coup du sort. Il semblait même déjà l'adorer, avec ça. Elle n'y connaissait pas grand chose en combats Pokémons, mais elle était sûre que ce Dresseur-ci était de ceux qui choisissait ses compagnons par affinité, et non pour leur puissance.

Après sa question, le Dresseur était sorti de son instant gaga pour tourner le regard vers elle, comme s'il était surpris. Ou plutôt... un peu perdu, trop peu confiant.

— Il faut que je fasse quoi? Je peux lui demander s'il est d'accord?

De nouveau, Lucie se retrouva un peu bouche-bée. Ne lui avait-on pas appris à capturer de Pokémons? Que lui apprenait-on seulement, dans cette école? Puis elle réalisa qu'on lui avait sans doute enseigné la méthode plus... classique. Plus barbare, comme certains pourraient dire, qui consistait à affaiblir un Pokémon en combat avant de lui lancer sa Pokéball et s'assurer une capture.

— Je.. j'en sais rien! s'exclama-t-elle, avant de rapidement recommencer à parler plus calmement pour ne pas effrayer la petite bête. C'est toi le Dresseur, j'te rappelle. T'as qu'à try, tu verras bien.

Après tout, il ne risquait pas grand chose à demander au Sancoki si il voulait bien prendre place dans sa nouvelle maison de métal. Et puis, si la méthode ne fonctionnait pas, ce serait réglé en deux-trois Bombe Beurk ou elle-ne-savait quelle autre genre d'attaque son Tadmorv était capable de lancer.

D'ailleurs, elle recula doucement de quelques pas, tenant toujours son parapluie contre elle alors qu'un léger vent s'était levé. Si il voulait attraper ce Pokémon, que ce soit par la méthode douce et la méthode forte, elle préférait le laisser un peu tranquille avec lui.

Si elle devait être honnête, elle se doutait bien qu'il choisirait dans tous les cas de lui poser la question, et de lui laisser le choix. Quel genre de relation malsaine cela allait-il engendrer, sinon? Elle resta songeuse, pensant à ces personnes qui avaient attrapé un Pokémon de force, mais en parvenant tout de même à tisser des liens avec. Puis elle pensa à Arsène. Un Pokémon volé... pourtant, leur relation était très complice, presque fusionnelle. A croire que beaucoup de Pokémons finissaient par s'attacher aux personnes qui décidaient de prendre soin d'elle, peu importait comment leur relation avait débutée.

Timélias, de son côté, avait lui aussi l'air d'aimer ses Pokémons plus que tout. D'aimer les Pokémons de façon générale, au vu de la façon dont il s'était adressé à Mimi et Glitch lorsqu'il eut comprit qu'ils étaient bien des êtres vivants, mais particulièrement les siens. Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il prendrait grand soin de ce Sancoki, si il intégrait ce petit groupe, et qu'un lien fort finirait par se créer.

L'adolescente laissa l'apprenti Dresseur à ses présentations, restant dans l'idée qu'avec des écoles pareilles, il n'était pas si étonnant que Maïlys ne compte pas suffisamment de Topdresseurs à même d'arrêter les organisations criminelles qui se sont succédées dans la région.

Elle fit quelques pas pour s'éloigner légèrement sans toutefois le laisser tout seul, et commença à pianoter sur son téléphone, tout en restant attentive aux mouvements autour d'eux, au cas où un Ursaring en colère décide de débouler de derrière un buisson.

Au moins le Sancoki semblait enthousiaste à l'idée de suivre son nouveau compagnon de route. Mais les présentations durèrent plus longtemps que prévu, au moins qu'elle s'apprêtait à demander à ce qu'ils avance avant de finir, bien qu'il soit adorable, aussi trempés et dégoulinants que la limace rose.

— Trop bien, merci! s'était-il exclamé après avoir récupéré sa Pokéball. On peut reprendre la route, si tu veux.

Parfait! Elle n'aurait même pas eu à être désobligeante cette fois, et elle ne se fit pas prier pour reprendre la marche avant qu'ils ne finissent tous deux frigorifiés au premier coup de vent.

— Tu vois, ça s'est bien passé. C'était pas mal pour un nobbie.

Était-ce une taquinerie amicale? Peut-être. Ou bien la prendrait-il mal. Au fond, elle n'était plus à ça près, peu lui importait. L'essentiel était qu'ils reprennent la route, et que son guide avait également trouvé satisfaction sur le chemin. Au moins il n'aurait pas eu l'impression de juste s'être fait traîné sur la route comme un appât à jeter au premier Sépiatroce qui aurait voulu les dévorer. Bien que l'idée n'était peut-être pas encore à jeter.

— J'espère qu'on va rien croiser de plus dangereux que ton Sancoki, ajouta-t-elle après un silence. Mais pour l'instant ça a l'air tranquille, ça devrait le faire. Au moins t'es pas déçu du voyage, pas vrai?

Finalement, elle aurait peut-être pu faire le trajet toute seule... mais si elle avait eu un problème, elle s'en serait voulu de demander de nouveau de l'aide à Arsène. Au moins, même si elle aurait gagné un temps fou à être escorté par un Dresseur plus expérimenté, elle pouvait se permettre de la laisser tranquille.

Elle continuait donc sa marche plus sereinement, tenant toujours fermement le parapluie qui les abritait son Porygon et elle. Elle n'était pas mécontente de ce trajet, après réflexion. Il lui rappelait des bons souvenirs, et recommencer à sortir au grand air de temps ne temps ne pouvait que lui faire du bien.

— Ah bah pour l'instant, j'ai pas à me plaindre, c'est sûr!

Au moins, il avait l'air enthousiaste. Ceci dit, il aurait sans doute eu l'air plus crédible si il n'était pas en train de pratiquement grelotter à cause du vent qui se levait.

— Par contre, qu'est ce qui te dit que Luglii n'est pas dangereux? Pour toi, un Sancoki est forcément faible et inoffensif?

A nouveau, elle haussa un sourcil en le regardant. Il était vraiment sérieux, là? Il considérait "dangereux" comme un compliment? Elle ressenti comme une soudaine envie de lui montrer ce que c'était, du danger... mais il fallait au moins qu'elle se retienne jusqu'à ce qu'ils soient arrivés. A croire qu'elle s'était vraiment assagie, avec les années.

— J'ai pas dit faible, c'est toi qui vient de le penser, rétorqua-t-elle en décidant finalement de jouer sur la provocation. Je vois juste mal un Sancoki pop du côté de la route pour nous éclater.

Disant cela, elle avait pointé le bas côté du doigt, juste à l'endroit où un Luxray venait de pointer le bout de son nez en grognant, visiblement en colère lui aussi. Son territoire ne devait pas être loin... ou ses petits, peut-être, et voir deux humains s'attarder si près n'avait pas l'air de lui plaire. Les grognements étaient un avertissement, mais le mouvement brusque de la main de l'adolescente avait été pris pour une agression.

Tout se passa en une fraction de seconde. Lucie eut à peine le temps d'avoir un sursaut, un mouvement de recul, que la bête avant déjà bondit. Dans le même temps, un flash, et une lumière rouge avaient fait leur apparition. Puis un bruit d'éclaboussure puissant, le bruit d'une fuite à travers les herbes hautes, puis... de nouveau, le bruit de la pluie qui tombait.

L'adolescente s'était recroquevillée, ayant brandit son parapluie entre elle et le fauve pour se protéger par réflexe, mais les yeux clos, trop gagnée par la panique et la surprise. Elle n'avait pas assisté à la scène. Prenant un temps pour réaliser que le Luxray n'était plus là, et ne s'en était pas pris à elle, elle releva son parapluie pour le poser de nouveau sur son épaule, et poser les yeux sur Arsène, qui à son tour pointait du doigt l'endroit où se trouvait le félin, quelques secondes plus tôt.

Il ne fallut pas longtemps à Lucie pour comprendre ce qu'il s'était passé.

— T'es complètement folle?! lança-t-elle à l'adresse de son ange gardien. T'aurais pu te blesser!

La Lézargus baissa le bras pour le laisser retomber le long de son corps, et tourna simplement la tête vers son amie, un sourire aux coins des lèvres.

Bien sûr, qu'elle avait réagi immédiatement. Elle avait été à l'affût depuis le début du trajet, ne faisant pas confiance au premier venu pour la protéger comme elle le faisait. Elle gardait toujours ses arrières. Dès que le Luxray avait commencé à montrer signe d'hostilité, elle était sortie en un instant de sa Pokéball, pour lancer un Tir de Précision déjà préparé, dont la force dévastatrice n'avait été que canalisée davantage par la pluie qui tombait. La gerbe d'eau haute pression que le félin avait prise en pleine tête l'avait suffisamment surpris pour qu'il reparte la queue entre les jambes sans demander son reste.

— Désolée, se rattrapa Lucie. Je voulais pas te crier dessus... mais il faut que tu te reposes! Si il t'arrivais un truc à toi aussi...

Arsène se tourna entièrement vers elle, le regard plus sévère. Si il y avait bien une chose dont elle n'avait pas envie, c'était que Lucie la couve trop. Surtout par crainte, il en était hors de question. Bien sûr, l'adolescente le savait, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Le mouvement du lézard dévoila aux yeux de Timélias l'une des nageoires de son dos, qui était en partie déchirée, une cicatrice qu'elle gardait d'un vieux combat.

— Laisse tomber, abandonna l'étudiante devant ce regard. Merci.

Satisfaite, la reptile lui adressa un nouveau sourire, que son amie lui rendit, bien qu'un peu plus penaude, avant de revenir d'elle-même dans sa Pokéball. Puis, soudain, l'adolescente sembla se rappeler qu'elle n'était pas seule, et se tourna subitement vers Timélias, inquiète.

— Ça va? Rien de cassé?

Elle n'avait pas eu le temps de voir si un autre Pokémon était sorti des fourrés au même moment, ou même si le Luxray avait eu le temps de lancer sa foudre vers l'autre Dresseur. A première vue, elle était soulagée: il ne semblait pas blessée.
Elle n'était peut-être pas aussi prête qu'elle le pensait à le laisser se faire dévorer, finalement.

— Hein? Euh... oui... enfin, oui ça va, non rien de cassé...

Il semblait avoir été aussi surpris qu'elle par l'attaque, à juste titre. Leurs chamailleries pour des idioties auraient finalement pu conduire à une catastrophe, et il devait être encore un peu sous le choc.

— Dommage qu'elle soit déjà rentrée dans sa Pokéball. Je voulais la remercier.

Read the room furent les premiers mots qui traversèrent l'esprit de l'adolescente en l'entendant. C'était sincèrement la première réflexion qu'il avait à faire après ce qu'il venait de voir, et d'entendre? Elle n'en revenait pas. Bien sûr, elle comprenait qu'il veuille la remercier mais... Oh, et puis cet éternuement l'agaça encore plus, sans vraiment qu'elle ne puisse expliquer pourquoi.

— Elle a besoin de repos, je te l'ai dit.

Elle avait voulu parler sèchement, mais sa voix tremblait encore de la peur qu'elle venait d'avoir, d'abord pour elle et Glitch, puis pour sa sœur de cœur. Elle s'en voulait de ne pas avoir été assez prudente pour pouvoir se débrouiller seule, cette fois encore, et son regard lui aussi affichait cette tristesse, plus que de la colère.

— Allez, arrêtons de perdre du temps. Tu la remerciera quand on sera dans un endroit plus tranquille. Et pour toi aussi ce sera mieux dans ton état.

Non, leurs caractères ne semblaient définitivement pas compatibles. Pourtant, elle ne se voyait pas passer ses nerfs sur quelqu'un qui n'avait rien fait de mal.

Rien fait de grave, plutôt. Et elle ne se voyait plus le faire serait plus juste. Finalement il était plutôt chanceux.

Sur ces mots, elle reprit la route sans demander son reste. Après une telle frayeur, elle n'avait plus qu'une hâte: s'emmitouffler dans une couette bien chaude, avec un chocolat bien chaud, bien à l'abri chez elle. Son pas était plus pressant, et même si elle restait ouverte à la conversation, elle n'avait plus vraiment l'esprit à s'arrêter pour admirer le paysage.

Le Dresseur pourrait de toute façon revenir sur ce chemin quand il le souhaitait, se disait-elle. Au pire, si il voulait à tout prix s'arrêter, elle tracerait sa route jusqu'à l'Imaginarium, où leurs chemins se sépareraient dans tous les cas. Ce n'était décidément pas une journée qu'elle porterait dans son cœur, au vu du lot de ses péripéties. Même les bons moments n'avaient finalement fait que réveiller des douleurs qu'elle préférait terrer au fond d'elle.