[S3][Maya] Retrouvailles [Terminé]

"Hm, ce serait possible dans un tel périmètre... J'imagine que si on raccourcit par là... Mais vous allez devoir y mettre le prix fort, je vous préviens."

Ce n'est pas un souci, l'argent n'est pas un problème pour moi.

L'autre hoche la tête, avant de replier le plan. Je l'arrête d'un geste de la main, je veux continuer de consulter le plan. Il porte une chemise et un pantalon en lin, un casque orange qui semble être en plastique sur la tête. C'est difficile de se dire que l'homme travaille sur des chantiers, et pourtant il est bien contremaître. Il a, semble-t-il, une bonne réputation dans son milieu. Et j'espère bien que cette réputation est avérée, je n'ai nullement envie de confier mon chantier à un incompétent. Ce que je prépare doit être un véritable coup d'éclat sur Maïlys.

Abyss possède une force démoniaque, littéralement. Angstorm a disparu, connaissant le personnage, c'est dur d'imaginer qu'il va se tenir tranquille très longtemps. Et dans le monde de la pègre, on parle même d'un savant fou robotisé. Je ne dois pas rester en arrière, moi aussi j'ai ce qu'il faut pour bâtir mon propre empire. La Ligue est injuste envers les Pokémons. Les civils sont des Moumoutons. Les Champions sont arrogants ou naïfs. Je soupire en pensant à tous ces imbéciles. Ceux qui n'ont aucune considération sur la nature et les Pokémon, je les écraserai, tout simplement.


Un autre bruit venant de derrière moi, un bâillement non dissimulé. Je n'ai nul besoin de me retourner pour savoir qui vient me déranger. Sett, mon nouveau bras droit fraichement engagé. Je l'ai déniché qui menait une bande de vauriens dans les rues de Mégapagopolis. Ils ont eu la... "mauvaise idée", de tenter de me dépouiller. Mon Dimoret a suffit à leur faire comprendre que je n'avais pas l'intention de rentrer chez moi les poches vides. Après cela, il s'est mis à me suivre partout, comme un Couafarel. C'était agaçant, je ne vais pas vous le cacher. Mais quelque chose chez lui m'a plu, dans son regard... Le genre de détermination sauvage et bestiale d'un grand naïf, qui réfléchit plus avec ses expériences de la rue qu'avec sa cervelle. Alors, je lui ai proposé un contrat d'homme de main, tout simplement. Comme ça, il aurait une vraie raison de me coller aux basques.

Yo, Boss ! On fait quoi aujourd'hui ?

Pourquoi tu parles comme si tu étais un gamin ? Je sais bien que tu as deux ans de moins que moi, mais tu fais une tête et demi de plus que moi ! C'est ridicule à ce niveau là.

Tu sais très bien qu'on doit inspecter l'avancé des travaux. Je tiens à pouvoir ouvrir dès l'an prochain.

Je ne vois alors pas quelle mimique puérile affiche son visage, mais il prend le ton d'un gamin qu'on vient de gronder.


Han, c'est pas très marrant ça... Je vais me balader pour voir si je trouve pas un truc fun à faire !

Et j'entends le bruit de ses pas, il part sans attendre un quelconque atteindre. Bien, au moins je vais pouvoir avoir la paix.

Les plaines aux abords de New Lakit sont vastes, il doit bien y avoir un truc à faire... C'est alors qu'après quelques instants de marche, le grand rouquin repère une jeune fille au loin. Qu'est-ce qu'elle peut bien faire ici, si proche d'un terrain acheté et donc devenu propriété privée ? Un sourire carnassier nait sur le visage de Sett. Il va aller s'amuser à foutre la frousse à cette fille, jusqu'à la faire fuir en prenant ses jambes à son cou, ce sera trop drôle.

Il prend un air sévère et un ton dur avant de se rapprocher à grands pas.

Hey, toi ! Qu'est-ce que tu fais là ?

HRP:

Cela faisait un moment que la dresseuse n’avait pas foulé le sable de Maïlys. Depuis son rendez-vous avec Aaron. Peut-être irait-elle y faire un tour, plus tard. Elle avait tellement changé depuis ce moment, est-ce qu’il la reconnaîtrait ? Est-ce qu’il voudrait toujours approcher d’elle, malgré ce dont elle est capable maintenant ? Néanmoins, quelque chose la fit sortir de ses pensées. Elle n’était pas sur la plage, mais bien dans une plaine. Au loin, des hommes s’affairaient à une construction. Que pouvaient-ils construire ? Ah… Anaïs rêvait d’un SPA. Pouvoir se détendre, et avoir un peu de repos…
Mais non. Son entraînement n’était pas terminé, et elle ne devait pas se reposer avant d’atteindre son but.
Soudainement, ses pensées furent à nouveau interrompues ; cette fois-ci par un inconnu. Les gens qui venaient la voir pour la déranger pendant son entraînement, et l’empêcher de rester là, ça commençait doucement à l’énerver.

"Ce que je fais là ? Ça ne te regardes pas. Qu’est-ce que tu me veux ? Un combat ?"

Jouant avec la Pokéball d’Areiti dans sa main, Anaïs poussa un long soupir, en fermant les yeux.

"J’ai sans doute mieux à faire, quelque part, alors je te conseilles de déguerpir. Je ne suis pas d’humeur à quoi que ce soit, mon grand."

La tête levée, la dresseuse fixait l’homme dans les yeux, affichant clairement son agacement.

Deux minutes. Il est parti depuis seulement deux minutes, le temps d'arriver en bas de la colline où nous avons dressé le campement, tente et table et chaises, pour que j'entende sa grosse voix faire du grabuge. Je soupire, en priant pour que cette fois, ce ne soit rien de grave. Je ramasse ma veste sur le dos d'une chaise, et je la pose sur mes épaules, sans passer mes bras dans les manches. Il ne fait pas si froid que ça, et puis, ça me donne un style.

Tu t'apprêtes à pénétrer sur une propriété privée, idiote ! J'ai tous les droits du monde de te demander ce que tu fais là.

Sett jubile, ses yeux exprime la joie perverse de pouvoir martyriser plus faible que soi, alors qu'il a le niveau de s'occuper des gens qui font sa propre taille.

Je n'arrive pas à voir à qui il parle de là, aussi j'espère qu'on a pas affaire à des pénibles de la pègre, le genre de personne qui pense que je vais me laisser intimider et payer des prétendus droits de construction. Aussi je ne cache pas ma surprise et mon énervement en voyant que mon subalterne s'en prend à une jeune fille.

Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu fais, encore ? Je m'interpose entre les deux, mon regard passant de l'un à l'autre. D'abord vers Sett.

Tu n'as que ça à faire, de t'en prendre à plus petit que toi ? Puis vers la jeune fille.
Je te prie d'excuser le comportement de mon employé il... est un peu trop zélé, parfois."

Et alors que je le regarde pour la première fois dans les yeux, je me fige. Je connais ce regard.

...Maya ?

Je reste planté là. Sett, une curiosité féline sur le visage, me regarde moi puis Maya, comme un chat qui aurait trouvé plus de proies. Pas de doute, c'est bien la jeune fille que j'ai testé à la base Némésis.

"Effectivement, je m’y apprêtes, mais je n’y suis pas encore. Et la vue d’ici m’a l’air très bien, je vais peut-être y rester pour passer la nuit.."

Un sourire narquois prends place sur le visage de la jeune femme, qui croise les bras. Elle commençait à vraiment apprécier ce petit jeu.
Néanmoins, alors que nous arrivions au meilleur moment, un homme s’interposa entre eux. Il se mets d’abord à enguirlander l’autre, faisant grandir la taille du sourire d’Anaïs. Elle prit tout de même la parole.

"Ne te mêle pas de ça."

L’homme s’était tourné vers elle en parlant, et la surprise sembla figer son visage, alors qu’il l’appelait par son prénom. Du moins, son ancien. Et en parlant de chose révolue, Anaïs est tout autant surprise de voir l’ex-commandant de la Némésis, Nocturne, face à elle. Néanmoins, une idée commence à germer dans son esprit.

"Hum… désolée... mais tu fais erreur. Je ne sais qui tu es, et mon nom est Anaïs."

Sans doute que cela ne fonctionnerait pas. Limiter le nombre de personnes au courant de la présence de Maya à Maïlys ne pouvait qu’être une bonne chose pour Anaïs. Il lui fallait changer quelque chose. Pourquoi pas sa couleur de cheveux ? Après tout, se défigurer ne semblait pas une très bonne idée. Enfin bon, elle aurait le temps d’y réfléchir plus tard, pour l’instant, il fallait que Nocturne croie ne pas avoir l’ancienne Némésis face à lui, et cela allait être plus compliqué, vu la manière dont elle avait commencé sa phrase.

Elle dément ? Pourtant, j'ai une excellente mémoire, et je peux jurer que la jeune personne qui se tient devant moi est Maya Sakana. Je ne sais pas pourquoi elle joue la comédie comme ça, et je suis assez indisposé à tenter de trouver une réponse à cette question. Je sais toutefois qu'on obtient jamais rien de bon à tenter de s'enfoncer dans une situation bourbeuse. Elle veut prétendre ne pas me connaître, soit, faisons lui cette faveur.

"Non, rien. Je t'ai confondu avec quelqu'un d'autre." Dommage, Maya était l'une des rares à partager ma vision des choses concernant les Pokémon. Enfin, elle était encore trop frêle et trop innocente pour adhérer à mes méthodes de violence.

Quoique, la jeune fille que je retrouve en face de moi semble bien assez énervée, et ça, ça me fait froncer les sourcils. Certes, Sett a autant de délicatesse et de tact qu'un mammochon dans un magasin de porcelaine. Mais de là à écarter une personne qui tente de l'aider en s'interposant ? On est dans quel cliché, là ? La jeune fille qui veut se faire reconnaître par la force ?

"Bien, si vous aviez été Maya, je vous aurais parlé avec plaisir. Sachez donc que j'ai acheté ce terrain, d'ici jusqu'à la forêt de New Lakit." Je tente de montrer la direction en passant le pouce derrière mon épaule, mais ce serait peine perdue de tenter de matérialiser l'étendue du terrain que j'ai acheté.

"Je suis encore une fois désolé de l'habitude de mon subordonné, et du fait que nous n'avons pas encore eu le temps de clairement délimiter la zone, mais je vous demanderai de bien vouloir faire demi-tour, et de retourner sur vos pas."

Je peux entendre Sett jubiler derrière moi. Idiot.

"Cette zone sera aménagée en espace de réserve spécialisée pour les Pokémon, le chantier n'est pas ouvert au public."

J'espère que ça suffira à la calmer et à la faire partir. En tout cas, j'aimerais au maximum éviter un combat entre elle et Sett.

Étonnamment, l’ancien commandant semble la croire, tant mieux, ça l’arrangeait énormément. Anaïs retient un soupir de soulagement. Tout de même, elle aurait apprécié pouvoir discuter avec quelqu’un partageant ses idéaux. Mais les partageait-elle toujours ? Oui, sans aucun doute. Elle prit à son tour la parole.

"Eh bien je ne suis pas elle, et je n’ai rien à te dire. Je n’étais pas au courant pour vos limites, et je vais maintenant partir."

En finissant sa phrase, la jeune femme fit demi-tour, et avança de quelques pas, avant d’entendre les jubilation du subordonné. Non, décidément, la fin de cette altercation n’était pas bonne. Il fallait quelque chose de plus ? Mais quoi ? De simples excuses ? Non… quelque chose de bien plus humiliant.. quelque chose qui prouverait la supériorité de la dresseuse, et calmerait suffisamment le géant pour qu’il ne recommence jamais.

"Hm… en fait, je ne suis pas satisfaite. J’attends des excuses sincères de cet idiot. Et… à genoux."

Ainsi, il comptait faire une réserve Pokémon ? Intéressant.. ça lui correspondait bien. Et ce serait tellement une bonne chose pour les Pokémons ! Maya se serait torturée mentalement pour ne pas avoir eu l’idée plus tôt. Anaïs, réaliste, savait qu’elle n’aurait jamais eu les moyens, et qu’il fallait simplement féliciter l’initiative.

"Une réserve ? C’est un bien beau projet, en effet. J’imagine que la SPP vous en remercieras. Je viendrais la visiter dans le futur, lorsqu’elle sera terminée."

Pourquoi est-ce qu'elle agit comme ça ? Où est la jeune fille douce et paisible que j'ai connu à la base ? Des excuses à genoux ? On n'est pas dans une série. Je n'ai toutefois aucune envie d'éterniser la chose. Je donne une tape à l'arrière du crâne de Sett.

"Excuse toi. Maintenant."

Il me lance un regard surpris, puis interrogateur, l'air de dire : "je dois vraiment me mettre à genou ?". Je fronce les sourcils, irrité. Bien sûr de non, crétin.


"C'est bon, je m'excuse..." Avec le ton d'un écolier qui se moque d'être réprimandé. Au moins, il regarde M...Anaïs ? je m'y perds, il la regarde droit dans les yeux.

Satisfait, je hoche la tête. Pour moi, l'affaire est entendue.

Je manque de pouffer à la mention de la SPP. Une telle chose existe-t-elle seulement ? Si oui, elle a très mal fait son travail jusque là. C'est alors à ce moment précis qu'un nouvel acteur choisi pour entrer dans la scène qu'est notre petit attroupement. Il est annoncé par le petit "tap tap tap" que font ses pattes sur le sol. Ensuite, c'est poursuivi par le grognement agacé de Sett alors que quelque chose lui percute les jambes. Ainsi déboule Leroy, le petit Evoli, piaillant en m'apercevant il accélère le pas. Il se redresse pour se mettre sur ses deux pattes arrières, appuyant ses pattes avant sur mon pantalon. Moooh !

Les traits de mon visage se détendent immédiatement en un sourire. Si Arsène, mon Dimoret, est mon plus vieux Pokémon, Leroy est le premier et le seul de mes compagnons que j'ai depuis l'éclosion. Un lien particulier s'est alors formé entre nous.

"C'est à se demander comment des personnes peuvent penser à faire du mal à de tels êtres vivants... Non, certains ne sont juste même pas conscients de leurs actes." Un voile de tristesse recouvre mes yeux. Sett, qui connait mon avis sur la question, ne dit rien en fidèle second.

Alors, Leroy se désintéresse d'un coup de moi, et regarde notre visiteuse. Sa queue bat l'air, de droite à gauche. Il semble prêt à bondir. Un sourire narquois s'affiche sur mon visage. Tu peux mentir comme tu veux à des personnes, Maya. Mais que vas tu faire contre un Pokémon qui t'a déjà vu et qui te reconnait ?

Nocturne obligea à son subordonné de s’excuser, sans qu’il se mette à genoux. C’était déjà mieux que rien, même si Anaïs semblait déçue. Elle ne prit tout de même pas compte de son ton. Il avait obéi, et ça montrait la supériorité de la dresseuse. Qu’elle avait obtenue grâce à l’ancien commandant. Mais elle était tout de même satisfaite.

"C’est un bon début, mais il faudra t’entraîner."

Au moment où elle allait enfin partir et laisser l’ex-commandant diriger son chantier, un Pokémon arriva, percutant les jambes du colosses, arrachant un léger rire à Anaïs. C’était un Evoli, qu’elle avait rencontré auparavant. À son arrivée, Nocturne prit la parole, semblant plus triste.

"Même s’ils sont inconscients, ils sont fautifs. Enfin bon… rien ne change jamais vraiment, de toute façon."

La tête d’Anaïs était baissé, comme si elle retenait des larmes. Ce monde était bien triste.
Mais elle se força à la redresser légèrement, lorsque le Pokémon se mit à la fixer, fouettant l’air de sa queue. Il était bien évident, qu’il l’avait reconnu.
En un instant, il sauta dans les bras de la dresseuse, qui parvint à le rattraper, bien qu’énormément surprise.

"Oh… il a l’air très amical, ce petit-là ! Euh… je ne vais pas vous déranger plus longtemps.. enfin… je vous le rends haha.."

Et voilà Leroy qui cherche à frotter chaque centimètre de son corps contre la jeune fille, même son popotin. Que dois-je faire maintenant ? Continuer à feindre que nous ne nous connaissons pas ? La mettre dos au mur ? La laisse repartir, pour qu'elle aille je ne sais où ? Ce serait vraiment dommage de perdre une potentielle alliée... Surtout en pensant aux autres grandes puissances en place, ou qui sont en train de s'installer, sur l'île. Ils ont tous plus ou moins une organisation ou des sbires à leurs ordres. Non, vraiment, je ne peux pas la laisser partir comme ça.

Mais dans ce cas, je dois réfléchir à un moyen de la sensibiliser à ma cause. Tout d'abord, comment l'atteindre avec un tel comportement ? Qu'est-ce qui la pousse ainsi à dissimuler sa véritable identité, même à moi ? Il ne me faut pas bien longtemps pour avoir la réponse à cela, étant moi-même un ancien criminel. Si la justice associait mon véritable nom à mon passé, je serais traqué sans relâche. Elle veut donc passer inaperçue. Soit je peux le comprendre, mais encore une fois, pourquoi à moi ? Elle a bien vu que nous partagions des idéaux communs. Elle ne me fait pas confiance ? Probable, nous ne nous sommes parlés qu'une seule fois. Elle n'approuve pas mes méthodes ? Possible, elle n'a pas l'air d'avoir la carrure d'une criminelle aguerrie.

Je m'approche nonchalamment alors qu'elle me tend Leroy. Je profite de cet instant où je l'approche, où je peux la regarder droit dans les yeux pour tenter d'apprendre, de comprendre... C'est un véritable acheminement de cause, de logique, qui se déroule comme un arbre avec son réseau de branches... L'art du jardinier réside dans la recherche du bon chemin, de la racine jusqu'à la branche en passant par le tronc.

Profitant que nos mains se joignent pour former un pont sur lequel mon Evoli va pouvoir transiter, je peux alors lui parler sans détour :

"Fautifs, hein ? Et ça suffit, de savoir qu'ils sont fautifs et ne rien faire derrière ? C'est dommage Maya, je pensais à l'époque que tu pourrais comprendre... Que tu pourrais entrevoir le monde que je voulais bâtir... "

Je récupère Leroy qui se love contre mon buste, bien au chaud.

"Ah, mais c'est vrai. Tu n'es pas Maya. Mais dans un sens, c'est très bien. Tu n'es pas Maya." Je répète cette phrase, car elle à ici toute son importance. "Tu es bien plus que cela. Tu peux être qui tu veux, tu peux même être une personne assez forte pour lutter contre les Pokémon. Comme moi, je ne suis pas Commandant Némésis."

Je lui souris. En affirmant ainsi qui j'avais été, devant elle, de façon à ce qu'elle le comprenne, j'essaie de lui tendre la main et de lui montrer que nous pouvons nous faire confiance. Maintenant... Va-t-elle mordre à l'hameçon ?

Alors que Nocturne s’approche pour reprendre son Evoli, il prends la parole, et la dresseuse réponds directement, en le fixant.

"Si un humain blesse un Pokémon, quelque soit la raison, il doit payer. Bien évidemment, cela ne s’applique pas à un combat, puisque les Pokémons s’opposent."

Elle n’avait pas réagi quand il l’avait appelé Maya, mais ce n’était pas important, puisqu’il se corrigea lui-même, lorsqu’il reprit son Pokémon. Une pensée vint à la dresseuse. Il l’avait fait exprès. Pour quelle raison ? Sans doute voulait-il la mettre en confiance. Parce qu’il avait compris qu’elle n’était plus la jeune femme faible et peureuse ? Peut-être. Néanmoins, il tentait de gagner sa confiance. Et, après tout, avoir des alliés permettrait à Anaïs bien plus de choses. Rien que pour accomplir son objectif, puisqu’il lui serait impossible de le faire à elle seule.
Elle lâcha alors un soupir, en même temps que sa comédie. Néanmoins, il lui restait une chose à clarifier.

"Très bien, tu n’es pas un commandant. Mais quel est ton point de vue concernant Abyss ?"

Elle n’avait pas vraiment envie de réfléchir à des moyens détournés de demander ça. De plus, la seule autre personne présente était le subordonné de Nocturne. Et s’il s’était permis de dire cela devant lui, c’est qu’il pouvait lui faire confiance. Tout de même, Anaïs se devait de rester sur ses gardes.

Je hoche la tête, je ne peux que soutenir ces propos puisque je suis moi-même venu à ces conclusions des années plus tôt. Je souris en comprenant que notre petite comédie touche à son terme.


"Je ne suis plus Commandant, non. Tout cela est parti avec le naufrage de la Némésis. Et le plus triste, c'est que je n'ai même pas pu faire quoique ce soit..."

Sett ne dit rien, il est déjà au courant de mon passé dans la Némésis. Quant à Maya hé bien, je n'ai nullement l'intention de développer sur le pourquoi je n'ai pas été présent. Elle n'a pas à savoir que j'étais alors en voyage à Sinnoh, sur les traces de mes origines.

Je souris à l'évocation d'Abyss.


"Abyss n'est qu'une erreur. Comme l'avait été la Némésis. En tout cas, à mon sens, mais je ne me suis retrouvé dans les idéaux de la Némésis que parce que j'aurais pu aider les Pokémon en apportant le changement. Mais j'imagine que ce changement ne peut pas se faire par la force. Du moins, je n'ai plus envie d'utiliser cette solution, même si j'étriperais bien quelques imbéciles. Alors, c'est pour ça que j'ouvre ce complexe hôtelier qui jouxtera une réserve naturelle. Cela rapportera des sommes colossales et étendra mon influence, et je pourrai utiliser ces ressources pour mes objectifs tout en contrôlant la réserve et son accès. Et si j'avais encore plus d'autorité... Comme en étant champion d'arène, peut être..."

Je murmure cette dernière phrase, appuyant mon menton sur mon pouce et mon index. Enfin, tout cela restera à voir.


"Et toi, tu penses rejoindre Abyss ?"

L’ancien commandant semblait adhérer à l’avis d’Anaïs. Bien. S’ils étaient plusieurs à partager un tel point de vue, leur objectif commun n’en serait que plus facilement atteignable. Néanmoins, ses paroles suivantes firent tiquer la jeune femme.

"De toute manière, il n’y avait rien à sauver là-bas. Tous ces criminels qui se permettent d’agir parce que la Ligue est incompétente sont le problèmes."

La dresseuse détourne le regard, et fixe le sol, se souvenant que l’homme qu’elle aime a également fait partie de la Némésis.

"Presque tous, du moins."

Anaïs sembla apercevoir un sourire lorsqu’elle mentionna Abyss. Qu’est-ce que ça signifiait ? Elle n’en avait aucune idée, mais ça finirait bien par arriver, il lui suffisait juste de rester sur ses gardes. Néanmoins, il donna une réponse bien plus que satisfaisante.

"C’est bien honorable de ta part. J’espère qu’énormément de Pokémons pourront en profiter. Néanmoins, ce n’est pas suffisant."

La jeune femme soupira. Ces temps-ci, elle avait juste l’impression d’être tout le temps en colère.

"Abyss… le monstre.. enfin.. ce qu’ils ont fait à la région. Ce qu’ils ont fait aux Pokémons, c’est impardonnable. Je vais tous les anéantir, il ne méritent que ça."

Oui, cela pouvait paraître assez dur, mais ces déchets ne manqueraient à personne. Surtout pas après le carnage qui a affecté l’île. Certes, ils n’en sont pas la cause, mais y ont participé, et le monstre est désormais entre leurs mains.

"On ne sait pas de quoi ils sont capable, et c’est ce qui me fait peur. Il y a des rumeurs, sur un groupe qui va s’opposer à eux, je vais me renseigner là-dessus."

Je souris, attendri. Abyss a bien du souci à se faire, ils viennent de se mettre une épine dans le pied, une épine répondant au nom de M... d'Anaïs. Si j'en crois mes informations, la fameuse organisation dont elle parle, c'est le STERN. L'organisation sera jumelée avec la Ligue, sans pour autant dépendre d'elle. Si je deviens effectivement champion d'Arène, nous pourrions donc être amenés à nous recroiser, Anaïs et moi.

Pas suffisant ? Que pourrais-je faire de plus ? Je ne hausse pas le ton, mais je trouve la remarque un peu déplacée. Je vais quand même utiliser toute la fortune de la Némésis dans ce projet, qui va aider non seulement à protéger les Pokémon, mais en plus sensibiliser les gens à ma cause. Que pouvais-je faire de plus ? Ou alors, elle parle au niveau judiciaire...

Il est vrai que j'aurai fort à faire, lorsque je deviendrai Champion d'arène, pour surveiller tout ce petit monde.

J'indique mes clairement mes intentions future envers la Ligue pour la première fois.


"Oui, en devenant Champion d'arène, je pourrai changer ce système de l'intérieur. Mais assez parlé, je voudrais voir de moi-même à quel point tu as progressé, Anaïs. Enfin, si tu le veux bien. N'ai crainte, tu ne m'affronteras pas avec mon équipe, mais ce cher Sett."

Ce dernier sourit toutes dents dehors à l'évocation d'un combat. Ahlala, il est vraiment incorrigible.

HRP: