[Terminé] EPISODE 2 : "RETROUVAILLES ATTENDUES - LA JUSTICE LEAGUE SE MET-ELLE EN PLACE???" [Twinkle Star]

HIIIIIIII ! C'était enfin le jour J ! J'attendais ce moment avec tellement d'impatience ! Je m'étais donnée à fond ses dernières semaines pour profiter de ce repos bien mérité, aussi bien dans les nombreux tournages auxquels je jouais que mon activité extra-nocturne de justicière de l'Amitié. En parlant d'amitié, je n'avais qu'une hâte : celle de revoir Lyndia ! Nous ne nous étions pas vues très longtemps -à peine quelques instants à vrai dire- mais il y a tout de suite eu une très forte affinité entre elle et moi. De plus, notre rencontre n'avait rien de banal : c'est notre sens de la Justice qui a rendu cela possible. N'était-ce pas un signe du Destin, ça ?!

Je me levais tôt ce matin là et rejoignis mon père dans la cuisine pour le petit-déjeuner :

- Bonjour Papa ! le saluais-je, pleine d'entrain.
- Bonjour ma chérie, tu as bien dormi ? Tu m'as l'air de belle humeur ce matin, dis moi !

Il s'exprimait d'une voix douce et amusée, et un sourire flottait sur son visage. Malgré l'heure matinal, il était déjà habillé et peigné de frais, prêt à attaquer une journée de boulot. Il portait sa tasse de café à ses lèvres lorsque je lui répondis :

- Mais oui ! C'est aujourd'hui que Lyndia arrive, tu t'en rappelle, n'est-ce pas ?

Il s'étouffa à moitié avec sa boisson.

- Que... quoi ? fit-il avec une stupéfaction très convaincante. Lyndia ? Quelle Lyndia ? Quand ? Depuis quand ?
- Mais enfin Papa ! m'exclamais-je, consternée. Ca fait une semaine que je t'en parle voyons ! Tu sais, Lyndia mon amie !
- Ah euh... oui, bien sûr. Ton amie... que tu as rencontré comment encore ? Ses parents sont d'accord ? Tu devrais me donner leur numéro pour que je puisse les saluer et leur assurer que leur fille est sécurité chez nous, au moins pour les rassurer !
- Je l'ai rencontrée euh... lors d'une ballade en ville à New Lakit, rétorquais-je d'une petite voix avant de reprendre plus surement : et oui ils sont au courant ! Je crois ! Je te fournirai ça dès qu'elle sera là, ne t'inquiète pas !
- Bien... bien. Bon, Papa va travailler maintenant, déclara-t-il en se levant avant de m'embrasser sur le front. Fais à attention à toi mon bouton d'or. Papa t'aime très fort !
- Moi aussi je t'aime Papa !

Pour toute réponse, il me sourit avec affection et quitta l'appartement. A la maison, il était toujours ainsi : un peu distrait et maladroit sur les bords, presque frivole ! tandis qu'à son travail, il demeurait calme, adroit et pointilleux. Le changement m'impressionnait toujours autant bien que je sois sa fille. Il avait ses petits secrets, tout comme j'avais les miens. Je ne lui avais pas menti tout à l'heure, mais je ne lui avais pas dit la vérité non plus. Je n'évoquais qu'à demi-mot mes escapades nocturnes et bien qu'il ne m'en ait jamais fait directement la remarque, il ne devait pas ignorer mes activités de magical girl. Malgré son côté papa poule, je sentais qu'il me faisait suffisamment confiance pour laisser sa petite fille adorée gambader seule dans les rues de l'Imaginarium. Dans le cas contraire, il m'aurait averti très rapidement.

Petit déjeuner pris, je m'affairais aux derniers préparatifs. Les heures passèrent et 20h arriva rapidement. Pas de Lyndia et Papa inquiet. Je le rassurais en lui disant qu'elle s'était probablement perdue en ville : Papa paniqué. Je le calmais en lui assurant qu'elle était aussi débrouillarde que moi et qu'elle saurait retrouver sa route toute seule. Il hocha de la tête d'un air entendu et se retira dans son bureau de la démarche raide de personne anxieuse. Moi ? Je ne m'inquiètais pas. Mon coeur me soufflait que Lyndia viendrait ! Et je croyais en cette petite voix ! J'attendis en trépignant devant l'interphone vidéo pour m'exclamer à chaque fois qu'une quelconque personne passait à l'extérieur. Il eut quelques faux espoirs mais au bout du compte :

Ding Dong.

La porte s'ouvrit immédiatement.

- Lyndia ! l'accueillais-je chaleureusement en la prenant dans mes bras. Je continuai gaiement : tu t'es faite attendre dis donc : ça n'a pas dû être évident de trouver le chemin ! J'étais tellement excitée à l'idée que tu viennes, tu ne peux pas savoir ! Olala, c'est quoi cette mine affreuse ? Tu as l'air exténuée ! Entre donc que tu puisses te reposer un peu !

Je l'invitais à l'intérieur. Notre appartement était un logement aussi moderne que luxueux, et bien trop grand pour seulement deux occupants. On avait même un étage où se situaient plusieurs chambres avec leur propre salle de bain ; le rez de chaussée comprenait toutes les pièces communes, excepté le bureau de mon père. On traversa le salon et se dirigeait vers la cuisine ouverte. Là, je servis un verre d'eau glacée à mon hôte.

- Olala, j'ai tellement de choses à te raconter, si tu savais ! Et on n'aura pas le temps de s'ennuyer à propos de tu-sais-quoi, fis-je sur le ton de la confidence, accompagné d'un clin d'oeil.

Ah ! Que d’émotions dans ses retrouvailles ! La fatigue de Lyndia sembla même s’évaporer un court instant. Un réel plaisir se lisait dans son regard d’ébène mais son état attestait d’un besoin imminent de repos ; arriver jusqu’ici n’a rien d'une mince affaire lorsqu’on n’a pas l’habitude de l’Imaginarium et de ses rues insolites ! Même moi qui y vivais depuis de ma naissance, je m’y perdais de temps en temps. Je laissais mon invitée se désaltérer un bon coup avant de reprendre avec un grand sourire :

- Non non, ne t’inquiète pas : j’avais de quoi m’occuper avant ton arrivée !

Je me voyais mal lui avouer que j’étais embusquée derrière la porte pendant 3h, je ne voulais surtout pas l’effrayer !

- Mais j’étais certaine que tu arriverais à un moment ou à autre ! Et oui bien sûr, déposons tes affaires dans ma chambre, ce sera plus pratique !

Je servis une nouvelle rasade d’eau et pris les guides.

- Pour répondre à ta question de tout à l’heure, lui dis-je pendant qu’on traversait le salon, cet appartement est effectivement plus spacieux que la moyenne à l’Imaginarium mais ce n’est rien comparé aux suites royales des plus grandes célébrités ! Je ne m’y suis rendue qu’à de rares occasions, et par Arceus ! De véritables palais ces trucs ! Sinon : non, nous ne sommes pas nombreux dans ma famille ! Il n’y que mon papa et m…

Des pas précipités retentirent et mon père apparut à l’entrée du couloir situé juste sous l’escalier qu’on s’apprêtait à monter. Malgré l’heure tardive, il était toujours vêtu d’une chemise crème à demi froissée, déboutonnée d’un cran et qui recouvrait son pantalon de coton noir. Ses cheveux sombres en bataille lui donnaient presque l’air débraillé et ses lunettes rectangulaires tombaient  négligemment sur son nez aquilin. Il avait beau atteindre la quarantaine cette année, il paraissait avoir 10 ans de moins. J’étais fière de penser que mon père était un bel homme !

- Tu m’as appelé mon sucre d’orge ? déclara le papa poule.
- Papa ! Euh non je ne t’ai pas appelé… mais tu tombes bien ! Lyndia vient d’arriver !
- Oh, euh… bonsoir Lyndia, fit-il en lissant sa chevelure afin de se redonner contenance, il reprit sur un ton bienveillant et sincère : ravi de voir que tu es arrivée saine et sauve ! Je commençais sérieusement à m’inquiéter et Bouton d’or n’en pouvait plus de …
- AAAAAAH ! le coupais-je soudainement, très gênée. ]Lyndia est très fatiguée, Papa ! On allait justement se rendre dans ma chambre !
- Oh. Je comprends, dit-il avec un sourire gentiment amusé. Il posa son regard azuré sur notre invité et poursuivit avec aménité : bien, on se reverra plus tard alors, Lyndia ! Tu me donneras le numéro de tes parents pour que je puisse leur assurer que tu vas bien et que tu es bien parmi nous. Merci de passer du temps avec ma petite Princess…
- Papa ! geignis je.

Il eut un rire indulgent. Ces surnoms avaient quelque chose d’extrêmement embarrassant pour moi ! Enfin, en public du moins.

- Merci de passer du temps avec ma Lilas ! J’espère que tu passeras du bon temps chez nous. Amusez vous bien surtout ! Et ne veillez pas trop tard.

Il fit un signe de la main et disparut dans le couloir.

- Voilà, tu as fait la connaissance de mon père maintenant ! conclus-je avec un sourire penaud. On y va ?

On monta les escaliers et prit la deuxième porte à droite.

- Voilàààà ! C’est ma chambre ! m’exclamais-je en ouvrant la porte.

C’était une véritablement chambre de princesse. Elle était grande mais organisée de sorte qu'elle paraisse un peu plus intime. Un grand lit à baldaquin trônait au centre de la pièce, collé à un mur. Directement à droite de l’entrée, un petit salon y était aménagé : deux fauteuils individuels et un sofa assortis entourés une table basse embellie d’un bouquet de fleurs aux tons pastels. A gauche de la porte se trouvait ma bibliothèque et des étagères recouvertes de peluches pokémons en tout genre -une collection dont j’étais plutôt fière - au pied duquel d’énormes coussins étaient installés à l’intention de mes pokémons. Iris somnolait sur l’un d’eux d’ailleurs. En face du lit, deux portes donnaient sur la penderie et la salle de bain. Un bureau en coin parfaitement rangé occupait le fond de la salle sous une des deux fenêtres. Une demi-douzaine de pots de fleurs et d’arbres à baie se tenait sous l’autre ouverture et embaumait agréablement l’air de senteurs fraîches et fleuries. La chambre s’orchestrait autour d’une couleur rose pastel, parfaitement illuminé par divers lampes intégrées aux murs, quelques guirlandes lumineuses pendouillant ici et là et surtout par un grand lustre qui pendait du plafond, juste au milieu de la pièce.

- Dépose tes affaires où tu veux, fais comme chez toi ! invitais-je gaiement Lyndia en désignant la salle d'un mouvement de bras. J'imagine que tu dois être fatiguée ce soir...

La réponse enthousiaste de Lyndia fit bondir mon petit coeur de joie. Elle aurait peut être préférée se reposer après son périple, que dis-je ? son épopée ! jusqu'à chez moi, mais elle semblait prête à s'engouffrer de nouveau dans les tumultes nocturnes de l'Imaginarium. Quel courage ! Quelle bravoure ! Elle n'était pas ma kouhai pour rien. Je devais me montrer digne de sa vaillance. Je la rejoignis sur le lit et m'assis en face d'elle, et répondis à son invitation.

- Oui, il s'est passé pas mal de choses ! Quelques agressions par ci, un ou deux vols par là, des personnes âgées à aider dans la rue, rien de bien intéressant : le train-train quotidien des justiciers quoi , fis-je avec désinvolture. Mais lorsque les Némésis interviennent, c'est une autre histoire... Je soupirais avant de reprendre d'un ton plus sinistre. Peu de temps après notre séparation, je me suis rendue à Oblaide pour mon travail. J'y ai croisé des Némésis et [INSERER ICI LE RESUME DE OBLAIDE PARCE QU'IL N'EST PAS PRÊT DE SE FINIR. RIPORT DRAKE POUR RALENTIR LE TOPIC, OMG].

Ce souvenir n'avait rien de très réjouissant ; si j'avais pu, je l'aurai effacé de ma mémoire. Prise en proie à de si nombreux ennemis... Mon impuissance et ma vulnérabilité n'avaient jamais été aussi flagrant. Je rageais, je bouillonnais intérieurement de n'avoir rien pu faire d'autre, d'avoir été aussi insignifiante à leurs yeux.

- C'est pourquoi je dois vite devenir plus forte ! conclus-je avec passion. Plus puissante ! Suffisamment pour défaire des types de leur trempe ! Ils ne paient rien pour attendre ces sales types ! Bientôt, les rôles seront inversés et c'est moi qui leur botterai les fesses ! Deux fois ! De chaque côté !

Je mimais mes dires en agitant des pieds sur un ennemi imaginaire. Je poussais un grand soupir de mécontentement.

- Pour la suite, et bien... c'est un secret. Mais j'ai confiance en toi, déclarais-je avec franchise, tu n'en parleras à personne, hein ? Tu me le promets ?

Je plongeais mon regard violine dans les ténèbres du sien ; la flamme de la confiance brûlait ardemment dans ses profondeurs. Je souris de satisfaction. Bien sur qu'elle était digne de confiance ! Je le sentais dans les tréfonds de mon être : Lyndia ne me trahirait jamais.

- Tu en as surement entendu parler : il y a quelques jours un type déguisé en Ophiuchus a semé la panique dans les rues de l'Imagirium. Tu t'en rappelles ? dis-je sur le ton de la confidence. Il avait dérobé un objet à une vente aux enchères qui se tenait ce soir là. Je n'étais pas très loin du coin de fuite de l'imposteur et je suis parvenue à l'intercepter. Pause rhétorique. Bien évidemment, la team Némésis était aussi sur le coup, et les avoir sur le dos n'a pas été de tout repos ! Heureusement qu'une femme de passage m'a filé un coup de main, sinon ce n'était pas gagné...

Je me posais la question : qui pouvait bien être ma sauveuse à la crinière flamboyante ? La retrouverai-je un jour ? Au moins pour lui remercier de son soutien lors de ce combat. Et pourquoi pas devenir amie avec elle ? Même si dans mon esprit, avoir combattu à ses côtés faisait déjà d'elle une camarade de valeur !

- Ce qui intéressait tant la Némésis, le voici.

Je me levais et sortis d'un tiroir dissimulé sous les rideaux de mon lit l'objet de convoitise : la clé de Megeres.

HRP:

- Hem..............C'est quoi ?

Badampouf ! Je m'étalais de surprise comme ils le font dans les dessins animés quand ils sont pris au dépourvus. Heureusement que j'étais sur un matelas. Non seulement ça ne faisait pas mal mais en plus l'antiquité ne fit aucun bruit lorsqu'elle m'échappa des mains. J'avais pris les précautions nécessaires pour la dissimuler à mon père lors de son acquisition, alors le voir débarquer en catastrophe dans la chambre pour voir ce qui causait autant de raffut : non merci ! Certaines choses devaient rester secrètes et celle-ci plus particulièrement. En tant que paternel, j'avais naturellement confiance en mon papa : il n'oserait jamais poster la main sur sa propre fille. Mais en tant qu'autre chose, prudence restait mère de sûreté. Forcer le peuple à se méfier de leur propre famille... jusqu'au irait la Team Némésis ? Je me relevais vivement et m'exclamais avec stupeur :

- Heeiin ? Mais tu reviens de Troupommay ou quoi ?

Le cambriolage du fauxphiuchus n'était passé que dans les faits divers du JT de Claire Chaglam, dans ce cas ce serait logique que cela ait fait si peu de bruit, mais tout de même ! L'enjeu était capital ! Quelques jours plus tard après avoir récupéré la clé par un heureux -ou malheureux- hasard, j'avais retrouvé le légitime propriétaire de l'artefact pour lui rendre son dû. C'est là que je compris qu'il s'agissait d'une des célèbres clés de Lakit ! Il me l'avait confiée en disant qu'il serait entre de meilleurs mains si j'en prenais la charge. J'avais accepté avec enthousiasme, flattée par sa confiance et lui promis d'en prendre grand soin. Relativement peu de gens était au courant que j'étais en possession, mais malgré tout... je m'attendais à être attaquée à tout moment ; depuis lors, je la gardais dans mes effets personnels à chacun de mes déplacements. Jusqu'à présent, il ne s'était rien passé de grave. Mais plus le temps passait et plus cela ne présageait rien de bon. Je vivais sur le qui-vive, sans cesse sur mes gardes et prête à agir au quart de tour en cas qu'attaque surprise. Etais-je en droit de mettre Lyndia en danger en lui dévoilant cette information ? Elle risquerait de devenir une nouvelle cible de la team Némésis. Devais-je mettre une autre personne en péril et lui partager ces moments d'angoisse dans l'attente d'un ennemi invisible ?

BIEN SUR QUE OUI. ELLE ÉTAIT UNE JUSTICIÈRE ELLE AUSSI. ET NOUS, NOUS VIVONS DANGEREUSEMENT.

Je pris la statuette en or, et la présentais à mon invitée :

- Elle est peut être moche mais c'est une des fameuses clés de Lakit ! Une de celles que cherchent ces détraqués de Némésis pour activer la porte de Rodin et détruire le monde !

Aïe !

Je me massais la tête d'une main avec un petit air contrit. C'est qu'elle avait plus de force qu'elle en avait la Lyndia ! Alors comme ça elle venait vraiment de Troupommay ? Oh, j'espérais que je ne l'avais pas vexée. En même temps je ne lui ai jamais posé la question. En fin de compte, je ne savais que peu de choses sur mon invitée : elle s'appelait Lyndia et elle venait d'un petit village de Maïlys. Et, euh... c'était à peu près tout, non ? Notre amitié débutait tout juste mais quand même ! Ca ne faisait pas beaucoup d'informations ! Je profiterai de son séjour à l'Imaginarium pour faire plus ample connaissance. C'était naturel après tout : nous étions partenaires elle et moi ! Liées comme les doigts de la main ! Des copines de galère et des compagnons de problème comme on aurait beaucoup désormais !

Lyndia avait de la suite dans les idées. Elle comprit tout de suite les dangers qui planaient au-dessus de la statuette. Je hochai de la tête d'un air entendu avant de soupirer.

- C'est ce que j'ai pensé aussi. Mais la Ligue semble être très occupée en ce moment. Une fois je leur ai téléphoné mais on m'a raccroché au nez en me disant qu'ils n'avaient pas de temps à prendre avec de telles inepties et que des jeunes gens qui prétendaient détenir une clé de Lakit, il y en voyait défiler tous les jours. Je n'ai même pas eu le temps de leur dire que j'étais ...

J'ai vraiment dû tomber sur un mauvais jour. J'entendais encore la voix stridente de la nana exaspérée à l'autre bout du fil en train de me faire la morale sur les devoirs des adultes et du travail sérieux de la Ligue, surtout en période de crise. J'avais été suffisamment patiente pour l'écouter s'étendre en palabres inutiles mais elle m'avait raccrochée au nez avant même de me demander qui j'étais. Elle avait sans doute besoin de relâcher le stress accumulé de la journée et elle avait trouvé dans ma voix fluette un excellent prétexte pour se défouler ; mais ce n'était vraiment pas le bon moment de faire sa crise des ragnagnas ! Elle m'avait tellement exaspérée que je n'ai plus osé retenter ma chance.

- Ils ne savent plus où se donner de la tête avec tous ses imposteurs qui brouillent les pistes. Ils doivent démêler le vrai du faux et j'imagine que pour chaque information donnée, il faut vérifier chacune d'entre elle et dépêcher un envoyé sur place pour confirmer les dires... en tout cas, c'est ce qu'ils font dans les films ! conclus-je avec légèreté.

Je ne savais pas comment ça se déroulait en vrai, mais j'imaginais que ça ne devait pas trop s'éloigner de cette réalité fictive.

- Mais la prochaine fois, j'en parlerai en personne à un membre de la Ligue, que ce soit le Maître ou un autre Champion même s'il n'en court pas les rues. D'ici là, c'est à nous de la protéger ! Il ne faut pas qu'elle tombe entre de mauvaises mains ! A nous deux, je suis sûre qu'on peut y arriver !

- Oh mais oui bien sûr ! m'exclamais-je avec enthousiasme. C'est la meilleure idée du monde pour rencontrer en Champion en personne ! C'est vraiment une idée de génie !

J'applaudissais l'idée, la bouche et les yeux grands ouverts, très impressionnée par cette initiative. Je n'y avais pas du tout pensé ! Il est vrai que les champions étaient des personnes fort occupées entre leur devoir envers la Ligue et la menace Némésis, et s'il existait un seul moyen de les contacter sans refus de leur part, c'était bien celui là. Ils ne déclineraient jamais la venue de nouveaux challengers ; ils étaient là pour accueillir et accompagner les dresseurs dans leur quête de puissance après tout !

- C'est absolument ce qu'il faut faire ! Je suis sûre qu'ils nous écouteront si on y va ! Et ce sera deux fois plus rapide que prendre un rendez-vous à Avalaville. On pourrait faire ça quand tu veux !

J'accompagnais mes paroles d'un clin d'oeil et d'un pouce levé plein d'ambition. Ouhhh, j'avais tellement hâte d'y être ! Dans nos costumes respectifs, je vous voyais déjà à l'entrée de l'arène, dos à dos, le regard fier et porté sur le Champion du bâtiment, plus prêtes que jamais à en découdre ; le tout plongé de lumières colorées et accompagné d'une sono pop avant de nous déhancher sur une chorégraphie de notre cru. Autant idoles pop que justicières ! J'imaginais la scène des étoiles plein les yeux et le sourire béat.

- Tu ! T-t-tututututu ! Tu as déjà eu ton PREMIER BADGE ?!!

Grande inspiration de stupeur et les yeux ronds. Hwaahhh. Même si elle était ma kouhai, Lyndia était bien plus en avance que moi en vérité ! Certes, j'avais récupéré une clé de Lakit mais c'est par pur coup de chance qu'elle s'était retrouvée dans ma poche. A ce moment-là, je pensais plus à sauver ma peau que reprendre l'antiquité aux mains des affreux méchants. En fin de compte, l'artefact aurait pu se retrouver n'importe où ; y compris enfoui au milieu des décombres de l'Imaginarium lors de l'effondrement. Je n'avais jamais tenté d'arène mais on disait que les défis à relever étaient de taille et que les champions étaient intransigeant et sans pitié lors des matchs officiels -même contre des débutants. Le mérité était d'autant plus grand que le badge une fierté pour celui qui l'obtient. Olala, l'élève avait dépassé le maître avant même de commencer son apprentissage !

- Mais tu es INCROYABLE, Lyndia ! m'extasiais-je sincèrement. Ces dernières semaines n'ont pas dû être de tout repos non plus ! Je suis un peu à la traîne, tu dois être beaucoup plus puissante que moi à présent ! Il ne te manque plus que tes atours et ce sera parfait. Et on a toute la nuit pour çaClin d'oeil complice.