[S3][Tiz feat Palut] Les PNJs aussi peuvent rp oyeah

Dix-neuf heures. La cloche du temple est malmenée -par les mains bourrues du prêtre Pontiak, si j'en juge par les courtes pauses entre chaque tintements. Je relève la tête, ouvrant les yeux. Là, dans la salle de prière, j'attends que mes yeux se réhabituent peu à peu à la luminosité ambiante. Il ne leur faut pas bien longtemps, après tout, le soleil a déjà commencé à décliner, la salle est emplie d'une douce lumière orangée. C'est mon moment préféré de la journée, de me retrouver ainsi à genoux dans cette salle, baigné dans la lumière du soleil mourant, à contempler les reliques de notre ordre. Je peux voir les vitrines de verre colorées par le crépuscule, sa lumière délimitée par un trait net qui diminue petit à petit, à mesure que le soleil disparaît derrière les montagnes. A partir de là, je sais alors que le jour prend fin, et que la lune ne va pas tarder à s'élever à son tour.

Ce soir, c'est le premier croissant... Ce n'est pas un bon présage... A cette pensée, je passe ma main à mon coup, cherchant fébrilement mon fidèle médaillon. Je lâche un soupire de soulagement en sentant ma main aggripper petit morceau de fer froid. Rev rirait de moi, s'il me voyait ainsi... Je caresse doucement le bijou avec mon pouce, imaginant le rire de mon frère.

Mon jumeau n'est pas autant touché que moi par notre foi en la Lune. Il a assimilé les leçons de notre père sur le combat, notre philosophie, la nature. Il respecte du mieux qu'il peut les traditions, mais vénérer ainsi la lune lui arrache un petit sourire. Il serait bien amusé de me voir ainsi trembler rien qu'à l'idée que la lune ne soit pas pleine ce soir. Devant un tel comportement, notre père hausse les épaules. Chaque membre du clan est libre de trouver sa propre voie, à condition qu'il ne mette pas nos traditions et nos secrets en danger. Quant à moi, j'ai toujours adoré mon frère. Mais quand il se moque ainsi de nos croyances, quelque part ça me fait souffrir. Pourtant, Rev reste avec nous, il continue d'exécuter les missions que l'ordre lui attribue, même s'il ne croit pas en notre foi profonde. J'imagine que ça signifie qu'il nous aime lui aussi, et c'est suffisant pour moi.

Rev, si seulement tu étais avec moi ce soir... Toi tu dois bien savoir à quel point je ne suis pas tranquille tant que la lune n'est pas à son premier quartier... Mon frère, tu dois à présent être à notre sanctuaire du Mont Argenté... Tu dois être si haut dans le ciel, si proche de l'astre lunaire... Même si tu n'y crois pas, je suis au moins heureux de te savoir si près de notre astre... Pensant cela, je croise mes mains contre ma poitrine, près de mon cœur, en tenant fermement mon médaillon.

Après plusieurs minutes à n'écouter rien d'autre que ma propre respiration, je décide de me relever en dépliant bien mon jōe avec mes mains. Rester ainsi dans le silence et l'inquiétude ne m'apportera rien de bon, je préfère faire un ronde avant le dîner.

Je referme les portes coulissante qui mènent à la salle de l'autel, avant de prendre la direction d'un couloir qui traverse les jardins intérieurs. La moitié de nos hommes a formé un groupe, rejoint par Rev, pour partir au Sanctuaire du Mont Argenté afin d'aller prêter main forte à notre communauté installer là-bas. Lorsque cela arrive, nous sommes alors le plus vulnérable. Je croise alors un garde, je l'apostrophe :
Bonsoir, frère. Je te salue en cette levée de lune. As-tu vu quelque chose à signaler ?

Suivant la coutume, il s'incline légèrement avant de répondre :

"Je te salue en cette levée de lune, prêtre. Je n'ai rien vu d'inhabituel lors de ma ronde. Nous nous relaieront toute la nuit, nul intrus ne pénètrera le sanctuaire."

Je hoche la tête, affichant un semblant de confiance, avant de le congédier d'un signe de la main. Malgré ce discours optimiste, je ne peux faire taire la crainte qui me ronge. Je regarde le ciel. La lune est alors visible, dans un ciel de plus en plus noir.

J'ai tant besoin de toi, mon frère...

Un battement d’aile puissant, fidèle, haut dans le ciel. Une force considérable capable de transporter un poids important. Majestueux, seul un éclat de la lune saurait révélée sa beauté en cette nuit étoilée. Un Méga-Roucarnage, devenu un prédateur terrifiant après avoir été la proie d’un redoutable Trioxhydre. Un oiseau redoutable, qui m’a accordé sa confiance après avoir fait fuir le dragon, pendant que je la soignais alors que mon frère s’opposait à une grande adversaire, me laissant le temps de soigner cet être d’une beauté saisissante. Elle-même, cette adversaire, était une puissante dracologue. En tout point de vue, nous luttions contre des dragons, et nous les avons vaincus.

Cela faisait plusieurs jours que j’avais repéré cet autel qui me paraissant étrange, vouant un culte certain de ce que j’ai pu entendre à la lune. Je ne connaissais pas les tenants et aboutissants de leur culte, mais cela m’intriguait. A vrai dire, j’avais besoin de me… Dégourdir. A ma façon, ha ha ! Je ne comptais pas me rendre devant et toquer à la porte pour me renseigner. Non, je repérais que cet endroit était gardé, sûrement protégeant quelque chose. Un Pokémon ? Un objet ? Un instinct s’était éveillé en moi. Il fallait que je m’introduise, que je vois ce qu’il se cachait là-dedans. Si cela pouvait être intéressant, je récupérerais, et j’enverrais ça à Ang’. Car tel est le fonctionnement aujourd’hui de notre duo. Mes voyages permettent d’approfondir notre savoir, nos connaissances, ainsi que de récupérer artefacts et Pokémons lui permettant d’agir directement sur le terrain. Une force qui paraissait ne pouvoir être mystérieusement arrêté. Comment disposait-il d’autant de moyens en semblant être seul, même dans une team ? Qu’est-ce qui se cachait dans l’ombre de son tapis ? Rares étaient ceux qui connaissaient notre secret.

Et puis, un trophée de Johto ne serait pas de refus avant mon voyage vers Galar.

Je prenais le temps de repérer les lieux, à l’aide de la vision perçante de mon Roucarnage, Garuda, et de la furtivité de mon Noctunoir, Zaléra, les informations transmis à l’aide de Famfrit, mon Sépiatroce, lui-même plongé dans les ténèbres à l’aide de son type naturel. Selon, j’avais préparé diverses petites choses à l’aide de vases afin de préparer mon coup. Evidemment, j’avais adapté mon équipement et ma tenue, m’étant recouvert de mon ancien uniforme de Zodiac, masquant alors mon visage.

Je surveillais, dans l’ombre le moment propice ou m’élancer.

Lorsque celui-ci arrivait enfin, je comptais attirer un garde qui patrouillait à ce moment. Mon but était simple : briser un vase pour attirer son attention, à distance de ma position grâce à mon Sépiatroce. Une fois celui-ci attiré, mon Pokémon avait pour mission de faire tomber un plus large vase sur la tête de cette personne. Ce n’était pas le briser sur lui le but, mais de le bloquer dedans… Je trouve ça tellement drôle de voir quelqu’un bloqué là-dedans ! J’ai appris à concevoir mes vases à une taille idéale pour bloquer au mieux ma cible.

Restait à savoir pourquoi de nombreux vases s’étaient retrouvés ici, sans se faire repérer. J’ai mon explication, mais elle attendra un peu.

HRP:

De retour dans la salle de l'autel, à genoux sur un coussin, avec les longues manches de mon uniforme repliées sur mes genoux comme le veut la tradition. Je salue les trois gardes assis dans la même position en face de moi, avec comme seule différence qu'ils ne sont pas en robe de prêtre, d'un léger hochement de tête. Il reste quatre autres gardes dehors affectés aux différentes portes, mais je ne pouvais pas m'entretenir avec eux dans leur ensemble, sans quoi le temple se serait retrouvé sans protection.

"Que la lune éclaire vos pas, votre sainteté."

Je ne réponds rien. Je suis prêtre depuis peu et, habitué à mon ancienne vie de novice, je ne suis pas à l'aise avec toutes ces formules cérémonieuses.

"Frères, si je vous ai appelé ce soir, c'est pour vous demander de redoubler de vigilance. Je ne doute pas de vos aptitudes, ni de vos compétences. Mais nous sommes au premier quartier de lune ce soir... La puissance de nos pokémon est grandement diminuée."

Nous Lunari, nous utilisons des Pokémon qui ont un lien étroit avec le domaine céleste, particulièrement la lune. Nous prisons par exemple les Pokémon qui évoluent à l'aident d'une pierre de lune. C'est une croyance répandue chez nous que la puissance de tels Pokémon évoluent donc selon les cycles lunaires. Je ne sais pas trop si je crois vraiment en ce discours peu scientifique, mais j'ai véritablement un mauvais pressentiment ce soir. Si je peux exalter les gardes en leur servant les discours traditionalistes, ça me rassure.

Tous promettent de redoubler de vigilance et saluent, avant de repartir avertir les autres et de faire des rondes. Seulement sept gardes. Alors que d'ordinaire, nous avons une trentaine de combattants. J'ai pourtant supplié les anciens de laisser plus de monde sur place, lorsque les réunions du Mont Argenté ont lieu, mais c'est comme parler à un mur. Bouffis d'orgueil, ils préfèrent penser que notre village est bien assez reculé, et notre foi trop bien cachée pour être inquiétée.

Las, je retourne me positionner devant l'autel. Une petite table en bois d'acajou est placée de manière centrale, derrière des rubans et des sceaux peints sur des papiers. Là, à l'abri sous une cloche de verre, la relique la plus importante de notre foi repose, l'authentique plume du Pokémon légendaire Cresselia. Pour me calmer les nerfs, j'entame une prière à la déesse.

Cresselia, vous êtes exemple de bonté. Vous êtes descendus sur les cieux pour dissiper les cauchemars des hommes...

Alors que je suis toujours dans mon autel, à prier, les gardes se mettent en place dehors. L'un d'entre eux, Jalen, se dirige vers la porte sud. Jalen est plus vieux que Tiz, certes, mais il n'en reste pas moins jeune. Il pense que le jeune prêtre exagère, comme toujours, et que nul n'est assez instruit ou assez fou pour venir se risquer ici, dans les montagnes proches de Rosalia pour tenter de s'en prendre au culte Lunari. Pour lui, cette mission de surveillance n'est que synonyme d'ennui, et de corvée. Il aurait largement préféré être dans le groupe parti rejoindre leurs frères au Mont Argenté. Quelle perte de temps... Voilà qu'il arrive à la porte sud, là il irait se plaindre du caractère puéril de Tiz à Runo, le garde en faction à la porte.

"Tu ne devineras jamais la dernière lubie de Tiz..." Commence Jalen, les yeux fermés, pour se donner un style blasé. Mais, n'entendant pas de réponse, il ouvre finalement les yeux à la recherche de Runo. Personne... ? Comme c'est bizarre. Alors, un craquement retentit lorsqu'il marche sur quelque chose. C'est sec, et coupant au toucher. Jalen retire sa sandale pour voir sur quoi il a marché, son coeur commençant à accélérer.

"Mais c'est..."

Un tesson de terre cuite. Et là un autre. Et encore d'autres, épars sur le sol. C'était une poterie brisée ? Mais qu'est-ce que ça fait là ? Et où est Runo ? Cette fois-ci, le coeur du garde s'emballe. Mais il ne se retourne pas pour donner l'alarme, comme on attendrait d'un garde. Sous l'impulsion de son jeune âge, il veut avoir le coeur net. Il veut vérifier par lui-même avant de donner l'alarme et de passer pour un idiot, si Runo devait réapparaître en s'excusant d'être parti chercher de la colle pour réparer un vase qu'il avait cassé.

"Runo, t'es là ?" Cria-t-il. Toutefois, le sanctuaire est suffisamment grand pour que son cri se perde sans attendre les autres. Il serait seul face à ce mystère.

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