Puanteur au ranch [Djiminy]

Encore une mauvaise expérience avec les Humains... Fichus Humains, pleins de préjugés, ils se disent aimer les Pokemons, sauf qu'ils choisissent bien ceux qui méritent d'être aimés et ceux qui doivent être chassés. Il va sans dire que les Tadmorvs et Grotadmorvs faisaient partis de la seconde catégorie. Glebber se raccrochait toujours à l'espoir que la cohabitation soit possible, qu'il puisse vivre comme un commensal des Humains sans leur nuire. Il se souvenait des dresseurs pokemons qui l'avaient traité avec respect, mais ces dresseurs n'avaient pas eu besoin de vivre avec lui, ils l'avaient rencontré lors d'un voyage, les circonstances n'étaient pas comparables avec celles de la dernière mésaventure de Glebber à Port Lieucca.

Excédé, Glebber quitta la ville. Il avait besoin de prendre ses distances avec les Humains pendant plusieurs jours. Son errance l'emmena dans les plaines, en direction du nord-nord-ouest. Seulement, le même problème se posait toujours : le Grotadmorv était né des rejets polluants rejetés par une usine humaine et rejetés aux abords d'une ville. Il était né parmi les Humains, grâce aux Humains, et il avait besoin des Humains, puisqu'il se nourrissait de la pollution qu'ils engendraient et des déchets qu'ils rejetaient. Alors, quand il partait en voyage ou en errance, il devait toujours songer à la façon dont il allait pouvoir se sustenter. L'herbe verte de la plaine ne lui était d'aucun apport nutritif.

Quand Glebber reconnut plusieurs villages, il n'osa pas s'approcher pendant les deux premiers jours. Puis, la faim se faisant trop ressentir, il se résigna à chercher de quoi se nourrir en s'approchant. L'errance de Glebber fut donc au fil des jours jalonnées par les usines excentrées, les décharges et les poubelles des villages.
Et puis la plaine se fit plus rocailleuse. Même les Pokemons sauvages que Glebber croisaient n'étaient plus tout à fait les mêmes, plus souvent de type Roche, comme un indice du changement de topographie du coin. L'on commençait à n'être plus très loin de la forêt dense, et c'est là, au pied d'un petit éperon rocheux, que Glebber trouva un ranch. Des Wattouats et autres ovins et même quelques bovins paissaient, cernés par des clôtures en bois, sous la surveillance d'une propriété humaine.

Glebber avait faim, très faim, et il n'avait pas encore approché de ranch depuis son départ de Port Lieucca et sa dernière mauvaise expérience avec les Humains. Les Pokemons domestiqués ne s'affolèrent pas en voyant le Grotadmorv approcher et contourner le pâturage à la recherche de nourriture. Glebber repéra deux Humains dehors, un homme et une femme, tous deux adultes. Combien d'Humains au total travaillaient dans ce ranch ? Glebber essaya de ne pas être aperçu par eux, ne sachant pas à l'avance comment ils réagiraient en voyant un Grotadmorv dans leur ranch. Probablement mal.

Heureusement, l'endroit où les fermiers stockaient leurs déchets et faisaient du compost n'était pas surveillé à l'instant où Glebber le trouva. Ce dernier se jeta sur toute cette bonne nourriture pour lui. Il se sentait reprendre des forces, bien utiles pour reprendre la route, même s'il ne s'était pas fixé de destination.
Tout accaparé par son repas, Glebber ne vit pas l'Humaine approcher. Le cri de la femme lui fit réaliser trop tard qu'il venait d'être vu. On lui ordonna de partir, et Glebber sentit déjà une certaine exaspération monter en lui.

GLEBBER – Mais oui, je sais, je ne suis qu'un Grotadmorv, vous ne voulez pas de moi ! Et ce que je veux, moi, tu t'en soucies, hein ? Je ne vaux pas le même traitement qu'un Wattouat ou qu'un Ecremeuh ?

La barrière de la langue firent encore une fois passer la réaction de Glebber pour de l'agressivité aux yeux de l'Humaine, qui appela à l'aide pour chasser l'intrus...