Retrouvailles d'outre-tombe [Amélia] [Meilleurrpdumonde] [Terminé]

S’il y avait bien une chose à laquelle la réincarnation ne s’attendait pas, c’était que ses plans, ses idéaux et ses ambitions se trouvent être validées, que dire validées, bénies plutôt par l’apparition divine qui venait de faire son entrée dans le bureau. Son entrée et sa sortie d’ailleurs puisque si tôt avait t’il accompli sa mission divine qu’il avait disparu, une légère brume de profonde supériorité flottant dans l’air devenu saint. N’était-ce pas là le signe qu’elle attendait depuis si longtemps ? L’Annonciation finale venant avertir que le vent venait de tourner, que le karma changeait de cible et que l’univers approuvait enfin ses grandioses projets ?

Même un être d’une supériorité telle que la sienne n’était pas habitué à côtoyer tant de grandeur, tant et si bien que l’émissaire du chaos dû s’assoir dans la chaise de bureau de la détective qu’elle habitait, siège le plus proche à sa portée, se sentant submergée par la sagesse. Portant la main à son front, elle était fascinée par la porte, entendant seulement d’une oreille distraite son invité qui quant à lui, avouait à haute voix ce qu’elle réalisait silencieusement. Rien ne vint troubler cet état de transe supérieure, pas même la silencieuse absol et ses discrets allers retours. La vérité sautait au visage de quiconque avait entendu les paroles profondes et résonnantes de la cloche cosmique et ainsi, portant la main à son front débordant de sagesse, la déesse de la discorde répondit enfin.

- Ce pouvoir, cette sagesse… Elle traverse toutes nos espérance bien au delà de tout ce que nous pouvions imaginer. L’univers nous envoie là un signe mon cher Sphinx, l’âge d’or de la paix est révolu et c’est celui du Chaos que cette divine cloche annonciatrice est venue sonner.

Tout cet émerveillement avait cependant enivré la reine noire, lui faisant quelques secondes fatidiques perdre sa méfiance envers ses entourages et surtout, tout ce qui pouvait lui arriver dans cet état de possession. Elle se sentait invicible, planant déjà au dessus d’une terre ravagée par les désastres et les cataclysmes au dessus desquels seuls deux élus pourraient s’élever, loin de la masse vulgaire et nauséabonde. Poussant un léger soupir, elle retrouva sa sérénité et son dédain glacial, profitant des dernières particules de son euphorie passée en attendant que son beau rêve ne devienne réalité. Ils avaient encore tant de choses à accomplir avant de parvenir à leur fin, tant d’étapes à traverser, de défis à relever. Une perspective aussi délicieuse que satisfaisante.

- Nous savons grâce à vos visions ce que nous sommes susceptibles de rechercher, et nous savons par le biais de la sainte apparition que nous avons eut l’honneur de recevoir que nos desseins sont justes. A présent, il s’agira de s’assurer que toutes nos pièces soient mises correctement en place sur l’immense plateau du jeu que nous nous apprêtons à entamer.

Les deux spectres semblaient avoir encore beaucoup de chose à se dire ceci étant, ils ne bénéficieraient sans doute pas plus de temps que ça, la résistance étant maintenant prête à passer à l’action. Les deux pokémons de la Baronne étaient tournés vers le lit, écoutant attentivement les instructions du fabuleux sur cette affaire. Vu leurs background respectif, les deux acolytes avaient effectivement le plus de chance de neutraliser les individus à l’étage du dessous. D’ailleurs s’il ne s’était agit que d’une interpellation en bonne et due forme, une clef de bras ou un plaquage (un vrai, pas l’attaque s’entend) aurait sans doute suffit mais là, il fallait agir en douceur et en finesse. C’était leur patronne qu’il faudrait neutraliser et bien qu’elle était à l’heure actuelle possédée par une dangereuse psychopathe, il fallait prendre garde à ne pas trop la brusquer. Il allait de même avec le propriétaire de Célébi qui en plus de sa constitution qui paraissait quelque peu fragile, avait l’inconvénient d’être jeune en plus. Charles fut néanmoins pris d’un élan d’assurance qu’il prit le soin d’exposer aux protagonistes qui se trouvaient avec lui, tout en agitant les clefs du tiroir qui lui avaient été confiées plus tôt.

- Connaissant la patronne, nos balles doivent être planquées dans le tiroir du bureau. Du coup, la priorité ce sera le gamin, ça te va Gus’ ?
- T’inquiète Charlie, je gère, lança t’il en gonflant la poitrine l’air fiérot.

L’ossatueur baissa son chapeau sur ses yeux, regrettant par avance l’idée qu’il avait mais il n’avait pas le choix. Les comparses s’adressèrent mutuellement un signe de tête avant de se diriger vers le bureau, ignorant volontairement le fabuleux afin de ne pas éveiller les soupçons. Toujours pareil, ils avaient l’habitude depuis le temps qu’ils travaillaient avec la détective. Cette dernière ne les faisaient peut être pas spécialement participer à des combats, mais elle savait user de tout leur potentiel sur le terrain et n’hésitait pas à les faire intervenir pendant les enquêtes qu’elle menait. Leur jeu d’acteur était ainsi devenu quasi irréprochable. Ils descendirent ainsi l’escalier en colimaçon, discutant tranquillement et plaisantant comme si tout était normal, partant vers la machine à café disposée non loin du canapé sur lequel Marlène était retournée se coucher tout à l’heure. Le démolosse en les entendant arriver avait relevé la tête et les suivait du regard, espérant qu’ils agissent d’une quelque manière.

Charles monta sur un tabouret pour arriver au niveau de la cafetière, la mis en route et commença à se préparer un express, discutant toujours avec Gustave comme une secrétaire de bureau un lundi matin, ignorant volontairement les oeillades que lui lançait Eris. Cette dernière n’avait pas confiance en ces deux comiques mais après tout, il ne s’agissait là que de deux sous pokémons écervelés et pire encore, de mâles. Ils étaient bien trop idiots pour représenter une menace digne de ce nom. Et avec Celebi hors du tableau, les deux fantômes étaient encore tranquille pour un moment. Alors que le reptilien récupérait son café, lui et son camarade continuaient d’échanger tranquillement tout en se rapprochant du bureau. Pour une obscure raison, la détective conservait le sucre dans un petit pot posé à coté de son pot à crayons sur son espace de travail. Une aubaine pour le plan fomenté par les rebelles. Arrivé à hauteur de la chaise, Charles ignora volontairement le regard que lui lançait la possédée et continuait l’histoire qu’il racontait au mackogneur, ce dernier s’étant écarté de l’autre coté du bureau par manque de place.

- … Et j’ai jamais remangé d’ananas depuis ! HAHAHAHAHA

Les deux compères se mirent à rire ce qui généra un faux mouvement de la part du reptilien chapeauté qui renversa le contenu de sa tasse, à contre coeur, sur les genoux de la baronne possédée. Cette dernière se releva d’un bon, poussant une expiration de surprise et d’exaspération adressant un regard si mauvais à Charles que cela parvint tout de même à le faire déglutir. A ce moment, supposant que l’effet de surprise serait suffisant, quatre bras vinrent se serrer autour du jeune dresseur, bloquant sa liberté de mouvement, sa bouche et surtout ses bras. Pensant qu’il serait temps de rappeler ces traitres ridicules dans leur pokéball, la reine déchue tachée de café s’avança pour ramasser la pochette au sol mais ne trouva rien pour cet usage à l’intérieur. Déterminée à effacer l’air impudent qui se lisait sur le visage du premier pokémon de la baronne, elle changea alors de plan, sortant le petit révolver de la sacoche et le mettant en joue sur sa propre tempe.

- Si vous avez fini votre cirque, les grandes personnes ont des choses à faire. Elle chargea l’arme et étira ses lèvres dans un rictus malsain. Je me suis déjà livrée à ce type de formalité par le passé, et je suis certaine que je prendrai un immense plaisir à recommencer aujourd’hui.

Charles avait réagit en mettant en joue son tibia portatif comme il aurait pu tenir un fusil, prêt à lancer un anti-air si cela devenait nécessaire. Seulement, la perspective de blesser Amélia bloquait son tir et le rendait hésitant. Un nouveau climat de tension s'était emparé du bureau. Il ne restait plus qu'à espérer que le lutin y trouverait une opportunité pour mettre fin à cette morbide mascarade.

L’ambiance était terriblement tendue dans le bureau, personne n’osait faire le moindre mouvement, de peur qu’une catastrophe ne se déclenche. Si l’objet de l’attention n’avait pas été la détective possédée elle même, cette dernière aurait sans doute trouvé le moyen de lancer une musique de Western quelconque ou quelque chose dans ce genre. Hors à ce moment précis, l’heure n’était ni au bon mot, ni à la rigolade. Le duel d’eye-contact qui s’était engagé entre la spectre et le bras droit de la baronne rendait l’atmosphère électrique et si les regards pouvaient tuer, nul doute que les victimes auraient été au nombre de deux cette après midi là. L’énorme tache de café qui ornait la robe blanche de la jeune femme aurait pu rendre la situation presque risible si quelqu’un y avait porté attention mais ici, cet incident vestimentaire était devenu le cadet des soucis de chacun. Quelques paroles dépassèrent les lèvres du jeune homme sans que le mackogneur qui l’immobilisait ne comprenne de quoi il en tenait. Il chercha du regard quelqu’un qui tiquerait à cette remarque mais, voyant que personne n’avait relevé, il agit comme si de rien n’était, sécurisant sa prise pour que son otage ne puisse pas plus résister.

Heureusement, du fait que toute la concentration de la reine noire était centrée sur le reptilien chapeauté, cette dernière ne vit et n’entendit pas le lutin se glisser derrière elle pour lui envoyer un projectile enchanté. Bien évidement ce dernier fit mouche, percutant la base du canon de l’arme miniature et égratignant très légèrement l’index de sa propriétaire au passage. Consciente qu’aucun type plante n’était présent dans la salle au début de cette entrevue, la jeune femme se retourna, l’air toujours aussi furieux vers la source de cette attaque. Cette décision fut la dernière que la spectre eut l’occasion de prendre tout en étant maitresse de la situation, le fabuleux posté derrière elle profitant de son inattention pour lui coller sur le front la rune tant redoutée. A ce moment précis, la jeune femme fut de nouveau projetée vers l’arrière et tomba sur son séant, heureusement réceptionné par le tapis moelleux qui ornait le coin canapé. La feuforêve, maintenant rabaissée à son état de base eut tout de même besoin de se remettre de ses émotions et de retrouver ses esprits. Passer d’un état à l’autre, surtout de manière aussi brutale et forcée lui demandait une quantité d’énergie et de concentration effarante.

- Charles, va me chercher deux aspirines…

La detective, apparement redevenu elle même se leva, massant sa tempe pour tenter en vain de chasser le mal de crâne qui commençait à s’insinuer dans sa boite crânienne et s’avança vers le garçon toujours restreint par son mackogneur. Louchant pour regarder la rune qui lui tombait sur l’arrête du nez, elle envoya la main vers la poche du garçon pour y fouiller sans ménagement, histoire de retrouver la poké-ball qui lui avait été volée tout à l’heure. La feuforêve à la chevelure écarlate, maintenant pleinement remise de ses émotions n’eut même pas le temps de tenter quoi que ce soit que le démolosse à qui elle avait lancé des provocations un peu plus tôt s’était lancé sur elle, tous crocs dehors, de la salive brulante lui tombant sur le visage alors qu’elle se trouvait maintenue au sol. Elle aurait pu tenter de passer au travers du plancher mais il fallait croire qu’à son faible niveau, une possession si prolongée l’avait épuisée et elle ne voulait pas se risquer à recevoir un coup de crocs d’un molosse en colère. Ce dernier poussait un grognement guttural tout en la fixant droit dans les yeux, babines retroussées et gueule entrouverte dans une mesure d’intimidation des plus réussies.
—S’il pouvait juste intimider un peu moins fort, y en a qui ont mal au crâne ici—

Au bout d’une petite minute, la brune parvint enfin à trouver ce qu’elle cherchait, ce qui lui permit de rappeler la psychopathe qui lui servait d’équipière, si on pouvait parler ainsi, avant qu’elle ne se fasse arracher le visage par César. Au moins s’était être fait baver dessus, c’était toujours un bonus satisfaisant pour la jeune femme. Une fois cela fait, elle verrouilla la sphère de capture, colla sans ménagement la rune sur le front de son invité et parti s’assoir dans son fauteuil, son sourire retrouvant sa place habituelle alors qu’elle s’emparait du verre d’eau pétillant que lui proposait son ossatueur. Ce dernier en posa un devant le garçon et attendit qu’il ait rappelé son pokémon pour enfin souffler, adresser un signe de remerciement envers Celebi en pinçant le bord de son chapeau et se resservir un café qu’il comptait bien boire cette fois ci. Regardant autour d’elle, la baronne prit une gorgée de médicament avant d’analyser silencieusement les lieux et les personnes présentes.
—Ca a dû être ludique tout ça—

- Bon ! Maintenant que nous sommes de nouveau entre personnes civilisées, trois choses. D’abord, sachez à l’avenir qu’un pokéball, ça peut se verrouiller. Ensuite, merci à Celebi pour sa participation dans cet épisode totalement imprévu mais néanmoins passionnant. Et enfin, pour finir, je vous propose de jeter un oeil à ce que nous avons raté avant que je n’aille me changer. Il faut croire que toute machiavélique soit elle, Eris n’a pas bien compris comment s’utilise une tasse de café.

A cette remarque, le responsable de cet incident caféiné baissa de nouveau les yeux pour ne pas se faire remarquer. La baronne prit une nouvelle gorgée d’aspirine, et se tourna vers l’ordinateur disposé sur son bureau et pianota dessus. Quelques secondes plus tard, l’appareil était déverrouillé et un Porygon2 se matérialisait hors d’un des ports USB, tournant la tête à la manière d’une poule curieuse en attendant de savoir ce qu’il avait à faire.

- Paolo, tu nous sortirait les enregistrements de l’heure qui vient de s’écouler je te prie ? Elle se tourna vers le dresseur et lui confia dans un sourire malicieux, pointant une webcam dissimulée dans un coin stratégique de la pièce. J’allais pas me livrer à cette petite expérience sans prendre des notes quand même. Un petit film ça vous tente ?

Alors qu’elle se remettait tant bien que mal du mal de tête qui lui vrillait les tempes, la baronne regarda son index avec circonspection alors qu’elle découvrait la petite entaille qui avait été causée par la feuille magique de Célebi. Evidemment, pour elle, l’égratignure n’avait pour le moment aucune explication aussi faisait elle négligemment plier son doigt afin de déterminer le potentiel de douleur que cela pouvait engendrer. Son examination toucha à sa fin lorsqu’elle entendit la réponse prononcée par le jeune homme qui lui aussi devait retrouver ses esprits. Tout en l’écoutant elle sortit un petit mouchoir avec lequel elle tamponna la petite plaie en prévision d’y appliquer un pansement tout en retrouvant le fil de ses pensées. Le fait qu’un spectre passe outre le système de verrouillage de sécurité de sa ball semblait aussi troublant que problématique c’était évident. Heureusement, Eris ne parvenait pas à en faire de même pour le moment, sans doute par manque de puissance.
—Ou manque de talent, soyons honnêtes.—  

La détective lança un petit regard amusé envers ses coéquipiers alors que le fabuleux déviait les mérites de la réussite de l’opération sur eux. Une démonstration de modestie dont certaines personnes auraient bien fait de s’inspirer sans doute mais, la jeune femme ne fut même pas effleurée par une idée aussi saugrenue. A croire qu’elle ne brisait le 4e mur que quand ça l’arrange.
—Qui est donc cette voix au loin qui me parle ?—

De leur coté, les concernés bombèrent le torse à l’entente de la reconnaissance de leur participation, bien que ce genre d’opérations pouvait presque être qualifiées de routines à ce stade. Elles n’étaient pas toujours aussi extrêmes certes, mais il fallait reconnaitre que de temps à autres, la baronne avait un certain talent pour générer des situations quelque peu bancales. Par contre, si l’épisode de la tasse à café déduit par la brune pouvait sembler amusant, la perspective qu’il ait été pris sur film l’était beaucoup moins aux yeux de Charles qui fit claquer sa langue à l’attention du pokémon informatique. Ce dernier tourna ses grands yeux ronds, quoi qu’inexpressifs vers son collègue et l’étudia comme une pie qui découvre un objet brillant. Le reptilien profita que sa propriétaire se soit tournée vers son invité pour souffler en direction du porygon2.  

- (Coupe l’épisode du café, tu piges ?)

Il ne reçu en guise de réponse qu’une courte suite de bruits informatiques ainsi qu’un regard adressé à la cafetière à expressos. Rabattant son couvre-chef plus en avant sur ses yeux, le pokémon n’eut plus qu’à espérer que sa consigne ait été comprise, ce qui lui semblait être du quitte ou double. Lorsque le dresseur eut officiellement donné son accord pour le visionnage de la vidéo, le canard virtuel se glissa de nouveau dans le port USB dont il était sorti. différentes fenêtres s’ouvrirent alors sur l’écran de la jeune femme qui le tourna de trois quart afin que le garçon puisse aussi suivre le fil de l’enregistrement sans avoir à se déplacer. Elle observa le déroulement de la scène d’un oeil attentif, haussant parfois un sourcil ou levant les yeux au ciel à d’autres moment. Bien qu’elle aussi peu passionnée que s’il s’était agit d’une vidéo de chacripan qui dit nononononono, les apparences étaient une nouvelle fois trompeuses puisqu’en effet, chaque détail s’ancrait dans l’impressionnante mémoire de la jeune femme qui préférerait analyser tout cela à froid. D’autant que son mal de crâne la gênait un peu pour réfléchir et que de toute façon, elle aurait toujours accès à ce qui avait été enregistré. En y pensant, elle ne trouva pas ça très pratique en ce qui concernait le jeune homme. Un peu avant la fin de la vidéo, elle se détourna de l’écran pour fouiller dans un de ses tiroirs, certaine qu’elle y avait rangé une clé usb neuve sur laquelle elle pourrait stocker le fichier. Entendant la surprise outrée d’Eris sortir des hauts parleurs, elle releva les yeux vers l’écran, découvrant le moment suivant le renversement de la tasse.

- Aww, ça m’apprendra à ne pas être attentive j’ai raté le meilleur passage… J’espère au moins que mon sacrifice n’aura pas été vain, je vous met tout ça sur clef ?

Ainsi, le jeune dresseur aurait lui aussi tout le loisir de conserver cette preuve, ou souvenir ça dépendait si on se basait sur un point de vue normal ou sur celui de la baronne. Ravi de cette heureuse coïncidence l'Ossatueur releva la tête et respira plus gaiement, d'un seul coup bien plus détendu. Finissant d’une traite son aspirine, la jeune femme fronça délicatement son nez en sentant le goût du médicament et repris la parole.

- Et bien, je pense que ni vous ni moi ne sommes au bout de nos peines avec ces deux là… Vous avez une idée de la personne dont votre grand oncle de spectre pourrait faire allusion ?

Au moment où la question lui traversait les lèvres, une image mentale furtive apparu dans son esprit. Il ne devait pas y en avoir des tonnes des scientifiques fous sur l’île… Ça ne pouvait pas être le docteur Gang quand même ? La jeune femme chassa cette idée pour le moment, attendant de connaitre l’avis du principal concerné sur la question.

- Ce qui ressort de sûr de tout ça, déjà c’est que votre fabuleux a des soucis à se faire et ce sur plusieurs fronts apparemment. Ensuite, j’ai raison depuis le début, Eris est une grande malade. Outre ce petit “je l’avais bien dit”, je pense qu’il n’y a plus aucun doute possible quant aux rôles qu’ont joué nos chers collaborateurs dans le passé sombre de l’île. Quant à ce qu’ils veulent faire…

Cet élément restait flou. Le chaos, c’était quand même vaste comme notion et les moyens qui permettaient d’y aboutir étaient nombreux et variés. Ceci étant, la perspective de surveiller de plus près et plus efficacement sa spectre commençait à plaire à la jeune femme qui fomentait déjà quelques habiles ruses afin de la mettre en porte-à-faux. Ceci étant, c’était des problèmes autres qui ne concernaient pas vraiment le jeune homme et ce dernier avait une dernière chose à régler avec la détective.

- Si vous avez d’autres questions je serai ravie d’éclairer votre lanterne, dans les limites de mes “modestes” moyens bien entendu. Sinon ! On peut considérer que ma part de contrat est remplie aussi, j’adorerai revenir sur la votre à présent. Cela convient à tout le monde ?

La détective haussa un sourcil et fronça le nez à l’entente du nom de celui qu’elle avait choisi de surnommer le Dr. Gang. Une précision, elle effectuation une action après l’autre parce que les deux en même temps c’est assez difficile et ça tirait plus de la grimace que de l’expression faciale. Je vous laisse essayer, je sais que vous mourrez d’envie de le faire. Enfin bref, outre passons les pensées qu’une voix-off pourrait avoir et revenons en à celles qu’avait la jeune femme. Le souvenir de sa rencontre avec l’excentrique professeur était encore fraiche dans sa mémoire, d’autant que chronologiquement parlant, elle était sensée avoir mené une enquête coopérative avec. Mais les événements étant ce qu’ils sont, on mettra de coté cette affaire et ne baseront nos souvenir que sur la seule expérience officielle et canon de la jeune femme. Du coup, lors de cette fameuse rencontre, le type lui avait semblé excentrique voir même quelque peu siphonné mais elle avait été loin de se douter qu’il était susceptible de constituer une menace à grande échelle. A sa décharge, ce jour là il y avait eut beaucoup d’autres choses sur lesquelles se concentrer comme les petites billes brillantes, le garçon qui mettait des choses dans son caleçon, encore des petites billes brillantes, Taric, toujours plus de petites billes brillantes…

- J’ai déjà eut l’occasion de rencontrer ce “Docteur”…Elle prononça ce titre en mimant des guillemets et en prenant un ton péremptoire. Enfin par rencontrer, je veux dire menacer entendons nous bien. Ah là là, que de souvenirs…

Aussi étonnant soit-il, la baronne gardait un bon souvenir de cette expérience, comme quoi, il en fallait peu pour s’amuser quelques fois. Poussant un léger soupir peu audible, elle dévia son attention sur un sujet moins amusant. Qu’allait elle bien pouvoir faire d’Eris sur le long terme ? Elle avait peut être une idée mais bien que cette dernière excite vivement son intellect, elle était loin d’être aussi attirante pour sa prudence. Oui bien que de manière peu apparente, la détective se souciait néanmoins de sa sécurité et surtout de celle de son équipe. C’était entre autre pour cela qu’elle était passée maitre dans l’art de la retraite stratégique ou de l’infiltration discrète aussi bien que de l’explosion d’excentricité et d’exubérance.

Si la feuforêve était persuadée d’avoir une longueur d’avance elle était certaine qu’elle prendrait plus d’aises et qu’elle mettrait de nouveaux pions en branle, et ça, c’était le genre de choses dont il fallait être témoins. Si ses pas, ou sa lévitation plus exactement, pouvaient la mener jusqu’au repère du Dr. Gang ou plus loin encore, les informations qui en découleraient deviendraient très rapidement chères et précieuses. Plus précieuses encore qu’une foultitude de petites billes brillantes.
—Et si la voix-off utilise un joli mot pour dire “plein”, c’est dire.—

Cependant ces décisions et plans n’étaient pas à prendre à la légère et il lui faudrait peser les pour et les contre de manière plus calme et moins déconcentrée. Elle soumettrai sans doute l’idée à son équipe qui plus était, après tout, ça les concernerait aussi. Mais avant cela elle avait d’autres affaires à régler. Ses yeux semblèrent étinceler alors que le jeune homme répondait à l’affirmative quant à sa requête. Si ça, ce n’était pas la définition même du haut privilège, la brune ne saurait pas qu’est ce qui le serait alors. Elle écarta les remerciements d’un revers de la main faussement modeste et s’apprêtait à répliquer lorsqu’une nouvelle pensée lui traversa l’esprit. Le dresseur allait il insister pour connaitre sa destination ? Ou moins attrayant encore à l’accompagner ? Si c’était effectivement le cas, cela contrarierait sans aucun doute les plans qu’elle avait en tête. Cependant son sourire ne s’effaça pas le moins du monde, bien au contraire. D’une part la perspective de ce service était et restait une opportunité sans précédent et d’autre part, il était tout de même légitime que le garçon s’assure qu’elle n’allait pas sortir de l’entendement en formulant sa demande. C’était fair-play, après tout et après tout ce qui venait de se dérouler, l’honnêteté serait tout de même de mise vu le contexte. D’autant que la baronne n’avait rien à cacher pour le coup.
—Ou du moins, pas grand chose.—

- Merveilleux ! Je m’explique donc, vous allez comprendre, c’est terriblement simple sans l’être en pratique. Il s’agit d’une affaire. J’ai étudié le problème en long, en large et en travers, sous toutes ses coutures, toutes les pièces du puzzle se sont mises en place et l’affaire a été classée et enterrée depuis longtemps si je puis dire. De ce point de vue là, aucun problème et nous sommes d’accord. Ceci étant, si comme je disais, les pièces se ont trouvé leur place, certaines de manière plus douloureuses que d’autres d’ailleurs soit dit en passant, mais je n’ai jamais pu admirer le tableau dans son ensemble. Et tout ça à cause d’un soir seulement. Aucune reconstitution, aucun enregistrement, rien. Tout a été perdu quand l’instant s’est achevé. Aussi je suis certaine que vous avez très bien compris ce vers quoi je veux vous amener.

En effet, la baronne bien qu’assez énigmatique pour le coup et ce même pour ses propres coéquipiers qui la regardaient assez perplexes, paraissait claire sur le service qu’elle souhaitait demander. Bien que son petit sourire satisfait n’ai jamais quitté le coin de ses lèvres, de même que l’air malicieux qui brillait dans les éclats d’émeraude de ses iris, un certain sérieux paraissait émaner de cette nonchalance naturelle. La baronne n’en démordrait pas cependant, il n’y avait qu’un seul évènement dont elle souhait être le témoin et rien d’autre. Elle préférait se dire qu’elle avait travaillé pour son propre compte et laisser partir le dresseur sans qu’il ne la dédommage plutôt que de se séparer de l’idée qu’elle avait en tête. Bien entendu, elle ne formulerait pas ce détail à voix haute mais maintenant que l’opportunité s’était présentée, elle ne l’abandonnerait pour rien au monde. Elle repris la parole, l’air toujours aussi détendue et oisive qu’à son habitude.

- Après, entendons nous bien, je ne vous demande qu’à être témoin d’une soirée. Si les récits à l’encontre de votre fabuleux ami sont vrais, dans ce cas ce ne devrait être qu’une formalité. Par ailleurs si ça peut vous rassurer, je n’ai en aucune mesure le besoin ni l’envie de modifier quoi que ce soit, de m’adresser à je ne sais qui ou je ne sais quoi d’autre. Je désire uniquement être témoin de ce qui s’est vraiment passé ce soir là. Sinon j’ai vraiment peur que cette pensée me hante jusqu’à la fin de mes jours et ne me force à errer à cause d’une affaire irrésolue, comme certaines personnes que je ne citerai pas. Mais en bien plus amusant tout de même. Je me verrai bien hmm… Voyons voir… En branette peut être ? Ou en magirêve, histoire d’éternellement narguer l’autre dégénérée… Ça ce serait amusant. Enfin bon, je m’égare.

La baronne fixa alternativement son regard sur le garçon et sur son farfadet guettant leur réactions respective. Puis elle rajouta une dernière précision.

- Charles pourrait vous confirmer que vous avez ma parole sur tout ce que je viens d’expliquer, mais dans la mesure où personne ne pourrait comprendre, ça ne nous avancerait pas à grand chose.

Le reptilien tiqua à cette phrase que la jeune femme avait prononcé l’air de rien mais en maintenant le contact visuel avec le pokémon fabuleux. S’agissait il là d’un autre de ses multiples codes qui lui permettaient de communiquer discrètement avec ceux qui la connaissaient le mieux ? Peut être bien que oui. L’Ossatueur releva le bord de son couvre chef de son pouce et s’adressa à son tour à Célébi.

- (Je pense que la patronne voudrait vous parler en tête à tête. ‘Fin sans mauvais jeu de mot avec la télépathie quoi, mais m’est avis qu’elle préfèrerait faire le voyage seule avec vous).

Le reptilien avait bien deviné en effet et la baronne espérait que le fabuleux accepterait de s’entretenir avec elle afin de finaliser les ultimes détails de ce service. Elle ne pensait pas à mal en prévoyant de demander à ne rester qu’avec le fabuleux mais ce qu’elle avait espoir de voir ne concernait qu’elle. Pas même ses propres coéquipiers. Elle ne risquerait rien avec le fabuleux et le jeune homme pourrait considérer réciproquement qu’il n’avait rien à craindre de la détective ou de son équipe. Ceci étant, si elle pouvait s’épargner quelques explications aussi longues que compliquées envers un inconnu, elle en serait sans doute reconnaissante. Pour le reste le lutin comprendrait sans doute par lui même, la démonstration valant sans doute mieux que de longues explications.

Le silence qui avait suivi la dernière remarque de l’ossatueur sembla durer une éternité à la baronne qui, n’étant pas télépathe évidemment, n’avait pu qu’apercevoir un échange de regards prolongés entre le fabuleux et son dresseur. Plus qu’une éternité, c’était comme si le temps avait été suspendu pendant des heures, des jours voir même des mois durant.
—Humour subtile, vous l’avez ?—

Puis le lutin se tourna enfin vers la jeune femme dont le regard était fixé sur le duo depuis sa prise de parole précédente. Inutile de préciser qu’elle ne pris même pas la peine de feindre le désintérêt ou la nonchalance, étirant simplement son sourire de quelques millimètres l’espace d’un instant, offrant à son visage une expression furtivement tantôt amusée, tantôt concentrée sur l’objectif qu’elle avait en tête. Elle le savait, jamais elle n’avait eut l’occasion de jouer avec une telle mise et elle sentait l’adrénaline et l’excitation couler dans ses veines, sachant qu’elle était sur le point d’obtenir beaucoup ou de perdre bien plus. Ce n’était pas une raison néanmoins pour ne pas avoir l’air sereine, bien au contraire mais rien ne pourrait apaiser le vertige qui gagnait sa poitrine rien qu’à l’idée de ce qu’il y avait à gagner. Lorsqu’arriva la réponse, il n’y eut pas d’explosion de joie, pas de cris, pas de poing levé. La détective se contenta de fermer les paupières, laissant l’étreinte qui enserrait sa cage thoracique se diffuser et irradier jusque dans ses épaules. Rouvrant les yeux, elle leva son petit doigt, traça une croix sur son épaule gauche et confia au Pokémon.

- Vous avez ma parole, je serai exemplaire. Après tout je suis une dame du monde et les dames, ça ne bave pas. Elle baissa les yeux vers sa tenue tachée. Quoi que… Je vais avoir besoin de passer quelque chose de moins… caféiné si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

Tout en disant cela, la jeune femme se leva de sa chaise en tapant dans ses mains, comme pour se donner l'impulsion dont elle avait besoin pour quitter son confortable fauteuil. Elle était sur le point de s’engouffrer dans l’escalier en colimaçon menant à l’étage de son duplex lorsque les mots du jeune dresseur s’arrêtèrent dans son élan. Elle papillonna quelques secondes avant de se tourner vers lui, mimant une légère moue affirmative de ses lèvres. Elle avait l’habitude de partir ainsi, n’appelant que les coéquipiers qu’elle jugeait utile sur le terrain mais il était certainement incorrect d’abandonner ainsi un client. S’accrochant à la rampe pour opérer un demi-tour glissé-sur-parquet et s’engouffrer dans les marches, elle lança à la volée, se tordant de manière comique afin que sa tête reste visible à son interlocuteur alors qu’elle ne cessait de monter.

- Mais c’est qu’il est serviable en plus ! Vous avez vraiment toutes les qualités. Par contre méfiez vous, je ne sais pas s’ils apprécieront vraiment que vous les qualifiez de ”fauteurs de troubles”. Célébi, si vous voulez bien me suivre ?

Assumant que son invité la suivrait, la baronne disparu bientôt à l’étage, seul le bruit étouffé de ses pas légers trahissant sa présence au dessus du bureau. A peine sa silhouette avait elle disparue que le mackogneur toujours présent non loin du dresseur fit craquer les articulations de ses cervicales et rouler les mécaniques de ses épaules, attirant sans doute son attention par la même occasion. Hors de vue, l’ossatueur avait plongé dans un tiroir à sa hauteur dont il avait sorti un panneau orné d’une flèche sur pivot extrêmement explicite.

- (TWIIIIIIISTER !)

Voilà qui promettait d’occuper le jeune homme le temps que la détective se change, voyage et revienne.
—Ils sont mignons hein ? Avouez vous avez eut peur quand il s’est craqué les cervicales—

La jeune femme s’était enfermée dans sa chambre le temps de passer sa tenue de rechange. Elle avait opté pour un simple chemisier noir semi transparent et d’un pantalon tout aussi sombre, une tenue que les plus observateurs reconnaitrons sans doute. Restant quelques instant face à son miroir, l’attention de la brunette fut attirée par son propre regard si bien qu’elle se pencha vers sa réflexion, l’étudiant plus ou moins en détail. Il s’agissait bien de son visage, celui là même qu’elle voyait tous les matins dans cette même glace, et celui là aussi qu’elle avait vu sur la vidéo tournée à l’issue d’Eris. Jamais elle n’aurait pu penser un jour voir ses traits se déformer pour laisser transparaitre tant de haine et de cruauté et maintenant qu’elle se voyait, elle doutait encore que ce fut possible. Les lèvres détendues, elle était la seule à qui elle n’offrait que rarement son éternel sourire narquois. Elle étudia encore quelques instant son regard, y décelant les traces d’une fatigue latente, d’une peur savamment camouflée, d’appréhension quant à ce que le passé avait à lui offrir et du souvenir d’un mal de crâne qui menaçait de la faire souffrir un peu plus tard dans la soirée. Poussant un soupir entendu, elle effaça une trace de maquillage de sous sa paupière et s’élança jovialement vers le salon où devait l’attendre le fabuleux pour lui confier sa véritable destination, inscrite sur un petit papier qui semblait avoir vécu des jours meilleurs. Elle avait bien enregistré les avertissements concernant les aléas du voyage, mais elle ne pourrait rien y faire de toute façon alors autant plonger tant que le fer est encore chaud.
—Je suis pas vraiment certaine que ces mots constituent vraiment une seule et même expression, mais soit—  

- Je suis prête quand vous l’êtes ! Vers l’infini…

La détective fut interrompue alors que tout l’air contenu dans ses poumons sembla s’échapper d’un seul coup, comme s’il n’était pas tenu de faire le voyage avec la propriétaire desdits poumons. Le monde sembla se rétracter autour de la jeune femme qui perdit subitement toute notion de perception ou d’orientation. L’instant suivant, elle eut l’impression d’être aveuglée par un flash de lumière persistant. Le choc qu’elle reçut à l’arrière du crâne l’incita à en rechercher la cause et par extension, à se remettre à respirer pour en avoir le temps. Puis les informations commencèrent à affluer dans un sens de plus en plus logique, elle était au sol, affalée suite à une nouvelle chute et son mal de crâne s’était réveillé. Inspirant goulument elle continua à fixer le ciel, consciente que se lever pour le moment n’était pas une bonne idée compte tenu de la manière dont son environnement semblait tanguer. Un faux mouvement, ce serait plus qu’une bavure qui finirait sur le trottoir.
—Damned, c’est donc cela que ressentent mes passagers ?—

- Et au delà… Coassa t’elle bientôt en se redressant.

Assise sur le sol bétonné de la rue où elle se trouvait, dissimulée derrière une voiture stationnée à quelques pas de sa chute, elle chercha des yeux son hôte temporel avant de poser la douloureuse question qui lui brulait les lèvres à présent.

- Et le retour, c’est la même chose ?…

Retrouvant un semblant d’équilibre, elle s’adossa au véhicule tout en ayant l’air d’un girafarig tout juste né. La seule chose qu’elle espérait dans un premier temps, c’était de retrouver sa contenance et surtout, que le fabuleux ne raconterait pas cet intermède gênant. Massant l’arrête de son nez du pouce et de l’index, elle observa son environnement. La rue n’était pas vraiment fréquentée, seules quelques voitures étaient garées là et les maisons mal situées vu le voisinage semblaient endormies, des détails qui s’avéraient être constants si l’on se tenait aux quelques repérages que la détective avait fait en son temps. L’air de plus en plus assurée, son sourire de retour, la jeune femme était sur le point de confier une nouvelle plaisanterie à Célébi lorsqu’un sombre cortège attira son attention. Deux voiture noires comme une nuit sans lune venaient de s’engouffrer dans l’ouverture du portail de la rue d’en face, entrant dans l’espace élégamment boisé qui se dessinait au travers des haies. Seul un panneau révélait la nature de ce qui semblait être un véritable havre de paix : ”Cimetière”.



- J’aimerais que cela reste entre nous. Je ne suis pas du genre à m’épancher en général et je tiens à garder certaines choses privées. Aussi je vous serai extrêmement reconnaissante de ne pas révéler ce que nous sommes allés voir si vous le voulez bien.

Pour la première fois depuis un moment, la brunette tourna les yeux pour trouver le regard du farfadet temporel. Ses iris avaient perdu le désespoir qu’ils trahissaient tout à l’heure et se lisait à présent dans ces miroirs de l’âme un profond apaisement alors que la malice semblait lutter pour refaire surface.

- De toute façon, si vous deviez le raconter, je nierait tout en bloc. Plaisanteries mises à part, ça peut paraître étrange de préférer assister à ça plutôt qu'à un heureux souvenir mais je tenais vraiment à être présente, d'une manière ou d'une autre. Je le lui devait. Alors merci. Je vous dois toute ma gratitude pour avoir accepté la requête un peu folle d’une fin de race capricieuse et têtue.

Ce sursaut d'auto-dérision fit enfin s'étirer le rictus si caractéristique qui ornait le visage de la jeune brunette. Observant une dernière fois le ciel de Kalos, elle ricana avant de rajouter, de nouveau pétillante.

- Et dire que je commençais à peine à aller mieux… On part quand vous voulez. Que le calvaire du retour commence...

HRP :