[Yob Stran + Amélia de St Gil]Lakit dans la brume

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Aucune hésitation possible à la question du moustachu, les poffins au chocolat étaient de loin les meilleurs. A coté de ça, ses tentatives de réponse à la petite devinette que venait de lui poser la jeune femme lui déclenchèrent quelques éclats de rire amusé mais contenu par des lèvres fermées. Certaines habitudes ont la vie dure. Après lui avoir fait la remarque sur les bas reliefs, elle se retourna vers lui en lui confiant.

- Sinon perdu. Il m’est arrivé de jouer les serveuses et je suis vraiment baronne, mais ce n’est pas mon métier voyons. Et si on faisait un jeu ? A chaque mauvaise proposition, tu réponds à une de mes questions. J’ai donc une question d’avance à poser !

Même si son air léger et amusé semblait indiquer que c’était en touriste que la détective était venue dans les ruines, elle ne manquait pas d’être à l’affût des moindres petits détails qui pouvait la mener sur la bonne voie. Tout ce sur quoi ses yeux se posaient resteraient à jamais gravés dans sa mémoire et il s’agissait là d’une raison largement suffisante pour rester tout de même un minimum concentrée. Confiant sa torche à son mackogneur, elle se retourna vers l’homme qui venait de lui poser des questions et lui répondit comme s’il s’agissait de l’évidence même.

- On cherche, enfin moi surtout. La némésis semble s’intéresser de près à cet endroit ce qui signifie forcément qu’il y a quelque chose d’intéressant à trouver. Et des pokémons à mater, je suis certaine aussi qu’il y en a, un peu de patience…

Se retournant vers le mur qu’elle inspectait, elle pu découvrir une série de dessin relativement clairs, même si les gravures qui les entouraient étaient intraduisibles. Apparement, les architectes de ce temple avaient le sens de l’humour et n’avaient pas manqué de le faire savoir à travers leurs aménagements. Elle entendit la voix du champion l’avertir que la patience n’était pas son fort et ne lui adressa qu’un hochement de tête discret sans se retourner, persuadée qu’il déclencherait tôt ou trad une catastrophe. En découvrant peu à peu les rébus que constituaient les parois du temple, la baronne regretta de n’avoir jamais envisagé de formation en histoire ou archéologie autrement qu’en loisirs. Elle possédait quelques vagues connaissance amatrices collectées à l’occasion d’enquêtes passées ou de déguisement mais rien qui puisse la guider vers une piste concrète. Elle ne reconnaissait pas grand chose mais retenait tout de même, par simple acquis de conscience. La baronne parvenait à trouver des caractère revenant assez souvent mais même avec la meilleure volonté du monde, elle ne pourrait pas déchiffrer une langue qu’elle ne parlait pas sans comparatif connu.

Charles lui tapant sur l’épaule de son tibia portatif la sortit de sa rêverie et la fit s’intéresser aux hurlements qui émanaient du couloir sombre qui s’étalait devant elle. S’y engouffrant, elle découvrir une situation assez ennuyeuse pour être remarquée. Pinçant les lèvres pour réfléchir à quoi faire elle roula des yeux vers le dresseur pour lui faire remarquer.

- Je n’ai pas de type vol ou approchant, je vous rappelle que je ne suis pas une dresseuse, mais… Pourquoi ne pas le rappeler tout simplement ?

Regardant autour d’elle à la recherche d’une solution, elle remarqua une dalle particulièrement enfoncée sur laquelle siégeait le drascore. Des images de pièges peintes sur les murs, une dalle enfoncée, des sables mouvants… Une trame directrice était en train de se former dans l’esprit de la jeune femme qui tendit un index inquisiteur vers le scorpion mauve en lui indiquant.

- Pousse toi de là ! Allez on se bouge, plus vite plus vite !

Si la panique était quelque peut palpable dans le ton de l’entomologiste qui ne souhaitait pas voir son pokémon enseveli, la brunette quant à elle s’amusait beaucoup avec ces énigmes multiples. Si le drascore acceptait de se pousser, l’écoulement du sable cesserait sans aucun doute et il n’y aurait plus qu’à récupérer le scarabée. Attrapant une de ses pokeballs, elle fit apparaitre son porygon2 qui s’exprima d’une série de bruits et beeps informatisés, et indiqua autant à l’intention de l’insecte qu’à son dresseur.

- Va falloir s’accrocher à Paolo et ne pas lâcher, on va tenter un truc ça peut potentiellement marcher. Sinon… Je vois pas ce qu’on pourrait faire d’autre. Don Paolo, met toi en vol magnétique je te prie.

Le pokémon informatique inversa sa polarité par rapport au champ magnétique terrestre et se mit à léviter plus haut que ce qu’il ne le faisait déjà. En tirant dessus, le scarabrute, dont la puissance était forcément inférieure à celle du champ magnétique terrestre, devrait réussir à s’extirper des sables. Attirés par le changement de force magnétique de l’air, des zarbis camouflés parmi les gravures firent leur apparition et entourèrent la troupe d’explorateurs. Nul doute que pour engager le combat il faudrait avancer vers une zone plus large cependant. Observant les pokémons sauvages, la jeune femme se tourna vers le dresseur et lui confia.

- Vous cherchiez des pokémons sauvages non ? Sinon ma question… En temps que champion vous vivez dans votre arène ou vous avez un logement extérieur ?

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Après quelques informations non prévus et des compliments dûment mérités, faisant gagner quelques centimètres de haut à la jeune femme et élargissant un sourire déjà largement présent, une bataille sans merci s’engagea contre des zarbis en colère. Ou du moins on pouvait supposer qu’ils étaient en colère ce qui aurait semblé tout à fait légitime dans la mesure où deux personnes inconnues venaient de pénétrer sur leur territoire. Il n’y avait que les spécimens de type ponctuation qui semblaient s’en foutre totalement. Laissant au champion le soin de se charger de la soupe de lettres volante, la baronne ne freina pas non plus Charles et César qui se joignirent à la lutte, intervenant de temps à autre lorsque le besoin s’en faisait sentir. Faisant un signe de tête à son programme vivant, elle lui fit comprendre qu’elle attendait de lui qu’il aille voir si une issue était envisageable au fond du couloir ou non. Le temps qu’il aille vérifier laissa le temps à la détective d’apprécier la réponse à sa question, levant les sourcils d’un air surprit.

- C’est fou, je n’avais jamais appris qu’il y avait des sous-sols aménagés dans les arènes ! A moins que ce ne soit une particularité à la votre ?

Gloussant légèrement à la demande du moustachu, elle s’amusa à faire glisser son étole vaporeuse entre ses doigts avant de répondre de la manière la plus spontanée qu’il soit.

- Malheureusement pour vous non, j’ai une nuisible mais pas d’insectes.

La remarque faisait évidement référence à Eris, plaie vivante ou plutôt non-vivante, qui s’avérait plus problématique qu’utile à la vie de la jeune femme pour le moment. Cependant, elle gardait tout de même espoir qu’elle lui permette un jour d’aboutir à un élément intéressant grâce aux informations qu’elle avait collecté de son vivant d’autant plus que, lorsqu’elle y mettait du sien, sa capacité à posséder des gens pouvait s’avérer pratique.

Le flot de zarbis ne s’amoindrissait pas et les minutes de combat qui passaient commençaient à lasser la détective qui regardait le même spectacle tourner en boucle encore et encore. Les corps inanimés voir morts des pokémons adverses commençaient à s’entasser autour d’eux, rendant le moindre déplacement de plus en plus compliqué. Et pour améliorer les choses, le porygon2 revint vers sa patronne en lui indiquant de quelques bruitages robotiques qu’en face d’eux se trouvait un cul de sac. Pinçant les lèvres dans une moue déplue, la baronne essaya de réfléchir dans le vacarme qui s’activait autour d’elle. Impossible de faire demi tour, l’escalier étant ce qu’il était il n’était pas possible de le remonter et impossible d’aller de l’avant non plus… Etaient ils tombés dans un piège ? C’était fort possible après tout vu ce qui s’était passé précédemment avec les sables mouvants…
—Think outside the box, je ne me le répèterais jamais assez—

C’était pourtant évident, les gens qui avaient construit cet endroit avaient forcément dû sortir par une issue plus ou moins dissimulée. Les ancêtres des habitants de cette île avaient beau être des gens somme toute farceurs, ça aurait été étonnant qu’ils sacrifient des architectes assez brillants pour concevoir un endroit pareil. Regardant autour d’elle à la recherche d’indice dans les gravures, son regard se posa subitement sur la torche que tenait son bodybuildeur de garde du corps. Bien qu’il tienne le flambeau de manière parfaitement immobile, la flamme semblait animée par une force faible et invisible.
—Chez les gens normaux ça s’appelle un courant d’air—

- Gustave ! Détruit moi ce mur !
- (Mais… Et les jolis dessins ?)
- Gustave…

Battant la mesure du pied sur le sol sans pour autant comprendre la complainte de son pokémon, la baronne lui fit comprendre que ce n’était pas vraiment le moment de faire preuve de manque de coopération. A contre coeur, le pokémon frappa d’un coup violent dans les briques et fit s’effondrer une sorte d’épaisse cloison qui donnait sur un nouveau toboggan. Tapant sur l’épaule du champion, un sourire amusé visible sur son visage, la détective lui confia.

- Je sais pas vous, mais moi j’y vais. On se retrouve en bas ! Charles, Gustave, César, Paolo, avec moi !

Puis sur ces mots, la troupe de l’agence s’élança pour une nouvelle glissade vers l’inconnu. Cette fois plus longue et plus acrobatique, la glissade les fit aboutir à une salle remplie d’un sable étrange et largement différent de celui dans lequel s’était coincé le pokémon du champion tout à l’heure. Le démolosse qui s’était remit en station debout se mit à flairer la zone avec un intérêt non contenu sous le regard curieux de la baronne. Regard qui fut bientôt assombrit par ses deux sourcils délicats qui se foncèrent à la vue de Lady Marlene, l’absol annonciatrice de malchance qui fixait l’obscurité sans ciller. Se rapprochant d’elle, l’ossateur plutôt à l’aise à l’idée de se déplacer sur du sable repoussa son melon de son pouce fixant à son tour le noir en lui demandant de son accent reconnaissable entre mille.

- (T’as vu quelque chose ?)
- (…)

La faucheuse portait bien son nom et garda son silence habituel, renforçant l’aura anxiogène du lieu. Prenant une grande inspiration, la baronne observa dans la même direction que sa pokémon et se sentit subitement mal à l’aise. Perdant tout à coup son sourire joueur qui lui offrait l’avantage sur n’importe qu’elle situation, elle sentit un désir viscéral de faire demi-tour et partir. Désir complexe à réaliser quand on se trouve dans une pièce sans porte. Puis soudain, une série de loupiotes rouges se mirent en marche dans le noir, prenant la forme du signe de l’infini et forçant la baronne à engager une vive réflexion quand à l’habitude à adopter. Ecarquillant largement les yeux en devinant la forme qui se dessinait dans l’ombre, elle lança par dessus son épaule en espérant qu’il soit arrivé ou qu’il le soit bientôt.

- Yoooooooob ? Je crois qu’on a un léger soucis à régler… Et que je viens de découvrir le sens des peintures recouvrant les murs.

“DO NOT DISTURB”

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