Nouveau départ pour une nouvelle vie [Timélias] [terminé]

Frenchip semblait être déjà tombé amoureux de Temiel. Cela se voyait à son regard, à sa façon de le papouiller – Timélias nota que Frenchip s'essuyait quand même les mains après mais n'en prit pas ombrage, d'autres personnes ne toucheraient même pas un Mucuscule pour ne pas avoir de mucus sur les mains, et celui de Temiel était très collant – mais aussi à sa façon de s'exclamer qu'il était mignon. Timélias, sans s'en rendre compte, approuva en hochant la tête. Il avait parfois l'impression de ne pas donner assez d'attention à Temiel, alors qu'ils avaient beaucoup en commun et que, en effet, ce Mucuscule était vraiment adorable. Un tort que Timélias comptait bien réparer.

Frenchip sembla assez intrigué par Luglii qu'il observa de près, sans le toucher toutefois alors même que l'une de ses mains resta occupée à papouiller Temiel qui ne s'en plaignait pas au demeurant, loin de là.

Au moment de la présentation de Lomuugl, Frenchip coula un regard vers Musashi, qui avait fini son repas et s'était perché en hauteur pour observer la scène. L'Airmure n'avait pas le moindre œil hostile envers le Ferdeter et ne semblait pas prêt à le voir comme sa proie naturelle, contrairement à d'autres à sa place.

Enfin, après la présentation de Stanzec, Frenchip commenta :

FRENCHIP – Je suis heureux de savoir que tu as de si bons amis avec toi. J'espère un jour avoir une famille aussi belle, grande et épanouie que la tienne.

Timélias ouvrit la bouche, mais avant que le premier mot ne pût sortir, il fut coupé par Jack qui ne manqua pas l'occasion d'insister :

JACK – Deux Salarsens et un Queulorior pour commencer !

Décidemment ce Tarsal avait vraiment un fort caractère. Pas seulement volubile, mais également entreprenant et opiniâtre, n'hésitant pas à prendre l'initiative sur Frenchip, à exprimer ses idées et à les répéter. Un peu tout l'opposé de Jananda. Timélias le trouvait amusant, mais il ne pensait pas vouloir d'un Pokémon comme lui dans son groupe d'amis. Il risquerait de se faire déborder, voire écraser par la personnalité d'un tel Pokémon, ce qui ne l'aiderait pas à gagner en confiance et à progresser dans sa quête de Dresseur. Quelqu'un comme Snotigol qui le recadrait quand il retombait dans ses travers tout en l'encourageant de manière infaillible et en le poussant à se prendre en main, lui apportait beaucoup plus de bienfaits.

FRENCHIP – Oui, oui, nous y réfléchirons. En tout cas ça se voit tout de suite que tu prends grand soin d'eux et que tu les bichonnes. Tu te dis débutant mais je vois que tu as tout le potentiel pour être un très grand Dresseur. Heh, tu l'es déjà. Tu as acquis ce qui est le plus important à mes yeux. Garde cet amour pour ta famille et tout se passera bien pour toi ! J'en ai la certitude !
TIMÉLIAS – Eh bien... merci...

répondit modestement Timélias, pas vraiment préparé à ces compliments. Il avait l'impression d'agir naturellement avec ses amis Pokémons. Les bichonner était une envie, les papouiller était presque un besoin, les aimer était spontané. S'il n'avait pas senti un certain amour pour Temiel, pour Luglii, pour Stanzec ou pour Lomuugl, il n'aurait simplement pas choisi de les avoir à ses côtés. C'est parce qu'il a eu un feeling particulier avec chacun d'entre eux, qu'il voyageait avec eux. Il n'avait pas eu ce feeling avec le Tauros ni avec l'Airmure dont il avait parlé pendant les présentations, ni avec tous les autres Pokémons sauvages croisés au fil de ses vagabondages sur l'île de Maïlys.

Frenchip se décida enfin à cesser ses papouilles sur Temiel qui rampa jusqu'à Timélias pour en obtenir d'autres – et il eut gain de cause sans mal. L'artiste au chapeau alla finalement saluer Luglii, Lomuugl et Stanzec plus personnellement en s'approchant de chacun d'entre eux, comme s'il se sentait coupable d'avoir donné trop d'attention à Temiel uniquement.

FRENCHIP – Mais du coup, quelles sont vos ambitions ? Perso je compte ouvrir un bar concert-lutherie-brocante quand j'aurai bien exploré ce beau pays et que je me serai décidé sur une ville. Ta première conso est gratuite, je t'aime bien.
TIMÉLIAS – Haha merci ! Je te souhaite une bonne réussite, et je viendrai c'est sûr !

Seulement Timélias eut du mal à répondre à la question qui lui fut posée.

TIMÉLIAS – Euh... à vrai dire je ne me suis jamais posé la question, je n'ai pas de projet concret. Pour l'instant je me fait de nouveaux amis, qui sont tous adorables, et c'est déjà un bonheur. A l'école j'ai appris que les Dresseurs parcourent les arènes pour obtenir des badges, ça valorise leur progression, alors... bah je vais bientôt participer à mon premier combat d'arène j'imagine.

Timélias se rendit soudain compte que pendant qu'il parlait, il avait chacune de ses deux mains occupées : une à papouiller Temiel, l'autre à papouiller Snotigol. Il ricana.

TIMÉLIAS – Et vous, je vous souhaite de vous trouver un Mucuscule avec qui vous allez aussi bien vous entendre ! J'ai l'impression que vous avez eu un petit feeling avec Temiel. Je suis sûr que vous trouverez un autre Mucuscule aussi adorable que lui !... parce que c'est pas possible d'en trouver un qui le soit plus, haha ! Et toi Jack, pourquoi deux Salarsens plutôt qu'un ? Et pourquoi pas un Chuchmur ?

Luglii poussa un petit cri, aux pieds nus de Timélias.

TIMÉLIAS – Mais ouiiiii Luglii toi aussi tu es adorable ! Toi aussi t'es mon gros chéri ! Tiens, viens là.

Il dut cesser de papouiller Temiel et Snotigol, pour se pencher et soulever avec les deux mains la limace qui collait particulièrement bien au sol. Il bougea son avant-bras gauche à l'horizontale contre son ventre et en fit un support pour Luglii, qu'il garda contre sa poitrine et caressa avec la main droite. Et voilà que le mucus du Sancoki se mêlait à celui du Mucuscule sur les mains de Timélias qui, loin de s'en préoccuper, vint même lui déposer une série de trois bises sur la tête. Luglii émit un gargouillis de joie. En souriant Timélias ajouta à Frenchip :

TIMÉLIAS – C'est que ce petit coquin est vite jaloux quand il n'a pas sa dose de compliments et d'affection par rapport aux autres. Mais il est tellement craquant. Souvent je le vois discuter avec Temiel, je sais pas toujours ce qu'ils se disent mais j'ai l'impression que Temiel le voit un peu comme un grand frère.

C'est alors que Temiel, sachant que Jack pouvait traduire ses paroles, s'adressa à ce dernier en ce but :

LUGLII – Je lui apprends à avoir confiance en lui, comme Snotty le fait avec Timélias. C'est à ça que ça sert, une famille.

Presque en même temps, ne sachant pas que Luglii cherchait astucieusement à se faire traduire, Timélias relança Jack sur son sujet préféré :

TIMÉLIAS – Et toi Jack, pourquoi espérer la compagnie de deux Salarsens plutôt qu'un ? Et pourquoi pas un Chuchmur ? Une fois j'ai rencontré une Dresseuse musicienne qui avait une Sonistrelle pour l'accompagner. Oh et elle avait une Chuchmur aussi au fait, maintenant que j'y pense !

Jack étudia la question, c'est vrai qu'un pokémon chanteur, ça serait top comme addition dans la team, et un sonistrelle semblait bien aedapté à remplir ce rôle. Mais la priorité était d'avoir une guitare et une basse, c'est ainsi que JAck se justifia avant que Frenchip n'ait le temps de prendre la parole.

Jack : une guitare et une basse pour des concerts uniquement composés de pokémon, pendant que Frenchip soutiendrait la serveuse au bar. Mais l'idée d'un pokémon chanteur est très bonne, j'en prends bonne note et je t'en remercie.

Le petit pokémon se tourna à présent vers Luglii, attentif. Apparemment il voulait être traduit. Ni une ni deux, JAck s'adressa à nouveau au dresseur pieds nus :

Jack : Luglii dit qu'il essaye de donner confiance à Temiel, que c'est à ça que ça sert, une famille.

Frenchip fut touché par tant d'amour et de compassion. Il décida fermement d'être au moins aussi bon que Timélias et jaugeait vraiment la capacité d'un dresseur à l'harmonie de son équipe. C'est ainsi qu'il lança un bref regard vers Musashi, qui était heureux mais taciturne. Puis il se dit qu'il ne fallait pas âller à l'encontre de la nature profonde de ses pokémon et qu'un groupoe hétéroclite pouvait être tout aussi valable.

Frenchip : Moh, c'est trop mignon. Tu mérites d'avoir confiance en toi. Regarde comme tes pokémon, eux, ont confiance en toi.

Rien de tel que l'admiration d'une foule pour booster son égo. Frenchip en savait quelque chose, ayant rempli des stades entiers à Galar comme ailleurs. Timélias avait encore du développement personnel à faire, mais avec ses  popkémon, il était en de bonnes mains.

Jack : Je mets un ticket pour un sonistrellle. De 1, tu adore les dragons, de deux, un pokémon chanteur, c'est trop badass.

Frenchip : Avant ou après le queulorior ?

Fit Frenchip, amusé de recevoir des ordres de son pokémon. Le duo faisait vraiment la paire, l'un comme l'autre étant de fortes têtes au caractère bien trempé, mais ils s'adoraient et avaient vraiment les mlêmes buts dans la vie.

Jack : Euh... Avant ? Tu serait trop classe à voyager à dos de dragon et je n'aurais plus à soutenir ton sac à dos qui père une tonne.

Frenchip : très juste, et puis priorité à la musique.

Les deux compères échangèrent leurs sentiments à ce sujet et le plan fut immédiatement validé. D'abord, les salarsen, puis le sonistrelle et enfin le queulorior. Frenchip le voyait déjà peindre des fresques temporaires sur le mur derrière la scène, le tout sur un fond de musique metal, ça ferait un bon divertissement supplémentaire.

Frenchip : C'est pas grave de ne pas avoir de projets concrets, l'important et de se lever chaque matin avec la ferme intention de faire le bien autour de soi !

Ces paroles se voulaient rassurantes pour Timélias, qui semblait avoir vraiment un problème de confiance en lui. Le pauvre, Frenchip était passé par là dans sa prime jeunesse, toujours enfermé dans son atelier, et il souhaitait de tout coeur que son camarade nu pieds déploie ses ailes.

Frenchip : Et puis en parlant de projets, rendre ses pokémon heureux et la quête des badges sont deux projets très respectables. Si tu veux je viendrai te soutenir dans l'arène, dis moi juste le lieu et la date et nous ferons un max de bruit !

JACK – Une guitare et une basse pour des concerts uniquement composés de Pokémons, pendant que Frenchip soutiendrait la serveuse au bar. Mais l'idée d'un Pokémon chanteur est très bonne, j'en prends bonne note et je t'en remercie.

Timélias trouvait ça vraiment excellent de pouvoir discuter de façon aussi précise avec un Pokémon en comprenant verbalement son langage. S’il avait bien sûr une compréhension assez fluide de ce qu’exprimaient ses amis Pokémons et en particulier Snotigol, Jananda et Temiel, qu’il connaissait depuis plus longtemps que les trois autres, cela restait une interprétation de leur langage corporel et des intentions dans leur voix. Entendre des mots prononcés par un Pokémon, c’était vraiment le niveau supérieur, le stade ultime de la compréhension qui permettait la même richesse de dialogue qu’avec un autre Humain.

Et si Timélias trouvait ça déjà excellent – et franchement marrant – de pouvoir ainsi dialoguer avec le Pokémon d’un autre Dresseur, qu’elle ne fut pas son émotion d’avoir soudain la traduction verbale de ce que venait de dire Luglii. Il aurait été incapable de deviner aussi précisément ce que Luglii venait de dire, et soudain, grâce à la télépathie du Tarsal, tout devenir limpide comme dans un dialogue oral entre Humains.

Ainsi donc, si Timélias voyait si souvent Luglii parler à Temiel, c’était pour lui apprendre à avoir confiance en lui, agissant ainsi envers le Mucuscule comme Snotigol pouvait le faire avec Timélias lui-même. Luglii se donnait donc en quelque sorte le rôle de coach auprès de Temiel en matière de confiance en soi. Incroyable. Timélias ne savait même pas qu’il existait déjà ce genre de relations entre les Pokémons de son groupe ; il réalisa que malgré tout l’amour qu’il avait pour ses amis Pokémons, il pouvait passer à côté de certaines choses. S’il pouvait avoir l’impression d’une compréhension naturelle de ce que pouvaient lui dire Snotigol ou Jananda, ça ne valait pas ce que Frenchip pouvait échanger avec Jack, et la barrière de la langue réduisait malgré tout ce que Timélias pouvait interpréter chez ses amis.

Timélias regarda dans les yeux Luglii, toujours collé sur son avant-bras, et se sentit fondre.

TIMÉLIAS – Ooooooh Luglii... Je te savais déjà adorable mais tu l’es encore plus que ce que je pensais !

Il laissa un instant Frenchip et Jack discuter entre eux de leur projet, qui incluait désormais l’intégration d’un Sonistrelle, et papouilla et bisouilla Luglii de plus belle pour le remercier d’être un peu le grand frère de cœur de Temiel. Si la jalousie ne faisait pas vraiment partie des défauts de Timélias, il mesurait néanmoins la chance que certains Dresseurs avaient de se lier d’amitié avec un Pokémon de type Psy, donc télépathe. Sans la traduction par Jack de la phrase de Luglii, Timélias aurait mis beaucoup plus de temps à comprendre la relation qui s’était installée entre le Sancoki et le Mucuscule de son groupe.

FRENCHIP – C'est pas grave de ne pas avoir de projets concrets, l'important et de se lever chaque matin avec la ferme intention de faire le bien autour de soi !

Timélias voyait les choses exactement comme ça. Si certaines personnes pouvaient éventuellement ressentir le besoin de construire des projets afin de structurer leur vie, Timélias se contentait de se lever le matin de bonne humeur parce qu’il se savait entouré de six amis Pokémons de grande valeur, et peut-être un peu plus d’ici ses prochains voyages, péripéties et rencontres.

FRENCHIP – Et puis en parlant de projets, rendre ses Pokémons heureux et la quête des badges sont deux projets très respectables. Si tu veux je viendrai te soutenir dans l'arène, dis-moi juste le lieu et la date et nous ferons un max de bruit !
TIMÉLIAS – Hahaha c’est trop gentil, merci ! Mais en vrai, je ne sais pas la date ni même le lieu.

Tout simplement parce que cela dépendrait du moment où Timélias se sentirait digne de prétendre à un badge, ou quand il aurait le courage de défier un Champion d’arène. Il était difficile de dire si, dans sa tête, c’était une question de mérite ou de courage ; en fait probablement les deux.

TIMÉLIAS – Je peux juste vous dire que j’ai prévu de visiter la moitié Est de Maïlys, j’ai uniquement visité les grandes villes de l’Ouest pour l’instant, et encore pas toutes. Si à un moment je me décide pour un combat d’arène (rien que d’évoquer cette perspective lui faisait bizarre) ce sera sûrement dans une ville comme New Lakit ou quelque chose comme ça... enfin je ne sais plus trop qu’est-ce qu’il y a comme ville à l’Est.

Mégapagopolis, c’était plutôt à l’Ouest ou à l’Est ? Il vérifierait sur sa carte plus tard.

TIMÉLIAS – En tout cas, pour arriver à mener vos projets, vous avez un avantage sur moi : vous pouvez comprendre Jack par télépathie et il peut vous traduire ce que les autres Pokémons vous disent. Et ça c’est incroyable. Ca vous aidera à recruter un Salarsen et un Sonistrelle, c’est sûr ! Mais vous pensez d’abord prendre des cours à l’école de Port Lieucca, alors, ou pas ?

Frenchip réfléchit un moment à la question : l'école maintenant ou plus tard ? il y avait tout un pays à découvrir, des gens et des cultures certainement passionnantes et c'était pas sur les bancs d'une école qu'on apprenait la vie, peut être qu'il se contenterait de suivre des cours du soir, ou d'assister aux conférences, peut être qu'il s'inscrirait complètement à l'école, il n'en avait aucune idée.

Frenchip : Dans un premier temps, je compte découvrir Maïlys. L'école m'intéresse mais je sais déjà pas mal de choses, en toute modestie. Et puis, rester assis n'a jamais été mon fort. Cela dit je ne raterai les conférences pour rien au monde.

Jack : Frenchip assis c'est pour un jus de rezin ou discuter, jamais plus d'une demi heure et encore c'est un record. Dans le bateau il passait que la nuit dans sa cabine et tannais le capitaine et les membres d'équipages à longueur de journée.

Frenchip : Certes. mais au moins moi j'ai pas vomi sur le capitaine.

Jack : ç'était un accident ! On a dit qu'on en parlerait plus jamais !

Frenchip sourit, il savait que son petit tarsal ne lui en voudrait pas et que leur amitié n'en serait pas ébranlée. Ils étaient comme ça : il s'envoyaient des piques de temps à autres mais ç'était toujours relativement respectueux et en toute  amitié.

Frenchip : Dommage que tu ne sache pas où et quand pour ton arène, j'ai suivi un cours de soutien de dresseurs auprès de la team yell, banderoles faites maison et mégaphones, la totale.

Le jeune homme se remémora avec le sourire son temps passé à Smashings : l'ambiance, le bruit, les concerts, la team yell. Et Peterson. Ils avaient fait plusieurs collaborations ce dernier avait laissé une trace indélébile dans le cœur du jeune homme. Comme quoi on pouvait être plus âgé et toujours être un punk. Un modèle pour Frenchip, presque une idole.

Frenchip : Au pire je regarderai le match sur mon motismart, histoire de me tenir informé de ta progression. Et puis nous nous recroiserons certainement, je nous prédis de belles choses à tous les deux.

C'est ainsi que Frenchip tendis sa carte à Timélias, avec son numéro au dos. La carte le représentais sur scène avec Peterson et on voyait Jack sur son épaule, jouant du synthé.

Frenchip : Mon numéro, appelle si jamais t'as besoin d'un support moral ou affectif, ou de quoi que ce soit d'autre. T'es un grand dresseur, quand j'aurai progressé j'aimerais beaucoup faire un match amical avec toi.

Jack : Avant de défier les gens, pense à t’entraîner. Mais t'as raison, une rivalité amicale pousse toujours les gens à donner le meilleur d'eux même.

Frenchip : J'en suis certain. Regarde Peterson, au début nous étions concurrents et maintenant nous sommes amis. Les grandes âmes finissent toujours par se rejoindre. Enfin bref, si un jour t’as besoin de moi, t’appelle, ok ?

Frenchip se réjouit d’avance à l’idée de sceller cette nouvelle amitié. Il avait Timélias en très haute estime et comptait bien garder un œil sur lui, voir faire éclore une amitié complète et sincère. Il était comme ça, Frenchip. Quand quelqu’un lui tapait dans l’oeil, il n’y allait pas par quatre chemins et faisait sa déclaration immédiatement.[/color]

FRENCHIP – Dans un premier temps, je compte découvrir Maïlys. L'école m'intéresse mais je sais déjà pas mal de choses, en toute modestie. Et puis, rester assis n'a jamais été mon fort. Cela dit je ne raterai les conférences pour rien au monde.

S’ensuivit un petit échange taquin avec Jack, l’occasion de se remémorer les conditions de leur voyage en bateau et le mal de mer du Tarsal. Ce genre de petites taquineries amicales n’était possible que parce que Jack pouvait s’exprimer verbalement en langage humain, contrairement aux amis Pokémons de Timélias. Ce dernier sourit en les regardant, et en continuant machinalement à caresser Luglii sur son avant-bras.
Bien que cela fût extraordinaire d’avoir obtenu la traduction d’une phrase de Luglii qui venait de permettre à Timélias d’en apprendre plus sur les relations qui éclosaient dans son groupe, cela changerait beaucoup de choses si au quotidien Timélias savaient mot pour mot ce que ses amis Pokémons disaient. Trop de choses même, peut-être.
Il avait de toute manière la preuve qu’il n’y avait pas besoin de parler le même langage pour nourrir une profonde complicité avec ses amis Pokémons. Timélias acceptait donc les choses telles qu’elles étaient, il aimait profondément ses amis Pokémons sans avoir besoin de les entendre parler son langage, et se méfiait de ce que ça changerait dans leurs relations s’il avait un télépathe dans son groupe. Et puis, si ses amis Pokémons parlaient le langage humain, alors ils pourraient lui faire remarquer qu’il leur parlait de façon abominablement gaga de la même manière qu’on peut le faire avec des animaux de compagnie ou avec des enfants en bas âge ; or leur relation fonctionnait bien ainsi, et Snotigol, Jananda, Temiel et les autres acceptaient les gâteries infantiles de Timélias telles qu’elles et se prêtaient au jeu, ce qui soudait leur groupe.

Pour toutes ces raisons, et parce que ce n’était pas dans sa nature, ayant appris dès la plus tendre enfance à grandir avec presque rien au milieu d’autres enfants qui avaient tout plus que lui, Timélias ne jalousait pas Frenchip sur le fait d’être ami avec un Pokémon capable de s’exprimer en langage humain, pas plus qu’il n’avait jalousé toutes les personnes possédant un motismart super moderne quand lui se trimballait avec un modèle de pokedex préhistorique. Il reconnaissait tout de même l’avantage que cela représentait.

FRENCHIP – Dommage que tu ne saches pas où et quand pour ton arène, j'ai suivi un cours de soutien de Dresseurs auprès de la Team Yell, banderoles faites maison et mégaphones, la totale.

Timélias ne savait pas qui était la Team Yell, mais cela le fit rire. Bizarrement il imaginait parfaitement Frenchip, dans son accoutrement, hurler des encouragements dans un mégaphone pendant que Jack agitait une banderole au-dessus de sa tête.

FRENCHIP – Au pire je regarderai le match sur mon motismart, histoire de me tenir informé de ta progression. Et puis nous nous recroiserons certainement, je nous prédis de belles choses à tous les deux.
TIMÉLIAS – J’espère bien qu’on se recroisera !

Timélias prit la carte tendue, la carte de visite de Frenchip avec son numéro, son nom, sa photo, tout ce qu’il fallait pour garder le contact. Il n’était pas seul sur la photo, il y avait quelqu’un d’autre, peut-être ce Peterson qu’il évoqua juste après. Frenchip affirma qu’il aimerait beaucoup faire un match amical avec lui une fois qu’il aurait progressé, et Timélias hocha la tête avec le sourire.

TIMÉLIAS – Je sais pas si je serai le meilleur entraînement qui existe mais ouais ce serait avec plaisir !

Timélias rangea la carte.

TIMÉLIAS – Bon, mes chéris, il est l’heure de manger ! Je ne vous ai toujours pas servis...

Timélias s’accroupit et tendit le bras vers le sol pour que Luglii s’y glisse. Curieusement il adorait la sensation de la limace rampant sur son bras, la texture de cette peau à la fois molle et musclée, toute lisse, qui faisait pression sur la sienne pour avancer lentement, lubrifiée par le mucus. Il n’y avait peut-être que Timélias pour trouver cette sensation agréable. Ca avait un effet apaisant. Il se souvenait encore de sa gêne quand Snotigol s’était mis à lui masser les pieds en plein combat pokémon contre une autre Dresseuse, ce coquin avait pensé lui faire plaisir en voyant qu’il trouvait ça agréable sauf que le moment n’avait pas été très bien choisi. En tout cas Snotigol ferait un excellent réflexologue, ou même masseur en général.

Timélias attrapa le repas commandé auprès du serveur un peu plus tôt et le disposa au sol. Temiel, Luglii, Stanzec et Lomuugl furent heureux de pouvoir se restaurer à leur tour. En particulier Luglii qui semblait être le plus gourmand du groupe.
Laissant les quatre Pokémons à leur repas, Timélias resta accroupi pour papouiller Snotigol et demanda à Frenchip :

TIMÉLIAS – Qui est Peterson ? C’est lui sur la photo avec vous ?

Snotigol eut envie de rendre les papouilles à son ami, et se glissa dans son dos pour commencer à lui masser les épaules. La réaction de Timélias fut instantanée, il affaissa ses épaules et s’exclama :

TIMÉLIAS – Oooh... Snotty... Merci mon gros n’amour... Oh c’est trop agréable... Qu’est-ce que je t’adore...

Jananda rampa le long du bras de Timélias pour descendre au niveau de ses jambes, et laisser la place pour le massage de Snotigol.

TIMÉLIAS – Excusez-moi Frenchip... Mais Snotty est adorable, il sait que j’adore ses massages... Une fois il m’a même massé les pieds en plein combat de Dresseur, c’était super bon mais ça m’a un peu déconcentré et mon adversaire m’a regardé d’un air bizarre...

Et en même temps, devant une scène aussi insolite, c’était un peu normal.

TIMÉLIAS – Qui est Peterson ? C’est lui sur la photo avec vous ?

Frenchip sourit en se rappelant des moments passés à Galar et notamment Smashings : l'ambiance punk, la team Yell, les concerts improvisés à longueur de journée, et son amitié avec l'ex champion d'arène.

Frenchip : Oui, c'est une rock star et un ancien champion d'arène de Galar. Il est super gentil, bien qu'un peu mou parfois.

Que de bons souvenirs : les stades remplis, l'excitation de la scène, les concerts de rue. C'était une autre époque mais ç'était une belle époque, bien qu'éprouvante physiquement. C'est qu'il fallait les enchaîner, les concerts, il ne savait pas si il serait encore capable d'avoir un rythme pareil à l'heure actuelle.

Frenchip : On a fait des concerts dans tout Galar, de la rue aux stades les plus grands, ç'était top.

Ses yeux pétillait alors qu'il racontait ça. On voyait bien que le jeune dresseur chérissait ces souvenirs et qu'il y tenais particulièrement.

Jack : ça reprendra bientôt. Quand Robbie aura évolué et qu'on aura nos Salarsen, on va faire des miracles.

Frenchip : Je n’en doute pas, Jack. L'avenir est plein de belles promesses effectivement et il me tarde de partir à l'aventure.

Les deux amis échangèrent un peu leurs sentiments par la pensée, notamment des souvenirs de Galar et du reste du monde, se remémorant surtout la scène et le public, puis la discussion continua :

TIMÉLIAS – Je sais pas si je serai le meilleur entraînement qui existe mais ouais ce serait avec plaisir !

Frenchip : L'important c'est de passer un moment ensemble et de s'amuser !

Frenchip était convaincu qu'on pouvait faire un duel pour le fun, sans enjeux ni pression. Et puis, en tant que dresseur, il fallait bien qu'il se mette à se battre un jour, autant commencer avec des amis, en sécurité.

Par la suite, Snotigol fit un massage à Timélias, ce qui eut pour effet de surprendre Frenchip, Jack et Robbie, mais ils reprirent vite leurs esprits. Décidément, cette équipe était pleine de surprises.

TIMÉLIAS – Excusez-moi Frenchip... Mais Snotty est adorable, il sait que j’adore ses massages... Une fois il m’a même massé les pieds en plein combat de Dresseur, c’était super bon mais ça m’a un peu déconcentré et mon adversaire m’a regardé d’un air bizarre..

Frenchip sourit, il comprenait aisément comment la scène pouvait choquer, ayant lui même été surpris. Il se contenta de sourire et de réajuster son chapeau, par réflexe.

Frenchip : Je comprends, c'est pas habituel de voir un pokémon masser son dresseur, surtout dans un moment important. Mais ça a un certain charme, c’est une nouvelle preuve que vous êtes très proches.

Jack : C'est même cocasse, mais oui c’est mignon.

FRENCHIP – Oui, c'est une rock-star et un ancien Champion d'arène de Galar. Il est super gentil, bien qu'un peu mou parfois. On a fait des concerts dans tout Galar, de la rue aux stades les plus grands, c'était top.

À l'évocation de cette période faste pour lui, Frenchip avait des étoiles dans les yeux. Plongé dans ses souvenirs, il laissait filtrer une douce nostalgie dans le ton de sa voix. Timélias pouvait deviner que c'était l'une des meilleures périodes de sa vie. Aujourd'hui Frenchip était passé à autre chose, et Timélias était assez curieux de savoir finalement ce qui l'avait poussé à changer de voie. Disons que Frenchip allait continuer à aller d'arène en arène, mais pour livrer non plus des concerts de musique, mais des combats pokémons. Et ça lui manquait tant, que son projet était finalement de constituer une équipe de Pokémons musiciens. Une manière de ne pas complètement laisser derrière lui cette période regrettée. Même Jack essaya de le réconforter en lui assurant que « ça reprendra bientôt ».

FRENCHIP – L'avenir est plein de belles promesses effectivement et il me tarde de partir à l'aventure.

L'aventure... Timélias avait rencontré plein de gens qui avaient répondu à l'appel de l'aventure, qui avaient souhaité être des Dresseurs et parcourir les terres sauvages – ou moins sauvages – à la rencontre de tous les Pokémons et de tous les Champions.
Une autre point sur lequel Timélias se sentait différent des autres. Lui, n'avait pas répondu à l'appel de l'aventure. Il ne lui avait jamais tardé de partir à l'aventure. Il n'était pas devenu Dresseur Pokémon en quête d'une aventure. Il s'agissait pour lui d'une quête initiatique. Il s'était lié d'amitié à l'âge de sept ans avec un Pokémon dont il avait tout ignoré ou presque. L'école de Dresseurs de Port Lieucca, ça avait en tout premier lieu servi à Timélias à apprendre ce qu'étaient les Pokémons et à mieux comprendre sa relation avec Snotigol. L'aventure n'était arrivée qu'ensuite, en corollaire.

À propos d'un futur combat amical, la modestie de Timélias fut inutile devant l'optimisme de Frenchip qui souhaitait avant tout passer un bon moment avec lui et s'amuser. Ouf ! Frenchip n'avait donc pas l'esprit de compétition, seulement l'esprit de jeu. Timélias était donc partant.

Toujours aussi sympathique, Frenchip ne montra aucun jugement alors que Timélias appréciait le massage offert par Snotigol.

FRENCHIP – Je comprends, c'est pas habituel de voir un Pokémon masser son Dresseur, surtout dans un moment important. Mais ça a un certain charme, c'est une nouvelle preuve que vous êtes très proches.
JACK – C'est même cocasse, mais oui c'est mignon.

Et encore, là, ça allait, Snotigol massait simplement les épaules de Timélias. Frenchip aurait peut-être été plus décontenancé si Snotigol lui avait plutôt massé les pieds. Aux yeux de certains, ça passait pour du fétichisme repoussant ; aux yeux d'autres, pour un délire mégalomane d'un Dresseur estimant que ses Pokémons étaient d'un rang inférieur tout juste dignes des plus basses besognes pour son plaisir. Dans tous les cas, c'était mal perçu.

TIMÉLIAS – Vous allez commencer par où ? En tout cas, je viendrai à votre premier concert. Et grâce à votre carte, je vous recontacterai, nous pourrons facilement nous revoir, et faire un combat pokémon.

Frenchip et Jack échangèrent un regard hébété. Ils allaient commencer par où, tiens ? En voilà une bonne question. Ils s'étaient lancés dans leur nouvelle vie sur un coup de tête et n'avaient jamais regardé en arrière, mais maintenant que la question était posée, ils se trouvaient bien embêtés. C'est alors que Jack sentit des ondes psy qui l'attiraient non loin, sur la plage. Intrigué, il voulait mener l'enquête.

Jack : Par la plage ! Elle a de bonnes vibes !

Frenchip resta décontenancé, surpris que Jack trouve un intérêt soudain à la plage. Lui qui n'aimait pas la mer, il avait peut-être révisé son jugement ? Ne voyant rien de mieux à faire, Frenchip suivit les instructions de son pokémon, souriant et réajustant son chapeau, comme pour faire passer le malaise.

Frenchip : Par la plage, donc. Et puis après un petit road trip à travers les villes pour trouver celle qui nous correspond. Il me tarde de remonter sur scène et je sens que ça sera d'autant plus magique que ça sera ma scène, ma déco, mon univers.

Ses yeux pétillaient à nouveau : son amour de la musique était indéniable et elle semblait être sa première motivation dans la vie. Clairement, il mettait beaucoup d'espoirs dans ce bar multi classé et ça allait être sa priorité.

Frenchip : Si je pouvais booker une ou deux dates sur des scènes locales, ça serait un plus, mais je me fais pas d'illusions : je ne pense pas être très connu ici. Et si même Peterson n'est pas connu, moi encore moins je suppose. Mais bon, je me suis fait un ami dès mon premier jour ici et c'est déjà plus que je ne l'espérais. Prends soin de toi, Timélias, et que Arceus guide tes pas.

Jack semblait pressé d'aller sur la plage et en effet, le pokémon avait peut être détecté une tarsal qui lui correspondait. Il n'en dit rien à Frenchip, par timidité, mais son instinct et ses pouvoirs ne lui mentaient jamais. C'est ainsi qu'il s'impatienta, poliement, mais il quitta quand même l'épaule de son dresseur pour voleter en direction de la dite plage. Frenchip n'en croyait pas ses yeux et se doutait que son compagnon lui cachait quelque chose, mais il ne posa pas de questions, respectant son jardin secret.

Frenchip : Bon, Timélias, les amis, ce fut un grand plaisir. À très bientôt j'espère.

Et c'est ainsi que Frenchip se dirigea vers la plage, suivant son pokémon qui allait maintenant à vive allure. Quelle mouche l'avait donc piqué ? Intrigué, Frenchip voulait aller au fin fond de cette affaire et de toute façon, quand Jack se montrait ainsi déterminé, il était difficile de lui faire changer d'avis. De peur de le perdre de vue, il pressa le pas et fit un dernier grand signe à Timélias et compagnie, mimant ensuite un coeur avec ses mains, avant de reprendre la route.