[Terminé]Je suis nouvelle ici! [Axelle]

Axelle soupira intérieurement, puis laissa éclater sa joie :

"Waaah génial mon grand ! Super tir, t'es le meilleur !!"

Elle récupéra le petit Hypotrempe au sol pour lui faire un câlin - qui manqua d'achever le Pokémon plutôt mal en point - et le rentra dans sa Pokéball. Elle se retourna vers son adversaire qui avait fait de même et lui tendit la main.

"Merci pour ce combat, et bravo ! Ta stratégie était bien pensée !"
"Ah, hem, merci, haha, j'avoue que j'ai un peu improvisé et ça a mieux marché que ce que je pensais... Mon Hypotrempe en a plus sous le capot que je le pensais, on dirait ! Et ton Chamallot était vraiment très fort. Merci à toi aussi pour le combat !"

Axelle ajusta son sac à dos, et contempla la plage. L'Ampleur du Chamallot avait été puissante, et plusieurs rochers étaient désormais renversés. Non loin, la terrasse d'un petit café était sens-dessus-dessous, et un serveur visiblement énervé gesticulait et grimaçait en les montrant du doigt à ce qui semblait être son patron.

Le petit homme moustachu les dévisagea d'un air peu amène, pour ne pas dire carrément agressif, et descendit pesamment les marches de sa terrasse de bois pour se diriger vers les deux jeunes filles. Axelle se retourna vers la dresseuse, et décida qu'il était temps de prendre congé.

"Euh, du coup ben je vais y aller. Et je te conseille d'en faire autant, le type là n'a pas l'air très content de ce que notre combat a fait à son restaurant, héhé. Allez, tchao !"

Sans demander son reste, Axelle fila vers le muret de la bordure de la plage, l'escalada en deux gestes et se retrouva sur la petite rue de front de mer. Les cris du serveur, ou de son patron, quelle importance, lui arrivaient déjà : les deux hommes étaient bien trop lents pour la poursuivre de toute façon. Elle espéra que son adversaire avait suivi son conseil et s'était éloignée des ennuis : ça serait dommage pour elle de devoir payer les réparations des quelques tasses et soucoupes cassées. Elle avait renoncé à l'idée de voler son Dracaufeu noir : la bestiole n'avait pas l'air commode, et si elle n'avait pas de Pokéball, il était impossible de simplement la mettre sur son dos et de l'embarquer. A mois d'avoir un trente-six tonnes ignifugé prêt à la recevoir...

Elle se dirigea vers l'endroit qu'elle avait quitté un peu plus tôt : le magasin de touristes rue Chen, qu'elle devait compromettre pour que ses supérieurs le fassent probablement chanter. Elle sourit en pensant à son salaire qui allait bientôt renflouer ses caisses : elle était aux pâtes et à l'eau depuis quelques jours, et il lui tardait de pouvoir s'empiffrer de McDo. Le soleil commençait à se coucher, et les boutiques allumaient leurs devantures.
Axelle s'assit sur le banc qu'elle avait repéré plus tôt, et commença à pianoter sur son ordinateur portable.

Elle repéra les allées et venues des trois employés, l'un surveillant la devanture, l'autre à la caisse, et le troisième qui semblait être le patron qui vadrouillait entre l'arrière-boutique et le magasin. Le premier employé s'en alla, puis le second. La nuit était bien tombée à présent. Axelle rangea son ordinateur dans son sac et fit mine de s'en aller. Elle passa dans la ruelle adjacente pour monter sur les toits sans être vue : en s'aidant de grosses bennes à ordure (et en dérangeant quelques Miamiasme qui protestèrent en faisant claquer leurs sacs plastique), elle se retrouva rapidement sur le toit du magasin, bien dissimulée grâce à la nuit noire et au manque de lumière du quartier. Téléphone à la main, elle guetta la petite rue sur laquelle donnait l'arrière-boutique.

Elle n'eut pas à attendre longtemps : une berline noire s'arrêta bientôt devant le magasin, et un homme en costume en sortit avec un gros sac bien gonflé sur le dos. Axelle le bombarda de photos de son téléphone, et attendit patiemment qu'il sorte pour reprendre des photos de l'homme sans son sac d'argent. Une fois sa mission accomplie et la berline repartie sur les chapeaux de roue, Axelle redescendit de son perchoir et se dirigea vers chez elle (enfin, le pauvre squat qu'elle osait appeler "chez elle"). Elle était aux anges : grâce à ces photos, elle pourrait enfin manger correctement, et probablement s'acheter un billet de train pour quitter cette ville pourrie qu'est Port Lieucca, et se diriger vers un coin plus intéressant. Genre Mégapagopolis. Elle savait que le QG de la team Némésis se trouvait dans le coin, et il lui tardait de pouvoir enfin rencontrer des vrais agents de la team... et non les trois pauvres incapables qui lui servaient de collègues en ville.

hrp: