Combat spectaculaire [Nathan]

Pour la première fois depuis son évasion de l’hôpital central de Mégapagopolis, Nathan remettait les pieds dans la ville qui l’avait vu grandir. C’était un choix risqué de sa part ; il voulait plus que tout éviter de croiser sa mère ou son beau-père, pour éviter d’avoir à leur donner des explications plus longues qu’il n’était prêt à leur accorder et, surtout, il était tout à fait possible que les responsables du refuge Pokémon soient à ses trousses après qu’il ait mis les voiles avec Gojira, son Embrylex, sans dire un mot ou signer un papier.

Mais cette fois-ci, il devait faire exception ; en jetant un oeil aux forums dédiés aux jeunes dresseurs en ligne, il était tombé sur une rumeur particulièrement alléchante : dans les ruelles sombres de la capitale de Maylïs se trouveraient des Pokémon rares et puissants, abandonnés là par des dresseurs peu avisés et irresponsables. Le garçon était très heureux avec son équipe actuelle, bien évidemment ; mais affronter ces Pokémon à qui la vie n’avait pas fait de cadeaux serait un excellent entraînement pour eux. Et, avec un peu de chance, peut-être l’un deux rejoindrait les rangs de ses compagnons ?

Rasant donc presque les murs pour éviter les potentiels regards dangereux, il se dirigeait vers le labyrinthe urbain quand un petit Roucool débarqua d’un virage serré, volant à toute vitesse, passant à peine au-dessus de la tête de Nathan… Et embarqua sa casquette au passage. C’était sans doute un accident, ses serres se refermant par réflexe sur l’obstacle mou qu’il avait rencontré, mais toujours était-il que l’accessoire rouge quitta la tête de son digne propriétaire pour s’envoler avec cette volaille de malheur.

“Alors ça, c’est hors de question !”

Nathan fit aussitôt demi-tour, Pokéball en main, prêt à démolir le malheureux oiseau qui pensait pouvoir s’emparer de sa signature, quand une jeune fille le heurta de plein fouet, le propulsant au sol.

“Aoh…”

Il grogna en se relevant rapidement.

“Fais attention où tu vas, toi ! J’ai un Roucool à défoncer, je t’engueulerai proprement une autre fois !”

Sans un regard de plus pour la rouquine, il détala à toute allure à la poursuite du Roucool, restant concentré sur la tâche rouge qui s’élevait dans le ciel. Dans sa main, la Pokéball qui contenait son Embrylex était prête ; aussitôt l’oiseau à portée, il pourrait utiliser les capacités de Gojira pour l’empêcher de fuir. Mais d’ici-là… Il était limité à une course effrénée.

Décidément, la rouquine était décidée à mettre des bâtons dans les roues de Nathan. Non seulement elle lui avait fait perdre de précieuses secondes au début de sa course poursuite derrière le fichu volatile qui avait commis l’erreur mortelle de lui voler sa casquette, mais en plus elle avait décrété qu’elle seule avait le droit de poursuivre le pigeon, utilisant un Gruikui bien luisant pour bloquer le chemin de Nathan, le dépassant rapidement pour poursuivre le Roucool.

Le garçon dénué de casquette rouge grogna entre ses dents en croisant le regard du Gruikui, déterminé à l’empêcher de passer. Il fut bien forcé de stopper son élan, ralentissant pour éviter de percuter le petit cochon. Il passa en revue, plus vite qu’il ne s’en serait cru capable, ses options pour passer ; ce n’était pas un combat comme ceux auxquels il s’était entraîné toute sa vie, mais la construction de cette situation restait la même : il devait trouver une solution pour accomplir ce que son ennemi voulait l’empêcher de faire. Sauf qu’au lieu de le mettre K.O, un processus qui prendrait bien trop de temps, il s’agissait maintenant de le laisser sur place et de mettre les voiles pour rattraper ce foutu Roucool.

Il jeta un oeil à ses Pokéballs, passant en revue les capacités de ses Pokémon, puis observa rapidement la rue vide - personne en vue, les habitations locales étaient basses et en mauvais état pour la plupart. C’était bien l’un des quartiers les moins reluisants de Megapagopolis, après tout ; le genre de ruelles où on lui avait appris à ne pas se promener quand il était petit. Il se força à oublier qu’il était en milieu urbain.

*Si j’étais sur le Mont Couronné, à faire une course contre les Pokémon de Papa, je passerais comment ?*

Aussitôt la situation modifiée dans sa tête, une solution digne de lui lui apparut. Il profita de la confusion du Gruikui, qui ne savait s’il devait suivre sa dresseuse, pour faire un pas en arrière, lâchant deux Pokéballs au sol.

À sa gauche apparut Griff, son Salamèche, un petit reptile au regard enthousiaste, prêt à se cogner contre cet autre Pokémon feu qui voulait retenir son humain. À sa droite, Gojira l’Embrylex était nettement moins enjoué ; il était prêt à en découdre, mais sa façon d’envisager le combat était bien moins amicale. Si un Pokémon s’opposait à son dresseur, il le foutrait au tapis pour lui apprendre à ne pas leur barrer la route, un point c’était tout.

Les deux Pokémon avaient du mal à s’entendre, et cette approche différente du combat n’en était qu’un des nombreux exemples ; Nathan fit donc en sorte qu’ils n’aient pas à se tenir côte à côte trop longtemps, de peur que ça dégénère immédiatement.

“Griff, utilise Brouillard ! Il me faut un écran de fumée !”

Tandis que le lézard crachait une fumée épaisse et opaque devant lui, englobant toute la largeur de la rue et aveuglant ainsi le Gruikui, Nathan mit un genou au sol pour pouvoir chuchoter à l’oreille de son Embrylex.

“Gojira, tu vois la maison à côté ? Utilise Éboulement pour construire une rampe !”

Ne sachant où son dresseur voulait en venir, le Pokémon Peaupierre obéit cependant, déterminé à ne pas passer pour un boulet alors que le Salamèche avait accompli sa part si rapidement. Frappant la rue de ses deux petits poings, il brisa le goudron et le macadam, soulevant le terrain pierreux sous la couverture artificielle, jetant en avant des pierres de sorte à ce que le tas le plus haut soit tout contre la maison. Une exclamation râleuse jaillit immédiatement de l’habitation - à l’oreille, un résident qui était bien trop habitué à ce que des combats Pokémon improvisés mettent le bazar dans sa rue - mais Nathan décida de l’ignorer pour le moment.

“Super travail, les petits gars !”

Rappelant les Pokémon dans leurs sphères respectives, il planta là le Gruikui pour courir immédiatement sur l’escalier grossièrement taillé par son Embrylex. Son expérience à parcourir, avec ses pieds et ses mains, la plus haute montagne de Sinnoh de sa base à son sommet n’était pas sans lui rendre service ici : en prenant appui sur ses paumes et ses semelles, il grimpa jusqu’au toît de la maison aussi vite que s’il avait couru sur un escalier ordinaire.

Le rouge pétant de sa casquette l’aida à repérer de loin le Roucool ; la dresseuse rousse et lui avaient pris de la distance, mais ils étaient ralentis par la disposition des rues de Megapagopolis et, dans un effort pour semer l’humaine, le Roucool tournait régulièrement sans pour autant dépasser la hauteur des toits. Avait-il peur de Pokémon oiseaux plus robustes que lui, qui traitaient le ciel de la ville comme leur territoire, plus que des humains qui le pourchassaient ? C’était manifeste.

Sautant de toit rapproché en toit rapproché, Nathan se remit donc à la poursuite des deux fuyards, réduisant bien vite le fossé qui les séparait. Lorsqu’il fut à portée de voix de la fille, il ne put s’empêcher de crier avec une voix goguenarde :

“PARKOUR !”

Après un petit ricanement pour lui-même, bien trop fier de son idiotie, il se décida finalement à s’expliquer un petit peu.

“Si tu veux capturer la volaille, c’est pas mon problème, mais je me dois d’infliger une vraie correction à quiconque me vole ma casquette ! Il est tout à toi une fois que je lui ai réglé son compte !”

Avec un peu de chance, cet élan d’honnêteté aurait au moins le mérite d’éviter aux deux dresseurs d’arrêter de travailler l’un contre l’autre pour rattraper ce fichu Roucool. Et si elle s’entêtait à ne pas le laisser avoir sa revanche, alors il lui trouverait un autre moyen d’accélérer encore pour fumer le voleur : celui-ci finirait à l’état de poulet rôti avant la fin de la journée, foi de Nathan.

C’était avec une satisfaction assumée que Nathan constata que la distance entre lui et le Roucool qui avait osé voler sa casquette se réduisait à chaque bond, à chaque changement de toit. La rouquine pouvait bien dire ce qu’elle voulait, le dresseur était presque là et, quand il retournerait sur le plancher des vaches, ce serait pour infliger une correction sans précédent au Pokémon Vol. Du moins, c’était ce qu’il avait en tête, jusqu’à ce que l’ordre de la dresseuse qui pourchassait sa proie se fasse entendre depuis la rue.

“Attends, Nitrocharge ?!”

Le garçon en rouge eut juste le temps de se lancer dans un nouveau bond pour s’écarter du chemin du Gruikui en pleine charge enflammée, laissant celui-ci s’écraser sur sa dresseuse, tandis que l’absence de toit sous ses pieds se fit vite sentir.

Fort heureusement pour lui, il n’avait pas pris trop d’altitude dans sa petite séance de parkour ; en roulant convenablement sur le sol à l’atterrissage, il n’eut aucun mal à se relever immédiatement. Il aurait quelques bleus, mais rien de grave - et il était bien placé pour s’en rendre compte, lui qui avait littéralement senti son corps être réduit en miettes un an plus tôt.

Prestement de retour sur ses pieds, il se trouvait désormais en travers du chemin du Roucool, qui tenta de faire demi-tour pour se réfugier dans une ruelle perpendiculaire. Cette fois-ci, ce fut le Gruikui qui l’arrêta et, s’il tentait de faire à nouveau volte-face, la dresseuse le bloquait également. La main de Nathan s’était déjà posée sur la Pokéball de son Embrylex pour démolir la bestiole ailée avec son aide quand son interlocutrice l’arrêta à nouveau. Il grogna, mais finit par faire sortir son Embrylex.

“Gojira, utilise Blocage Noir sur ce foutu pigeon, qu’il ne s’enfuie pas de nouveau.”

Il se tourna vers la jeune fille, saisissant une autre Pokéball pour jongler avec.

“J’accepte ton offre. Un combat en un contre un, en une seule manche, le gagnant a le droit d’exploser le Roucool et l’autre ne peut que le regarder. Hors de question que je te laisse le soin de récupérer ma casquette alors que t’as déjà laissé la volaille t’échapper une première fois.”

Lançant une dernière fois la Pokéball en l’air, il la récupéra d’un rapide mouvement horizontal avant de la lancer en avant, révélant son Goupix.

“J’espère que t’es en forme, Sol, on va lui montrer de quel bois on se chauffe ! Et quant à TOI…” il se tourna vers le Roucool avec un regard sombre, “considère ce match comme un aperçu de ce que tu vas prendre.”

Aussitôt Sol matérialisé dans la rue, les rayons du soleil s’étaient fait plus forts, réchauffant immédiatement l’atmosphère du combat.

“Roh, sérieux ?”

Nathan n’avait pas eu une seule seconde pour exploiter les rayons du soleil, renforcés par le talent de son Goupix, qu’une puissante bourrasque sablonneuse s’engouffra dans les ruelles étroites, le poussant à lever un bras pour protéger ses yeux des grains de sable irritants qui venaient gonfler sa veste, le tirant presque en arrière. C’est justement pour ce genre d’occasions qu’il portait une casquette : en se penchant un peu en avant et en tenant fermement la visière, il aurait pu couvrir l’essentiel de son visage bien plus efficacement. Décidément, le geste de ce Roucool le mettait chaque seconde un peu plus de mauvaise humeur.

Sol semblait s’adapter mieux que lui au soudain changement de climat ; les pattes fléchies, bas sur ses appuis, il ne perdit pas l’équilibre une seule seconde. En revanche, il éprouvait une difficulté désagréable à garder ses yeux concentrés sur l’Embrylex qui lui faisait face au milieu de l’intempérie sablonneuse : comme si, une fois dans son élément, le Pokémon Peaupierre se débarrassait complètement de la balourdise qui le caractérisait habituellement.

“Ne lâche pas ta concentration, Sol ! Utilise Onde-Folie tant que tu l’as dans ta ligne de mire !
- Gou !”

Le petit cri du renard couvrit temporairement le hurlement du vent et, une seconde plus tard, une onde dorée se matérialisait au niveau de sa truffe avant d’être rapidement propulsée en direction de l’Embrylex. Si Nathan pouvait rendre son adversaire confus maintenant, il pourrait tenter de prendre le contrôle du combat d’ici la fin de la tempête de sable - après tout, si l’adversaire ne prenait pas le dessus alors que l’environnement allait dans son sens, le pourrait-elle une fois son petit avantage dissipé ?

“Je n’ai rien de petit et je m’appelle Nathan,” répondit-il brièvement à la remarque de la rouquine, “et je n’ai pas le souvenir que tu m’aies donné ton nom non plus, discourtois personnage !”

Malgré le battement du sable sur son visage, il se forçait à garder les yeux ouverts pour surveiller son Goupix et, par extension, l’attaque qu’il venait de lancer. Après tout, si leur adversaire se décidait à passer à l’offensive, Sol aurait besoin de toutes les capacités de son dresseur pour l’aider à réagir, avant que la puissance brute d’un Embrylex ne lui inflige des dommages trop importants pour être rattrapés.

Nathan ne dissimula pas sa satisfaction en entendant le cri de douleur de l’Embrylex qui venait, de toute évidence, de se blesser dans sa confusion. Il sourit doucement à son Goupix, qui s’était retourné brièvement en quête de son approbation, et acquiesça pour lui confirmer qu’il avait bien répondu à ses attentes. Après tout, contrairement à Griff, qui accompagnait Nathan depuis de nombreuses années, et Gojira, qui partageait avec Nathan un lien dont la valeur n’attendrait point le nombre des années, Sol était une addition très récente à l’équipe et avec qui la confiance serait longue à construire. C’était pourquoi le jeune dresseur l’avait choisi pour ce duel ; il voulait montrer au petit renard enflammé qu’il le savait capable de participer à un combat à ses côtés. Après tout, à peine quelques heures après sa capture, Sol avait lutté de toutes ses forces avec lui pour protéger Maylïs du désastre qui planait sur elle.

Ce moment partagé entre le Pokémon et son dresseur fut de courte durée cependant puisque, décidé à ne pas s’arrêter sur un échec, Embrylex surgit d’entre les vagues de sable pour refermer ses crocs sur l’une des queues touffues du Goupix. Sol poussa un glapissement de douleur tandis que les dents acérées s’enfonçaient dans sa chair, lui infligeant des dégâts conséquents.
Tout cela, cependant, faisait partie des possibilités envisagées par Nathan. Son Pokémon avait suivi son ordre à la lettre ; c’était à son tour de l’épater en lui montrant pourquoi ses compagnons avaient raison de le suivre et d’écouter ses ordres.

“Reste concentré, Sol ; utilise Entrave tant qu’il est au contact.”

Sol leva la queue la plus proche de celle qui avait été mordue et elle s’illumina aussitôt d’une faible lueur mauve ; il en frappa délicatement le front de l’Embrylex et son effet s’appliqua aussitôt : pour les minutes à venir, le Pokémon Peaupierre ne serait plus capable de faire usage de sa Morsure contre le renardeau. Maya avait dit, avant que le combat ne commence, qu’elle arrêterait celui-ci avant que le type roche ne soit trop blessé ; Nathan ne doutait pas un seul instant qu’elle reconnaîtrait sa défaite s’il lui coupait ses options une à une. Plutôt que de tout risquer pour une victoire coûteuse contre un Pokémon face auquel Sol était désavantagé, pourquoi ne pas simplement pousser son adversaire à l’abandon et permettre aux deux belligérants de rester en forme ?

La casquette rouge en manque de casquette n’en avait cependant pas terminé ; il ne misait pas sur une victoire par K.O, mais cela ne signifiait pas que son adversaire serait dispensé de souffrir un petit peu.

“Maintenant, dégage-toi et utilise Flammèche avant de disparaître.”

D’un mouvement brusque de son petit corps, le Goupix s’arracha à la prise des crocs du type roche et recula de quelques pas, le bombardant de multiples flammes à l’aveuglette avant de s’écarter pour disparaître dans le voile presque opaque de la tempête de sable. Se rapprochant de son dresseur, il vit le doigt de celui-ci pointer vers la droite, une indication silencieuse que son adversaire ne pourrait ni voir ni entendre. Lui obéissant immédiatement, le Goupix se hâta dans cette direction - l’arbre sauvage qui avait poussé à travers le trottoir de la ruelle, sur une branche duquel se trouvait le Roucool, attentivement surveillé par le Gruikui de Maya et par Gojira. Prenant son élan, Sol sauta entre les feuilles pour se cacher, y compris du cochon de flammes - celui-ci pourrait sans doute le sentir, à défaut de l’avoir vu, mais Nathan comptait ici sur un manque de communication entre le Pokémon et sa dresseuse.

Pendant que Goupix se déplaçait, Nathan se décida à répondre à haute voix aux questions de Maya ; bien que le garçon n’ait jamais été captivé par les interrogatoires, c’était une excellente occasion de distraire la rouquine.

“J’ai utilisé Éboulement pour me construire une rampe d’escalade. Ce n’est pas très compliqué, une fois que t’as le coup de main, et c’était mon meilleur plan à ce moment-là.
Du reste, tu viens de me poser la question la plus idiote que j’ai entendue de toute la journée.” Il n’avait pas encore parlé à grand monde ce jour-là, il fallait le dire. “En admettant que je sois engagé dans l’un des camps puérils qui se disputent la suprématie de Maylïs aujourd’hui, crois-tu donc que je serais suffisamment stupide pour répondre ouvertement à cette question ? Un coup d’oeil rapide à nos Pokémon me laisse deviner que leurs niveaux ne sont pas très éloignés. En étant optimiste, un combat à pleine puissance contre toi serait complexe et me laisserait épuisé, avec peu d’options pour disparaître du champ de bataille. En te révélant mes allégeances, je prendrais le risque de me retrouver face à une ennemie dont il serait fort hardu de me défaire et sur laquelle une victoire ne me rapporte presque rien. Ce qui m’amène à ma propre question : es-tu suffisamment naïve pour répondre à une question aussi franche, auquel cas tu projetterais ton propre manque de discernement sur ton prochain, ou me prends-tu pour le dernier des abrutis ?”

C’était sans doute un peu plus rude que nécessaire, mais Nathan n’était pas du genre à mâcher ses mots - et une fois encore, l’objectif était de distraire Maya et, par extension, ses Pokémon tandis que Sol retrouvait sa cachette.

“Je ne connais ni ta définition de gentil, ni ta définition de méchant. Et pour être parfaitement franc, ta vision en noir et blanc de ce monde ne m’intéresse absolument pas. Mais puisque tu pars du principe que je répondrai honnêtement à une question qui appelle le mensonge, je vais jouer le jeu de tes attentes et te répondre sincèrement : je méprise Abyss au plus haut point et, si je croise leur route à nouveau, j’aurais bien du mal à résister à l’envie de leur foutre le feu. Cela étant dit, l’enfer gèlera bien avant que je ne vende ma liberté de penser à une organisation aussi pathétiquement militariste que le S.T.E.R.N. Tu peux donc me considérer neutre, en ce qui concerne leur opposition, bien que j’honnisse Abyss plus que je ne méprise le S.T.E.R.N. Satisfaite ?”