[Terminé] Au clair de la lune... [Luna] [3/4 de Lune]

Avalaville... je n'étais jamais allé là et j'avais profité d'être un peu tranquille pour pouvoir y aller.
Il faisait nuit, et j'étais perdu... Je me sentais un peu bête mais bon... je voulais juste me promener.
Je déambulais donc dans la ville, Caninos marchant à côté de moi, Arcko sur mon épaule. Pourquoi était-ils tout les deux là? Je voulais me rassurer d'abord, puis je voulais aussi profiter d'un moment comme cela avec eux

On va trouver un endroit où s'installer pour contempler le beau ciel ça nous ferra du bien... dis-je à mes deux pokémons en marchant.
Avec tous les événements récents, je ne savais plus quoi penser, j'étais perdu, j'avais perdu des choses, j'avais gagner d'autres choses

Je me sentais redevable d'abord envers Angstorm malgré que ça soit en partie sa faute pour la mort de ma mère... mais je lui devais la vie.
De l'autre, je voulais revoir Solène, elle me manque tant, j'aimerai pouvoir me blottir contre elle comme quand je faisais à ma maman...

Tout cela me manquais... mes amis aussi... Célestio, Môka...
Repenser à cela fit monter doucement les larmes à mes yeux que mes compagnons regardaient, impuissants, ne pouvant seulement essayer de me remonter le moral en se collant à moi.

Nous finîmes par trouver un coin assez isolé et tranquille dans un tout petit parc et je me laissa tomber sur le dos dans l'herbe pour contemplez le ciel, les larmes aux yeux, sans rien dire.
C'est beau... mais où est la Lune? me dis-je.

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La Lune était très grande. Luna avait un peu peur de sortir ce soir, après tout elle mettait les gens dans des situations un peu trop personnelles lors de cet état. Ils se découvraient, avouaient tout, se dénudaient par son simple contact. Elle aimait aider les gens mais elle comprenait en évoluant que parfois elle ne devait pas savoir et devrait rester à distance. Cette femme qui l'avait déçue, qui était perdue, par exemple. Elle comprenait que le monde était plus cruelle qu'elle ne le pensait et qu'elle devra faire preuve de force.

En attendant, elle se promenait autour des forêts. Elle finit par entendre un bruit de pas et se dit qu'il devait y avoir quelqu'un d'adolescent ou juste petit dans les parages. En s'approchant, dissimulée derrière un arbre, elle aperçut un jeune homme avec deux pokémons. Après quelques minutes de marche, ils s'allongèrent, regardant le ciel. D'ailleurs, ils ne voyaient pas la Lune par ici, étant orientés de manière à ce que la forêt la camoufle. Cela n'influe en rien sur les pouvoirs étranges de la jeune fille.

Les minutes passèrent et sur les yeux du garçon s'animèrent quelques larmes étranges. Oui, il était simple de comprendre la détresse de cet homme. C'était le devoir d'une prêtresse de la Lune d'aller à son aide. Elle faillit choir dans la pente mais elle se rattrapa et arriva jusque devant sa tête. Elle fixa les deux pokémons qui la virent en premier, et à ce stade de progression de la Lune ils ne devraient pas lui faire de mal, juste rester immobile. Elle dit d'une voix si douce qu'elle pourrait en être astrale:

-Bonsoir, enfant du soleil. Je ressens quelque chose de trouble en vous.

Les deux pokémons restèrent immobiles. Luna avait toujours eue cette affinité certaine avec eux, peut-être car ils n'étaient pas tous aussi troublés que les humains, pour la plupart, et donc qu'ils n'avaient pas à avoir peur de la jeune fille; en temps normal, les gens se méfiaient de Luna, surtout en connaissant ses pouvoirs. Par chance, même si ces deux pokémons n'étaient pas sauvages, ils n'émettaient pas d'ondes agressives pour protéger leur dresseur, semblant partager avec lui une mélancolie certaine.

Le garçon la regarda une longue minute. Trois-quarts de sa mère la Lune emplissaient son esprit quand on mélangeait dans une jarre d'eau un autre liquide pour lui donner un autre goût, ici l'adoucir. Elle pénétrait dans son envie, dans sa volonté, dans sa combattivité si facilement que l'on comprenait d'autant mieux sa détresse, son mal, son problème.

Encore une fois, la différence avec les autres se montrait presque trop flagrante. On pourrait même se méfier, en temps normal, mais Luna était avertie par son pouvoir que le pauvre garçon ne serait pas agressif. Ou alors il avait placé en son esprit des barrières magiques qui ne comptaient pas les règles de cette réalité. Ne sentant pas le danger, de ce fait, la petite-fille Dulcis commença à doucement s'asseoir à ses cotés, tandis qu'une larme significative accompagna dans la plus sincère des expressions son petit "Oui" plaintif.

"C'est ma faute si elle est morte... j’aurai du être là à ce moment là..."

Il se confessait déjà. Quelle confiance ! Luna en était étonnée mais s'en accommoda presque automatiquement. Et elle répondit tout aussitôt:

"Les gens meurent. Moi, je n'ai jamais connu la mort d'un proche. Est-ce que ça fait mal ?"

Et alors la petite lune s'étonna d'elle-même quand lui vint cette phrase. Pourquoi avait-elle prononcé ces mots ? Elle ne parlait jamais d'elle ou de ses sentiments quand on ne les provoquait pas. Mais ici, elle avait été peut-être...changée. Elle le savait au fond d'elle qu'elle aurait autrement posé la question du qui était cette "elle". Mais elle ne l'avait pas fait. En espérant une réponse, et sans le faire paraître, Luna était gênée.

Il allait pleurer. Luna le savait, ou en tout cas il pleurerait intérieurement pour éviter de le faire paraître. Avec toute la plus grande détresse du monde, il répondit:

-Oui ça fait mal.

Plusieurs fois Luna s'était demandée si elle aurait pleuré une mère si elle l'avait connue. Certainement aurait-elle eue une autre éducation, d'autres volontés, d'autres libertés que celles que la famille Dulcis octroyaient. Elle se sentait elle-même un peu triste de penser qu'elle n'aurait pas connue sa mère la Lune. Quand la jeune fille pensait à son avenir, elle se demandait comment en grandissant elle pourrait ne pas avoir d'amis, de personnes à apprécier et même...d'amour. Elle pensait aussi à sa sœur et à ses grands-parents. Quand ces derniers mourront, qu'est ce qu'elle deviendra ?

-Ça ne fait pas mal physiquement mais dans notre cœur si, on ressent comme un vide énorme... Un vide que la personne morte laisse comme si elle était partie avec une partie de nous-même... tout en sachant qu'on ne pourra plus combler cette partie avec de nouveaux souvenirs liés à cette personne...

Elle se doutait bien que le souvenir était la clé de la douleur. De même, l'oubli n'était pas une solution. Heureusement, si Luna parvenait à aimer quelqu'un au point d'en pleurer, peut-être qu'elle comprendrait, ou alors sa mère la Lune trouverait une bénédiction pour l'aider. La mort est définitive mais Luna se doutait que quelque chose se passait à ce moment-là: une divinité jouerait ?

Alors Aaron laissa échapper une larme entre ses mains. Action prévue par Luna. Il continua:

-Je n'arrive même pas à vouloir me venger de celui qui a tué ma mère... Tout ce que je voulais... c'était retrouver mon père et qu'on vive heureux, je ne voulais faire de mal à personne...


Voilà ce qu'attendait la jeune fille: des informations. Elle allait pouvoir entamer son processus de purification de l'âme, ou en tout d'exorcisation.

-Alors tu as fais du mal à quelqu'un ?

Non,non... Je voulais dire que... je ne ressent pas le désir de vengeance envers le tueur de ma mère... et que je ne veux pas faire de mal aux gens.

Luna n'avait jamais personnellement eu désir de vengeance. Cette envie était pourtant souvent représentée par les patients de la petite fille, mais simplement évoquée. Ici, le garçon ne présentait pas ce que Luna considérait comme moteur de la vengeance, si l'on ne compte pas l'évènement qui la crée, c'est à dire la force de se venger. Peut-être qu'il avait trop peur. Et il y a beaucoup de peurs différentes pouvant mener à l'échec d'une vengeance.

Pourquoi les êtres humains se font du mal entre eux? Et parfois c'est même via leurs pokémons... Je ne veux pas être de ceux là, je veux vivre heureux, rendre les gens heureux, protéger ceux que j'aime au péril de ma vie et aider les personnes qui en ont besoins...

Oui, Luna avait déjà rencontrée une femme qui aimait tuer. Il connaissait la soif de meurtre insatiable et la dépendance à la destruction. Souvent, tout résulte d'un trouble. Les pokémons ne servaient pas toujours de tueurs mais leurs combats possèdent d'autres valeurs, plutôt sportives. Mais Aaron parlait en évidences pour la petite fille. Elle eu juste le temps de le voir sourire avant qu'il ne continue de parler:

Je sais pas ce que tu en pense. M'enfin pour ce qui est de vivre heureux, c'est perdu pour le moment... Et ma vision des choses est sûrement trop idéaliste et utopique, cela fais sûrement parti des rêves que j'entretiens en moi, ce que je souhaite au plus profond de mon cœur...[/justify]
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Au final, pour Luna la réponse s'avérait assez simple à formuler. Elle chercha tout de même un moyen de ne pas embêter le plus grand avec des paroles trop crues, et en arriva à ces phrases:

-Tu espères des choses impossibles, alors laisse moi te répondre en disant des choses qui ressemblent à un rêve. Tu veux que tout le monde soit heureux et arrête de se battre, mais tous les enfants du Soleil veulent atteindre leur père et cherchent à s'élever par tous les moyens. Tant que vous vivrez, il y aura des personnes pour tenter de tout contrôler. Mais ce n'est pas une raison pour abandonner ! Beaucoup de gens disent qu'il faudrait changer le monde mais ne font rien. Toi, si tu essayais, si tu te dévouais corps et âme à cet objectif, comme moi je suis la servante de ma mère la Lune, alors peut-être que ton rêve prendra réalité dans une certaine mesure. Tu ne penses pas ?

Et elle rajouta après une seconde:

-Être malheureux, c'est passager non ? Les gens ne voient pas toujours à quel point ils sont heureux parce qu'ils ont peur d'être malheureux.  Tu ne penses pas ?

L'expression du garçon matérialisa du courage. C'était là le pouvoir de la persuasion, l'auto-persuasion aidée par le réconfort des paroles, lui-même prenant la Lune mère comme source de pouvoir. Il semblait que tout tournait bien pour Luna. Le garçon, un peu revigoré, dit:

-Tu as raison... C'est passager. Et si je dois me donner corps et âme pour ce rêve, je ne dois arrêter d'être malheureux et me montrer fort pour endurer le poids que ce souhait possède.

Il commençait à comprendre ce que Luna disait. Elle même écoutait, car elle pouvait encore apprendre de ses propres paroles, ne serait ce qu'une subtilité.

-Merci beaucoup de tout ce que tu as dis, ça m'aide beaucoup ! ajouta-t-il.

Luna s'approcha encore de lui et lui toucha la main, elle rajouta pour conclusion:

-Tu deviendras fort, j'espère, et tu rapprocheras le monde de ce doux rêve. Un jour peut-être j'entendrai parler de toi. Mais n'oublie pas de ne pas devenir ce que tu méprises. Il est si facile de devenir le pire quand on se sacrifie pour la bonne cause. Il y a des limites que tu ne dois pas dépasser, des lignes à ne pas franchir. Tu comprends ? Va et sauve tous les enfants du Soleil. Nous croyons en toi.

Elle se releva, dans l'idée de le laisser seul comme à l'origine:

-Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, mais ma mère la Lune. Si un jour tu te reposes comme maintenant alors qu'elle te regarde, pense qu'elle veille sur nous tous.