Erf erf [Lyme]

"Du coup, t'as un crew ? Des potes ? Un truc?" Lança la voix au téléphone.

"Hum." Fit l'enfant avant de se représenter mentalement ses derniers mois à Maïlys.

"Pas trop."

"Rhâ, srsly? C'pas cool ça! Faut s'faire des poto dans la vie!" Relança la voix au téléphone.

"Je suis pas doué. J'imagine."

"Pfpfpfpfpfpf. T'sais quoi. Si tu veux, à mes prochaines vacances, je viens te rendre visite. Je connais un peu les environs, tu sais j'ai été un dresseur de renom à Maïlys fut un temps."

"T'es resté trois mois."

"C'EST D'AUTANT PLUS IMPRESSIONNANT DU COUP."

"Ouais ouais, bon, c'est l'heure, je vais devoir te laisser."

"Alriiiight, allez, à plus mon petit cousin !"

"À plus... Watt." Mega raccrocha le combiné avant de laisser un long soupir. Ce qu'il pouvait être usant le cousin. Il avait rien contre lui mais depuis que ses parents lui avaient dit de s'occuper un peu de lui, il l'appelait souvent pour... pour rien. Enfin, c'était mieux que rien.

Faut dire, une fois la nouveauté passée, Mega s'était un peu fatigué de Mailys, il s'amusait avec ses pokémons et faisait parfois quelques promenades mais rien de grandiloquent. Il a réussi à contrôler son abra pour éviter qu'il le téléporte au milieu de nulle part, c'était déjà ça. D'ailleurs, il était juste en face de lui, le fixant (ça peut fixer quelque chose avec les yeux fermés?) longuement.

"Qu'est-ce qu'il y a...?"

L'Abra tenait un magazine dans la main avec une sorte de... tapis-coussin? Apparemment pour pokémon. Mega prit le magazine et se mit à lire.

"OFFRE EXCLUSIVE CHEZ LES MAGASINS R. DE RELAX ! MATELAS POUR POKÉMON PSY ! SOULAGE LEURS MAUX DE TÊTE ET DÉCUPLE LEURS POUVOIRS PSYCHIQUE ! OFFRE UNIQUEMENT POUR MEGAPAGOPOLIS"

Hm, donc son Abra voulait un matelas. Bouerf, pourquoi pas. Il avait un peu de sous de côté et ça serait au moins quelque chose qui l'occuperait.

"Ok, on peut y aller, laisse-moi juste prendre mes chaus-" L'Abra ne lui a pas laissé le temps, il a immédiatement pris sa main et s'est directement téléporté jusqu'à Megapagopolis. "-sures... Bon, je pense que je vais niquer mes chaussettes alors."

Le voilà, le preux enfant à chaussettes blanches au milieu de Megapagopolis. Il fallait jusqu'il trouve le magasin R. de Relax. Il avait aucune idée d'où c'était. Fallait qu'il demande à quelqu'un. Il s'approcha d'un illustre inconnu et d'une voix mielleuse et enjôleuse siffla. "Ouaip', je cherche le magasin R. de Relax. L'est où?"

Il espérait juste que ce serait pas le dawa au bout de trois messages.

Les gens déambulaient autour de moi, pressés, pas intéressé par la vie qui filait derrière eux. Je sortait d'une minuscule pâtisserie coincé entre deux gratte-ciel où j'avais acheté de succulent beignet au miel. un parc tout aussi minuscule faisait face à l'établissement et je m'installais sur un banc pour profiter de ce moment sucré. Beaucoup de pensés occupaient mon esprit, les événements s'étaient enchaînés depuis mon arrivée. Maze était ici, j'en étais sûre à présent. Cette ville était immense et labyrinthique, et je m'accordais une courte pause dans mes recherches. Dans un coin de mon esprit une fille aux cheveux verts me distrayait de ma mission, une odeur de vanille perçant à travers celle du sang, et une peau blanche et douce que j'avais envie de caresser.

J'étais perdu dans le vague, mangeant sans vraiment y faire attention, des formes grises passantes devant moi. Ah tiens, une forme rouge et bleu. Et ça me parlait. Je clignais des yeux et revenais à la réalité. Un garçon se tenait devant moi, et me déclarait :

"...je cherche le magasin R. de Relax. L'est où?"

Un Abra se tenait à ses côtés, l'air bien plus sûr de lui que l'humain qui l'accompagnait. Le R. de Relax hein ? Ce nom témoignait d'un manque de goût évident, malheureusement pour moi je l'avais aperçus plus tôt, en même temps impossible de le manquer avec cette enseigne immense où un mammochon dévalait une piste de ski sur un matelas. Pourquoi les choses stupides restaient toujours dans la tête ?

Avec un soupir je répondais en lui désignant une rue :

Suis cette avenue
Recherchez cette enseigne,
mammochon et ski.

Cependant, un fait m'intriguait au plus haut point, pourquoi diable ce gamin était-il en chaussettes ?!

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"C'est un rébus chinois ?" Lâcha l'enfant. Non parce que ça sonnait vachement fortune cookie en fait. Sauf que ça rimait pas, et ça manquait de bonheur à un moment pour faire phrase vachement cryptique pour rien. Hm hm, il lui faudrait encore des cours.

"Ok, c'est quoi un mammochon par contre ?" Non parce que c'est bien sympa de dire tel ou tel pokémon sauf que Mammochon c'est pas forcément connu, si je vous dis "Eh va à l'enseigne avec un Crabier* dessus", tu vas pas très loin.

"Oh puis un truc pour acheter des chaussures pas trop chère. Des événements imprévus de la vie ont fait que je me retrouve ici sans chaussures." fit-il en regardant fixement son Abra qui lui mattait plutôt genre .

Sale bête và.

Enfin bon, il se gratta les cheveux, regarda son interlocutrice, elle semblait plutôt sérieuse dans la vie. Ca existait donc des adultes sérieux, nan parce que bon, quand tu regardes la plupart des adultes dans le monde Pokémon. C'est pas trop ça. L'enfant avait vu un reportage récemment sur l'archipel d'Alola, apparemment les vauriens ressemblaient à ça:

Et c'est ça qui gère nos contrées ? On est pas dans la panade.

"Enfin bon, je vais y aller du coup, merci pour l'aide.

Ou devrais-je.

Remercier il faut
De l'aide apporté
Je mourrai moins sot.

Un truc du genre. J'imagine." Siffla-t-il avant de partir.

Ok, c'était peut-être un peu ktisch.

Puis il s'arrêta.

"Ah non, je sais toujours pas ce qu'est un Mammochon."

*Le premier qui a pensé à un type Crabe a perdu. :illu:

Je fronçais légèrement les sourcils d'agacement, ce gamin me semblait bien extraverti. Mon exaspération montait au fur et à mesure qu'il déblatérait ses idioties, visiblement il se moquait un peu de moi. Soit, ce n'était pas la première fois, la plupart en étaient morts d'ailleurs. Je le regardais encore un moment. Non, je n'étais pas encore infanticide.

"Oh puis un truc pour acheter des chaussures pas trop chères. Des événements imprévus de la vie ont fait que je me retrouve ici sans chaussures."

Il prononça cette phrase en fixant son abra, qui si, semblait-il, avait pu siffloter pour détourner l'attention, l'aurait fait. Quoi qu'il en soit, ce gamin semblait tout de même dans une situation périlleuse, et même s'il m'horripilait au plus haut point, Bashō me ferait les gros yeux si je ne l'aidais pas. D'ailleurs ce gredin avait encore disparu, sûrement encore planqué dans un mur. Mais il n'était pas loin, ça, j'en étais sûre.

Avec un soupir je me levais de mon banc, d'une main je défroissais mes vêtements et enlevais les miettes qui y étaient tombées. Je supposais que j'allais le guider un moment, et je lui susurrais, la voix lasse et exaspérée :

Accompagne-moi,
chaussures et mammochon ;
je vais te guider.

Je m'apprêtais à partir quand les conseils et sermons de mon oncle sur la gentillesse envers les enfants me revinrent en mémoire. Je regardais le sac en papier que je tenais toujours, il restait quelque beignet au miel. D'un geste un peu trop brusque je tendais le paquet au gamin, en essayant de ne pas avoir l'air trop sévère. Au moins peut-être se tairait-il avec la bouche pleine.

HRP:

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