On n'a pas tous le Lux de parvenir à ses fins [Walter Blake]

On n'a pas tous le Lux de parvenir à ses fins
Avec Walter Blake

Esperantown. La ville de la renaissance. Bâtie sur les ruines d’une ancienne cité fantôme, elle incarnait l’espoir d’une population nouvellement arrivée sur l’île. Bien que pauvre et nichée près des falaises abruptes, ses vaillants habitants se sont toujours appliqués à reconstruire leur cité du mieux qu’ils pouvaient. Lili se souvenait d’avoir parcouru ses rues délabrées entre deux scènes de tournage dans les quartiers les plus excentrés de la cité ; ces paysages pittoresques témoignaient, auparavant comme maintenant, de son passé difficile. Ses souvenirs dataient d’un temps révolu, bien avant que la ville ne soit détruite à plusieurs reprises. Elle se nommait à présent New Esperantown. Tenace, résistante, elle devait paraître au destin ce qu’une mauvaise herbe est à un jardinier : malgré tous les événements tragiques qui s’y étaient abattus, elle restait debout et renaissait inlassablement de ses cendres. Il fallait reconnaître que cette ville avait bien changé depuis la dernière visite de la jeune femme: la reconstruction rapide ainsi que l’arrivée de l’Abyss donnaient un nouveau visage à cette région.

Ce n’était pas une destination de premier choix mais Lili s’y était rendue suite à un tuyau qu’elle avait reçu d’un vieux pêcheur, à son arrivée à Port Lieucca.
- Où c’que vous p’vez trouver des Abyss ? avait-il baragouiné dans sa barbe. Absolument pas par ici ma p’tit dame. Où alors y’s’cachent bien les miches. S’vous voulez en rencontrer, faudra vous rendre à New ‘Srantown d’l’autre côté d’là-bas! Il pointa du doigt les grandes falaises qui surplombaient le port. C’est là qu’y sont tous, c’est leur centre navalgique! Mais faites bien attention à vous ma p’tit dame : moi j’vous conseille pas d’y aller, pour sûr. Y sont pas nets ces gens-là j’vous l’dis. Pas plus que ces couilles molles du STERN. M’enfin bon, j’suis pas là pour juger hein. D'toute façon, toutes ces conneries ça m'passe par le d’ssus d'la tête. Pis en plus le mag'carpe y mord pas aujourd’hui. Ouais, y mord pas du tout…
La jeune femme l’avait remercié avec un sourire amusé puis s’était éloignée des quais d’un pas rapide.

La soirée s’était déjà bien installée quand elle foula enfin le sol poussiéreux de la ville. Elle se laissa guider par les lumières qui s’allumaient à mesure que la nuit tombait jusqu’à se retrouver devant un mémorial protégé par un dôme d’énergie protecteur. Selon le guide, il s’agit du centre de New Esperantown. De là, elle commença à chercher un endroit où loger pour cette nuit. Trop habituée aux privilèges de sa condition, elle eut du mal à trouver un établissement qui correspondait à son standing. Au final, elle opta pour un petit établissement assez propre et dans lequel elle avait été accueillie avec beaucoup de chaleur par la gérante ; il fallait avouer que le tourisme n’était pas l’activité principale de la région, alors avoir une nouvelle cliente était une bénédiction d'Arceus. Elle avait posé son paquetage qui n'était constitué que d'un gros sac à dos et quelques affaires de camping. La jeune femme avait décidé de n'apporter que le minimum vital afin de passer inaperçue. Délestée de ses affaires, il était temps d'aller à la pêche aux informations.

- Où est ce que vous pouvez trouver des membres de l’Abyss ? répéta la tenancière d’un ton amusé. Et bien un peu partout autour de vous j’imagine! Vous êtes au beau milieu de leur territoire, mademoiselle. Mais si vous souhaitez vraiment que je vous indique un lieu alors j’ai entendu parler d’un établissement dans lequel se réunissaient plusieurs d’entre eux assez fréquemment. Le… Lux je crois. Ce n’est pas très loin d’ici, je peux vous indiquer le chemin si vous voulez.
Lili la remercia avec enthousiasme et prit la route.

La soirée était plutôt chaude même si une légère brise rafraîchissait l’air agréablement. La jeune femme marcha sur deux pâtés de maisons avant d’arriver devant le dit bâtiment. Elle eut d’abord un hochement de tête approbateur car elle ne s’attendait pas à trouver un établissement de ce genre à New Esperantown, puis un haussement de sourcil. Un… Night Club ? Toute actrice qu’elle était, elle avait déjà fréquenté ce type d’établissement au cours de sa carrière mais en général, elle était toujours accompagnée d’un chaperon. Et puis elle avait 18 ans maintenant ! Elle avait parfaitement et légalement le droit de se rendre seule dans ce type d’endroit ! Le problème était le dress code : avec son débardeur à dos nageur noir et légèrement décolleté, son short en jean délavé et ses rangers marrons blanchis par la poussière, elle avait plus l’air de quelqu’un prêt à faire un déménagement qu’à profiter de sa soirée dans un décor mondain. Elle hésita un instant et puis zut. Au pire, elle reviendrait simplement le lendemain. La jeune femme ajusta sa coiffure en lissant ses cheveux sombres et avança vers l’entrée d’un pas détaché, mais plein d’assurance.

- Vous ne pouvez pas entrer mademoiselle, l'arrêta le vigile.
- Ah, répliqua Lili du ton qu’elle voulait le plus ennuyé du monde - quitte à jouer au culot, autant jouer le jeu à fond! Puis-je savoir quel est le problème, monsieur ?
- Vous avez l’air bien jeune, papier d’identité je vous prie.
- Voici, fit-elle en lui tendant sa carte.
Il eut un grognement de désapprobation.
- Vous n’avez pas la tenue requise pour entrer de toute manière.
- C’est que je reviens d’un long voyage, commença-t-elle à minauder en faisant de grands yeux doux au videur. Elle espérait l'amadouer. En général, ça marchait plutôt bien. J’ai rendez-vous avec quelqu’un de très important ce soir à l’intérieur. Je ne savais pas qu’une tenue particulière était exigée, sinon, vous vous doutez bien : je me serai apprétée tout autrement.
- Ca ne change pas au fait que vous ne respectez pas le dress code.
- Mais c’est très important, ne peut-on pas faire…
- Non.

HRP:

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Le calme régnait dans les rues de New Esperatown, cette ville avait beau être gouverné par une organisation maléfique (selon la Ligue et le STERN) la population, las des conflits incessants et rongé par la perte de leurs proches, tenait à sa tranquillité et quiconque y dérogeait serait bien vite puni. Il existait cependant un lieu où ceux qui ne parvenait pas à tenir en place pouvaient se retrouver, boire, danser jusqu'au petit matin.

Walter, pour une fois, ne participait pas aux réjouissance malgré sa présence au bar à siroter son cocktail préféré à base de liqueur de café. A la surprise de son barman fétiche -un homme approchant doucement de la quarantaine doté d'une élégance peu commune lorsqu'il avait un shaker en main- son patron avait retrouvé une certaine joie de vivre après ce qu'il aurait qualifié de léthargie. Ne pouvant garder son sourire pour lui et curieux de connaître la raison de ce regain d'énergie, il questionnait Walter tout en essuyant sa verrerie.

« Ça faisait longtemps ! Que nous vaut cette bonne humeur ? »
« Ca y est ! Les choses vont bouger ici ! »
« Si c'est pour les barres de pole dance, on en a déjà discuter et c'est non. »
« Hein ? Mais j'en ai déjà commandé une demi douzaine...»
« Tu as fais QUOI ?!! »
« On s'en fiche ! Je te parle pas du Lux mais de Mailys ! Je vais pouvoir entrer en scène ! »

Walter bu d'une traite son verre avant de courir vers la sortie.

« Ca arrive demain d'ailleurs ! Bonne chance pour installer tout ça, je vais m'absenter un certain moment ! »
« Tu t'en tireras pas comme ça, reviens ! WALTEEEER !!! »

Le barman soupira un grand coup, il jetterait probablement aux ordures les barres dès leur arrivé.
A la sortie du night-club ou plutôt l'entrée, une jeune femme semblait avoir du mal à rentrer, la faute à ce gros coincé de Hugo.

« Un problème ici ? »
« Ah ! Monsieur Blake ! Cette demoiselle ne respecte pas le... »
« C'est à la demoiselle que je demande, Hugo... Et par pitié, arrête avec les Monsieur Blake, j'ai facilement dix ans de moins que toi... » Il se retourna vers la jeune femme « Moi c'est Walter, pour vous servir. »

On décerne le prix du videur le plus consciencieux à… ! songea Lili qui jura intérieurement de sa déveine. Il aurait été plus simple d’accéder à cet établissement sans dissimuler sa véritable identité, mais cela allait à l’encontre de ses projets. Elle devait à tout prix garder son anonymat. Il fallait trouver un autre moyen pour entrer. Face au refus catégorique du vigil, la jeune femme ne perdit pas son aplomb, et par un étrange coup du sort, quelqu’un intervint dans la conversation.

C’était un jeune homme à la coiffure singulière : une partie de sa chevelure était d’un noir de jaie, tandis que l’autre côté était d’une blancheur immaculée. Il sortait en trombe du bâtiment, un sourire amusé aux coins des lèvres. Arrivant à sa hauteur et ayant peut être remarqué son embarra, il s’adressa à elle :
- Un problème ici ?
- Ah ! Monsieur Blake ! interrompit le garde, Cette demoiselle ne respecte pas le...
- C'est à la demoiselle que je demande, Hugo... Et par pitié, arrête avec les Monsieur Blake, j'ai facilement dix ans de moins que toi.. puis il reporta son regard acier sur la jeune femme. Moi c'est Walter, pour vous servir.

La jeune femme saisit l'opportunité.
- Je… commença-t-elle avant de se raviser. Enchantée Walter, finit-elle par déclarer avec un sourire entendu. Je m’appelle Lili et effectivement, je suis assez embêtée comme vous pouvez le constater : j’ai un rendez-vous important ce soir au Lux, mais mon interlocuteur n’a pas pris la peine de me préciser qu’un dress code était nécessaire pour entrer dans cet établissement… Je fais d’un long voyage pour rencontrer cette personne, je viens d'arriver en ville et mon vodkit n’a plus de batterie. Je n’ai donc pas non plus les moyens de la contacter et de la tenir informée. Lili prit l’air le plus contrit possible et fixa Walter de ses grands yeux mauves, suppliants : je ne sais pas qui est le patron ici, mais serait-il possible de lui demander de faire une entorse au règlement… juste pour cette fois ?

La jeune femme improvisa cette histoire avec naturel : compte tenu de l'autorité du gentleman sur le dénommé Hugo et sa tenue raffinée, il devait s'agir d'une personne importante au sein de l'établissement, au moins du niveau de manager. Si son histoire fonctionnait, Walter lui ouvrirait les portes du Lux grandes ouvertes.

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Walter écoutait les déboires de la jeune femme dénommée Lili en acquiesçant à chacune de ses phrases, la pauvre venait de loin, sûrement épuisée par le voyage, seule et sans possibilité de joindre son contact. Si seulement elle avait en face d'elle une personne assez haut placée pour accorder des passes droits à tout va... Oh mais c'est le cas en fait ! Walter avait tendance à l'oublier mais il est vrai que c'est lui le proprio du Lux. Il se tournait donc vers Hugo en lui faisant un clin d'oeil discret de façon à ce que Lili ne le remarque pas trop.

"Tu vois Hugo, on pourrait faire comme elle dit et faire une exception. Tu vois bien qu'elle n'est pas du coin, ce serait courtois de ta part de lui faire un bon accueil."
"Je suis navré mons-...Walter, mademoiselle mais je ne peux déroger aux règles, il en va de mon travail."
"Roooh lala, ce que tu peux être coincé et du coup le problème c'est juste le dresscode ?" Dit-il en jetant un coup d'œil à la tenue effectivement négligé de Lili.
"Oui mons-... Walter."
"Dans ce cas on n'a qu'à lui prêter une tenue une fois à l'intérieur comme ça pas de problème !"

Il ne laissa pas le temps à quiconque de rajouter quoique ce soit à la conversation et empoigna Lili à l'intérieur. Son complice aurait cependant droit à un beau billet pour avoir joué le jeu jusqu'au bout. Au lieu de la conduire vers le bar et la salle principale, il se rendit vers les vestiaires qui tenaient au final plus de loges mais ils entrèrent dans la seule où un nom y figurait gravé sur une plaque dorée : "Ginger". A l'intérieur, il lâchait Lili pour aller tirer une penderie de robe entière. D'un sourire, il fit un geste de présentation à son invitée

"Je te laisses choisir celle que tu veux, je te laisses le temps que tu puisse te changer, à toute à l'heure !"

Il regagna la porte laissant Lili seule avec ses choix dans cette montagne de vêtements qui allait de la simple robe de soirée à des tenues plus... osées ? Il y avait aussi un miroir avec tout le maquillage et les accessoires nécessaire pour se coiffer.

Le visage de Lili s’illumina lorsque l’intervention du jeune homme alla dans son sens. Elle, qui s’était réjouit intérieurement du bon fonctionnement de son plan se retrouva fort décontenancée lorsqu’elle se retrouva soudainement au milieu d’un vestiaire rempli de vêtements. Le dénommé Walter avait réglé le problème de dress code, littéralement.
- Je te laisse choisir celle que tu veux, je te laisse le temps que tu puisses te changer, à toute à l'heure ! avait-il déclaré avant de refermer la porte derrière lui.

La comédienne prit deux grandes inspirations et reprit ses esprits. On l’avait si gentiment (?) aidé, ce serait dommage de tout gâcher maintenant. Et puis, songea-t-elle, mieux valait se fondre dans le décor que de détonner dans le paysage. Compte tenu de la diversité d’habits, la jeune femme supposa qu’elle devait se situer dans une loge d’une artiste du Lux. Elle ne voyait pas d’autre raison à une telle collection de vêtements dans les vestiaires de l’établissement… ou alors elle devait fortement s’en inquiéter. Elle longea les nombreux portants de la penderie. Il y avait à peu près de tout, des robes de soirée à des robes plus révélatrices, en passant par toutes les formes et de toutes les teintes possibles.

En vérité, durant sa carrière, Lili avait toujours été accompagnée d’une styliste qui la conseillait dans chacune de ses apparitions publiques, alors choisir elle-même une robe, c’était un peu nouveau. Elle hésita un long moment mais son choix se porta finalement sur une longue robe de soirée de couleur argentée. Elle était échancrée à la fois devant et derrière : un étroit décolleté descendait jusqu'au-dessus du nombril, et dans le dos, l'échancrure en V large s’arrêtait au bas de son dos ; la longue jupe était fendue d’un côté à partir de la hanche, révélant ainsi partiellement ses longues jambes fines. C’était une robe à la fois élégante et audacieuse, sans tomber pour autant dans le vulgaire. La jeune femme avait arrangé sa coiffure d’une simple tresse sur le côté dans laquelle elle avait entremêlé des rubans opalins (ils trainaient sur une coiffeuse). Elle n’insista pas sur le maquillage, la robe faisait déjà tout son effet : un peu de poudre, un soupçon de blush, un trait d’eyeliner et du mascara seraient suffisants. De toute manière, elle n’était pas capable d’en faire plus (elle se maquillait très peu elle-même). Lili se regarda dans la glace et jugea le résultat pas trop mal pour le moment. Il ne manquait plus qu’à habiller les pieds. La jeune femme hésita fortement à garder ses grosses rangers. Franchement, il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin et puis c’était quand même plus pratique si elle devait s’enfuir à un moment ou à un autre (sait-on jamais). Après une courte réflexion, au point où elle en était, autant jouer le jeu à fond. Elle délaissa donc ses bottes pour une paire de sandales lacées à talons hauts, assorties à son ensemble.

La comédienne ainsi apprêtée quitta la loge, elle erra quelques minutes dans les couloirs avant de retrouver la salle principale. Elle entra dans le salon et chercha du regard son interlocuteur. Elle le trouva au bar. Lili se dirigea vers lui avec un grand sourire :
- Ah vous voilà, lui lança-t-elle. Merci pour votre aide !

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Walter était reparti au bar afin de se reprendre un verre le temps que Lili ne se change. Enfin c'était sans compter sur la présence du barman que Walter avait laissé en plan il y a quelques minutes. Ce dernier eut un sourire forcé en le voyant revenir s'installer. Alors qu'il essuyait la vaisselle qui lui avait été laissé après la fuite de son patron, il l'attendait de pieds ferme.

"Tu ne manques pas d'air pour te repointer aussi vite." Ses sourcils froncés laissaient entrevoir la veine gonflait à vue d'oeil sur son front.
"Encore bloqué là-dessus ? Les femmes n'aiment pas les hommes rancuniers, tu sais ? Continues comme ça si tu veux rester célibataire."
"Ma vie privé ne regarde que moi et je te rappelles que c'est pas le sujet !"
"Bien sûr que si ! Ton bonheur est aussi le miens alors quoi de plus normal que de te vouloir bien entouré."

Voyant bien qu'il n'aurait pas le dernier mot, le barman soupira un grand coup avant de reprendre.

"Bon et que me vaux le PLAISIR de ton retour ?" Walter eut un sourire victorieux et nargueur
"Eh bien justement ! Tu fais bien d'en parler ! J'ai trouvé un bon entourage, moi !"

Le timing était parfait, Lili venait de rejoindre le duo, resplendissante dans sa robe argentée. Elle en était méconnaissable, rien à voir avec sa précédente tenue. Walter remerciait Hugo dans son coeur d'avoir été aussi coincé, dommage pour lui il ne profiterait de la vue.

"C'est tout naturel, voyons. Tu es superbe, Lili. J'en profite pour te présenter Worrick, notre meilleur barman qui se fera un plaisir de te servir ce que tu veux." Worrick eu un mouvement de tête en guise de salutation.
"Enchanté Lili. Désolé que vous ayez à le supporter."
"Merci de ton soutien Worrick, ça me touche..." Il fit un mouvement de rotation sur sa chaise haute pour se tourner vers Lili. "Maintenant que tu as réussi à rentrer, tu ne devais rencontrer quelqu'un ?"
Hrp:

Lili accueillit le compliment de Walter avec un sourire flatté et inclina légèrement pour répondre à la salutation du barman. Son sourire s’élargit encore lorsqu’elle assista à l’échange entre ses deux interlocuteurs ; il y avait visiblement une grande complicité entre eux malgré les railleries du serveur. Walter devait être un grand habitué pour connaître aussi bien les employés des lieux.

- Enchantée Worrick, répondit-elle avec un ton amusé. Au contraire, c’est un plaisir d’être en sa compagnie : c’est grâce à Walter que j’ai pu entrer au Lux. C’est un vraie chance de l’avoir croisé à l’entrée de l’établissement au bon moment !

C’était de la flatterie. Mais de la flatterie bien méritée. Le concerné pivota alors et s’adressa à Lili :
- Maintenant que tu as réussi à rentrer, tu ne devais rencontrer quelqu'un ?
- Justement, je ne l’ai pas vu en entrant dans la salle, improvisa-t-elle en faisant une petite moue contrariée. C’était bien la peine de se donner autant de mal pour entrer alors qu’il ne s’y trouve même pas… La jeune femme balaya de nouveau rapidement le night club du regard, et ajouta avec une pointe d’espoir dans la voix : il est peut être simplement en retard... dans ce cas, ce n’est pas plus mal que je sois déjà à l’intérieur. Et, c’est toujours plus agréable d'attendre ici que dehors, conclut-elle avec un sourire penaud.

Tout en terminant sa phrase, Lili prit place sur une chaise haute à côté de l'homme aux cheveux bicolores et croisa les jambes ; la fente de sa robe s'écarta naturellement et dévoila ses jambes fines. La comédienne s'accouda légèrement au bar d'un bras et laissa son regard se perdre sur la scène de musique encore vide.

- J'espère simplement qu'il ne tardera pas trop, lâcha-t-elle dans un petit soupir soucieux.

Est-ce qu'elle en faisait trop ? Est-ce que ce n'était pas exagéré ? Ou au contraire, devait-elle encore en rajouter ? Elle se rappelait d'une scène similaire, d'une série dans laquelle elle avait joué il y avait quelques années. Mais contrairement au cas présent, elle n'avait pas le droit à l'erreur et personne pour la guider dans son jeu. Méli était dans sa ball, il n'y avait aucune raison qu'elle échoue. Haut les coeurs Lilas, s'encouragea-t-elle intérieurement, tu peux le faire ! La jeune femme se tourna ensuite vers Worrick et lui demanda :

- Pourrais-je avoir un verre de... elle hésita un court instant. ... de jus... de pomme... s'il vous plait ?

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Walter accueillit les compliments de Lili avec un air triomphal narguant son compère. "L'Homme du moment" ! Voilà un titre qui convenait parfaitement au jeune égocentrique. De son côté, Worrick restait aussi étonné à chaque fois ; comment faisait il pour embobiner autant de monde en étant aussi insupportable ?! La réponse à cette question ne restera probablement qu'une chimère.

Lili ne semblait pas avoir trouvé la personne qu'elle était censé rejoindre à l'intérieur, fort regrettable de faire attendre ainsi cette jeune demoiselle... Mais Walter ne s'en plaindrait pas car il pouvait ainsi profiter de la compagnie et de la vue que Lili lui offrait sans pour autant se montrer discourtois. Il trempait ses lèvres en même temps dans son cocktail au nom des plus ironiques au vu de la situations de nos protagoniste : Un Black Jack. Ayant pour base la boisson préféré de Walter, le café pour ceux qui se poseraient encore la question, il faisait référence au jeu de bluff auquel jouaient les deux personnes assises au bar.

Et puisqu'il était question de boisson, celle que Lili avait commandé à un barman des plus compétents ayant sous la main plus d'ingrédients qu'il n'en fallait pour réaliser n'importe quel cocktail n'était autre qu'un modeste jus de pomme. Bien trop professionnel pour faire montre de sa surprise, Worrick disparu quelques secondes sous le bar alors que Walter étouffait un rire moqueur mais bienveillant aussi bien à l'encontre de Lili que de son compère qui fini par sortir du frigo une bouteille du jus de fruits demandé au détail près que ce dernier était aussi au gingembre. Le verre ne se fit pas trop attendre au vu de la décoration simple mais raffiné composée de quelques fruits fraîchement découpé disposés sur le rebord en forme de fleur. Il aurait été trop beau que Walter n'intervienne pas pour se moquer du barman mais que voulez-vous, c'est Walter.

« Tu te décarcasses, mon brave. Dommage que tu n'en fasses pas autant pour moi. »
« J'en fais de même pour tout le monde, sauf toi. »
« Pas gentil ça... »

Il prit une moue similaire à celle que Lili lui avait prit plus tôt en buvant une petite gorgée avant de revenir vers elle avec une mine enjoué.

« En attendant qu'il vienne, tu peux me demander n'importe quoi et ton serviteur dévoué s’exécutera. » Élargissant son sourire accompagné d'un clin d'oeil, il ajouta : « Sans vouloir me vanter, j'ai plutôt le bras long. »

Libre à vous d'imaginer le sens de cette phrase mais cela n'engage en rien ma responsabilité.

Sans sourciller, Worrick s’éxécuta avec diligence à la demande de la jeune femme. C’est avec des gestes précis et élégants qu’il prépara la boisson et sa décoration sous l’oeil admiratif de sa cliente. Puis, il glissa le résultat de son travail sur le comptoir. Le verre transparent laissait voir la couleur caramel du jus et le rebord du récipient était orné d’une délicate fleur de fruits frais. C’est simple, fin, raffiné. Juste ce qu’il fallait pour sublimer la présentation d’une boisson comme celle-ci.

- C’est magnifique ! s’exclama Lili avec ravissement.

Elle porta la coupe à ses lèvres. Le liquide ambré envahit sa bouche, le parfum de la pomme et une note épicée flattèrent agréablement son palais. Du gingembre, reconnut-elle. C’était un très bon choix qui se mariait parfaitement avec ce fruit. Elle gratifia le barman d’un sourire satisfait avant de prendre une deuxième gorgée. Bien que ce ne fut qu’un simple jus, la jeune femme le dégusta avec un plaisir non feint ; nul besoin d’un grand cru ou d’une boisson élaborée pour apprécier la qualité d’un excellent produit. En y repensant, la journée avait été longue et cette boisson tout juste sortie du frigo la rafraîchissait.

- En attendant qu'il vienne, tu peux me demander n'importe quoi et ton serviteur dévoué s’exécutera. Sans vouloir me vanter, j'ai plutôt le bras long.
- Le bras long ? demanda la jeune femme en jetant un coup d'oeil intrigué à son interlocuteur, accompagné d'un sourire interrogateur. Mais… long comment ?

En effet, c’était une question à poser. Lili avait constaté que Walter semblait être un personnage assez important au nightclub, ou en tout cas, suffisamment pour la faire entrer dans l’établissement, emprunter une robe dans la loge d’une certaine Ginger, et connaître personnellement les employés ; ou alors c’était un client vraiment très régulier qui avait l’entière confiance du propriétaire. Mais ce que la jeune femme souhaitait savoir en particulier, c’était à quel point était-il important ? Est-ce que son influence se limitait au Lux… ou bien est-ce qu’elle s’étendait un peu plus loin ? Comme la ville par exemple ? Car du peu qu’elle avait vu de New Esperantown, cet endroit était loin d’être anodin dans les environs ; alors il ne serait pas surprenant que le lieu soit une zone forte de la ville. Et puis, même si ce n’était pas le cas, la comédienne était avant tout venue chercher des informations à propos de l’Abyss, et Walter en aurait certainement. Tout en réfléchissant, la comédienne s’était mise à grignoter un pétale de la pièce florale qui décorait son verre. Non. Aborder le sujet maintenant serait sans doute trop prématuré. Elle avisa.

- Il y a quelque chose que je mangerai bien pour accompagner cet excellent jus de pomme. Mmh, disons... une crêpe fraise chocolat à la mode de Kanto.

Aller savoir où trouver ce type de goûter dans ce type d’établissement et surtout à cette heure de la journée. C’était totalement hors de propos, elle le savait.

- Et… ajouta-t–elle avec la mine pensive, nous sommes dans un nightclub mais je n’entends pas beaucoup de musique depuis tout à l’heure. Cela aussi c'est dans tes cordes ? lança-t-elle à Walter avec un air de défi.

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Lili profitait du modeste spectacle que Worrick lui offrait en réalisant son verre et ne fit même pas attention à la petite scène entre les deux hommes, complètement absorbée par son verre. Walter avait néanmoins l'air d'avoir piqué au vif l'intérêt de Lili quand il fit allusion à son influence. Elle semblait d'ailleurs déterminé à savoir jusqu'où ce dernier pouvait aller en commençant d'abord par quelque chose d'assez simple, elle voulait une crêpe pour accompagner sa boisson. Elle voulu aller un peu plus loin cette fois en demandant un peu de musique à Walter.

Ce dernier répondait au sourire provocateur de Lili par des haussements de sourcils qui a eux seuls montraient qu'il relevait ce défi quelque peu enfantin. Il dégaina son smartphone de son veston s'accordant une pirouette au passage, bien sûr c'était pour la frime, personne ne prenait son téléphone ainsi. Faisant mine de s'installer aussi confortablement qu'il était possible sur ces chaises hautes en croisant les jambes tandis que d'une il jouait avec son cocktail sur le bar et que l'autre tenait le téléphone.

« Moshi, moshi ! Salut, Marcel ! » Faisant un nouveau clin d'oeil à Lili, il continua. « T'aurais pas encore de la pâte crêpe sous le coude ? J'ai une jeune demoiselle morte de faim chez moi et je tuerais pour lui faire plaisir. HmHmmm... Ok... A tout de suite ! »

Walter raccrochait alors son téléphone et le rangea aussi habilement qu'il était sorti de son veston toujours avec une acrobatie inutile, jolie mais inutile.

« Et voilà le travail ! Je suis cependant désolé, il faudra que tu patiente un petit quart d'heure avant de pouvoir déguster un petit en-cas. » Il bondit alors de sa chaise pour se rapprocher de son invitée en lui tendant la main. « Pour ce qui est de la musique, je te propose de m'accompagner jusqu'au pian... ouille-ouille ouille... »

Walter ne put finir sa phrase à cause d'une femme arrivée derrière lui ne lui pince la joue sans un mot. La jeune femme visiblement en plein milieu de la vingtaine avait tout de ce qu'on pourrait appeler d'une véritable bombe ; de longs cheveux noirs, de grands yeux bleus, une peau caramel des plus riches ainsi que des attributs féminins particulièrement généreux. Dressée dans une robe noire très courte et rehaussée par des talons de la même couleur, elle tira le visage de Walter vers elle qui n'eut d'autre choix que de tourner la tête sous peine de ne faire qu'aggraver la douleur.

Drop the Bomb !:

« Bonchoir Chinch... » La jeune femme décidait à lâchait Walter maintenant qu'elle avait eue son attention. « Bonsoir Ginger, toujours autant en forme ! Je te présente Lili qui sera des notre le temps d'une crêpe. Lili voici Ginger, j'allais te proposer un petit air de piano mais ce serait te priver de sa voix, ce que je regretterais probablement, c'est d'ailleurs à elle que tu dois ta robe.»

Ginger restait silencieuse mais salua tout de même Lili d'un mouvement de la tête qui après l'avoir regardée semblait avoir quelque chose qui devait lui déplaire au vu de la moue que Ginger affichait. Elle se retourna de nouveau vers Walter avant de lui mettre un coup du tranchant de la main sur la tête. Se saisissant de son téléphone avant de taper à toute vitesse et de retourner l'écran vers Walter.

« Mais bien sûr qu'elle est majeure ! » Il se repris un coup sur le crâne après qu'elle ai retaper un message « Mais puisque que je te le dis ! C'est Hugo qui a vérifié ! » Encore un coup, ces derniers ne devaient cependant pas faire très mal « Lili aides-moi, s'il te plaît !»

Walter releva le défi que lui lançait Lili en sortant son téléphone au grand moyen d’une acrobatie de l'accessoire. La jeune femme étouffa un rire en simulant une fausse quinte de toux, la bouche dissimulée derrière une main. Ne connaissant pas son interlocuteur, elle souhaitait éviter de le vexer inutilement et il aurait été impoli de s’esclaffer ouvertement - même si, lui semblait-elle, le dandy n’était pas du genre à se formaliser de ce genre de chose. Mais malgré ses efforts pour masquer son hilarité, rien ne parvenait cacher l’éclat amusé de son regard mauve. Puis, prenant une pose toute calculée, le jeune homme passa un appel.

- Moshi, moshi ! Salut, Marcel ! T'aurais pas encore de la pâte crêpe sous le coude ? J'ai une jeune demoiselle morte de faim chez moi et je tuerais pour lui faire plaisir. HmHmmm... Ok... A tout de suite !

Le clin d’oeil durant le coup de fil ne passa pas inaperçu. La comédienne, qui avait enfin réussi à passer son fou rire, se maîtrisa à grand peine pour ne pas repartir. Elle sourit simplement, mais un large et grand sourire. Décidément, il devait avoir un problème à l'œil pour enchaîner les clins d’oeil de cette manière ; même les membres des DUT (un boys band célèbre à renommée internationale) n’en faisaient autant à la minute pendant leurs concerts. Si Lili jouait la comédie, Walter, lui, se donnait en spectacle. Et ce n’était pas pour lui déplaire, car cela la mettait plus à l’aise et lui rappelait l’industrie du divertissement dont elle était issue. C’est avec la même pirouette que Walter rangea son téléphone. Cette fois, c’en était trop. Lili éclata de rire. Elle se reprit presque immédiatement en se raclant la gorge, les sourcils froncés par la retenue dont elle tentait de faire preuve. Malheureusement pour elle, le spectacle ne semblait pas encore terminé.

- Et voilà le travail ! Je suis cependant désolé, il faudra que tu patiente un petit quart d'heure avant de pouvoir déguster un petit en-cas, déclara le sauveur de la soirée en sautant de sa chaise avant de tendre lui tendre une main.
- Ce n'est rien ! Je l'apprécierai d'autant plus si je dois attendre pour la déguster, fit-elle avec un sourire "sous contrôle",
- Pour ce qui est de la musique, je te propose de m'accompagner jusqu'au pian... ouille-ouille ouille...

Walter fut interrompu au milieu de sa phrase par une personne que Lili ne vit pas arriver. Il s’agissait d’une femme. D’une femme splentide. Sur tous les points de vue. Une taille élancée mais aux formes généreuses, de longs cheveux noirs encadrant son visage fin, et une peau basanée qui intensifiait ses yeux d’un bleu cendré, presque glacé ; qui n’aurait pas frissonner sous un tel regard ? Bien malgré elle, la starlette se sentit troublée. Elle en avait vu des icônes de beauté féminine : elle avait joué avec des actrices célèbres, travaillé avec des mannequins sur de nombreux défilés, et avait même eu la chance de rencontrer quelques idoles populaires du moment - des artistes qui chantaient et dansaient sur scène, en solo ou en groupe, et qui faisaient chavirer le coeur des foules. Mais c’était la première fois qu’elle rencontrait une femme avec un charme aussi hypnotique.

La nouvelle arrivée tirait toujours la joue de Walter. Elle réclamait visiblement l’attention de ce dernier, ce qu’elle parvint à obtenir au bout du compte.

- Bonchoir Chinch… Bonsoir Ginger, toujours autant en forme ! Je te présente Lili qui sera des notre le temps d'une crêpe. Lili voici Ginger, j'allais te proposer un petit air de piano mais ce serait te priver de sa voix, ce que je regretterais probablement, c'est d'ailleurs à elle que tu dois ta robe.

Les présentations furent de mise. Il s’agissait donc de la fameuse Ginger, celle à qui Lili avait emprunté la robe. D’une femme aussi charismatique, il ne fut plus étonnant que la garde robe de la loge fut d’aussi bon goût. Un morceau de piano de Walter ou une représentation de celle qui se présentait comme la chanteuse du Lux, le dilemme était difficile. La ravissante artiste ne répondit pas mais salua tout de même Lili d’un gracieux mouvement de tête. L’actrice en herbe s’apprêtait à répondre mais l’expression mécontente de la diva à son encontre la retint. Et cela l’inquiéta. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle voulait entrer dans les bonnes grâces de cette personne. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Ca doit être la robe, songea Lili en se mordant la lèvre inférieure. Ginger n’avait pas dû apprécier qu’on emprunte ses affaires sans son autorisation, ce qu’elle comprenait parfaitement. Alors trouver une inconnue avec un de ses vêtements -un très beau vêtement qui plus est- avait dû la contrarier. Pourtant, au lieu de s’en prendre à Lili, c’est à Walter que s’en prit Ginger - à plus grande surprise de l’actrice.

L’échange qui suivit n’était pas anodin : au lieu de s’exprimer à voix haute, la chanteuse répondait en utilisant son téléphone. Malgré tout, il n’était pas difficile de suivre la teneur de la conversation même si chaque réponse du jeune homme était entrecoupée de petits coups bien placés :

- Mais bien sûr qu'elle est majeure ! … Mais puisque que je te le dis ! ... C'est Hugo qui a vérifié ! Lili aide-moi, s'il te plaît !

La comédienne aurait pu en rire et elle retint même un sourire, mais elle sentait inutilement (?) préoccupée. La supplique de Walter la ramena à la réalité. Elle descendit aussi précipitamment de sa chaise et posa une main sur le bras du jeune homme avant de se placer à sa hauteur et l'autre main sur sa poitrine (la main de Lili sur la poitrine de Lili, hein).

- Il… il dit vrai ! intervint-elle en s’adressant à Ginger, l’air très concernée. Le videur… euh, Hugo a vérifié ma carte d’identité, mais comme je n’avais pas de… tenue adaptée au nightclub, Walter m’a aidée à entrer et m’a même permise de me changer. Pour la robe, je suis navrée si cela t’a contrariée que je la porte sans ton autorisation. Je … je peux aller me rhabiller et revenir un autre soir si besoin, proposa-t-elle, embêtée mais sincère. De toute manière, mon rendez-vous semble m’avoir posé un lapin ce soir, finit-elle avec un sourire triste. C’est juste que… Walter est de bonne compagnie.

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Ginger semblait avoir beaucoup d'effets sur la jeune demoiselle, il fallait dire qu'elle en avait sur beaucoup de monde d'autant plus son mutisme ne l'aidait pas non plus à se faire comprendre correctement. Walter de son côté, n'avait pas eu le temps de décrypter Lili avant de se faire rouer de coups sur la caboche par Ginger. Ces derniers cessèrent d'ailleurs à l'instant où Lili prit le bras et la défense de Walter.
Bien qu'elle confirmait les dires de Walter, Lili semblait avoir mal interprétée la scène et la source du conflit, croyant que la dispute avait lieu était à cause de la robe qui lui avait été prêtée pour la soirée. Derrière elle, Walter faisaient des grimaces à Ginger tel un enfant ne faisant que rajouter de l'huile sur un feu.

« Tu vois ?! Je ne fais pas te barat-...mphfp »

De la main gauche, Ginger agrippait les joues de Walter afin de le faire taire quelques instants. Geste accompagné d'un regard ferme sans pour autant y retrouver la moindre trace de colère, regard qui finit par s'adoucir au fur et à mesure qu'il se tournait vers la jeune fille. Ginger lâchait Walter pour reprendre son smartphone et y écrire de nouveau un message mais cette fois-ci destiné à Lili.

hey listen:

Walter ne s'étaient cependant pas gêné pour lui aussi lire ce qu'il y avait d'écrit en regardant par dessus l'épaule de Lili avec un petit air de Fouinar. Il eu aussi tôt une expression faussement indigné.

« Comme si c'était mon genre d'embêter les gens. »

De concert, Worrick et Ginger firent une mine blasé à l'encontre de leur patron, ne lui laissant qu'une seule option pour ne pas s'enfoncer d'avantage : noyer le poisson.

« Haha...Oui ? Il était question de musique, non ? On s'y colle Ginger ? » Tendant la main à Lili comme le ferait un cavalier l'invitant à danser « Lili si tu veux nous accompagner, tu es la bienvenue. »

Bien sûr, il y avait plus d'un sens à cette phrase. D'un côté Walter l'invitait à ses côtés pour profiter au mieux du duo et de l'autre, il lui demandait si elle voulait en faire un trio, à condition qu'elle sache jouer d'un instrument ou chanter.

- Tu vois ?! Je ne fais pas te barat- commença à répliquer Walter avant de se faire de nouveau interrompre par Ginger. …Mphfp.

Au grand soulagement de Lili, la ravissante femme au teint hâlé finit par s’adoucir et lâcha enfin l’homme aux cheveux bicolores. Comme les fois précédente, elle s’adressa à la comédienne au moyen de son smartphone.

Le coeur de Lili fit un bond dans sa poitrine et elle sentit ses joues s’empourprer aussitôt. Ginger était tellement… ADORABLE. LQKSKLQFKJQLJQS. Ginger était trop modeste, il ne faisait aucun doute qu’elle rentrait encore dans la robe. Et c’était elle la plus mignonne d’abord, huhuhu. L’actrice dut faire tous les efforts du monde pour contenir son exaltation et comme si elle était en plein tournage, fit appel à tout son professionnalisme pour ne pas exploser et garder son sang-froid. Elle ne voulait pas se faire passer pour une surexcitée devant eux. Soulagée de savoir que ce n’était pas la robe qui posait problème mais plutôt Walter lui-même - aux dires du messages. D’ailleurs, de dos, la comédienne ignorait les grimaces que lançait Walter à la chanteuse.

- Oh ! Je n’hésiterai pas à venir solliciter ton aide alors s'il se montre trop insistant alors. Merci beaucoup Ginger ! répondit Lili avec un sourire radieux.
- Comme si c'était mon genre d'embêter les gens.

Devant la mine blasée de Worrick et Ginger, Lili ne put que sourire d’un air contrit. Walter s’était certes chamaillé avec eux à plusieurs reprises, mais depuis l’arrivée de la starlette au Lux, il n’a jamais eu de comportement déplacé envers elle. Au contraire, il se montrait plutôt charmant et fort serviable à son encontre. Elle ne pouvait donc pas comprendre leurs réactions. Qui aime bien châtie bien, comme dit le dicton.

- Haha...Oui ? Il était question de musique, non ? On s'y colle Ginger ? Lili si tu veux nous accompagner, tu es la bienvenue.

L’invitation était lancée et Lili l’accepta avec plaisir.
Même si elle était née dans le milieu du cinéma et du divertissement, de parents connus et reconnus, elle ne devait sa réussite qu’à elle-même. Depuis son plus jeune âge, elle n’avait pas lésiné ses efforts pour devenir une artiste accomplie, enfant digne de ses paternels. Art dramatique, danse, musique… elle avait bénéficié d’une formation qui balayait largement ces différentes disciplines. Ainsi, elle jouait du piano et du violon depuis son plus jeune âge et avait commencé la guitare en autodidacte vers le début de son adolescence. Quant au chant, elle maitrisait assez bien sa voix - qualité essentielle dans le métier de comédien- mais c’était à peu près tout. A son grand damn. Bien qu’elle ait cultivé ses aptitudes dans le domaine de la musique, ils n’ont jamais vraiment mis en lumière au cours de sa carrière, à part à quelques rares occasions sur ses réseaux sociaux. Si elle voulait les accompagner ? Le plus sincèrement du monde, elle aurait aimé tout donner pour les séd… euh, les impressionner.

- Je profiterai du spectacle avec plaisir, finit-elle par déclarer avec un petit sourire, en attrapant délicatement la main que lui tendait le jeune homme.

Après tout, elle n’était pas venue à Mailys pour se faire remarquer… Monter sur une scène et être sous les projecteurs dès de son premier soir sur l’île ? Mauvaise idée. Elle préférait laisser le duo -et surtout Ginger avouons-le - briller. La fébrilité qui grandissait en elle était réelle. Le mutisme de Ginger ne lui avait pas échappé, mais il aurait été indélicat de sa part de le relever. Découvrir sa voix de cette manière était le plus beau des cadeaux.

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