À l'ombre du dôme. [ Shiro ][Terminé]

Le dénommé Alex semblait troublé lorsqu'il refusa l'invitation de Lisa,

"Non merci, je... je vais rentrer... merci pour la proposition, et à bientôt peut être..."

Il s'en fut après un ultime regard à fendre l'âme pour Shiro. Lisa ne savait pas de ce qu'il en retournait, mais visiblement il s'était passé quelque chose. Elle n'en avait pas vraiment grand-chose à faire, elle ne connaissait Shiro que depuis quelques heures, aussi s'abstint-elle de poser des questions. Au moins elle pourrait lui changer les idées,

" On y va ?" fit-elle avec douceur.

Le petit groupe se rendit aux deux tours, même si celles-ci constituaient les bâtiments principaux du quartier général, d'autres plus modestes entouraient la zone. Lisa emmena tout d'abord à un petit parc, des arbres fruitiers poussaient çà et là au milieu de l'herbe entretenue, une rivière artificielle traversait le carré de verdure, surplombé d'un petit pont en bois. Plusieurs pokemon se détendaient à l'ombre des arbres ou jouant dans l'eau.

" Tu peux laisser tes pokemon ici, ce parc leur est dédié comme lieu de détente. La plupart des gens qui travaillent au QG laissent leurs compagnons ici." Joignant le geste à la parole, elle sortit une pokeball et appela son roublenard. "Loki, prend soin de nos invités." elle ajouta d'un ton un peu plus sévère" et pas de bêtise !"Le regard du pokemon semblait dire tout le contraire.

Lisa et Shiro se dirigèrent ensuite vers l'entrée de la tour ouest, Saluant l'hôtesse de l'accueil Lisa informa celle-ci du nouveau statut de Shiro qui se vit remettre un badge de sécurité. Alors qu'ils s'avançaient plus profondément dans le bâtiment, Lisa expliqua à son assistant,

" Garde le sur toi quand tu viens ici, c'est le plus bas niveau de sécurité, mais tu pourras visiter la plupart du bâtiment. Tous les dix étages il y a un lieu de détente, jardin intérieur, salle de jeux etc. Bref, tu as de quoi faire avant de tout voir. En attendant suis-moi, j'ai quelque chose d'important à faire."

leurs pas résonnaient dans les couloirs aux murs gris et lisses du QG. Lisa pressait légèrement l'allure, Shiro sur les talons. D'ascenseurs en escalier, elle eut tout le loisir de lui parler le long de leurs descentes dans les recoins cachés du bâtiment.

" Si tu nous as rejoint... je suppose que tu as perdu quelqu'un ? " La voix de Lisa était réellement peiné à ces mots, "Tu n'es pas obligé d'en parler, mais je veux que tu saches que l'on est tous dans cette situation ici." Elle marqua un temps d'arrêt devant une porte métallique, elle posa la main sur la poignée de celle-ci, sans l'ouvrir. Un léger bruit de ventilation brisait le silence avant qu'elle ne s'adressait de nouveau au jeune homme,

"Si on est tous ici, c'est pour ramener ceux que nous avons perdus... Peu importe ce que nous faisons, garde cela en tête." Elle-même se raccrochait à cet espoir, l'espoir de le ramener... même aussi infime soit-il, elle devait donner un sens à tout ça. Lisa ouvrit la porte, donnant sur une petite pièce nue, le mur du fond n'était qu'à quelque mètre. L'éclairage était étrangement tamisé, les petits spots au plafond délivrant une lumière douce et chaleureuse. La pièce était vide de tout mobilier, à l'exception d'une chaise de métal qui ne semblait guère confortable.

Sur cette chaise, une personne était assise. Un sac de tissus cachait sa tête, ses mains et ses jambes attachées fermement à la chaise par des colliers de serrage.

"Ferme la porte." lança Lisa à Shiro d'un ton sans appel.

Elle arracha ensuite le sac, révélant un visage féminin. La femme assise la semblait émerger d'un mauvais rêve, les cheveux ébouriffés et l'air hagard. Elle regarda autour d'elle, tentant de comprendre ce qui se passait.

"Bien." Fit Lisa, pour capter son attention. " Il me semble que nous devons avoir une petite discussion vous et moi. " Elle s'avança légèrement et replaça une mèche de la prisonnière. " Commençons simplement, quel est votre nom ?"

HRP:

Le dos ankylosée par le métal froid, la jeune femme attendait son heure dans un silence résigné.

Devait elle compter le temps passé en minutes ?

En heures ?

En jours ?

Un seul détail extérieur lui parvenait pour le moment, sa position était désagréable et il fallait y remédier. Machinalement, elle tenta de se redresser, sa maigre liberté de mouvement lui étant bien vite rappelée par les liens qui garrotaient ses poignets et ses chevilles. La seule chose qu’elle parvint à faire fut de faire craquer la base de sa nuque en rapprochant entre elles ses omoplates, le son raisonnant jusque dans sa tête et faisant descendre un frisson le long de son dos.

Ça faisait déjà un petit moment qu’elle avait repris connaissance, ouvrant les yeux dans une obscurité quasi-totale sans comprendre où elle se trouvait ou quelles en étaient les raisons. Elle avait tout d’abord cédé à la panique, n’écoutant plus que ses réflexes ancestraux de survie, s’époumonant pour appeler à l’aide et se tortillant lamentablement sans réussir à desserrer ses liens.

Ce ne fut qu’au moment où sa chaise manqua être déséquilibrée à force de sursauts et à-coups qu’elle cessa de se débattre, de peur de faire une douloureuse chute.

La jeune fille tenta alors de se calmer, prenant de grandes inspirations d’un air chaud et mal renouvelé jusqu’à s’étourdir. Elle n’entendait plus rien, ses hurlements avaient cessé, le dernier écho s’était tût. Les battements de son coeur bourdonnaient dans ses oreilles et elle pouvait discerner parfois quelques gargouillis venant de son système digestif.

Il fallait qu’elle se calme, qu’elle fasse le vide, qu’elle ne pense plus à rien avant de tenter de réfléchir correctement. C’était la seconde fois qu’une situation similaire s’imposait à elle, la phase de réveil du moins et elle ne pouvait pas s’empêcher de craindre ce qui allait se dérouler. Il n’y avait pas de lettre ou de conseils pour faire face à ce type de situations et elle ne put s’empêcher de ressentir une certaine tendresse envers celle qu’elle avait été, qui avait attendu l’inévitable en préparant son avenir.

La fatigue et la désorientation prenant le dessus, la demoiselle avait finit par entrer dans une phase de micro-sommeil particulièrement inconfortable qui ne lui avait permis qu’une chose, perdre les derniers repères temporels qui lui restaient. L’obscurité dans laquelle elle était plongée lui donnait le mal de mer et la perspective d’être malade ne la charmait pas vraiment. Les yeux mi-clos pour limiter les caprices de son oreille interne, elle chercha à s’occuper en tentant de retracer son parcours. Elle se souvenait d’un affrontement, d’avoir été bâillonnée par surprise puis conduite quelque part.

Elle avait marché tout droit puis à droite, ensuite un peu à gauche…

Ou était-ce tout droit encore ?

Plus elle avait marché, guidée à contre-coeur, moins le concept de direction était resté discernable jusqu’à ce qu’on lui assène un lourd choc à la base du cou, la faisant tomber dans les pommes. A bien y réfléchir, elle pouvait sentir l’endroit du choc, elle aurait sans doute un bleu.

Lorsque la lumière revint subitement autour d’elle, la brunette dû froncer les yeux et cligner dans le vide quelques fois avant qu’elle ne réussisse à interpréter l’endroit où elle se trouvait. La pièce était vide et froide, et bien plus exiguë que ce à quoi la demoiselle s’attendait. Baissant les yeux sur sa tenue, elle s’aperçût qu’elle n’était pas abimée, seulement froissée et débraillée.

Par contre, elle ne s’était pas rendue compte qu’elle tremblait autant. Elle n’avait aucune idée quant à l’identité des personnes devant elle ou des raisons pour lesquels ils la retenaient contre son gré et ne pouvait s’empêcher d’anticiper le pire. Entendant que la femme s’était mise à parler, elle s’était concentrée sur ses paroles et son visage, tentant d’y déceler une émotion peut être ou un détail qui lui indiquerait quoi penser.

Le ton qu’elle adoptait était doux, trop pour contraster avec le fait qu’elle ne semblait pas disposée à la détacher. Voyant sa main s’avancer vers elle, elle eut un mouvement de recul et ferma les yeux comme pour accuser un choc. Au lieu de ça, la mèche qui lui retombait devant les yeux avait été sagement replacée derrière son oreille et une question simple venait de lui être adressée. S’accrochant à cette opportunité de dialogue elle demanda elle même, tentant en vain de reprendre le contrôle de ses pensées et de cacher la détresse qui l’animait.

- Pourquoi vous faites ça ? Qui vous êtes ? Qu’est ce que je vous ai fait pour mériter ça ?…

Elle hésita, cherchant la moindre trace de compassion ou de son contraire dans l’un ou l’autre des regards plantés dans sa direction. Fallait-il qu’elle résiste ? Ça avait l’air peine perdue mais est ce que ça en valait le coup ? Pour l’honneur ou tout autre concept ridicule qui poussait les gens au suicide assisté. Invoquant le peu de salive qu’elle pouvait, elle déglutit. Se rappelait t’elle de qui elle était ? Oui, elle avait conservé ses souvenirs cette fois ci et la vague de soulagement qui l’envahit ne fut qu’égale au vent de panique qui la secoua la seconde d’après.

- Mes Pokémons ? Où sont mes Pokémons ? Elle se tortilla de nouveau en vain et réalisa qu’elle n’avait pas répondu à la question qui lui avait été posée. Si elle nourrissait l’espoir que son équipe n’ait rien, elle n’avait plus de doutes quant au fait de devoir finalement coopérer.Elle répondit à contre coeur. Kara, je m’appelle Kara. Elle se tourna vers le jeune homme pour le supplier, il n’avait pas parlé mais semblait plus proche d’elle en terme d’âge, peut être serait-il plus facile de lui parler à lui. S’il vous plait dites moi où sont mes pokemons…

HRP :

Comme à l'habitude, la prisonnière semblait légèrement perdue et prit un peu de temps pour comprendre sa situation. Lisa menait peu d'interrogatoire maintenant, elle laissait ça aux sous-fifres, mais c'était l'occasion de tester son nouvel assistant. Elle repensa à leur petite discussion devant la porte. Shiro était donc orphelin, pas de famille à menacer en cas de problème... juste cet Alex et... peut-être ses pokemon ? Et puis des parents morts dans un attentat? ce n'était pas courant, mais pas rare non plus ces temps-ci. D'ailleurs elle-même avait dû en faire pas mal d'orphelins. Peu importe, elle rangea ces pensées dans un coin de sa tête et se reconcentra sur son invitée.

" Mes Pokémons ? Où sont mes Pokémons ? "

Hum, proche de ses pokemon ? il serait donc facile de la faire parler, c'était un levier facile à utiliser avec ce genre de personne. Enfin, la réponse qu'elle attendait se manifesta.

"Kara, je m’appelle Kara."

Kara hein ? joli petit nom, joli petit minois aussi. Il serait dommage de l'abimer se dit Lisa. Elle n'était pas spécialement pour la cruauté, mais elle attendait des résultats, et elle les obtiendrait. Comme toujours.

"S’il vous plait dites moi où sont mes pokemons…"

Lisa imagina une réponse suffisamment effrayante pour obtenir ce qu'elle souhaitait. Sur un ton doucereux elle susurra, " ma chère Kara, tes pokemon vont bien pour l'instant... mais je suis un peu embêtée, vois-tu, on manque cruellement de matières premières pour nourrir toutes les bouches de la ville..." La blonde se mit derrière Kara, la tête toute proche de celle de la prisonnière, elle continua, " quelques kilo de viande en plus nous seraient bien utiles...à moins que..." Elle laissa le temps à Kara d'assimiler l'information avant de continuer.

"À moins que tu nous dises qui t'a envoyé, et pourquoi tu fouinais dans des endroits où tu n'aurais pas du être." Lisa se redressa et commença à masser lentement mais fermement les épaules de sa prisonnière, en attendant sa réponse. Un sourire narquois sur les lèvres que Kara ne pouvait voir.

La jeune fille se concentrait à présent sur sa respiration, tentant d’approfondir chaque goulée d’air pour ne pas sombrer dans une crise d’angoisse. Cela ne pourrait la mener nulle part, si ce n’était dans une impasse supplémentaire, bien moins confortable encore. Son teint devint livide lorsque la femme repris la parole, le ton étant bien trop calme et sympathique pour ne pas être terriblement terrifiant. Elle tenta de la suivre des yeux alors qu’elle tournait autour d’elle à la façon d’une vaututrice mais se trouva bien vite entravée par la solidité de ses liens et les différentes contractures qui limitaient sa souplesse d’exécution. Déglutissant avec peine elle ne put déterminer si la blonde disait effectivement la vérité ou s’il ne s’agissait que de bluff. Faute de pouvoir regarder celle qui lui adressait toujours la parole, elle guetta une réaction de la part du jeune homme qui quant à lui, n’avait pas bougé.

- Vous ne feriez pas ça… C’est pas possible…

Sa voix tremblait. La demoiselle ne savait même pas si elle avait prononcé ces mots à l’attention de ses geôliers dans une quête de réponse, ou pour se convaincre elle même de tenir le coup. Elle sursauta en sentant les mains de la meneuse d’interrogatoire se poser sur ses épaules. Le mouvement circulaire qu’elle y appliquait lui faisait mal. Elle n’avait pas besoin d’appuyer très fort pour parvenir à ce résultat. Au contraire, la force appliquée était mesurée mais les points de pressions étaient exactement calculés pour être désagréable. Se tortillant dans un couinement plaintif pour essayer de se dégager, la jeune fille répondit rapidement.

- Personne ne m’a envoyé. Je vous promet, c’était un accident… Je… Je…

Essayer de rassembler ses pensées dans un tel environnement s’avérait bien plus complexes que ce à quoi elle aurait pu s’attendre. Si elle s’y était au moins attendue. Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait révéler ou non sans se mettre dans une situation pire encore. Et elle ne savait pas jusqu’où pouvait remonter cet interrogatoire sans la placer en déséquilibre.

Elle n’avait plus de souvenirs au delà d’un an et demi environ. Sans son métalosse ou ses courriers pour la guider, sa mémoire était une feuille blanche. Comment ne pas sembler suspecte en ne pouvant répondre sur son propre passé ? Bien qu’elle se soit attelée à rattraper les souvenirs qu’Effyis avait forgé et perdu, mémoriser une vie comme si c’était la sienne n’était pas une mince affaire. Un long frisson parcouru son échine. Se remettant le plus droite possible, elle s’adressa de nouveau au jeune homme.

Vous devez me croire, je vous jure que je n’ai rien fait de mal…

Ce dernier malheureusement avait semblé impassible à ses plaintes jusque là. Cependant, l’espoir faisait vivre et dans une situation telle que celle là, il lui fallait de l’espoir. Beaucoup d’espoir. Agissant sous le feu d’une impulsion douteuse, la crainte lui vrillant l’estomac elle lança en jetant des coups d’oeil par dessus son épaule à présent contracturée.

- Prouvez moi que mon équipe va bien… Je n’ai aucun intérêt à parler s’il leur est arrivé quelque chose.

Elle regretta immédiatement ses paroles. Ce qu’elle venait de dire pouvait involontairement sous-entendre qu’elle avait quelque chose à dire, ce qui la mettait dedans encore un peu plus profondément. Fermant les paupières le plus fort possible, elle attendit que les foudres de ses geôliers s’abattent sur elle. Ou de se réveiller de ce cauchemar.

" Vous ne feriez pas ça… C’est pas possible… "

Lisa était satisfaite de sa petite trouvaille, bien sûr qu'ils n'allaient pas transformer ses pokemon en chair à pâté. Ils n'étaient pas inhumains tout de même, au pire ils serviraient de punching-ball ou de cible d'entrainement pour les recrues. Mais ça, Kara ne le savait pas.

Personne ne m’a envoyé. Je vous promet, c’était un accident… Je… Je…

Bla bla bla. Le baratin habituel. Lisa n'écoutait que d'une oreille distraite. Tous ceux qui s'asseyaient sur cette chaise commençaient par là, "je me suis perdu" ou encore " la porte était ouverte ", une fois elle a même eu droit à " C'est monsieur Abyss qui m'a dit de rentrer." À croire que le Stern et les autres belligérants recrutaient leurs espions à l'école primaire.

"Vous devez me croire, je vous jure que je n’ai rien fait de mal…"

Elle avait du culot, il fallait bien l'admettre, si elle n'avait rien fait de mal, elle ne serait sûrement pas assis sur cette chaise. Lisa soupira, exaspérée. Ses mains pressèrent douloureusement les épaules de Kara. " Donc tu n'as rien fais de mal . Tu es entrée par hasard dans ce périmètre sécurisé ? malgré les caméras, les pancartes, les gardes... Malgré ce champ d'énergie ? " Elle continua d'un ton narquois " C'est vrai qu'il n'est pas très voyant... et puis quoi ensuite ? tu vas me dire que tu es amnésique ? qu'un méchant monsieur t'a pris tes souvenirs ? "

Lisa commençait à perdre patience, elle jeta un oeil sévère à Shiro. Il était temps de le former un peu. La prisonnière ouvrit une nouvelle fois la bouche, et à ces mots, un sourire machiavélique passa furtivement sur le visage de  la blonde.

"Prouvez moi que mon équipe va bien… Je n’ai aucun intérêt à parler s’il leur est arrivé quelque chose."

" Oh vraiment ? " Son ton était dangereusement mielleux. Elle n'avait rien à prouver. Elle posait les questions, et Kara y répondait. Il était temps qu'elle comprenne sa position.  Lisa s'éloigna de la chaise, reculant d'un petit pas.

" Vois-tu ma chère Kara... tu vas parler..." Elle releva son bras droit, se préparant à la suite,

"de gré..." Prenant de l'élan, sa main grande ouverte arrivait rapidement sur le coin de l'oreille de Kara.

" OU DE FORCE ! "

L'impact fut sonore. la claque valdingua la tête de Kara sur le côté, la chaise basculant sur deux pattes, restant un instant suspendu, avant de tomber lourdement sur le côté, la prisonnière attachée suivant le mouvement. Lisa se massa le poignet, elle y était allée un peu fort, mais ça l'avait défoulé. Observant un instant la jeune femme à terre, elle reporta son regard sur Shiro, retrouvant une expression neutre et lui commanda,

" Relève-la."

Il était en pleine forme après tout, pas besoin de se fatiguer, quand ce fut fait, elle continua ensuite avec son premier test.

Spoiler:

Même si Lisa sent une légère réticence, Shiro exécuta les ordres. Il poussa même l'audace jusqu'à menacer maladroitement la pauvre Kara. Le coup qu'il lui porta manquait un peu de conviction, mais Lisa s'y attendait. À elle maintenant de faire son numéro. Elle lança un regard indéchiffrable à Shiro, s'approchant dangereusement de lui, elle s'arrêta à quelques centimètres du jeune homme, posa sa main sur son torse, avant de descendre plus bas... et de saisir l'arme de Shiro dans son holster.

Avant que celui-ci n'ait le temps de réagir elle revint vers Kara et se mit sur son flanc, pointant l'arme sur la tête de la demoiselle. Ne faisant pas attention à la panique de celle-ci, elle dévisagea un instant Shiro, puis d'un mouvement rapide frappa la tête de Kara avec la crosse de l'arme, la faisant tomber dans les paumes. Le silence revint. Avec un soupir elle fit pivoter l'arme pour la prendre par le canon, et présenta la crosse à Shiro afin qu'il récupère l'objet.

Pendant qu'il rengainait, elle sortit son smartphone et envoya un message tout en s'adressant à Shiro
" Quelqu'un va s'occuper d'elle..." la blonde rangea ensuite son smartphone et reporta son regard sur le jeune homme " Elle se réveillera sûrement dans la chambre d'hôtel d'une petite ville avec un mal de crâne."
Elle prit un moment pour observer son assistant, et continua;

" Ça va aller ? Je sais que tout ça peut être choquant... mais autant t'y habituer." Tombant un peu son masque émotionnel, elle rajouta d'une voix fatiguée.

" Shiro... est-ce que tu es prêt à tuer pour retrouver les gens que tu aimes ? " d'un signe de main elle lui fit signe d'attendre avant de répondre, le ton de Lisa était étrangement doux... maternel. " Ne me répond pas, c'est une question que tu dois te poser. Si tu veux aller plus loin dans... tout ça, ta conviction doit être inébranlable peu importe ce que tu choisis. "

Elle se dirigea ensuite vers la porte, " viens, allons nous-en."

Spoiler:

Alors qu'ils sortaient de la salle d'interrogatoire, quelques têtes se tournèrent vers eux, jetant des regards curieux et jaloux. Shiro soupira quelques mots de désarroi, étant la proie de ces observations indésirables, Lisa comprenait son inconfort. Elle lui lança à voix basse;

"ne fait pas attention à eux, pour la plupart ils sont...perdus." Elle seule pouvait comprendre ce qu'elle voulait dire par ce dernier mot. Shiro s'adressa de nouveau à Lisa,

"Dites... Ce que vous faites, comment... Comment pouvez-vous être aussi convaincue que nous allons tous pouvoir retrouver nos proches?" il marqua une pause, "On ne peut pas ramener les morts à la vie. C'est impossible, alors, comment?" à ces mots, Lisa porta brièvement sa main sur son ventre, avant d'observer le regard intense de Shiro et de lui répondre avec un sourire désabusé.

" Suis-moi, je vais te montrer quelque chose." Elle se mit en marche, Shiro sur les talons, et continua la conversation, " C'est vrai que c'est difficile à croire...mais si tu es avec nous ce que tu en as l'espoir n'est-ce pas ?" elle n'attendait pas vraiment de réponse à cette question rhétorique, "Tout ça et bien réel Shiro, ce n'est pas le délire d'un milliardaire en quête d'aventures, tout ceci existe et a été mûrement réfléchit."

après quelques ascenseurs et couloir, Ils arrivèrent devant une porte de bois massif sombre et lustré. Très hauts dans les étages, peu de personnes passaient par là. Lisa ouvrit la porte avec son pass et fit signe à Shiro d'entrer.

Une lumière tamisée éclairait la pièce, le sol semblait fait d'une pierre unie et noire. Au centre, un cadre qui semblait être fait de la même pierre attendait là. Une brume visqueuse et diffuse rappelant celle du dôme s'agitait à l'intérieur de celui-ci. Comme toujours, Lisa se sentait mal à l'aise dans cette pièce.

" Voici le miroir." Expliqua-t-elle, " évite de toucher la brume, ce n'est pas dangereux mais la sensation n'est pas agréable. Normalement seuls les officiers peuvent venir ici, mais je ferais une exception."

Lisa espérait convaincre le jeune homme en l'emmenant ici, lui donner de l'espoir, ce poison qui la rongeait depuis des années. Elle planta son regard dans les yeux de Shiro, " Tu as cinq minutes, avances-toi et pense à eux. Ils viendront à toi. " Sur ces mots elle tourna les talons, " je t'attends dehors."

Spoiler:

HRP: