City Trip [Kamiko Akumane]

Mais qu'est-ce qui lui était passé par la tête ? Une curiosité soudaine ? S'était-il perdu, dans oser se l'avouer ? Quel qu'en soit la raison, il fallait se faire a l'évidence. Soran était au beau milieu de la ville. Et franchement, ça n’était pas rassurant du tout ! Non mais vraiment, pourquoi donc venir ici ? Sauf qu'au fond, même lui ne le savait pas exactement. Que c'était bruyant. Les humains ne pouvait décidément pas se tenir tranquille. Entre ceux qui courraient a droite a gauche et les voitures qui empestaient, ce n'était pas une balade de santé. Quelque fois, un pokémon apparaissait à côté d'eux, et le Couafarel se demandait vraiment comment ils pouvaient vivre dans un tel capharnaüm.

Laissant de côté tout ses aprioris, il avança d'une patte après l'autre, trottinant presque sur le trottoir. Le but n’était pas réellement de s'éterniser dans le coin. Mais comme il n'attirait aucunement l'attention, il ne voyait pas l'utilité de se presser plus que cela. D'autant plus qu'il ne savait pas du tout où il allait. Il n'avait pas l'habitude de se déplacer en ville et cela se remarquait très certainement si l'on était attentif. Au mieux, il évitait les endroits bondés de mondes, mais parfois, il se retrouvait en plein rush.

S'arrêtant un instant pour observer les alentours, Soran se risqua a humer l'air. Action qu'il regretta aussitôt. Après avoir grandit dans un village et n'ayant jamais approché de grande ville, de près ou de loin, son odorat était très sensible. C'était bien la première fois, mais aussi la dernière qu'il mettait les pattes ici ! Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il senti quelque chose lui toucher le dos. D'un bond, il se retourna en grognant vers l'agresseur, près a attaquer s'il le fallait. Il se ravisa en voyant la petite apeurée qui avait retiré sa main a toute vitesse. Bon d'accord, il n'appréciait pas trop les humains, mais le Couafarel n'attaquerait jamais un de leurs petits.

Par contre, lorsque la mère approcha, il grogna de plus belle, lui ordonnant ainsi de rester où elle était et de ne pas l'approcher. L'humaine dû prendre peur pour sa petite, car elle chassa vigoureusement le Pokémon d'un geste de patte arrière. Il ne chercha pas plus loin et se mit a fuir dans la direction opposé. Il ne servait a rien de se battre juste pour une caresse maladroite. Il courut aussi loin qu'il le pensait nécessaire et se retrouva alors dans un endroit avec un peu moins d'humains. Il décida alors de s'asseoir un instant, prenant une pause bien méritée après son périple.


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Après un moment sans bouger, Soran s'étira en baillant avant de se redresser. De toute la ville, cet endroit semblait être le plus calme. Pas aussi calme qu'une forêt, mais ça lui convenait pour l'instant. Il observa les alentours. Des pokémon qui s'amusait a courir dans l'herbe, sous l’œil attentif de leurs dresseurs. Tout cela lui rappelait soudainement des souvenirs. Cette époque où il jouait avec son maître dans le jardin. Cette époque qui lui semblait a présent si lointaine...

Se perdant dans ses pensées, il fut ramené a la réalité par un ballon sauvage qui vint s'écraser sur son poitrail avant retomber a ses pattes. Après un sursaut, il regarda autour de lui pour savoir d'où il venait. Bizarrement, personne ne semblait le chercher. Il fixa alors longuement l'objet qui venait de l'agresser. Et une vingtaine de seconde plus tard, il décida de prendre sa revanche.

Soran aboya avant de se jeter sur le ballon qui se mit a rouler. Comme un chiot qui s'amusait, sauf que le Couafarel voulait simplement donner un bon coup de croc dans ce fichu objet de distraction humaine. D'un coup de patte, il bloqua l'objet au sol qui, avec la force de pression, rebondit a nouveau pour tenter de fuir. Ah non ! Ça ne se passerait pas comme ça ! Le chien reparti a l'attaque en grognant. En y mettant toute sa force, il projeta le ballon au loin, ce qui le força a partir a sa poursuite. Il n'existait plus rien autour de lui. Juste cette objet rond qui ne voulait pas se laisser faire.

Comment le petits d'humains pouvait jouer avec ça ? Quand il était petit, Soran disposait d'une balle adapté a sa taille. Mais celle-là était plus grande, plus conçu pour les humains. Mais ce petit détail allait-il arrêter notre cher Couafarel ? Bien sûr que non ! De plus que personne n'était venu le réclamer. Il pouvait donc en faire ce qu'il voulait. S'il voulait bien arrêter de s'agiter dans tout les sens !

Après une lutte sans merci, Soran semblait mener la danse. Jusqu'à ce qu'un faux mouvement fasse trébucher le Pokémon sur ledit ballon qui parti dans la direction inverse tandis que son agresseur s'étalait au sol de tout son long. Secouant la tête, ce dernier se redressa d'un bond avant de voir sa victime filer droit en direction du dresseur qu'il avait aperçu un peu plus tôt. Oui. Celui qui pianotait sur son appareil et qui avait invité ses pokémon a aller s'amuser.

Tout d'un coup, ce ballon n'avait plus grand intérêt pour le Couafarel qui ne put qu'aboyer pour tenter de prévenir l'attaque imminente.




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Et le dresseur se pris la balle en pleine face. Soran fit un tour sur lui-même en aboyant. Se moquait-il ? Il y avait de forte chance. De très forte chance d'ailleurs. Il fallait toujours être attentif a son environnement. Leçon apprise. Mais le chien sursauta en voyant l'humain se relever, et recula de quelques pas. Non, fausse alerte, il lui renvoyait juste le ballon indiscipliné. Que le Couafarel saisit immédiatement entre ses crocs pour le secouer en grognant. Sans un merci.

Déjà abimé par l'assaut précédent, le ballon était plus facile a manipuler pour Soran. Et quelque coup de crocs plus tard, il parvint enfin a lui asséner le coup de grâce. Il le jeta violemment a terre avant de sauter dessus en aboyant. Il avait gagné. Sa vengeance était complète. Mettre tant d'énergie sur un vulgaire ballon... Nan mais, il n'avait qu'à le laisser tranquille. Fière de sa victoire, il reparti avec un air fier s'asseoir a la place qu'il avait quitté quelques temps plus tôt. Au final, il décida même de se coucher, tout en jetant un œil vers le dresseur de tout a l'heure. Le fixant d'un air de vainqueur.

A ce moment, déboula un groupe de petits humains. Ils s'attelèrent autour du ballon en charpie tout en rouspétant. Ah bah, ils en avaient mis du temps a venir le chercher. Soran afficha un sourire discret. Tant pis. La bataille était déjà terminée. S'ils en voulaient plus, ils devraient aller voir ailleurs. Mais par précaution, et parce qu'il savait qu'il serait en tord de se battre avec des petits, Soran se releva et tenta de quitter discrètement le parc.

Il passa alors derrière le dresseur a l'étrange machine. Tiens ? Sa curiosité fut titillée pendant un instant. Restant a distante respectable, il s'assit pour observer l'appareil. Il avait vu beaucoup d'humain avec ces choses dans les pattes. Mais... C'était quoi au juste ?


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Soran observa le dresseur pianoter sur sa machine. Sérieusement, combien de temps un humain pouvait-il passé là-dessus ? Il n'avait même pas remarqué qu'il s'était rapprocher. Bien sûr, il aurait pu en profiter de nombreuses fois pour l'attaquer. Mais heureusement, ce n'était pas son genre. Pour d'autres par contre... Ils n'auraient pas hésité une seconde. C'était assez ironique en y pensant, car le Couafarel n'avait pas remarqué l'autre Pokémon s'approcher de lui.

Et bien évidemment, il sursauta en l'entendant lui parler, se retournant d'un coup pour mieux fixer son interlocuteur. Oh, ce n'était qu'un petit Evoli. Celui qui traînait avec cet humain, trop concentré sur son... Ordinateur. Ainsi, voilà comment s’appelait cet étrange objet. Non, il n'en avait jamais vu auparavant. Sa famille n'en avait aucun. Et il n'avait pas encore eu l'occasion d'approcher d'autres humains pour en voir.

Reportant son attention sur le petit Pokémon qui se présentait, le chien blanc le toisa quelques instants avant de prendre la parole.

   
 

▬ Et ça baisse visiblement leur niveau d'attention aussi. Ces humains... Je ne comprendrais jamais...

Son ancien maître n'avait pas de tel artifice. Et ça ne lui avait jamais posé de problème. Les Pokémon ne s'en servait pas non plus d'ailleurs. Ouhai. Nan. L'utilité lui échappait un peu.
Par politesse, il inclina légèrement la tête en direction du Evoli.

 

▬ Enchanté. Je m'appelle Soran. Et, non, je viens de très loin.

Il porta a nouveau son regard un peu plus loin, guettant on-ne-sait quoi. Rien d'important semblait-il. Mais il remarqua les autres Pokémon que le dresseur avait envoyé s'amuser un peu plus tôt.

 

▬ Donc, tu traîne avec cet humain, c'est bien cela ?

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Compliqué, il ne pouvait pas y avoir meilleure définition pour qualifier les humains. A son goût du moins, il avait énormément de mal a les comprendre. Comme si tout ce qu'il avait vécu dans son enfance c'était subitement envolé lorsque sa vie avait changée. Qu'à cela ne tienne, il faisait avec et ne crachait pas non plus sur sa situation. Il se braqua quand l'humain referma son ordinateur. Fausse alerte, il resta sur place, observant un combat plus loin. Perte de temps selon Soran.

Il reporta son attention sur le petit Pokémon a ses côtés. Il s’intéressait tant que ça a sa région natale ? Soit, il n'allait pas faire l'impoli.

 

▬ Je viens de la région de Kalos. Un petit village sans histoire plus précisément. Pour sûr, ça change de cet endroit. Mais je m'y adapte. Et toi alors ? D'où viens-tu ?

Pas que ça l’intéressait réellement, mais il ne voyait pas pourquoi lui, échapperait a cette question. Puis, Mona lui raconta rapidement l'histoire qui le liait a son dresseur. Cachant ses émotions en dessous de son épaisse toison, il répliqua tout de même.

 

▬ Que c'est touchant.

Rien de plus, rien de moins. Quand a la suite de la question... C'était un peu spécial. Un Pokémon domestiqué, rendu sauvage par un Hooligan qui le voyait comme tel. Ainsi, cette réflexion lui vint a l'esprit. Comment serait sa vie aujourd'hui s'il était toujours avec son humain ? Sachant pertinemment qu'un retour en arrière était impossible, il secoua la tête pour chasser cette idée. Au final, il se plaisait bien comme il était.

 

▬ Je suis libre en effet. Aucun compte a rendre a personne, je vais où je veux quand je le veux. Un avantage certain.

Évitant intentionnellement la désignation de "sauvage", c'était tout de même compréhensible. Alors, une seule chose lui vint a l'esprit.

 

▬ Redevenir libre, ne te tente pas ?

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