[Florinella Granduroi + Vanilla]Lakit dans la brume

Spoiler:

Ce fut depuis l'un des entrepôts désaffectés où elle suivait l'un de ses tests que Vanilla avait senti les turbulences psychiques émanant de l'extérieur. Ne prenant d'abord pas cette menace au sérieux, la jeune fille préféra se concentrer sur sa victime du jour et s'assurer du bon déroulement de son expérience.
Néanmoins, plus elle essayait de placer ces turbulences dans un coin de son esprit et plus elles se faisaient plus fortes, si bien qu'au bout d'à peine quelques minutes, elle n'arrivait plus à se concentrer sur son test du jour et décida, après avoir arrangé les choses pour que celui-ci se déroule au mieux, de rejoindre l'extérieur. La ville entière était recouverte d'un brouillard épais et d'une sensation de peur en réaction face à l'inexplicable. Il ne fallut pas longtemps à la jeune fille pour comprendre pourquoi : elle dut se frayer un chemin à l'aide de son Draco dans la brume tant les Pokémons sauvages étaient belliqueux.

Tentant de comprendre ce qu'il se passait, elle ouvrit ses canaux psychiques, recoupant toutes les informations qui lui parvenaient. Pokémons sauvages incontrôlables. Danger. Ruines de Grei.
Très bien. Elle irait sur place. Les criminels pouvaient mourir dans d'atroces souffrances, mais elle n'accepterait pas la mort d'innocents sans rien faire.

Pourtant, à mesure qu'elle se rapprochait de son objectif, usant aussi bien de son dragon que de ses pouvoirs psychiques pour avancer, elle sentait monter en elle une émotion étrange qui la faisait frissonner. Son estomac se serrait, ses mains tremblaient légèrement et, malgré son aura qui la protégeait du froid, elle frissonnait. Entrée dans les ruines, elle s'arrêta devant un escalier qui descendait dans les profondeurs obscures pour prendre conscience de ce qui lui arrivait : elle, Vanilla Amarfi, la tueuse au puzzle, avait peur. Elle se retrouvait face à une de ses peurs secrètes : l'imprévu. Elle qui avait toujours pu prévoir la grande majorité des actes dans sa vie grâce à sa télépathie, elle se retrouvait désormais face à une menace qu'elle ne pouvait pas estimer et face à laquelle elle ne savait pas réagir efficacement.

Immobile, bras croisés, frissonnante, elle regarde ces escaliers avec terreur : qu'est-ce qui l'attend au bout ? Ses ondes cérébrales quantiques étaient brouillées, comme pixelisées, impossible de distinguer clairement. Que voyait-elle ? Voyait-elle seulement quelque chose ? Ces voix qu'elle entendait étaient-elles réelles, venant des profondeurs, ou juste des produits du dérèglement quantique et de son imagination ?

— Excusez moi mademoiselle ? Vous êtes là pour les ruines vous aussi ? J'ai cru entendre qu'il y avait des choses intéressantes à l'intérieur, nous pourrions faire équipe, je m'appelle Florinella Granduroi, et vous ?

Vanilla sursauta : essayant vainement de se concentrer sur ce qu'il y avait devant elle, elle n'avait même pas senti l'arrivée de cette personne derrière elle. Dresseuse de toute évidence, le pokémon à ses côtés faisait foi.

— Vanilla Amarfi, répondit-elle en serrant la main qu'on lui tendait.

La nouvelle venue semblait prendre ce problème avec une certaine légèreté qui ne manqua pas de déstabiliser un moment la tueuse au puzzle. Comment pouvait-elle rester calme dans une telle situation ? Non. La question était plutôt, comment elle, Vanilla Amarfi, pouvait-elle si facilement paniquer ? Usant de la stabilité émotionnelle de sa compagne d'infortune comme d'un tremplin, Vanilla réussit à se calmer et à recadrer ses ondes cérébrales quantiques.

— Bien sûr, je vous suis.

Elles commencèrent à faire quelques pas sur les marches et Vanilla dut redoubler de concentration pour ne pas se laisser distraire ; un puissant pouvoir était à l’œuvre en ces lieux, un face auquel, malgré tous ses pouvoirs, elle se sentait désespérément impuissante.

— Que... que se passe-t-il exactement ? réussit-elle enfin à articuler en descendant les marches. Pourquoi ces Pokémons sont-ils devenus aussi agressifs ?

Espérait-elle une réponse précise ? Pas forcément. De l'empathie ? Aussi étrange que cela puisse paraître venant d'elle, oui.

Compte Rendu:

Compte rendu:

Sa compagne semblait étonnement sereine et, ses ondes cérébrales quantiques étant brouillées, Vanilla partit du principe que ce devait être vrai. Si c'était le cas, ses Pokémons devaient être très puissants.
Elle ne remarqua même pas le Kaorine lorsque celui-ci les menaça. En temps normal, elle l'aurait senti se rapprocher et aurait pu anticiper l'attaque. Elle se sentait comme aveugle, faible, privée d'un sens à part entière.
La menace éloignée, Florinella continua la conversation avec légèreté. Ce qu'elle faisait avant ? Oups.

— J'entraînais mes Pokémons, tout simplement. Je me bats aussi pour éradiquer le mal et l'ingratitude de cette île. Les criminels comme les Némésis n'ont qu'à bien se tenir... quand je serai meilleure, bien sûr.

Elle avait failli se laisser emporter par son propre discours. Révéler ses cartes face à quelqu'un dont on n'a pas lu les siennes dans son esprit pouvait s'avérer dangereux. Elle ne savait pas grand-chose de cette personne sinon qu'il lui arrivait de boire.

— L'inconnu nous attend plus bas. Nous pénétrons sur des zones anciennes. Quelque chose de malfaisant est à l'oeuvre. Quelque chose d'ancien, de puissant.

Essayant de se calmer, elle réussit à rassembler la base de ses connexions cérébrales quantiques. Encore impossible de pouvoir se protéger efficacement avec, mais au moins ressentir la vie autour d'elle. Oui, d'autres Pokémons les attendaient plus bas.

— Nous devrions nous préparer. D'autres arrivent.

Elle plaça son Draco devant elle, aux côtés de la dresseuse, prêt à engager l'ennemi, tandis que derrière, elle continuait de rassembler ses pouvoirs psychiques.

HRP:

Compte Rendu:

hrp:

Compte rendu:

Diable. Sa compagne ne semblait pas avoir besoin d'aide. D'une seule attaque, elle dégagea la voie avec efficacité, juste avant de questionner la psychiste sur la manière dont elle avait pu prévoir l'arrivée de ces adversaires. Damned.

— ... Je le pressens. C'est difficile à expliquer, tenta-t-elle. C'est comme une main invisible qui m'étoufferait. Des voix... dans ma tête... J'ai... quelques connaissances limitées. Je réussis à sentir les auras des êtres vivants lorsque je suis concentrée.

Un odieux mensonge. Ses connaissances dans le domaine du psychisme n'étaient égalées que par quelques rares personnes et elle ressentait la présence d'êtres vivants aussi facilement que la chaleur ou le froid sur sa peau. Mais il s'agissait de ne pas effrayer son alliée de circonstance. La dernière chose qu'elle voulait dans l'immédiat était de provoquer un affrontement contre une dresseuse aussi puissante.

Une championne. Merde. Elle était tombée sur une championne, une de ces dresseuses qui ne déconnent pas en combat de Pokémons. Et elle semblait ne pas apprécier les Némésis, par extension, tous ceux qui se considèrent au-dessus de la loi.
Après tout, elle aussi avait un boulot pour sa couverture, même pas besoin de mentir.

— Je suis infirmière à l'hôpital central de Megapagopolis. La team Nemesis nous envoie en effet de nombreux patients et je ne serai pas contre les voir disparaître de l'île.

Même si elle avait dit cela avec simplicité, c'était dans son esprit bien plus compliqué que ça. Même si les Némésis ruinaient des vies, ils profitaient de la leur, ils ne la détruisaient pas. ils n'étaient pas, comme certains, ingrats du sang qui coulaient dans leurs veines. Certes, certains des Némésis s'étaient un jour retrouvés dans un test de la tueuse au puzzle, mais moins pour leur appartenance au groupe que pour leurs actions personnelles.

— C'est possible. Mais cela voudrait dire que les Némésis ont pensé à une solution de secours, une sorte de Joker qu'ils sortiraient de leur manche au moment opportun. Mais comment... ? Comment pourraient-ils commander l'éveil du volcan ?

Elle n'aimait pas ça. S'enfoncer dans ce qu'elle, plus que quiconque, pensait être un piège. Elle n'avait pas encore rassemblé assez de puissance pour être certaine de s'en sortir. Comme on dit, ça sentait le soufre. Au sens propre et figuré.

Compte Rendu: