L'île des merveilles

Il était rare de voir Miyako sur le port, ne serait-ce que parce qu'elle était toujours tentée d'aller nager dans la mer. Mais elle n'avait pas vraiment le choix aujourd'hui, puisqu'un des employés et amis de son père était venu lui apporter une des découvertes de ses parents, une pierre rouge et bien étrange. Elle n’avait encore jamais travaillé avec des pierres d’évolution, même si elle en avait vu beaucoup entre les mains de ses parents.

« Tiens, Puppers. Tu t’y connais mieux que moi en évolution. »

Il était donc tout naturel que son compagnon de voyage ne transporte sur sa sacoche latérale la fameuse pierre, qu'il la lui présente quand elle obtiendrait un Pokémon sur qui elle pourrait lui être utile.

« Bon, c’est pas tout, mais je dois repartir, sinon ton père va me sucrer les heures sup’! »

Après lui avoir fait la bise, elle lui fit de grand gestes de la main pour lui souhaiter au revoir, et ce jusqu’à ce que le bateau parte. Mais, avant qu’elle ne puisse se retourner, elle remarquait un autre bateau arriver. En soit, ce n’était pas un évènement si rare que ça, mais ce qui l’intéressait était plutôt l’une des personnes qui descendit du bateau.

Ayant pendant longtemps travaillé en laboratoire, elle avait eu l’occasion de lire de nombreux manuels et articles dans le cadre d’un examen par les pairs, mais aussi de nombreuses oeuvres de vulgarisation qui ne se voulaient pas scientifique pour juger de leur qualité.

Elle était notamment stricte avec les oeuvres pour enfant, qu’elle considérait comme étant très importantes pour tout ce qui était de l’apprentissage.

Et une des oeuvres qui l’avait intéressée avait été écrite par une autrice qu’elle ne connaissait pas, et qui n’était même pas botaniste de profession, une certaine « Maylene Valley ».

En voyant cette personne descendre du bateau, sa personnalité naturellement chaleureuse ne réussit pas à l’empêcher de presque crier en agitant toujours la main. Mais de l’autre côté, cette fois, son bras commençait à fatiguer.

« Bonjour, mademoiselle Valley, j’aime bien ce que vous faites ! »

Ça ne valait pas un manuel académique, mais pour des enfants, c’était beaucoup plus intéressant que de nombreux autres livres qui se voulaient éducatifs.

Rangeant sa bouteille d'eau dans son sac à ses pieds, Milo releva les yeux sur l'horizon. C'est là qu'elle remarqua, là-bas, tout au fond, une longue tâche posée sur l'eau. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu'il s'agissait de sa destination. La jeune femme laissa ses bagages quelques pas derrière elle et se raprocha de la rambarde du navire pour y poser ses coudes. Le voyage aura été plus court qu'elle ne l'avait imaginé ; mais elle avait découvert, en entendant d'autres passagers discuter, que Maïlys était une région voisine à Unys, donc pas si loin de son point de départ.

La température était chaude, et le vent qui se battait contre ses cheveux courts, froid. Le mélange était confortable, et l'air avait un goût salé plus prononcé qu'à Volucité. Les algues poussant aux abords du port de Maïlys étaient-elles plus salées ? Au moins, elles seraient peut-être moins polluées qu'au bord d'une capitale industrielle.

C'est là que l'annonce du capitaine la sortie des ses pensées.

"Arrivée à Port Lieucca dans vingt minutes. Veuillez rassembler vos affaires et vous préparer à l'arrimage."

Port Lieucca ? Voilà donc le nom de l'endroit où elle allait commencer son aventure ? Un sourire se dessina sur son visage et elle se mis à sautiller sur place, les bras toujours sur la balustrade. Vingt minutes, c'était beaucoup trop long ! Elle était si impatiente ! Qui sait quels genres de plantes elle allait y découvrir ? Quels genres de paysages ? Comment avait évolué la nature là-bas ? Y avait-il des pokémons locaux ?

Petit à petit, le paysage de l'île se fit plus clair, et Milo put y voir une immense montagne. Sur le bord de la mer, il y avait ce qui semblait être une plage de sable fin d'un côté, et une forêt de l'autre. Forêt qui allait probablement être le lieu de sa toute première escapade. Il y avait également une plage plus étendue dans les terres, ressemblant presque à un désert. Tant mieux ! se dit-elle. Marcher dans le sable est si agréable !

Finalement, après vingt minutes beaucoup trop longues, le navire entra enfin dans le port, et il ne fallut pas beaucoup plus longtemps avant que les passagers ne soient autorisés à descendre.

Milo vérifia une dernière fois qu'elle n'avait rien oublié, et une fois rassurée, elle rattacha son sac à sa ceinture et le laissa reposer au bas de son dos. Puis, d'une main, elle attrapa sa petite valise décorée d'un pattern de feuilles variées, avant de se diriger vers la sortie du navire. La descente se faisait lentement, les personnes à bord étant entassées les unes sur les autres juste avant les marches. Milo se posa donc un peu plus loin, et patienta en observant les passants sur les quais.

Il y avait beaucoup de travailleurs, de personnes vidant les navires de pêche de leurs poissons, tandis que des marins enlevaient leur cirés pour enfiler une veste plus confortable. Certaines personnes se précipitaient même déjà sur les stands pour acheter le poisson le plus frais, sûrement des restaurateurs. Quelques familles se promenaient également près de l'eau, profitant de la température agréable, accompagnés de leur pokémons.

Puis il fut enfin possible pour la jeune femme de quitter le navire. Elle fit quelques pas quand-

"Bonjour, mademoiselle Valley, j’aime bien ce que vous faites !" s'écria quelqu'un, assez fort pour faire sursauter tout le port.

Milo manqua une marche et se rattrapa miraculeusement sur la rambarde. Sa valise n'eut malheureusement pas la même chance car, lâchée par sa propriétaire, celle-ci finit sa balade toute seule sur le quai, juste en bas de l'escalier.

"De quoi ?" bafouilla-t-elle de surprise, en équilibre sur un pied.

Quel magnifique premier pas vers sa nouvelle vie.

En faisant attention, Milo termina sa descente et, sans s'inquiéter des personnes derrière elle puisqu'elle était la dernière à rejoindre la terre ferme, s'agenouilla près de sa valise. Elle la redressa et la tourna par-ci par-là, et verdict : rien du tout à part une petite griffure.

Mais Milo n'était pas fâchée. Des accidents et des griffures, elle en avait déjà eu beaucoup dans sa courte vie de vadrouilleuse. Même si souvent, la victime était sa propre peau, plutôt que ses affaires. Elle avait beau aimer sa valise, elle savait que l'objet n'était pas immortel. C'était même fait pour ça ! Pour protéger ce qu'il y avait à l'intérieur.

Milo releva la tête, cherchant à identifier la personne qui l'avait appelée. Qui la connaissait ? Serait-ce une vieille connaissance ? Une camarade de classe ? De la famille éloignée ? Non... Elle l'aurait appelée par son prénom plutôt que par son nom de famille.

Puis elle compris. C'était quelqu'un qui avait lu son livre. Et qui l'avait aimé suffisamment pour retenir son nom.

Les yeux équarquillés de surprise à cette révélation, le regard de Milo tomba alors sur une jeune femme accompagnée d'un pokémon canin qu'elle ne reconaissait pas. Elle su que c'était elle, car elle était juste devant elle... et sa main continuait d'être agitée dans une salutation pleine d'énergie. D'autres personnes lui prêtaient encore attention après sa presque-chute, curieux de savoir si elle s'était blessée. Les gens d'ici étaient tous plus colorés les uns que les autres, il y en avait même une avec une iroquoise rouge vive !

Milo ne put retenir son sourire. Cette île s'annonçait être si amusante ! Elle avait tellement hâte de la découvrir ! Alors, toutes dents dehors, elle reporta son attention sur l'inconnue, debout devant elle, qui lui avait parlé.

"Wow ! Je ne savais même pas que mon livre avait été publié plus loin qu'Unys ! Où vous l'avez trouvé ?"

Et la voilà qui manquait presque de chuter, avec sa valise devenue folle. Quelle réaction étrange à  l’idée de se faire appeler. Le premier réflexe de la jeune botaniste aurait été de l’aider, mais cela lui aurait obligé de courir, ce qui se serait sûrement tout aussi mal terminé. A la place, elle rejoint la nouvelle arrivante qui ne semblait pas être blessée ni même sous le choc.

S’excuser aurait été la réaction d’une personne normale, donc c’est tout naturellement que Miyako décidait de simplement garder un sourire chalereux et bienveillant.

"Wow ! Je ne savais même pas que mon livre avait été publié plus loin qu'Unys ! Où vous l'avez trouvé ?"

Une question en soit très banale, mais qui menaçait de plonger la rêveuse dans ses pensées ou de la faire parler sans qu’elle ne puise plus s’arrêter.

« Je l’ai lu pour attester de sa rigueur scientifique, principalement. Il y a beaucoup trop de livres qui prétendent s’intéresser aux plantes en faisant beaucoup d’erreurs et d’imprécision, juste pour le prétexte que les enfants seraient incapables de les comprendre, ce qui est complètement faux, les enfants sont tout aussi intelligents que nous, il suffit de leur expliquer d’une manière qui leur permette de comprendre! »

Elle s’exprimait  beaucoup plus clairement qu’à l’accoutumée, avec des mots assez complexe et sembalnt soudain très concentrée. Son métier faisant partie de ses passions, c’était un des rares moment où elle arrivait à avoir les pieds sur terre.

Pendant qu’elle parlait, elle manquait de poser le pied sur un pauvre Zigzaton de galar, forme qu’elle ne connaissait pas encore.  Surprise de celà, elle fût obligée de prendre quelques pas en arrière, s’appuyant de nouveau sur son Pokémon de compagnie favori

« Tiens, un Pokémon. Est-ce le votre? Qu’est-ce qu’il est étrange, je n’en connaissais pas des comme ça! Mais qu’il est mignon avec ses yeux en forme d’étoiles! »

Elle ne s’en approchait pas plus pour autant. Non pas qu’elle en ait peur, mais certains dresseurs n’appréciaient pas qu’elle touche leurs pokémons de nulle part

"Wow ! Je ne savais même pas que mon livre avait été publié plus loin qu'Unys ! Où vous l'avez trouvé ?" demanda Milo à la jeune fille face à elle.

La réponse fut une suite de mots fillant à tout allure, comme de l'eau à travers la fissure d'un barrage. Milo n'en comprit que le sens principal - que les enfants comprenaient bien plus que ce que les adultes pensaient - tandis que les détails s'envolaient au loin avant qu'ils ne puissent rejoindre son cerveau, trop rapidement remplacés par les mots suivants. Si l’inconnue avait mentionné un quelconque magasin où elle avait pu mettre la main sur un exemplaire, Milo n’avait rien entendu.

Eh bien. En voilà une passionnée par son sujet ! Milo venait juste d'arriver, et la voilà déjà plongée dans une ambiance complètement différente de celle de sa grande ville natale. C'est exactement pour ça qu'elle adorait voyager, pour découvrir les plus infimes différences entre ce qu'elle a toujours connu et ce que le reste du monde a à proposer.

Autant dire qu'elle ne regrettait pas du tout d'être partie !

La jeune femme fut coupée dans sa tirade par l'arrivée d'un pokémon bicolore, qui manqua de se faire écraser la queue sous les pieds agités par la passion de l'inconnue.

"Tiens, un Pokémon. Est-ce le vôtre? Qu’est-ce qu’il est étrange, je n’en connaissais pas des comme ça! Mais qu’il est mignon avec ses yeux en forme d’étoiles!"

"Ah, non. Ce n'est pas le mien." répondit Milo avant de reporter son attention sur la petite créature.

Le pokémon s'assit près d'elle, et Milo dû reconnaître que l'inconnue avait raison : il était adorable ! Le rose lui allait très bien ! Quelle était donc cette espèce ? Quel était son type ? Milo ne se souvenait pas en avoir vu lorsqu'elle avait étudié les pokémons plantes, donc impossible pour elle de retrouver dans sa mémoire la race de ce pokémon. Mais un pokémon rose bonbon, sûrement, si elle l'avait vu, elle n'aurait pas pu l'oublier, non ?

La petite bête pencha sa tête sur le côté (trop chou !) et Milo suivit son regard sur ses jambes. Elle pu alors remarquer que si, elle s'était blessée lors de sa presque-glissade du haut des escaliers. Il s'agissait juste d'une petite griffure, bien plus récente que les autres. Elle ne l'avait pas sentie, habituée comme elle l'était d'entailler ses jambes par-ci par-là. La plaie était si bénigne qu'elle ne saignait même pas !

"Ce n'est rien." dit-elle au pokémon avec un sourire rassurant. Elle passa ses doigts une ou deux fois sur la griffure, comme pour retirer une couche de poussière. "Je m'en fais tous les jours, des comme ça !" conclua-t-elle en claquant sa cuisse du plat de la main.

Mais d'où venait-il ? Une créature aussi mignonne- il avait sûrement un dresseur, non ? La seule chose dont elle était sûre, c'était qu'il n'appartenait pas à l'inconnue, puisqu'elle lui avait demandé s'il était à elle quand il est apparu.

Milo scanna du regard les passants autour d'eux, cherchant à trouver le possible propriétaire de cette adorable boule de poils. Seulement, plus personne ne lui prêtait attention. Seule la regardait encore une guitariste assise sur le sol, celle à l'iroquoise rouge que Milo avait vu plus tôt du coin de l'œil. Cependant, la musicienne semblait un peu loin pour que ce pokémon soit le sien. Probablement était-elle juste curieuse de la voir encore assise par terre au pied de sa valise. Milo devrait peut-être bouger, d'ailleurs. Elle empêchait sûrement les marins de relever les escaliers du navire...

Mais avant cela-

N'ayant trouvé aucun propriétaire à qui demander la permission, Milo glissa une main dans une des pochettes de son sac sur le bas de son dos, et d'un geste expert, en ressortit une friandise pour pokémons. Celle-ci avait un parfum plutôt pensé pour les pokémons de type plante, mais cela n'avait pas empêché d'autres espèces de l'apprécier auparavant. Avec un peu de chance, la petite bête devant elle l'apprécirait également.

"Tiens, régale-toi !" fit-elle en lui tendant la friandise posée au creux de sa main.

Puis elle releva la tête vers l’inconnue, et lui offrit un grand sourire.

“Ça me fait plaisir de savoir que vous avez lu mon livre et que vous l'avez aimé ! Ah et, je peux donner une friandise à votre pokémon aussi ?” demanda-t-elle avec un clin-d'œil vers le pokémon canin en question.

Le petit pokémon rose dévora sa friandise avec plaisir. Milo cru même le voir se lécher les babines avant de la remercier d'un petit jappement.

"De rien !" ria-t-elle, ravie de voir que ses bonbons plaisaient aussi sur cette île.

Tout content, la créature s'éloigna en zig-zagant. Mais avant qu'elle ne puisse voir où il s'en allait, Milo fut distraite par la jeune femme davant elle qui répondit à la question qu'elle lui avait posée.

"Oh oui, bien sûr ! Je suis sûre qu'il meurt d'envie de se régaler !"

La permission reçue, Milo reporta son attention sur l’habitante de Maïlys. Elle piocha une friandise dans son sac et l’offrit à ce grand pokémon canin, qui n’en fit évidemment qu’une bouchée. Ses friandises étaient un peu petites pour des pokémons de cette taille, il leur fallait plutôt une plus grande portion que celle qui avait suffit au pokémon rose. Des comme ça, Milo n'en avait pas sur elle, mais peut-être devrait-elle envisager d'en acheter ? Les pokémons locaux étaient-ils généralement plus gros comme celui devant elle ? Mais le petit rose était... et bien, petit. Elle n’y conaissait vraiment pas grand chose aux pokémons... À quoi devait-elle s'attendre, ici ?

Il était bien trop tôt pour le dire, elle venait juste d’arriver ! Dans le doute, elle allait probablement tout de même acheter un plus gros paquet. Des pokémons de grandes tailles, même si peu présents, elle allait forcément en recroiser. Mieux vallait être préparée !

"Oh !" commença l'étrangère avec un pas en arrière. Puis un autre. Puis un autre. "C'est vrai ! Je viens de me rappeler ! Je suis désolée, je ne peux pas rester. J'étais venue récupérer une livraison urgente et maintenant que je l'ai il faut que je rentre en vitesse. Continuez d'écrire, votre live était très bien, toutes les informations ont été clairement vérifiés trois fois avant d'être publié, puisqu'il n'y a aucune erreur, et c'est très important lorsque l'on enseigne aux enfants-"

Petits pas par petits pas, l'étrangère et son pokémon s'éloignèrent jusqu'à ce que Milo peine à l'entendre dans la foule, avant de simplement disparaître dans le flux des gens.

Milo elle-même avait beaucoup d'énergie à revendre, mais la quantité que possédait visiblement l'étrangère semblait crever le plafond. Milo pouvait passer des jours en randonnée, tandis que l'étrangère donnait l'impression de pouvoir donner une longue conférence tous les jours pendant des semaines à la suite. Cela pouvait paraître épuisant comme ça, mais la vadrouilleuse trouvait plutôt cela positif. On ne devait jamais s'ennuyer, avec elle !

Milo se demandait si elle la reverrait. Elle n'avait même pas pu lui demander son nom.

La jeune femme se secoua mentalement. Le sol était assez confortable, mais il était temps de se lever et de partir à la recherche d’un hôtel où elle pourrait poser ses affaires, le temps d'explorer un peu la ville avant la nuit. À nouveau sur ses deux pieds, Milo tira sa valise derrière elle et se dirigea vers ce qui semblait être la sortie de la zone portuaire.

Mais elle ne pu faire que quelques pas avant qu’un éclat de rose n’attire son attention.

(Décidément, il se passait toujours quelque chose, ici !)

C'était le petit pokémon rose. Il n'était pas partit bien loin, finalement ! Mais il n'était plus seul. Assis à ses côtés se trouvait la musicienne l'iroquoise rouge que Milo avait repérée plus tôt. Après tout, comment ne pas remarquer une couleur aussi vive ! Étaient-ce ses cheveux naturels, où détenait-t-elle une excellente recette de teinture ? Si c’était la deuxième option, Milo était bien curieuse d’en connaître les ingrédients. Beaucoup de plantes étaient capables de colorer, et elle en connaissait déjà quelques unes... mais sur cette île nouvelle, peut-être utilisaient-ils des plantes qui lui seraient aussi nouvelles ?

En s'approchant, le son de la guitare de la musicienne se faisait de plus en plus clair. La mélodie, joyeuse, mais à un rythme qui n'était pas excessivement vif, donnait envie à Milo de s'installer avec une tasse de thé sous une varangue un jour de pluie. Elle pouvait presque sentir le parfum de la boisson chaude et les éclaboussures de l'eau à ses pieds.

Puis la musicienne se mit à chanter.

Il était clair que la guitariste était douée pour ça. Sa voix était forte, ses notes étaient justes, et sans aucune gêne au fait de jouer devant une foule. Milo était en admiration. À peine arrivée et voilà qu'elle découvrait déjà des merveilles. Cela lui donnait envie de sortir sa flûte traversière et de tenter de l'accompagner avec une mélodie légère. Peut-être plus tard, si ça ne dérangeait pas la musicienne que Milo s'incruste.

Autour d'elle, d'autres personnes étaient également restés écouter, et un enfant s'approcha même pour déposer quelques pièces données par ses parents. Le petit pokémon rose semblait être en charge du bol dans lequel s'accumulait lentement les donations, ce qui signifiait que la guitariste était sa dresseuse.

Et que donc Milo lui avait offert une friandise sans permission. Oups.

Généralement, les dresseurs étaient heureux de voir que leur compagnons étaient appréciés, alors ça ne leur dérangeaient pas qu'ils reçoivent un petit quelque chose de la part d'une voyageuse qui aimait les pokémons malgré le fait qu'elle n'en ait aucun. Mais c'était déjà arrivé qu'un pokémon ait un régime particulier, pour une raison ou une autre ; ou que les dresseurs ne lui fasse pas confiance pour ne pas empoisonner leurs compagnons, ce qui était logique puisque Milo était une inconnue.

Milo fouilla dans son sac jusqu'à trouver un peu de monnaie, souhaitant s’en servir comme offrande de paix si jamais la musicienne n'avait pas apprécié la friandise. Et si elle ne lui en voulait pas, la dresseuse méritait largement quelques pièces pour son talent. Depuis combien de temps jouait-elle de la guitare ?

Quand le morceau se termina, Milo se faufila entre les autres auditeurs, qui s'étaient mis à applaudir, et s'accroupie au niveau du bol pour y déposer sa monnaie.

"Ça fait vraiment du bien de sortir du bateau et d'être acceuilli par de la musique ! Maïlys a l'air d'être un endroit chouette !" commença-t-elle avec un grand sourire. Puis elle ajouta avec un signe de tête vers le petit pokémon rose, ”Et je m’excuse de lui avoir donné une friandise sans vous demander. Je pensais qu’il était seul.”